Les mécanismes de libération anticipée, dans la pratique, laissent une place anormale à la discrétion de l'administration pénitentiaire, mais également au juge. C'est ce qui risque de bloquer les possibilités de libération anticipée pour la participante du groupe Pussy Riot, Maria Alekhina.
Théoriquement, une personne peut être libérée par anticipation, sur sa demande, pour bonne conduite. Si la privation de liberté n'a pas simplement pour but de priver de liberté, de retirer de la société un individu "dangereux", mais de donner à cet individu la possibilité de réfléchir sur ses actions, de changer, de se sociabiliser, dans ce cas il est logique de pouvoir le libérer alors qu'il ne présente plus de danger et qu'il a exécuté une partie significative de sa peine.
Mais que signifie la bonne conduite? Et c'est là où le formalisme juridique, trop souvent répandu en Russie, par une interprétation et une pratique qui flirtent avec la bêtise, déforme l'institution elle-même. Il suffit à l'administration d'officialiser une infraction - même mineure - au règlement intérieur, pour que le juge entérine mécaniquement et n'accorde pas la libération anticipée.
Ainsi en était-il pour Khodorkovsky et Lebedev, qui a prit des cigarettes à son voisin, qui a cassé un bouton. Ainsi en est-il pour Marie Alekhina, qui a eu l'outrecuidance de se réveiller 20 minutes plus tard que l'heure réglementaire.
Indépendamment du cas concret ici en cause, les modalités de la libération anticipée donnent à l'administration pénitentiaire un moyen de pression très efficace sur les détenus. Il doit se faire oublié, se taire et ne pas se manifester. S'il se plaint de ses conditions de détention, de la manière dont l'administration pénitentiaire le traite - ou le maltraite - il peut être certain que celle-ci trouve une infraction, la fixe et il ne pourra pas sortir.
Comment sortir de ce cercle vicieux? Les propositions sont diverses. Inclure dans les commissions d'examen des demandes de libération anticipée des représentants de la société civile, par exemple. Mais c'est tout le système pénitentiaire qu'il faut modifier, car le problème est systémique. Il dépend de la relation de l'administration aux détenus, qui ne voit plus en eux des être humains. Il dépend aussi du juge qui se transforme en technicien et ne juge pas, mais entérine.
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