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vendredi 27 mai 2022

Billet du vendredi : Et si l’on revenait à des identités moins meurtrières ?

 


L’hystérie anti-russe, qui s’empare de nos sociétés, est inquiétante à plusieurs points de vue, mais surtout en ce qui concerne notre civilisation, et donc notre vision de l’homme dans ce monde en déconstruction. Notre déconstruction. Depuis des années, nous déconstruisons la civilisation européenne, que nos ancêtres ont mis des siècles à établir, combat après combat, note après note, phrase après phrase, en prenant des détours, en revenant à l’essentiel, pour finalement nous faire Homme.

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Pour faire de nous un être complexe, riche, capable de se construire tout au long de sa vie, de décider de ce qu’il veut être, de la société dans laquelle il veut vivre, des valeurs du monde qu’il doit atteindre.

Pour faire de nous un être qui a des rêves et un idéal, un être vivant et donnant la vie, un être qui sait rire, de lui autant que de l’autre.

Pour nous faire libres et exigeants, engagés et tolérants. C’est-à-dire fiers de notre substance, tout en acceptant l’autre dans sa différence.

Ce fragile équilibre de la civilisation européenne a été pris d’assaut depuis des années, au son des clairons woke tout d’abord et de l’appauvrissement du discours et de l’être, de leur radicalisation : l’on ne rit plus de l’autre, mais que de soi (et pas pour tous, les critères raciaux deviennent prépondérants) ; l’on ne rêve plus et l’on ne vit plus, mais l’on doit avoir peur de la mort et donc cesser de vivre pour de toute manière mourir ; l’on ne sourit plus, l’on prend plus les choses avec humour, mais comme cet homme tout rouge sur la planète du Petit Prince, l’on est un homme sérieux, l’on est un homme pressé ; l’on est « tolérant », au point de se renier.

Ce travail de sape anti-humain est continué aujourd’hui au pas des déclarations va-t-en-guerre vert-de-gris de dirigeants, ayant oublié depuis longtemps ce qu’est l’Homme, ce qu’est la culture européenne, ce que la France a eu de rayonnement culturel. Des dirigeants, qui volontairement veulent écraser ce que nous sommes, pour que, jamais Ô grand jamais, nous ne puissions redevenir ce que nous avons été.

Les opéras et ballets, qui étaient réécrits ou déprogrammés, car trop « racistes », sont à ce jour suspendus, car trop russes. Qui peut, en effet, oser regarder au théâtre le chef d’œuvre que constitue le Lac de Cygnes[1] ou écouter Tchaïkovski[2] à la radio, quand il y a un conflit en Ukraine ? Quel est le rapport ? Aucun, la beauté intemporelle du Lac des cygnes, l’émotion irremplaçable de la musique de Tchaïkovski ne sont pas remises en cause, c’est la richesse de la culture européenne qui l’est alors. Car l’heure n’est plus à la culture, mais à l’alignement.

Jusqu’où va aller cette folie ? Jusqu’à renier Dostoïevski, Tchekhov, Pouchkine ? Parce qu’ils sont russes ? En quoi notre identité en sortira-t-elle grandie, enrichie ? En quoi notre civilisation sera-t-elle plus forte et plus heureuse ?

Il semble que la « tolérance » absolue portée par la globalisation, conduisant au culte de l’autre et au dénigrement de soi, que l’assimilation forcée de toutes les cultures, devant conduire à la dilution des cultures nationales, que ces phénomènes globaux ne concernent en rien la Russie ... Ce qui est russe, doit rester en dehors de ce melting pot et est désormais sommé de rester en dehors de notre acculturation globale. Ce qui est plutôt bien pour la culture russe en soi, mais souligne bien l’hypocrisie du phénomène global.

Qui sommes-nous après tout cela ? Sommes-nous plus Français, parce que nous rejetons la culture russe ? Notre culture, notre civilisation seront-elles plus européennes, si elles sont amputées de la Russie ? Non, simplement pour se définir comme être global, pour construire ce « citoyen du monde » tant espéré, qui n’a aucune racine et est parfaitement modulable et interchangeable, il ne faut pas de culture russe – trop russe, trop nationale, issue d’un pays qui n’accepte pas les « valeurs » globalites, qui n’accepte pas de se fondre dans la globalisation.

Qui sommes-nous devenus finalement à force d’amputations répétées et cumulées ?

