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mercredi 5 juin 2013

Le ministère de l'éducation nationale encore aux prises avec le bac russe

Voir: http://newsru.com/russia/05jun2013/physics.html

Depuis l'introduction de cet examen final du secondaire, les scandales s'enchaînent et se ressemblent chaque année. Les tests, puisqu'il ne s'agit que de cela, ne permettent pas de sélectionner les élèves, ne sont pas une garantie. L'effet inverse est même à ce point catastrophique, qu'une exception a été faite pour les Universités d'Etat de Moscou et de Saint Petersbourg, afin qu'ils puissent mettre en place leur propre examen d'entrée. Le niveau réel des élèves pris sur résultats du bac russe ne correspondaient pas, et de loin, au niveau affiché par les résultats officiels. Comment cela est-il possible?
 
En fait c'est très simple. Les sujets sont disponibles sur le net, les réseaux sociaux, avant leur "ouverture" officielle. Parfois, les réponses sont même jointes. Ensuite, c'est un jeu d'enfant de réussir l'examen, sans rien comprendre à la matière: l'essentiel étant de mettre la croix au bon endroit.
 
On peut être surpris de la facilité avec laquelle ces informations sont diffusées. Selon un enseignant du secondaire interviewé sur une chaîne nationale, le problème est systémique. La carrière des enseignants dépend des résultats de leurs élèves, les écoles dépendent également de ces résultats, l'accès à l'Université va tout autant dépendre de ces résultats pour les élèves concernés et même le ministère de l'éducation en est dépendant.
 
Qui est donc intéressé par une épreuve objective? Il ne s'agit pas d'une condamnation individuelle, mais le système est construit pour entraîner les élèves à tricher et pour qu'ils considèrent cela comme normal. Et le système fonctionne à merveille. Vous retrouvez cette attitude ensuite chez les étudiants, qui ne comprennent pas et ne prennent pas au sérieux les remarques concernant le plagiat. Cet état d'esprit explique aussi l'ampleur du scandale sur les thèses.
 
Le problème est à ce point diffus, qu'il touche à l'état moral de la société. Quand la fin justifie les moyens, quand tout cela n'est qu'un jeu (puisqu'il n'y a presque pas de sanctions réelles lors de la tricherie, dans le meilleur des cas, il suffit de repasser l'examen), il n'existe plus de code moral. Et le résultat, nous le voyons tous les jours. Pas seulement nous les universitaires, mais tout un chacun. Car, en conséquence de cela la société regorge de pseudo-spécialistes incompétants. Et c'est toute la société qui en paie le prix.

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