L'on vient d'apprendre que suite à une conversation téléphonique entre Macron et Zelensky, le Format Normandie devrait se réunir à Paris le 9 décembre. L'Allemagne a confirmé, la Russie n'a pas encore officiellement réagi à ce moment. Il est vrai que la question centrale n'est pas résolue : le Donbass doit-il être ukrainien ou russe, car il ne peut être viable de manière autonome ? Se rendre à Paris avant d'avoir clairement pris position sur cette question, dans le meilleur des cas ne sert à rien, dans le pire des cas peut avoir des conséquences fâcheuses, et pour le Donbass, et pour la Russie. Car derrière le Donbass, l'enjeu est le retour de la Crimée et donc une blessure politique profonde de la Russie.
Après un coup de téléphone de Macron à Zelensky, rappelant l'aide inconditionnelle de la France à l'Ukraine (dans son combat démocratique contre l'assaillant russe - traduction de l'auteur), la date du 9 décembre a été avancée pour la réunion du Format Normandie, puisque, selon l'Elysée, des avancées ont eu lieu concernant le Donbass.
Certes, après plusieurs tentatives infructueuses, dans deux zones de combat, les forces armées ont été, de part et d'autre, retirées à distance respectueuse. Mais l'armée ukrainienne a intensifié son attaque sur le reste du front, par exemple le 13 novembre, le village de Troudovsky aux alentours de Donetsk, a été attaqué notamment au lance-grenade, faisant un blessé civil. L'armée continue ailleurs à utiliser aussi le lance-mortier contre les habitations, voir le texte ici de Donbass Insider. Il serait donc abusif de dire que les armes se taisent et que militairement le conflit est épuisé.
De toute manière, tant qu'un conflit militaire n'est pas épuisé, il est inutile de chercher une solution politique. La solution politique résulte du rapport des forces en jeu et celui-ci n'est pas encore stabilisé. En ce sens, la réunion du Format Normandie est une impasse.
Mais par ailleurs, ce Format Normandie peut aussi être une escroquerie. Car si des forces politiques en Russie ne sont pas prêtes à appliquer le scénario criméen à cette région, laisser le Donbass dans le cadre ukrainien ne peut comporter aucune garantie pour les populations pro-russes locales, largement majoritaires. Toutes les pseudo-garanties juridiques promises pour reprendre par le jeu politique une région qui commence à peser lourd dans le jeu international ne sont que temporaires et peuvent toujours être remises en cause. Ce que le droit fait, le droit peut le défaire.
Stratégiquement, la Russie ici ne peut pas recourir au compromis. Laisser le Donbass en Ukraine, sans que la situation politique ait changée à Kiev, c'est condamner le Donbass à subir la propagande anti-russe comme à Odessa ou à Kharkov. Les conseillers de Zelensky insistent sur le "retour mental du Donbass", c'est-à-dire l'intégration des populations du Donbass dans l'idéologie post-Maïdan.
Sachant que, pour les stratèges atlantistes qui guident l'action de Kiev, le Donbass n'est que le premier pas. Le but est la Crimée. Pas tant pour la Crimée, que contre la Russie. La politique de recherche constante du compromis développée par la Russie ces derniers temps est perçue comme un signe de faiblesse en Occident, comme signe de rejet du conflit direct. Or, mieux vaut ne pas entrer dans un rapport de forces que d'abandonner en cours de route. En récupérant la Crimée, en facilitant la distribution des passeports russes dans le Donbass, en systématisant l'aide humanitaire, la Russie a joué un jeu donnant aux populations locales des espoirs. Sur la scène internationale, son action est perçue comme une entrave au jeu atlantiste dans la région. Se retirer maintenant aurait des conséquences politiques d'une importance non négligeables, notamment dans le jeu politique intérieur russe, déjà perturbé avant les prochaines élections présidentielles.
Il est évident que les autres parties du Format Normandie, la France et l'Allemagne, exercent une pression sans précédent sur la Russie pour lui forcer la main. C'est un tournant qui va être très significatif. Pas tant pour le Donbass, que pour a Russie elle-même. Ce qui intéresse finalement le clan atlantiste, dont Macron est aujourd'hui le héraut.
peuvre macron....
RépondreSupprimerLa question est pertinente. La réponse est simple, tout ce que fait l'OTAN débute en escroquerie et fini en impasse.
RépondreSupprimerQuelques soit les points de vue, le but de l'OTAN comme l'EU, dont la France et l'Allemagne font intégralement parti, est de justifier leur existence à travers des objectifs de guerre. Ils ont crée le conflit avec un coup d'état, c'est la seule chose qu'ils savent créer du reste (la révolution de la Dignité sur Wiki...sic) sur une personne démocratiquement élu (Ianoukovytch est aussi légitime que Macron ou Merkel) et s'ils ont fait cela c'est dans un certain but; c'est donc à eux de réparer ce qu'ils ont détruit. La Russie ne peut rien faire à mon sens et l'Allemagne sera certainement plus à l'aise pour discuter avec des néo-nazis...
Du reste comme ces objectifs de guerre demeure intact, on peux se poser des questions sur leur réels motivations.
Ensuite il faudrait que Sieur Macron ne se vautre pas trop le 5 décembre, si ses forces dites "de l'ordre" tire sur les policiers manifestants et la foule, cela risque de tourner court question mandat.
