Dans un pays multi-confessionnel comme la Russie, la question du vivre ensemble est un compromis délicat qu'il faut entretenir au quotidien. Si la France a pu adopter la loi contre le port du voile islamique, la Russie doit louvoyer pour atteindre le même résultat, tout en préservant une certaine paix sociale, notamment dans les régions où l'islam est religion dominante.
En octobre de l'année dernière, un premier conflit est médiatisé concernant l'interdiction du hijab dans un établissement scolaire d'un village du Kraï de Stravropol. V. Poutine, voulant éviter la stigmatisation du conflit, se déclare contre l'autorisation de porter de hijab à l'école, mais pour éviter les tensions, favorable au retour de l'uniforme scolaire.
En mars de cette année, un conflit semblable émerge au sein de l'université médicale d'Etat de Krasnoïarsk. Le réglement intérieur de l'Université prévoit en effet l'interdiction du port de tout vêtement à connotation religieuse. Un jeune étudiante venant du Daghestan et portant le hijab en cours s'est donc faite renvoyée. La procuratura s'est penchée sur l'affaire et considère que, effectivement, le règlement intérieur doit être modifié, car il contrevient à la loi fédérale sur l'enseignement. De son côté, la famille (la diaspora daghestanaise comme l'appelle l'article) discute avec la direction de l'Université et parvient à un compromis: la jeune fille réintègrera l'Université en septembre, pour reprendre les cours là où elles les a interrompus, mais elle ne portera plus le hijab.
Donc, si la loi n'interdit pas formellement le port de vêtements religieux, celui-ci n'est effectivement pas désirable. Et les familles comprennent également l'importance de l'intégration sociale de leurs enfants lors et après leurs études.
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