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jeudi 31 mars 2016

Syrie, Irak: de quel côté fait-on la guerre?


Etrangement, la reprise de Palmyre par l'armée régulière syrienne avec l'appui aérien de l'aviation russe, n'a pas provoqué une vague de soulagement aux Etats Unis ni en Europe. Surprenant, le recul de l'ennemi numéro Un, l'état islamique, devrait faire de cette victoire stratégique non seulement une victoire syrienne, mais mondiale dans sa lutte contre le terrorisme. La surprise devient simplement désolation après l'interview d'Assad: la France, l'Angleterre d'autres pays ne luttent pas contre le terrorisme, ils le soutiennent.


Palmyre libérée, les attaques commencent. Surtout dans la gauche française, la plus farouchement atlantiste. Ce tweet reflète bien la position de ces individus:

La reprise de ne doit pas faire oublier que B EL Assad est responsable du génocide de son peuple.Pas de hiérarchie dans l'horreur

Il faut dire que le ton est donné par le Gouvernement, dans un article mémorable de Libération:
Paris s’est réjoui mardi du «reflux» du groupe État islamique de la ville antique syrienne de Palmyre qu’il contrôlait, tout en rappelant que le régime syrien «est le principal responsable du conflit». «Les avancées contre Daech aujourd’hui ne doivent pas faire oublier que le régime est le principal responsable du conflit et de ses 270.000 morts depuis cinq ans», a-t-il ajouté. Paris n’a cessé depuis 2011 de demander le départ du pouvoir du président Bachar al-Assad.
Cette position étant simplement la transposition de la position de l'administration américaine, mot pour mot.

Tout est dit. Alors quand Assad propose un gouvernement de coalition nationale, avec l'opposition, pour justement assurer cette transition démocratique dont l'Occident se fait le héraut, l'on comprend mieux la vague de panique.  

L'opposition très démocratique représentée à Genève refuse tout net de collaborer avec Assad, la France n'envisage pas Assad dans la solution. Le chef de file s'étant prononcé, les chiens de garde font leur travail:
Réagissant à un nouvel appel de Bachar al-Assad en faveur d'un gouvernement d'union nationale, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a estimé mercredi qu'il était "hors de question" que le président syrien y prenne part.
Dans ce contexte, Palmyre dérange et l'occident tente de l'ignorer. Car avec les victoires militaires contre le terrorisme, Assad est de plus en plus légitime à rester. Et à rester en héros national, en chef d'état libérateur. Ce qui n'entrait manifestement pas dans le plan de la coalition américaine. Et le Président syrien dévoile ses cartes dans une interview il y a quelques jours aux médias russes:
«Le terrorisme est un problème réel. Nous devons lutter contre lui au niveau international, parce que le terrorisme ne touche pas seulement la Syrie. Le terrorisme existe en Irak. Il est soutenu directement par la Turquie. La famille royale d’Arabie saoudite ainsi qu’un nombre d’Etats occidentaux, notamment la France et le Royaume-Uni l’appuient directement». (...) Le président syrien a déploré que d’autres pays observent ce qui se passe sans réagir. «Ils n’effectuent aucun travail sérieux à ce sujet», a-t-il déploré.
Il est vrai que l'UE compte sur la Turquie pour l'aider, dans ce conflit. Et la Turquie aide. Selon The Times:
Turkish border forces are shooting refugees dead as they flee the civil war in Syria, The Times has learnt. Sixteen migrants, including three children, were killed by guards as they crossed into Turkey over the past four months (...). An officer in the British-backed Free Syrian Police and a Syrian smuggler living in Turkey said that the true number was higher. 
Donc, l'impression que nous avions d'un drôle de jeu en Syrie ou en Irak, avec des frappes très "ciblées" qui ont permis, avant l'intervention de la Russie, à l'état islamique de se développer, de renforcer ses rangs, de mettre en place son réseau de revente de pétrole, ses marchés d'esclaves etc tout cela était bien fondé. Nous faisions semblant de lutter, en passant des alliances avec des structures "terroristes modérées", comme si la modération était possible en matière de terrorisme.

Il serait peut être temps de demander des comptes à nos dirigeants. Car c'est nous, simples citoyens, qui en payons le pris. Pourquoi financer la Turquie, pour qu'elle tue les réfugiés syriens? Pourquoi devons-nous exploser dans les aéroports, nous faire tirer dessus dans les cafés, les salles de concerts, nous écraser dans des avions? Pourquoi? Pour garantir des intérêts très particuliers qui ne sont pas les notre?

Nous sommes en guerre, nous rappelle notre Gouvernement. Soit. Mais de quel côté? J'aimerais beaucoup obtenir une réponse.



8 commentaires:

  1. Merci à la Russie pour son action en Syrie. On se demande où nous en serions si les velléités de ''punir'' le Président Syrien avaient abouti.

    Les ennemis sont chez nous, honorés, préservés, cajolés (pas de déchéance de nationalité, pas d'amalgame, pas de stigmatisation) et, pour certains, ils remplissent des fonctions éminentes. Rien d'étonnant à ce qu'ils ne se réjouissent pas d'une victoire sur le terrorisme. Les pays européens comptent, hélas pour nous, beaucoup de ''Laval'' du 21ème siècle.

