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jeudi 8 mars 2012

Le premier pas politique du futur Président Poutine: l'ouverture avec Prokhrov et la distance avec l'opposition

Voir: http://www.kommersant.ru/doc/1889174

Lors de sa rencontre hier 7 mars avec les journalistes femmes en l'honneur de la fête du 8 mars, V. Poutine a donné quelques signaux politiques.

En ce qui concerne l'opposition politique, le futur Président a précisé qu'il n'avait rien contre elle, mais qu'elle ne pourrait devenir une réelle force politique que lorsque ses leaders seront en mesure de proposer un programme constructif pour la Russie. Si la critique est un argument porteur lors des manifestations, la vie politique exige également des propositions d'avenir.

Et là réside effectivement la faiblesse de l'opposition actuelle. Mais la faute est partagée. D'une part, il s'agit d'une faiblesse intérieure, puisque les leaders n'ont pu mettre en place un projet d'avenir et restent dans la critique ponctuelle ou systémique, mais sans réelles propositions. La libération des prisonniers écoomiques/politiques ne peut être un programme. D'autre part, le système politique russe a été suffisamment fermé et depuis suffisamment longtemps pour ne pas laisser la place à l'émergence d'une autre voie, que celle représentée par les partis officiels. La facilitation de l'enregistrement des partis politiques permettra peut être de dépasser cet écueil.

V. Poutine a également donné des indications sur la composition possible du nouveau Gouvernement. Sans être vraiment une surprise, mais il est toujours bon que les choses soient dites, il envisage la participation de M. Prokhorov. Ceci reste à l'appréciation de ce dernier. Cet appel du pied officiel renforce les doutes sur l'indépendance de cette nouvelle figure politique. Si pendant toute la campagne, M. Prokhorov a affirmé sans faille son indépendance par rapport au Kremlin, les contingences de la vie politiques russes nuancent ces dires. Le parti Pravoe delo servit sur un plateau. Aucunes difficultés à présenter - sans parti - sa candidature aux élections ... De toute manière, cette proposition place Prokhorov dans une situation délicate, face à un choix. Sans parti, sans mandats parlementaires au niveau fédéral, il va lui être difficile de tenir les 6 ans à venir avant les prochaines présidentielles. Mais accepter la proposition, sans avoir déjà un parti, va le lier dans l'opinion publique encore plus au Kremlin. Et il lui sera plus difficile de créer un parti en étant déjà membre du Gouvernement. Ministre d'ouverture ou fin du jeu? Soit il deviendra alors le candidat du pouvoir aux prochaines élections, soit il aura l'image d'un candidat factice. Comme l'a été Jirinovsky toutes ces années, mais dans un autre style. Pour se défaire de cette image, une rupture brutale serait alors nécessaire. Mais pourrait-il y survivre politiquement?

En tout cas, la composition du nouveau Gouvernement va donner l'accent sur la réelle volonté de changement du pouvoir en place.

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