Avec une population carcérale de plus de 2 millions de détenus, les Etats-Unis tiennent depuis longtemps le record des personnes incarcérées. Sur plus de 140 000 dans les prisons fédérales, l'on compte 540 cas positifs au coronavirus. Idem en France : pour une population carcérale de plus de 62 000 détenus, l'on a détecté 76 cas. Pourtant, l'ONU l'a dit : pour cause de coronavirus, ouvrez la cage aux oiseaux, un peu d'humanité s'il vous plaît! En France, 10 000 personnes libérées. D'autres pays ouvrent large les vannes, comme l'Iran qui remet en liberté 40% de sa population carcérale ou la Turquie 90 000 personnes. Sans oublier l'intérêt de faire libérer de "pôv gentils terroristes" en Syrie, car anti-Assad, sous couverture humanitaire. Mais, en principe, c'est la remise en cause de la légitimité de l'Etat qui se joue. Car si la sanction est fondée, pourquoi libérer et si la sanction n'est pas fondée pourquoi incarcérer? Et dans tous les cas, sur recommandation des instances globales, indépendamment de l'intérêt national. Ainsi, l'ONU a réussi à affaiblir la légitimité de l'Etat, ce qui est un pas de plus vers ce monde merveilleux de la globalisation, cette liberté considérée a piori comme parfaite puisque l'Etat disparaît, liberté que nous ne voyons pour l'instant que de loin, car les recommandations globales nous ont assignés à résidence. Dans ce monde, si les prisonniers doivent être libérés, les civils doivent être fait prisonniers ... C'est ça la nouvelle liberté ?
Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog où nous allons tenter de décrypter l'actualité politique russe, donner la dimension de toute sa richesse et sa complexité. Sans clichés et sans partis pris. Sans vouloir plaire à tout le monde.
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vendredi 24 avril 2020
jeudi 23 avril 2020
Le système hospitalier ébranlé par des années de réformes néolibérales
La surcharge momentanée liée à l'arrivée du coronavirus, au-delà de l'étrange méthode de décompte des cas (voir notre texte d'hier) met en lumière l'échec des réformes néolibérales, qui se sont démultipliées ces dernières années. Réduction des lits, réduction du personnel soignant, endettement des hôpitaux publics, privatisation, mise en concurrence interne ... C'est la notion même de service public qui a été bafouée, pour faire de l'hôpital une entreprise, dont le but n'est pas de soigner au mieux la population, mais de faire des économies faute de ne pouvoir faire des bénéfices. Et répétons-le c'est un échec. Nous le voyons clairement aujourd'hui, avec des structures, déjà saturées, qui ont du mal à faire face à une poussée supplémentaire. Pourtant, personne ne cherche à évaluer "l'efficacité" de ces réformes néolibérales, le cours idéologique n'est pas remis en cause. Retour sur ces réformes en France et en Russie.
mercredi 22 avril 2020
Cet étrange décompte très "inclusif" des cas de coronavirus: de la médecine à l'oracle
Pour le coronavirus comme ailleurs, la manière de compter va déterminer de l'ampleur (voulue plus que réelle) du phénomène. Et en jetant un oeil sur les méthodes de décompte des cas de coronavirus, l'on sent une véritable volonté de donner une ampleur inédite à cette attaque virale. Les raisons peuvent être multiples, mais aujourd'hui attachons-nous à quelques explications officielles quant à la manière très "inclusive" de déterminer les cas de coronavirus en Belgique, en France et, de moindre manière, en Russie.
mardi 21 avril 2020
Géopolitique du coronavirus : première manifestation en Russie contre le confinement à Vladikavkaz
Hier, dans la ville de Vladikavkaz, dans le Sud de la Russie, en Ossétie du Nord, une manifestation anti-confinement a regroupé environ 1 500 personnes en pleine journée, demandant le droit de sortir dans les rues, l'ouverture des magasins, le départ du Gouverneur, une information réelle sur le coronavirus et des moyens de subsistance. Ici, comme dans ce genre de manifestations, l'organisation fit méticuleuse, la base d'un mécontentement naturel existant, elle put être utilisée. Car, ce qui est surprenant, c'est que dans la Géorgie voisine, où les problèmes socio-économiques sont encore pires avec des mesures de confinement encore plus strictes, aucun mouvement social n'est à signaler. Il est vrai que l'occupation américaine du pays n'en a pas besoin. Alors qu'en Russie ... en plus dans le Caucase, c'est une aubaine à ne pas laisser passer. Voire à organiser. Et encore une fois, le désarroi des populations est instrumentalisé. Et ceux qui conseillent la persistance des mesures strictes, envers et contre l'avis des académiciens russes, peuvent aussi être ceux qui apportent les tentes.
lundi 20 avril 2020
Coronavirus : le contrôle numérique du déplacement des véhicules à Moscou met en péril la sécurité nationale
Dans sa dernière décision, le maire de Moscou continue à pousser le contrôle numérique total sur tous les déplacements de la population à Moscou. Chaque Moscovite qui veut se déplacer autrement qu'à pied doit d'abord entrer ses données personnelles et son numéro de carte de transport dans une base centralisée, sans que l'état d'urgence n'ait toujours été déclaré, sans intervention du Parlement. Ce qui est en soi un problème. Mais en obligeant, en plus, l'enregistrement nominatif des véhicules de tous les services d'Etat, notamment des services de sécurité, des services de renseignements, les magistrats, les ministères, dans une seule base de données permettant le suivi de leurs déplacements, il met en péril la sécurité nationale : n'importe qui peut alors avoir accès aux déplacements des membres de tous les organes de l'Etat russe. C'est un magnifique cadeau fait aux services de renseignements étrangers. Rarement dans la contestation, profession oblige, c'est la première fois que les représentants des organes de sécurité étatique expriment leur mécontentement. Diplomatiquement, mais fermement. Comment expliquer l'attitude de Sobianine : du fanatisme, de l'incompétence ou encore autre chose ? Il ne reste que "l'intelligentsia" pour afficher pleinement sa joie face à la chute de l'Etat et au regain de "liberté". Décidément, il devient de plus en plus difficile de ne pas penser à la fin des années 80.