Publications

mercredi 11 décembre 2019

JO : quand certains Russes refusent de devoir brandir le drapeau blanc



La nouvelle suspension annoncée de la Russie aux JO et aux évènements sportifs "majeurs", cette fois-ci, commence à mal passer dans les milieux politiques et sportifs, où le refus de participer sans hymne et sans drapeau, c'est-à-dire sans pays, fait son chemin. La fédération russe de boxe a déjà déclaré refuser de participer aux JO dans ces conditions et des députés émettent la possibilité d'organiser un évènement parallèle. La Russie va-t-elle se souvenir des Spartakiad des peuples soviétiques ?


4 ans de suspension pour la Russie et une sélection plus que douteuse de ses athlètes pour une participation neutre aux JO provoquent, cette fois-ci, plus de réactions négatives que la dernière fois. Il semblerait que les yeux s'ouvrent, il ne s'agit pas de résoudre des problèmes liés au dopage pour ensuite tranquillement pouvoir être réintégré dans la communauté internationale du sport. Et des contrats qui vont avec. Non. L'expérience vient de le montrer, peu importe les réformes réalisées, validées par les instances sportives olympiques, de toute manière la Russie doit être rayée du monde sportif. Comme pays. Parce que c'est la Russie. Ces décisions n'ont rien à voir ni avec la lutte contre le dopage, ni avec le sport. (voir notre texte ici

La fédération russe de boxe vient de refuser d'aller participer aux JO de 2020 sans le drapeau russe, comme l'a déclaré son secrétaire général Oumar Kremlev:
"Les sportifs vont défendre devant la justice leur droit à participer sous drapeau russe. Il faut regarder ce que vont faire maintenant le comité olympique russe et RUSADA, mais nous aussi nous analysons la possibilité de contester cette décision. (...) Pour nous, le plus important est que nos boxeurs puissent participer sous drapeau russe et que résonne notre hymne national. Sans cela, il n'y a aucun sens à participer."

Le sentiment que ces sanctions sont sur le point de devenir permanentes, car le conflit géopolitique qui en est à la source n'est pas près de se résoudre demain, fait son chemin, ce qui oblige à voir la situation sous un autre angle. C'est notamment la position que développe le député russe Pietr Tolstoï
"Encore quelques mots au sujet de cette révoltante interdiction faite à nos sportifs de participer aux championnats du monde et aux JO. Et au sujet des mesures à prendre au cas où l'appel serait rejeté.
Il est clair que la décision est politique. C'est une interdiction à l'égard de la Russie et non pas de certains sportifs. Renie et va-y. En effet, "on s'est entraîné toute notre vie, et c'est une chance d'obtenir une médaille et une prime, et sous quel drapeau et avec quel hymne, ça n'a aucune importance".
C'est important. Parce que nos sportifs ne se représentent pas eux-mêmes, individuellement, mais notre pays. Et nous les soutenons, tant qu'il y a ce "nous" commun. Les victoires des athlètes neutres, comme l'AMA propose d'appeler nos athlètes, ce ne sont déjà plus nos victoires. C'est pourquoi il vaudrait mieux ne pas participer à ces compétitions, et organiser les nôtres. Ce serait une réponse normale et sensible pour les personnes malveillantes.
Un Russe ne peut pas brandir un drapeau blanc, jamais. Ni dans le sport, ni dans la vie. C'est mon opinion" 
Il est vrai qu'il est plus facile d'être "patriote" quand tout va bien. Aujourd'hui, il n'y a pas de place pour la neutralité. Chacun est libre de faire ses choix - et de les assumer.

PS: Comme l'URSS avait refusé de reconnaître les dettes de la Russie tsariste, la communauté internationale avait mis en place un système d'isolement international, auquel le CIO avait pris part. Déjà à l'époque, les instances olympiques étaient un élément de l'idéologie libérale, bref étaient impliquées dans le combat idéologique, tout comme aujourd'hui. En réponse au boycott des instances olympiques, l'URSS avait organisé dans les années 20 les Spartakiad, auxquelles participaient les sportifs des républiques de l'Union soviétique. Les premières Spartakiad furent organisées en été 1928, elles comprenaient 21 catégories sportives et 7000 sportifs. Pour comparaison, à la même époque des Jeux d'été, il y avait à Paris 17 catégories sportives et 3000 sportifs. Après la participation  de l'URSS à partir de 1952 aux JO, les autorités soviétiques eurent l'intelligence de maintenir les Spartakiad, elles aussi en deux sessions, d'été et d'hiver. Elles prirent fin en 1991 avec l'arrivée triomphante de la démocratie atlantiste, qui a ainsi mis, en ce domaine, les autorités russes sous dépendance internationale - comme nous le voyons aujourd'hui. Le sport aurait pu être une excellente diplomatie entre les ex-républiques soviétiques, mais les temps n'étaient pas à cela. Gazprom fut plutôt choisi pour être le héraut du Monde russe, plus en phase avec les nouvelles valeurs occidentales, mais avec des résultats discutables lorsque l'on regarde la propagation des révolutions de couleur.

