Londres vient d'élire son nouveau maire. En fait, le 3e de son histoire, l'institution étant particulièrement récente. Et sa personnalité surprend, même s'il est de bon ton de ne pas s'en étonner. Donc Sadiq Khan, travailliste et mulsulman, se trouve élu à la tête d'une des plus grandes capitales d'Europe. Avant d'hurler à la stigmatisation et au racisme, appelons un chat un chat et posons nous La question: sera-t-il un maire ou un pionnier?
Le sujet est glissant. Il fait peur. Car à un mot prêt, ça y est, vous êtes étiqueté, empaqueté, non fréquentable. Et s'il y a le moindre doute, on rejette quand même loin de soi. Ne prenons pas risque, nous risquerions de nous poser de mauvaises questions.
Tant pis, glissons ... vers la raison. Sortons de cet émotionnel et de l'aveuglement auquel il conduit.
Trois remarques:
- Le Maire de Londres ne doit pas être confondu avec le Lord Maire, institution ancestrale. Que certains disent décoratives, autant qu'une personne représentant les intérêts de la City puisse être décorative. La fonction de maire a été instituée par le Greater London Authority Act de 1999 qui créé pour la première fois en Angleterre une fonction de maire élu, séparant ainsi le représentatif de l'exécutif au niveau local, comme le souligne un rapport analytique du Sénat:
"Le titre de mayor désignait en effet le conseiller qui présidait les réunions de l'assemblée ou qui représentait la collectivité. (...) L'élection du maire du Grand Londres a constitué une nouveauté dans l'organisation des collectivités territoriales anglaises, où cette institution était inconnue. Les maires qui existaient dans certaines collectivités n'occupaient en effet que des fonctions honorifiques, car l'exécutif est traditionnellement confié à des commissions. "
- Le Maire de Londres est élu pour 4 ans et exerce une fonction hautement technique, concernant la politique de développement de la ville en matière de transports, de lutte contre les incendies, de sécurité (notamment par son pouvoir de nomination au sein de la police ou des pompiers). Il partage son pouvoir avec les différents comtés et districts, qui existaient bien avant lui, sans oublier la City qui bénéficie d'un statut particulier. C'est un système extrêmement complexe de jonctions de différents intérêts, dont l'intitution d'un maire élu au suffrage universel est un élément très récent:
- La décision d'introduire cette fonction d'un maire élu est très nouvelle dans le système anglais et s'est appuyée sur la volonté de personnifier le pouvoir exécutif. Donc l'image est importante, la symbolique a toute sa place. Sinon, le système ancien pouvait continuer à fonctionner. Sans les minimiser ses pouvoirs, la fonction de maire ne se singularise pas par l'ampleur de sa puissance, l'intérêt réside donc bien ailleurs. Il serait en effet commode de détourner le regard et de reprendre la vague des "à quoi bon dire qu'il est musulman?". Il y avait à ce sujet un commentaire très juste d'un lecteur: "s'il était chrétien ou juif, vous ne le diriez pas". En effet, car ce serait courant. Les maires des capitales dans des pays de culture judéo-chrétienne, même s'ils ne sont pas croyants ou pratiquants, ressortent de cette culture. Or, un maire musulman ne représente pas la culture traditionnelle européenne, la culture du territoire au nom duquel il est élu. Ce qui signifie que l'évolution de la composition ethnique de nos communautés commence à avoir des incidences en matière de représentation politique. Ce qui donc, à moins d'être hypocrite, aura des incidences en matière des politiques menées.