Cette tragédie que vit l’homme ces dernières années, et qui s’est accentuée ces derniers mois, me fait penser à aux premières pages de l’ouvrage d’Amin Maalouf, Les Identités meurtrières[3], dont je voudrais vous citer quelques lignes :

« Parfois, lorsque j’ai fini d’expliquer, avec mille détails, pour quelles raisons précises je revendique pleinement l’ensemble de mes appartenances, quelqu’un s’approche de moi pour murmurer, la main sur mon épaule : « Vous avez eu raison de parler ainsi, mais au fond de vous-même, qu’est-ce que vous vous sentez ? ». Cette interrogation insistante m’a longtemps fait sourire. Aujourd’hui, je n’en souris plus. C’est qu’elle me semble révélatrice d’une vision des hommes fort répandue et, à mes yeux, dangereuse. Lorsqu’on me demande qui je suis « au fin fond de moi-même », cela suppose qu’il y a un, « au fin fond » de chacun, une seule appartenance qui compte, sa « vérité profonde » en quelque sorte, son « essence », déterminée une fois pour toutes à la naissance et qui ne changera plus ; comme si le reste, tout le reste – sa trajectoire d’homme libre, ses convictions acquises, ses préférences, sa sensibilité propre, ses affinités, sa vie en somme –, ne comptait pour rien. Et lorsque l’on incite nos contemporains à « affirmer leur identité », comme on le fait si souvent aujourd’hui, ce qu’on leur dit par là c’est qu’ils doivent retrouver au fond d’eux-mêmes cette prétendue appartenance fondamentale (...). Quiconque revendique une identité plus complexe se retrouve marginalisé ».

L’époque n’est pas à la complexité, car l’époque n’est ni à la subtilité, ni à la richesse. L’époque est à la simplification extrême, à la caricature. Au rejet, au repliement, à l’oubli. Or, chaque individu se construit avec le temps, pour devenir – ou non – cet être complexe que l’on appelle avec respect et parfois envie l’Homme. Nous nous construisons sur la base du sol où nous naissons, dans la famille qui nous aime et nous met debout, à l’école, qui nous forme et nous déforme pour entrer dans le moule de la société, avec nos lectures et nos passions, qui nous font sortir de ce moule, nous évoluons grâce à ce que nous écoutons, à ce que nous voyons. Nous nous constituons et en même temps constituons la société dans laquelle nous vivons.

À chaque rejet, nous perdons une partie de nous-mêmes. À chaque amputation, nous nous appauvrissons. Au risque de devenir des êtres vivants, dans le sens strictement biologique du terme. Des modes de vie assez simples ... et in fine beaucoup plus faciles à gouverner.

Ayons le courage de revenir à la complexité et laissons nos gouvernants à leur vassalité, si telle est la limite extrême de leur courage national. Les peuples ont plus en commun entre eux, qu’avec leurs élites dirigeantes et les minorités radicales qu’ils manipulent, ne laissons pas rompre ce lien, au nom d’intérêts, qui nous sont étrangers, qui sont étrangers à l’humanisme qui nous unit.



[1] https://www.varmatin.com/culture/la-maison-pour-tous-de-montauroux-deprogramme-le-ballet-du-bolchoi-de-moscou-750469

[2] https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/guerre-en-ukraine-le-compositeur-russe-tchaikovski-deprogramme-par-lorchestre-philharmonique-de-cardiff/

[3] Editions Grasset, 1998, p. 8-9


20 commentaires:

  1. Sans complexité il n’y a que des droites parallèles, aux ordres, mais ne dit-on pas qu’elles finissent par se croiser à l’infini ?
    J’ai confiance en chaque être humain qui, malgré les terribles tentations du mondialisme, ne peut, consciemment ou inconsciemment, qu’être le produit de sa propre culture qui fonde et construit jour après jour son identité complexe.
    Un arbre se nourrit du sol, la lumière ne fait que l’aider mais ne le dirige pas: raison pour laquelle toute forêt n’est que chaos harmonieux.
    Nous sommes des arbres qui constituons une forêt, nous ne sommes pas et ne seront jamais des droites parallèles.
    Fabrice

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  2. Tout à fait d'accord avec ce plaidoyer pour le respect et l'accueil de l'infinie diversité des hommes et des cultures, dont l'ancienne et adimirable culture russe, dont, pour ma part, je ne saurais oublier Tolstoï ou Arcadi et Boris Strougaski, ainsi que l'auteur d'un roman contemporain, intitulé d'ailleurs "Roman", qui tranche par rapport à la fadeur et la distance intello-émollientes de trop de produits français. contemporains.
    Heureusement, je crois que beaucoup de français et sans doute d'européens ne sont pas pour la russophobie, et même critiquent ceux qui ne veulent admettre qu'il y a des raisons majeures, existentielles et mémorielles à l'invasion de l'Ukraine. Tout en déplorant évidemment les morts et les destructions. Et sans oublier qu'une signature du desporte états-uniens, espèce de personnage qui n'a rien a envié aux derniers monolithes de l'époque URSS finissante, aurait pu accepter l'immobilisation du bulldoozer OTAN, voire même son recul.
    C'est donc une hubris politique, une servilité médiatique, qui alimentent un discours délirant et psychotique. Il passera comme passeront les Biden et autres BFMerdeTV...