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  2. Ne pêchons-nous pas par aveuglement ? Les troubles initiaux en Syrie ont été fomentés par ceux-là mêmes qui avaient auparavant provoqué une tornade désastreuse en Tunisie et en Lybie. Dès le départ du «printemps» (?) syrien, nos dirigeants, tous les dirigeants occidentaux, ont proclamé qu'ils voulaient un changement de pouvoir en Syrie. Point. Plusieurs années se sont écoulées. Nos dirigeants proclament qu'ils veulent un changement de pouvoir en Syrie. On est bien obligé de leur reconnaître une certaine cohérence dans leurs propos. Quant au prix à payer, ils semblent n'en avoir cure. Si Vladimir Poutine n'avait pas décidé de l'intervention de la Russie en Syrie, l'opération de changement de pouvoir serait quasiment terminée.
    Le «projet pour un nouveau Moyen-Orient» date de l'époque du Président Georges Bush. Le rapprochement des dirigeants européens avec le Qatar, les Émirats et l'Arabie Saoudite s'inscrivent dans cette démarche globale. L'alliance inavouée avec les «Frères Musulmans» (et donc, avec la Turquie, et toutes sortes de «dérivés politiques» de l'Islam) en fait partie.
    Après l'échec qu'ils ont connu en Égypte, il est évident que les dirigeants occidentaux ne lâcheront pas facilement le «morceau syrien».
    Quant aux imprécations et vociférations de nos médias sous influence, apprenons à nous en détacher, et admettons simplement la réalité : leur puissance sur le mental de nos concitoyens s'avère redoutablement efficace. C'est comme si dans chaque média un petit Colin Powell agitait chaque jour de petites éprouvettes...Le présent site, et d'autres aussi, a pour fonction de propager les termites dans l'édifice. Il faudra encore beaucoup de termites...
    Mais surtout, imaginons une seconde à quoi ressemblerait le monde si la Russie avait été dirigée depuis 25 ans par Messieurs Gaïdar, Koudrine et consorts, au lieu de Vladimir Vladimirovitch Poutine... Et rendons grâce à Dieu.

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  3. Bravo, Serge encore une fois! Karine ça va de soi:)

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  4. Pour aller dans votre sens, un point "subsidiaire" qui m'a frappée lors d'un reportage sur France -info il était question des vestiges de Palmyre, de ce qui était encore récupérable, de ce qui avait été totalement détruit ou qui servait à alimenter l'Etat islamique.
    Un "historien" interrogé commence par dire ce qui lui semblait le plus important(en substance); "les pillages n'ont pas commencé avec Daesh, mais c'est le "régime" qui a écoulé avant la prise de la ville par les islamistes bien des trésors", ensuite le même "historien" a continué en montrant combien il "fallait rester prudent sur l'usage qu'allait faire le "régime" (sic) de cette libération qui n'en était pas une ,mais n'était qu'une "reprise" (re-sic)...
    Bref, de la propagande sous couvert d"expertise" : l'historien n'est-il pas ipso facto un expert en antiquités, mais aussi puisqu'il est si savant un expert (objectif (?!) en géopolitique.
    Bref, une fois de plus, tout tourne à charge contre Assad et les russes...
    Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage ...

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  5. Vous n'êtes pas obligés d'assimiler à la gauche les gesn du PS et autres affidés, il y a longtemps qu'ils n'en sont plus

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  6. Honneur aux combattants le l'armée arabe syrienne.
    Palmyre est le schwerpunkt de cette guerre. Car il est le lien entre l'extrême orient et notre Europe, le passage obligé d'une des nouvelles routes de la soie.

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  7. Merci à la Russie pour le rétablissement de l'équilibre bien précaire, de compensé la veulerie Européisme de cette politique délirante de cette France de Cours qui a perdue sa tête et son honneur au passage.
    Pacibo !


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  8. Je me rappelle bien le début des bombardements de la "coalition" contre l'EI ! Ils s'attaquaient en priorité aux puits de pétrole. Et quand on voit le trafic auquel la Russie a donné un grand coup de frein on se demande bien ce qu'a réellement fait la "coalition" !
    Je vous recopie un article de l'époque et mes commentaires :
    Syrie: 14 jihadistes et cinq civils tués dans des frappes de la coalition
    Au moins 14 jihadistes (super, à ce rythme, on en a pour un long moment avant de les éliminer !) et cinq civils ont été tués dans des frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis contre des cibles du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, a indiqué une ONG syrienne jeudi.
    L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé que les combattants jihadistes avaient péri dans les frappes visant la province de Deir el-Zor (est) mercredi soir et les civils dans des raids sur la région de Hassaka (nord-est) (alors là, bravo, ils ne tuent que des civils !). AFP, 25/09/2014
    Donc, pas difficile de répondre à la question : de quel côté sommes-nous ?
    Au fait, ça n'a rien à voir mais bon, Obama en visite à Cuba a dit : "“Nous vivons dans un nouveau monde colonisé par les Européens“"
    Le saviez-vous ?

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