Un article intéressant à ce sujet a été publié sur un blog influent en Russie, écrit par Pavel Shipillin, voici quelques éléments:
"Sadiq Khan est issu d'une simple famille pakistanaise, un self-made man. On l'a accusé d'entretenir des liens avec le terrorisme, ce à quoi il a répondu, vexé, avoir toute sa vie combattu contre les terroristes. Ils se débrouilleront sur cette question entre eux. Je suis certain que les 12,4% de musulmans vivant à Londres seront satisfaits de ce maire. Les autres seront satisfaits de démontrer leur tolérance. Il y a des chances que Sadiq Khan déçoivent et les uns et les autres. Mais ici, il faut comprendre ce qu'est le maire de Londres. Ce n'est pas la même chose que le maire de Moscou - les anglosaxons ne laisseront pas la fonction sans surveillance. (...) Tout est prévu, aucun élément de surprise ne peut avoir sa place".En effet, la situation de Sadiq Khan ne va pas être facile. Premier maire musulman d'une capitale européenne, il est une sorte de pionnier. S'il se comporte en pionnier, c'est le système démocratique et laïque qui va se fissurer sous le poids du communautarisme très fort dans la culture anglosaxonne, communautarisme qui arrive également en Europe continentale. S'il ne se comporte pas en "maire musulman", mais en "maire", il va décevoir et ceux qui ont fait un vote communautariste et ceux qui sont tellement impatients de démontrer tant de tolérance à la face du monde.
PS: Les candidats représentant les minorités sont très à la mode ces derniers temps, il n'y a qu'à voir les candidats républicains à l'élection présidentielle américaine. Ce qui a permis la victoire d'un Trump aux primaires. Mais c'est aux Etats Unis.
''Le sujet est glissant. Il fait peur. Car à un mot prêt,''
RépondreSupprimerUn bâillon sur la liberté d'expression est désormais nécessaire pour que cette ''société française multiculturelle'' fonctionne. La gauche et les apôtres de la ''tolérance'' se sont donné les moyens de nous faire taire.
Il serait intéressant de savoir l'avis des Anglais sur le résultat de ce scrutin. Hélas, si la classe médiatico-politique anglaise ressemble à celle que nous avons en France, nous risquons de ne jamais le connaître.
De toute évidence un pionnier. Son premier geste officiel est de participer à une commémoration de la shoah. En présence des hautes autoriés juives de Londres et de Grande-Bretagne. Pionnier donc.
RépondreSupprimerMoi, ce qui m'a amusé c'est de voir que tous les médias qui prônent la "laïcité" et dénoncent le communautarisme, sont les premiers a souligner que Sadiq Khan est musulman. S'ils étaient conséquent, ils auraient du se taire car en le disant ils font du communautarisme. (ce qui n'est en soi d'ailleurs pas un problème) Dire que le multiculturalisme est un échec est non sens, le multiculturalisme est une réalité et n'est en soit ni un échec, ni une réussite mais un état de la société. Et c'est très bien ainsi même si cela occasionne de nouveaux problèmes et conflits. Mais les conflits sont le fait même de la vie ensemble et la politique est là si pas pour résoudre les conflits au moins pour les apaiser. Le multiculturalisme est une excellente chose car la diversité est et à toujours été source de richesses culturelles et de développement.
RépondreSupprimerMerci pour nous détailler si parfaitement la perfide Albion. Ils continuent sur leur lancée, ayant toujours eu la volonté d'intégrer les pétro-richards: lors des JO, les lois du sport ont viré charia-compatibles avec leurs athlètes féminines couvertes, Londres devient championne de la finance islamique en Europe et place forte après avoir dézingué la CH. Ils sont omniprésents dans les médias, sur le PAF et investissent massivement dans le cinéma et la musique (charia-compatible) pendant que nous c'est la dèche scénaristique... culturelle... (à part montrer son c...) la BBC a aussi viré sa cuti quant à son érudition qui devient de + en + douteuse dans ses docus...ARTE fait ds la propagande lourde, bref... Le comble est que nos élus se tapent une théocratie après avoir bouté le c... des curés! on marche sur la tête! je me demande à quoi carburent nos élus pour divaguer à ce point, et... Basta le Droits de l'Homme! Vive la Ripoublique!
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