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    1. Absolument d'accord avec vous. La guerre défensive (je ne dirais pas ''invasion'' ) contre l'Ukraine renvoie à la face du monde occidental globalisé son orwellisme uniformisateur et déhumanisant où l'être humain est réduit à un consommateur du marché.

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  3. Poutine a Draghi : Moscou aidera à surmonter la crise alimentaire si les sanctions sont levées. Quel beau geste! En somme, laissez-nous mener sans entrave notre opération militaire (un tout petit peu meurtrière) à l'étranger, et en échange nous contribuerons à la réduction de la famine dans le monde. Bravo pour le deal génial, c'est ça l'humanité...!

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    1. Et réciproquement, ''laissez-nous vous sanctionner à la moindre de vos dérogations (1) à notre ordre global, et on vous laissera le droit de subsister'' .
      (1) la politique des sanctions contre la Russie ne datent pas de février 2022, mais de bien avant...

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    2. "laissez-nous mener sans entrave notre opération militaire (un tout petit peu meurtrière) à l'étranger"
      Salut le Troll !!
      Ici, on sait de quoi on parle.
      Ce genre de commentaire n'a aucune chance de convaincre qui que ce soit, va baver ailleurs

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    3. Pourquoi la Russie livrerait des céréales à des pays qui confisquent leurs fonds. Comme elle l'a déjà dit, elle continuera ses exportations vers les pays qui ne lui sont pas hostiles, d'Afrique ou d'Asie. A noter que les pays hostiles se résument aux USA et ses vassaux de l'UE, le Canada, le Japon, l'Australie et quelques autres de peu d'importance. Que l'Argentine ou l'Arabie Saoudite frappent à la porte des BRICS montre bien que les paramètres mondiaux changent vite. La Russie a raison. Vous voulez nos produits? Eh bien soyez réglos. Évidemment ils ne lèveront pas leurs sanctions mais essayeront, comme pour le pétrole par exemple, de contourner leurs propres sanctions. Rien à voir avec la libération de l'Ukraine russophone. C'est une guerre économique provoquée par un monde occidental en train de s'écrouler.

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    4. L'accusation faites par le sénile Biden et ses spin doctor's acharné à maintenir l'Empire est "sans fondement" affirme la correspondante du Guardian à Moscou http://newsnet.fr/209086
      Par ailleurs, les USA ont militarisé, fascisé et armé l'Ukraine depuis au moins 2014, en vue d'attaquer encore une fois la Russie, via les ukrainiens. Et ils osent encore accuser alors qu'ils sont les responsables du drame. Y a pas de mots pour qualifier cette engeance qui mettrait à mort la planète pour tout posséder, tout commander. La vraie guerre, ce n'est pas celle que mène la Russie pour se défendre, mais celle qu'inflige les USA au monde entier. En permanence.

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  4. Euh... Karine, pour certaines personnes encore vivantes, l allemand est un boche, chleu, doryphore... Donc je crois que la haine du Russe va mettre un certain temps à s estomper

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  5. La "haine du russe"? Entièrement montée dans nos têtes par nos SMS, elle n'est nullement comparable à la haine (maintenant résiduelle) du "boche", née jadis du sang versé et des occupations vécues.

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  6. ... Là, je lis Nicolas Berdaiev....

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  7. MERCI de cet article judicieux, comme d'habitude d'ailleurs! Dans une approche ingénieusement éclectique, le contenu offre synthétiquement une vue d'ensemble d'un sujet brulant qu'on appelle : L'ENGAGEMENT DES CIVILISATIONS SUR LA VOIE DU DÉCLIN via l’homogénéisation/uniformisation/assimilation. Certains tenants de cet avis s'insurgent désormais contre "DES MOUTONS DE PANURGE" qui mettent les concitoyens À L'ÉPREUVE DE L'HÉGÉMONIE-USA".

