Le 13 avril, à la veille des frappes américaines (avec l'aide de la Grande-Bretagne et de la France) en Syrie, un projet de loi sur les mesures de restrictions pouvant être adoptées par la Russie en réponse aux sanctions qui lui sont imposées par les Etats-Unis et leurs Etats satellites a été déposé. Un projet assez fort. Peut-être suffisamment pour permettre à Trump de désavouer son bulldog Haley et prendre le temps de la réflexion concernant l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie.
Après les frappes, ou leur parodie, en Syrie, les Etats-Unis voulaient revenir sur un terrain qu'ils maîtrisent mieux, celui des sanctions économiques, qui permettent également de garantir les intérêts américains dans certains domaines (voir notre texte ici).
Mais cette fois-ci, la Russie a décidé de réagir face à la vague de sanctions portée par le monde anglo-saxon, qui commence à toucher sérieusement les grosses entreprises et à faire chuter le cours du rouble en raison de l'incertitude qui en découle. En grande pompe, marquant ainsi l'existence d'une véritable volonté politique, un projet de loi est déposé le 13 avril au Parlement russe.
Ce projet prévoit un éventail de mesures de restrictions très large, qui ne doivent pour autant pas porter atteinte à l'intérêt des citoyens russes. Selon le président de la Douma, Volodine, ces mesures ne peuvent être mises en place que lorsqu'il existe un équivalent national ou provenant d'un pays qui n'a pas adopté de sanctions contre la Russie. Il ne faut pas, en effet, faire de ses propres mains ce que les sanctions extérieures ne peuvent réaliser.
Plus concrètement, selon la lettre explicative qui accompagne le projet de loi, il est prévu de donner au Gouvernement russe la possibilité d'adopter en réponse aux mesures prises par les Etats-Unis et leurs alliés, certaines mesures restrictives:
- L'interdiction ou la limitation de l'importation en Russie de produits agricoles, de matières premières et de produits alimentaires en provenance des Etats-Unis et/ou d'autres pays;
- L'interdiction ou la limitation de l'importation sur le territoire de la Fédération de Russie d'alcool et de tabac en provenance des Etats-Unis et/ou d'autres pays;
- L'interdiction d'entrée sur le territoire de citoyens américains et/ou ressortissants d'autres pays selon une liste déterminée;
- L'interruption ou la suspension de la coopération internationale de la Fédération de Russie, des personnes morales, avec les Etat-Unis et/ou autres Etats, et des organisations se trouvant directement ou indirectement sous juridiction de ces Etats dans le domaine nucléaire, de la construction aéronautique et des moteurs de fusées;
- La limitation ou l'interdiction d'importation des médicaments en provenance des Etats-Unis et/ou d'autres pays;
- L'interdiction ou la limitation de l'accès des entreprises américaines aux procédures de privatisation des actifs publics fédéraux ou municipaux;
- Interdiction ou restriction faite aux organes publics d'acheter ou de recourir à l'utilisation de services, de programmes, de technologies et de travaux en provenance des Etats-Unis et/ou d'autres pays;
- L'interdiction d'embaucher en Russie des citoyens ressortissants des Etats-Unis et/ou d'autres Etats, notamment sur des postes de spécialiste hautement qualifié.
Or, il se trouve que dans certains domaines touchés, notamment en matière aéronautique ou spatiale, les Etats-Unis sont totalement dépendant de la Russie pour faire voler leurs appareils. Sans qu'il n'existe une dépendance directe, peut-on également affirmer que l'économique française se portera mieux si le marché russe lui est totalement fermé? Et le vin français? S'il est possible de faire des sacrifices, il serait intéressant que nos dirigeants nous expliquent en quoi le soutien aveugle aux intérêts du business américain est supérieur pour eux à l'intérêt de nos entreprises, de nos artisans, de nos agriculteurs, de nos spécialistes, de tous ces gens qui font la force économique, la force vitale du pays?
La pause annoncée par Trump quant à l'adoption de nouvelles sanctions, pourtant annoncées haut et fort par Nikki Haley après les frappes aériennes en Syrie, suite aux recommandations de ses conseillers, montre que la Russie a frappé juste. La menace a porté. Et comme c'est bien connu, on attaque les faibles, pas les forts - en tout cas l'on y réfléchit à deux fois. Trump réfléchit. Selon la presse, il veut encore négocier avec la Russie:
«L'ambassadrice s'est trop avancée cette fois-ci», a déclaré ce haut responsable à Reuters, confirmant sous couvert d'anonymat une information d'abord révélée par le Washington Post. (...) Le président américain, a-t-il ajouté, reste convaincu qu'il peut négocier avec son homologue russe, mais qu'en multipliant les déclarations ou les gestes négatifs, il aura du mal à en obtenir quoi que ce soit.
La Russie a réussi pour le moment à neutraliser la vague des sanctions. Voyons où seront portés les prochains coups, puisque le problème sur le fond n'est malheureusement pas réglé.
Macron va demander à Attali, BHL et autres du genre ce qu'il convient de faire semblant de décider en fonction des intérêts mondialistes (les vrais décideurs), peu importe l'avis du Peuple de France (qui n'existe pas, en Force, parce divisé par les mêmes). Les viticulteurs français et autres peuvent bien crever.
RépondreSupprimerLa réponse du lion
RépondreSupprimerCe projet de loi n'est pas encore adopté. Les sanctions du 6 Avril sont toujours sans réponse.
RépondreSupprimerJe ne parlerai pas " de match nul " concernant les sanctions, ce qui correspondrait à un respect de règles, mais simplement de réponses de la Russie (à des sanctions imposées unilatéralement)....
RépondreSupprimer