En image et en musique :


7 commentaires:

  1. Ce qu'il y a de certain, c'est que les russes ne doivent plus se soumettre aux décisions d'institutions internationales qui sont toutes aux ordres des étasuniens et de leurs alliés. S'il n'y avait que le sport, mais tout le monde, je suppose, est au courant de ce qui a été révélé sur l'OIAC concernant les attaques chimiques en Syrie. Si sur des sujets aussi graves et aussi dangereux ils mentent, comment pourrait-on leur faire confiance sur quoi que ce soit?

    RépondreSupprimer
  2. Le drapeau blanc est le drapeau de la reddition, ce n'est pas un hasard (ils auraient pu imposer le drapeau olympique tout aussi) et la date qui coïncide avec le format Normandie n'est pas non plus le fruit du hasard.
    4 ans c'est pas assez. Les ricains auraient du envoyer une peine à perpétuité, ou 99 ans pour ceux qui n'ont pas les nerfs. Cela aurait eu au moins le mérite d'être clair et ne laisser aucune illusion en Russie ou certains pensent encore "négocier". "Négocier avec les américains, c'est comme abdiquer", cela reste vrai de nos jours. 4 ans: cela indique qu'ils veulent quelque chose en retour. Que la Russie arrête de payer pour ces trucs internationaux et ils réfléchirons.
    Que la Russie montre la voie d'un monde sans eux, sans les nazis, sans ces capitalistes fous, sans la CIA, sans les étazuniens. Tout le monde commence en avoir assez d'eux.

    RépondreSupprimer
  3. À mon avis les athlètes russes doivent aller aux jo même sous drapeau neutre. Le fait qu'ils le puissent est déjà une énorme victoire russe et comme vous l'avez dit madame Bechet-Golovko les etatsuniens sont fous furieux de ce simple fait. Leurs victoires seront comptabilisées dans tous les esprits comme des victoires russes et dans 4 ans les américains ne pourront plus rien faire, ils ont grillé tous leurs jokers et s'ils remettent une couche ce sera vraiment trop gros ( même pour eux lol ) .

    Si la Russie refait les spartakiades ne va t elle pas s'isoler du monde du sport ? Quels autres pays participeront ? N'est ce pas ce que les américains veulent ? N est il pas préférable d'aller boter le cul à leurs athlètes difformes en direct en guise de vengeance ? Surtout qu'encore une fois eux ce qu'ils voulaient c'était rayer les athlètes russes de la carte complètement et que donc la présence de ces derniers aux jo même sous drapeau neutre est déjà un immense doigt d'honneur à leur endroit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En général, il n'est pas bien avisé de plier aux conditions de ceux qui veulent du mal. Donc la résistance est de mise je pense; ne pas y aller car pensez que le symbole du drapeau blanc n'est pas pour les zuniens, qui ne comprennent rien et s'en moque mais pour les russe, et faire des jeux "libres", avec la présence des russes et de tout ceux qui veulent. Un monde sans les USA donc.

      Supprimer
  4. la Russie est encore dans la réaction !
    l'occident ne craint rien de plus que les attaques car elles démontreraient sa désorganisation et son l'incapacité a y faire face !

    RépondreSupprimer
  5. Tout est politique et gangrené par le fric en particulier le monde sportif occidental, ses contrôleurs chargés de délivrer les bonnes comme les mauvaises notes, ses pourvoyeurs qui ratissent en permanence la planète à la recherche de nouveaux talents incités de ce fait à utiliser des méthodes douteuses pour émerger du lot des candidats potentiels. Les dirigeants des sports les plus médiatiques n'échappent pas à la règle c'est à dire la loi du profit le plus grand possible dans le laps de temps le plus court et recrutent les nouveaux gladiateurs apatrides dont le seul moteur est l’argent dans des clubs de même nature. En France le PSG en est l'exemple le plus frappant mais il n’est pas le seul.
    Il en sera ainsi autant que le sport professionnel aura la primauté y compris aux jeux olympiques.

    RépondreSupprimer
  6. La Russie pourrait suspendre ses livraisons de pétrole vers l'Occident Elle pourrait facilement rependre le contrôle du Kazakstan (principal fournisseur de la France). Elle pourrait sans peine boucher le détroit d'Ormuz, et contrôler ainsi 50 % du transit mondial du petrole.
    Elle en a les moyens militaires. Bien entendu, elle souffrirait terriblement, certes, mais nettement moins que l'Occident qui serait en déroute.
    Cette simple possibilité de menace devrait amener les autres pays a davantage de respect envers la Russie.Mais celle ci est elle meme gangrènée par ses propres intérêts. Et les dirigeants occidentaux le savent bien, et peuvent continuer a humilier tranquillement la Russie, en dormant sur leurs deux oreilles.
    Ainsi, l'Occident est plus fort, car a chaque fois il agit comme s'il n'avait rien a perdre. Il n'hesite pas a bombarder l'Ambassade de Chine a Tripoli, ou a accuser faussement Assad d'attaques chimiques pour ensuite envoyer ses missiles, ou meme abattre un avion de ligne.
    Si la Russie savait agir de la sorte, elle serait une grande nation, estimée et respectée par tous.
    Mai elle ne ressent pas la honte de ne pouvoir hisser son drapeau aux Jeux Olympiques, et ne sait pas défendre son peuple qui est constamment humilié. Bref, c'est un pays paillasson.

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.