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  8. Personne n'a le pouvoir de m'empêcher d'aimer la culture russe, encore moins celui d'avoir la haine contre les russes ou la Russie ,

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  9. En même temps "l'acculturation globale" dont vous parlez est très peu "globale".
    Elle est une acculturation à des références, des façons de vivre, de se vêtir, de manger, de bouger qui sont celles des normes imposées subrepticement par toutes sortes de voies d'une culture bien particulière qui se dit globale mais est plutôt uniquement la culture états-unienne.
    Il n'y a pas que Griboïedov, Pouchkine, Tynianov, Tolstoï qui ne "parlent" plus à la simple évocation de leur nom, mais nous connaissons nous autres à peine les noms de Musset, Berlioz, Rameau etc...
    En revanche les noms de la moindre "célébrité" comme on dit maintenant , américaine est connue de chacun.
    Elle a ses followers, ses suppôts qui l'imitent , la singe.
    Dans toute cette Russophobie à l'oeuvre je dois dire que j'ai été très blessée par l'exclusion de toutes nos salles de concert de Boris Bérézovsky, ce pianiste extraordinaire, fantasque et si Russe.
    J'avais emmené alors qu'elle était toute adolescente ma fille l'écouter avec Brigitte Engerer jouer à quatre mains dans un concert de ma petite ville de province.
    Cela est resté pour nous deux un souvenir de la parfaite harmonie, adéquation du "mélange" des cultures, la Française ayant étudié en Russie, le Russe "tournant" en France et faisant passer ensemble la Musique, c'est cela la vraie "globalisation" de notre culture qu'on joue Ravel ou Moussorgski, je ne crois pas que Ravel se soit dit "Européen" mais je sais qu'il a orchestré les "tableaux d'une exposition" du Modeste russe.
    Ma fille adulte m'a téléphoné fin février pour me dire "tu as vu ce qu' ILS ont fait à Bérézovsky !"
    Qu'aurait dit la regrettée Brigitte Engerer ...

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  10. Je partage votre sentiment. Mais c'est bien ce que désignez justement comme ''acculturation de références '' qui fait hélas toujours davantage office de culture globalisée, globalisante, uniformisante et s'imposant aussi bien dans le monde occidental que tendanciellement et potentiellement partout ailleurs. Ceci s'observe en particulier dans le domaine des arts plastiques contemporains. Cette domination ne peut que favoriser l'éradication des cultures jugées non conformes dès lors qu'elles émanent de peuples ennemis. Cela s'appelle le fascisme avec ses cortèges d'autodafés, pogroms etc.

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  11. Faut pas confondre russophobie et être anti Poutine et sa politique. L amalgame n’est pas bon .

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    1. ----ANTIRUSSES / ANTIPOUTINE----

      En réponse au commentaire ci-dessus, il n'est pas question de "confondre" Russophobie et Antipoutine. Que les antipoutine/antirusses acceptent plutôt la LÉGITIMITÉ : M.Poutine+ses choix politiques sont approuvés par une FORTE MAJORITÉ de russes(+de70%), contrairement à la gouvernance politique de notre pays.

      ------PRO-POUTINE / PRO-RUSSES-----

      N'en déplaise, des proRusses+Poutine sont légion : Asie, Amérique du sud et centrale, Afrique, Maghreb, Moyen-Orient et ... en occident il y a aussi des discrets proRusses+Poutine que sont notamment les anti-MariagePourTous, anti-IVG, anti-mondialistes, anti-capitalistes, anti-libéralistes et beaucoup de cadres et des intellos.


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  12. LU sur "Réseau International" (article intéressant de M. Nikolay Petrov intitulé "L’OTAN : un pacte secret" ou "Comment les partenaires de Kiev, par crainte de la Russie, ont empêché de sérieuses livraisons d’armes."
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    NOTRE COMMENTAIRE
    Rétropédalage !!
    Il y a de la propagande atlantiste!
    Devant leur échec, ils semblent dire au monde que si nous avions décidé de fournir certains systèmes d’armes développés, l’Ukraine seule aurait battu la Russie! Dans la foulée, ils veulent montrer que l’OTAN n’est pas partie prenante dans ce conflit!
    Au final, ils nous disent:
    - C’est une guerre entre la Russie et l’Ukraine et que c’est cette dernière qui l’a perdu et non l’OTAN!
    - Si c’était l’Otan la partie en guerre, ils auraient sans trop de difficultés anéanti la Russie!
    "Tel un épouvantail il ne fait peur que de loin." (Proverbe égyptien)

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  13. Encore un excellent article. Derrière l'obsession "déconstructioniste" de l'Occident, vous pointez bien l'influence de l'essentialisme (très pertinente citation d'Amin Maalouf). Mais cet essentialisme, c'est celui de notre propre tradition, celle de nos pères qui ont construit la civilisation européenne dont nous déplorons aujourd'hui la dissolution. Ne nous leurrons pas, ce qui nous arrive est l'accomplissement de notre destin culturel. Judith Butler est la fille spirituelle de Platon, en passant par Kant, Cassirer et le troupeau des structuralistes. Je vous tire d'ailleurs mon chapeau. Je n'imaginais pas qu'une juriste de formation, naturellement portée à tout penser en termes de droit, puisse prendre tant de distance avec l'essence logiciste de celui-ci.

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