Une solution simple, couper le gaz qui arrive en Ukraine le 31 janvier et attendre un an. Seulement après ils négocieront, peut être.
https://www.stalkerzone.org/the-authorities-in-ukraine-carry-out-ethnocide-against-russians/
https://www.stalkerzone.org/ukraine-presentiment-of-civil-war/
J'avoue que j'ai du mal à suivre. Les accords de Minsk ne prévoient qu'un scénario, celui du retour du Donbass dans le giron de l'Ukraine, après avoir obtenu une large autonomie. Que les russes qui peuplent le Donbass préfèrent être rattachés à la Russie, je comprends tout à fait, mais alors il ne faut plus parler des accords de Minsk. Quant à rendre la Crimée, Comment pouvez-vous envisager une seconde que Poutine serait capable de faire ça?
RépondreSupprimerMadame Bechet-Golovko,
RépondreSupprimerJ'ai du mal à bien saisir en quoi, s'il s'agit par le Format Normandie de faire respecter les accords de Minsk II, la situation de la Crimée pourrait être remise en question. Il y a bien un article des accords référant aux frontières, "Restauration des frontières de l'Ukraine", mais l'indépendance de la Crimée ayant été obtenue tout à fait légalement par le parlement puis par référendum, comment les signataires des accords pourraient-ils lui imposer un nouveau statut contre sa volonté ?
Si on se réfère aux négociations de 1992 où la Crimée avait déjà annoncé sa volonté d'indépendance et d'adhésion à la Fédération de Russie, jamais il ne fut reconnu de frontières officielles de l'Ukraine, même avec le mémorandum de Budapest signé en 1994 et dans lequel aucune frontière n'est officiellement définie.
En souhaitant un peu plus de vos lumières,
Bellefontaine
Poutine confirme qu'il est un bon businessman(à court terme car une fois parti,révolution colorée garantie)mais un TRES mauvais stratège que ce soit en Ukraine ou en Syrie(déjà Medvedev s'était fait avoir comme un bleu pour la Libye).Les US(qui occupent de facto l'Ukraine)et l'UE ne respectent plus AUCUN traité,ni résultat d'élection ou de référendum d'ailleurs sauf s'il va dans leur sens).Stop à la naiveté.Finalement le Deep State Russe ne vaut pas mieux que le ricain.De nombreuses erreurs ont été commises stratégiquement et en Ukraine(ne rien faire après Odessa),signer des Minsk sans exiger leur application immédiate.En Syrie intervenir trop tard et trop faiblement,il fallait faire deux opérations:une qui a été très bien réalisée,libérer une très grande partie de la Syrie.Mais il fallait en simultané une équipe qui reprend en force et les conserve,les champs de pétrole et de gaz(sous contrôle total US à présent).La Syrie quasi libérée ok mais aucun moyen financier pour la reconstruire.La Russie fait beaucoup trop de diplomatie à l'ancienne(c'est la guerre bon sang),de réunions inutiles,se couche devant Israel comme un pays faible et peu d'actions.On apprend ce soir que les Daesh ont repris Palmyre(un comble après le show ridicule du concert classique russe).Tout ça pour ça.Y a que Assad finalement qui est content.Si des actions plus fortes avaient été prises dans ces deux pays,la Russie serait plus respectée(on se dit de toute façon ils ont peur ils ne réagissent à rien),il y aurait eu autant de sanctions(on est quasi au maximum).Laisser s'installer(à vie des troupes et un énorme matos OTAN)ce à quelques centaines(voire moins)de kms des frontières russes est une énormissime preuve de faiblesse.J'en viens presque à souhaiter un Coup contre Poutine,qui conserverait une fonction commerciale et honorifique et les militaires et le complexe militaro industriel patriote reprendrait le vrai pouvoir avec de vraies actions,des sanctions,menaces crédibles,des ultimatums etc...les US ne respectent que les forts.Le pire c'est que tout cela était prévisible depuis 2015.
RépondreSupprimerDe bonne source un ministre Belge a dit en off qu'une guerre en Europe était décidée de toute façon(après le Maidan)d'ou plusieurs démissions dans l'entourage d'Obama(qui n'était pas hyper chaud).Elle aura lieu suite comme toujours à des incidents manipulés dans les Balkans.Les US poussent à mort l'entrée de l'Albanie,Macédoine et Bosnie dans l'UE.Macron fait semblant de résister jusqu'au municipales,mais donnera son feu vert,de toute façon seule l'Allemagne compte(pays occupé par traité secret de 45 jusqu'en 2099).Merkel part avant la guerre,pas idiote.Un pouvoir policier,un état d'urgence a été installé en France et ne croyez surtout pas que c'est pour 62.000 gilets jaunes ou des attentats.Le système financier et ses intérêts négatifs va s'écrouler,une énorme diversion sera nécessaire.Difficile de dire quand exactement mais c'est une certitude absolue.
L'expression "retour mental du Donbass" montre à quel point les dirigeants ukrainiens sont déconnectés de la réalité. Après avoir bombardé aveuglément les populations civiles du Donbass depuis des années (tout comme les terroristes en Syrie), ils s'imaginent peut-être qu'ils finiront par se résigner? C'est mal les connaître.
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