Lors de sa conférence de presse hier, le Président ukrainien a annoncé son intention de mettre en place un plan de "désoccupation" de la Crimée, impliquant les "partenaires" occidentaux. Puisque le "retour" de la Crimée, manifestement contre la volonté de la population, est une priorité de la politique ukrainienne pour cette nouvelle année.
L'annonce d'un combat pour le retour de la Crimée en Ukraine n'est pas une nouveauté, Poroshenko en est un habitué. Ce qui est plus original est le format proposé, où l'on sent la patte des conseillers occidentaux.
Ainsi, l'idée est de relancer la communauté internationale sur la question de la Crimée dans le cadre d'une nouvelle conférence Genève+, avec la participation des Etats Unis, de l'UE et il invite également les signataires du Memorandum de Budapest. Il s'agit de la Grande Bretagne, des Etats Unis, de l'Ukraine et de la Russie. Donc l'invite est lancée discrètement à la Russie sans la nommer, les autres pays ayant déjà été directement visés.
L'intérêt est bien évidemment d'y intégrer la Russie, sinon ce plan n'a strictement aucun intérêt. L'intérêt de la Russie est bien évidemment de ne même pas entrer en pourparlers, pour ne pas légitimer le processus par sa participation. Le jeu des pressions diplomatiques va donc commencer si l'initiative vient bien du "dehors".
L'intérêt est bien évidemment d'y intégrer la Russie, sinon ce plan n'a strictement aucun intérêt. L'intérêt de la Russie est bien évidemment de ne même pas entrer en pourparlers, pour ne pas légitimer le processus par sa participation. Le jeu des pressions diplomatiques va donc commencer si l'initiative vient bien du "dehors".
D'autant plus que sur le plan juridique, la position de Poroshenko est très faible. Il y a eu un coup d'état à Kiev en février 2014 suite auquel le Président élu, Yanukovitch, a dû prendre la fuite, le fonctionnement normal des institutions a été suspendu et des individus ont pris par la force la direction du pays, la Cour constitutionnelle a été suspendue pour ne pas déranger, le nettoyage de la justice a suivi pour faire le tri entre les "patriotes" et les autres.
La population de Crimée s'est révoltée contre cette prise de pouvoir par la force et a refusé de légitimer ce processus. Par référendum, la population a choisi de s'autonomiser et d'entrer dans la Fédération de Russie. Autrement dit, suite au coup d'Etat, l'Etat ukrainien en tant que tel n'existait plus, les strutures étatiques n'existaient plus, car il s'agissait de structures révolutionnaires. Les composantes de l'ancien pacte politique ukrainien étaient alors libres de faire leur choix, elles l'ont fait. Et les habitant de Crimée viennent de la rappeler rappeler à plus de 90% dernièrement.
Pour plus d'analyses sur le statut juridique de la Crimée, voir notre texte ici.
Sur le plan juridique, la question est close, la Crimée est russe. Aucun processus politique international ne peut remettre en cause la volonté populaire légalement exprimée. Même si elle ne plait pas à la communauté internationale, même si elle met cette communauté internationale face à son hypocrisie fondamentale et à la limite de sa politique.
Car finalement la leçon est simple. Si vous organisez une révolution, par définition vous remettez en cause les structures étatiques préexistantes - sinon ce n'est pas une révolution. Mais de ce fait même vous ouvrez la porte à l'indépendantisme, car les populations ne sont pas obligées de supporter les caprices des intérêts internationaux et peuvent décider de leur avenir.
Il faudra réfléchir à la prochaine révolution ...
En attendant, la Crimée est russe. Historiquement. Culturellement. Politiquement. Juridiquement.
Comique ce Porochenko. Il prend les gens pour des pommes !
RépondreSupprimerBien vu, bien écrit. Ainsi finalisait-on les démonstrations de géométrie au collège: "CQFD".
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