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jeudi 10 janvier 2013

Médias et idéologie: qui croire? Suite de l'affaire Depardieu

Dans mon dernier post, j'ai repris une citation d'un journal belge, Le Soir, qui citait des chiffres de Eurostat sur les européens qui prenaient la nationalité russe. Certains lecteurs m'ont signalé que les informations de ce journal était fausse, en effet, ils ont inversé les données, puisqu'il s'agit des russes ayant pris la nationalité de pays européens. Si certains l'ont fait avec bonne foi et délicatesse, d'autres lecteurs sont partis en combat contre un parti pris idéologique qui fausse l'analyse. Et c'est vrai, tout parti pris idéologique fausse l'analyse. Pourtant, des questions se posent ...
 
Cette information, sur les quelques 4000 français en possession d'un passeport russe, pour la plupart vivant avec femme et enfants en Russie où ils ont leur travail, vient au départ de ... TF1 (voir ici http://videos.tf1.fr/jt-we/le-20-heures-du-6-decembre-2012-7752846.html de la 6e minute à 7.55 minutes). On peut dire beaucoup de choses sur TF1, mais difficilement accuser la chaîne d'être un mallion de la propagande russe pro-poutine en France ...

Alors qu'en est-il des médias? On peut relancer la question avec la publication "démentie" du raiting "démenti" sur les personnes les plus puissantes dans The Foreign Policy. Donc, Poutine arrive en première place. Mais en fait en deuxième puisque la première est laissée vacante. Les Echos de Moscou lancent l'info. Reprise par les médias russes, quelle surprise, surtout de la part d'un journal aussi peu pro-russe. La machine médiatique s'emballe. Et là, coup de théatre, il ne s'agit plus du raiting fait par le célèbre journal, mais par le célèbre directeur du groupe de consultants Eurasia Group (voir les détails de l'évolition médiatique ici http://www.politonline.ru/rssArticle/16789215.html). Mais en fait, ce n'est pas un raiting, mais une plaisanterie. Il faut souligner que tant The Foreign Policy que Eurasia Group sont mondialement connus pour leur sens de l'humour ...

Conclusion évidente: la Russie est devenue l'enjeu majeur des plaisanteries, comme en des temps plus reculés, les belges faisaient la une des plaisanteries françaises.

Autre conclusion: Traiter de l'information sur la Russie devient un enjeu de communication politique de premier ordre.

Alors questions: Pourquoi provoquer une rupture idéologique dans les médias sur la question russe? Pourquoi des médias et des groupes reconnus doivent-ils se discréditer, en minimisant ou en reniant leurs écrits? Quand l'Eurasia Group fournit ses analyses dans la région et sur la région, quelle est la place de "plaisanterie" et quelle est la place d'analyse objective? A quel moment la surinformation aura-t-elle réussie à discréditer l'information?

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