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lundi 25 mai 2015

Kazakhstan: Nazarbaïev paie le prix de sa victoire électorale

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Avec l'adoption de son plan des 100 pas, non pas les 100 fleurs ni les 100 jours, 100 pas, Nazarbaïev a évité une révolution en couleur à son pays et a pu préserver son poste, avec l'accord de la communauté internationale. Et pour cause, il donne carte blanche pour destructurer un système d'Etat de toute manière trop affaiblie par des décennies de pouvoir autoritaire.


L'on pourrait se dire: mais c'est merveilleux, le Kazakhstan, volontairement, suivant la voix de son chef éclairé, va remettre en cause un système autoritaire de gouvernance, qui a quand même permis au pays d'être la figure de proue de la région.

Mais lorsque l'on regarde de plus prêt ces 100 pas, l'on ne peut être horrifié. En fait, il s'agit de créer un Etat dans l'Etat, un Centre financier pour attirer le capital, avec des juges indépendants et dont la langue, sur le territoire du Kazakhstan, sera l'anglais. Cette bulle internationale va permettre l'organisation de juridictions spéciales (en anglais) qui, dans un premier temps, seront compétentes pour les litiges en matière d'investissement. Il sera également composé d'un Conseil international qui devra implanter les pratiques internationales dans le système judiciaire kazakh.

Bref, un Etat dans l'Etat, sous juridiction internationale, qui petit à petit va détruire en le phagocytant l'Etat dans lequel il pousse. Concrètement, comme la langue est l'anglais, les juges seront déconnectés du pays, ils seront soit "importés", soit formés à l'étranger, la science juridique, en langue nationale ne pourra plus se développer car elle ne trouvera aucun impact et se posera rapidement la question de l'enseignement. Les justiciables, simples citoyens, ne pourront pas avoir accès à ces juges anglophones indépendants, ils devront donc continuer à voir des juges kazakh dépendants. Deux systèmes, deux castes, étrange conception de la démocratie moderne tant applaudie par la Communauté internationale. En terme d'image pour la justice et pour l'Etat, combien de temps cela doit-il tenir?

Pour Nazarbaïev, il semblerait que cela doive tenir le temps de son mandat ... et après lui le déluge, il vient de livrer son pays. Mais n'oublions pas que le Kazakhstan fait parti de l'Union eurasiatique. Un cheval de Troie ne serait-il pas entré? 

2 commentaires:

  1. C'est étrange ce retour de l'entrisme. Dans une version encore plus élaborée que celle de Trotski. Comme quoi les Bolchéviques beaucoup critiqués trouvent aujourd'hui des émules parmi ceux qui les combataient.
    Mais je pense que votre perception du Cheval de Troie est très vraisemblablement la réalité qui va s'imposer.
    Merci pour votre travail.

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  2. Bonjour,

    J'aimerais savoir s'il y a eu du neuf concernant cette info. Il y a déjà quelque temps, et je n'ai trouvé nulle part confirmation, infirmation ou précision concernant cette nouvelle.

    Merci d'avance.

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