Le référendum hollandais: pour l'Ukraine ou contre la Russie?

Le 6 avril, les néerlandais doivent se prononcer sur l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine. La population reste, dans l'ensemble, défavorable malgré une campagne, financée par G. Soros, défiant toutes les limites, voire les lois du pays. 

Pourquoi les Pays Bas organisent-ils un référendum, alors que les autres pays, comme la France, ont ratifié l'accord d'association UE-Ukraine sans prendre le risque de consulter leur population? Parce que la législation du pays prévoit la possibilité, avec au moins 300 000 signatures, de convoquer un référendum consultatif d'initiative populaire sur certaines questions:

"Lancé par un blog, Geenstijl, par un think tank, Forum voor Democratie et par l'association Burgercomite EU, l'appel à signature a permis de collecter 446.000 signatures. "

Pour l'instant, 57% des néerlandais sont contre l'association avec l'Ukraine, quand 43% sont prêts à voter pour. Cette majorité sous pression ne voit pas pourquoi l'UE devrait encore s'élargir, à terme, pourquoi s'associer à un pays pauvre et en guerre, corrompu et dont le mode de fonctionnement, passant d'une révolution à une autre, ne correspond pas très bien à l'image de l'Europe moderne. Sans oublier le brun-noir de ses troupes qu'il devient difficile de ne pas voir, même avec beaucoup de bonne volonté.

Des clips militants passent d'ailleurs pour rappeler à la population ce qui s'est passé en Ukraine, et, non sans ironie, revisite les grands slogans vidés de leur sens, appelant à la révolution de la dignité en Ukraine, faite dans le sang et la violence, maintenue dans la répression, le tout en images. 

Voir ceci en anglais, par exemple:

L'Ukraine et  leurs "partenaires et amis" ne pouvaient rester sans réagir.

Cyber Berkut, le groupe de résistance anti-Maïdan en Ukraine, pirates informatiques biens connus, lance des informations sur la mise en place d'une opération de communication visant à rétablir l'image de l'Ukraine dans l'opinion publique néerlandaise, c'est-à-dire à construire une nouvelle opinion publique en vue du référendum dont les enjeux ne sont pas négligeables pour l'UE.

Les services ukrainiens proposent de faire échouer le référendum hollandais en contrant la propagande, évidemment, du Kremlin, qui trompe la population locale en s'appuyant sur des journalistes locaux prêts à collaborer et à publier des articles allant dans le bon sens, en achetant des hommes politiques, en exerçant toutes formes de pressions - voire physiques si nécessaire, etc.

Pour sa part, le fonds Soros s'occupe de la maintenance, à hauteur de 700 000 euros, pour éviter les dommages politiques trop importants que pourraient causer un non au référendum, comme le montre le document ci-dessous:

En janvier, l'association hollandaise Voter oui a confirmé avoir déjà reçu 200 000 euros du Fonds Open Society de G. Soros pour financer sa campagne.

L'important est de remettre l'opinion publique dans le bon sens. Un groupe d'amitié doit être mis en place entre la Hollande et l'Ukraine, les politiques ukrainiens viennent les uns après les autres faire des discours devant la population néerlandaise. Des activistes ukrainiens pro-Maïdan sont lancés dans les rues,  sur les places, dans les trains. Ils expliquent à la population qu'ils ont fait la "révolution de la dignité", qu'ils ont versé leur sang pour lutter conte la dictature et ont ainsi gagné leur droit d'entrer en Europe. Voir la vidéo ci-dessous:

Pour bien donner le ton, à savoir que le référendum n'est pas tant pour l'Ukraine que contre le danger russe, un petit clip a été tourné par de jeunes activiste danois du mouvement Jeunes démocrates, montrant une parodie d'arrivée de tanks verts dans la petite ville de Krim, rappelant le danger que représente la Russie pour l'Europe. Il voter Oui pour sauver l'Ukraine, si l'UE ne veut pas prendre le risque d'être envahie à son tour. C'est une véritable psychose qui s'installe. 

Voir la vidéo:

La propagande bat son plein, elle doit justifier la politique russophobe européenne, qu'un Non discréditerait. La population hollandaise aura-t-elle les ressources psychiques de résister et la possibilité de se faire entendre? Car nous sommes très loin ici d'un référendum, il s'agit d'une opération très bien organisée et financée de manipulation de l'opinion publique, qui doit être sanctionnée par un vote. Par le "bon vote". Ce n'est pas l'opinion qui est importante, elle est connue, elle n'est pas acceptable. Ce qui est attendue est qu'un vote acceptable ait lieu le 6 avril. Un vote qui permette à L'UE de continuer sur sa voie contre les états-nations que nous sommes.

La psychanalyse appelle cela la "démence se masse", à savoir une forme de délire paranoïaque "corrigeant par une création de son désir un aspect déplaisant du monde incorporant au réel cette vision démente". (Freud, Le malaise dans la civilisation)

C'est bien contre la Russie plus que pour l'Ukraine que les hollandais sont appelés à se prononcer, comme cette affiche des Jeunes socialistes appelant à voter Oui le démontre: