Hier, le commandant de l'Opération militaire Sourovikine et le ministre russe de la Défense Choïgu ont annoncé le retrait de la Russie de Kherson, à peine un mois et demi après le référendum, lors duquel la population se prononçait en faveur de l'entrée dans la Fédération de Russie. En plus du revers militaire faisant perdre à la Russie le seul centre régional qu'elle ait pu prendre, se pose la question de la déroute politique. Non pas revers ici, mais déroute. Beaucoup veulent médiatiquement protéger le haut commandement russe sous les ailes de Koutouzov et ainsi légitimer par l'attente la décision prise. Mais Koutouzov a ensuite attaqué et libéré le territoire national contre Napoléon. L'autre alternative est Pétain, qui sous couvert de "redresser la France" n'a jamais attaqué et l'a finalement trahie. Alors, Koutouzov ou Pétain, qui vaincra dans le combat national ?
Dans une mise en scène assez pénible, Sourovikine et Choïgu se sont donnés le change hier après-midi, comme Dupont et Dupont, pour annoncer l'abandon de la ville de Kherson. Mise en scène, car il aurait été plus honnête d'organiser une déclaration de Poutine en ce sens, cette décision ne pouvant être prise sans, au minimum, son aval. Ce qui explique l'absence totale de réaction à tous les niveaux, sans oublier Kadyrov ou Prigojine : tout le clan patriotique chante en choeur. La décision est donc bien centrale.
Comme l'écrit Colonnel Cassad, très impliqué dans ce conflit :
"Du point de vue militaire, c'est la plus grande défaite purement militaire de la Fédération de Russie depuis 1991."
Sourovikine l'explique ainsi, de manière assez comptable :
""Nous avons réussi à repousser ces attaques (de Kherson - éd.). Environ 80 à 90% des missiles ont été abattus par les systèmes de défense aérienne russes. Dans le même temps, jusqu'à 20% d'entre eux atteignent encore leurs cibles. Les unités d'ingénierie restaurent les traversées du Dniepr presque quotidiennement et prennent les mesures pour les maintenir en état de marche », a déclaré Surovikine. Selon lui, dans ces conditions, la ville de Kherson et les localités environnantes ne peuvent pas être entièrement approvisionnées ni fonctionner.
"La vie des gens est constamment en danger à cause des bombardements. L'ennemi tire sans discernement sur la ville, il est possible qu'ils utilisent des méthodes de guerre interdites", a ajouté Surovikine. "
Et le duo Sourovikine / Choïgu de se donner la réplique, en avançant le risque d'un bombardement de la station hydro-électrique de Kakhovskaya et d'inondation de la plaine. Tout d'abord Sourovikine, sa popularité médiatique a été montée avant cela pour faire passer la pillule :
"Il y aura une menace supplémentaire pour la population civile et l'isolement complet de nos troupes sur la rive droite du Dniepr. Dans ces conditions, l'option la plus appropriée est d'organiser la défense le long de la barrière du Dniepr. (...) Nous préserverons, surtout, la vie de nos militaires et, en général, l'efficacité au combat de nos troupes, qu'il est vain de maintenir sur la rive droite dans une zone limitée. De plus, une partie des forces et des moyens seront libérés, qui seront utilisés pour des opérations actives, y compris offensives, dans d'autres directions dans la zone de l'opération"
C'était déjà la même explication lors de l'abandon de la région de Kharkov, même si le résultat est désormais le départ de Kherson. Manifestement, ces troupes "libérées" ont été envoyées ailleurs ...
Et Choïgu de confirmer :
"Pour nous, la vie et la santé des militaires russes sont toujours une priorité. Nous devons également tenir compte de la menace qui pèse sur la population civile. Assurez-vous que tous les civils qui le souhaitent peuvent partir. Procéder au retrait des troupes et prendre toutes les mesures pour assurer le transfert en toute sécurité du personnel, des armes et du matériel à travers le Dniepr."
Donc, l'armée russe et la Russie doivent quitter la ville ... russe ... pour sauver les gens. Car, manifestement, dans cette logique, l'absence de la Russie doit conduire à la pacification de la zone et donc permettre de sauver des vies. Par ailleurs, soulignons que le meilleur moyen de maintenir une armée en état de combat est de ne pas l'utiliser. Etrange logique, mais logique - qui a certaines implications politiques, car elle conduit inévitablement à la capitulation.
La première question qui vient à l'esprit est jusqu'où le commandement armé russe est-il prêt à aller, c'est-à-dire à se retirer pour "sauver des vies" ? Jusqu'à la mer d'Azov? Jusqu'à Sébastopol ? Donetsk ? Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin, les régions de Belgorod et de Koursk sont chaque jour sous le tir de l'armée atlantico-ukrainienne, peut-être aussi se retirer ... A chaque retrait, le front avance, donc il conduit, dans cette logique, à de nouveaux retraits. Jusqu'où ? En effet, alors les civils ne seront plus touchés, ils seront occupés, mais vivants, en tout cas pour les survivants. Et les militaires russes n'ayant plus à les protéger ni à protéger la terre nationale russe, ne seront plus en danger. C'est en fait une solution idéale. Mais où poser la frontière de la non-existence de la Russie, qui découle de cette logique mise en oeuvre ?
La deuxième question qui vient immédiatement à l'esprit est également très simple : pourquoi organiser des référendums sur ces territoires, si l'on n'est pas en mesure de les assumer ? Pourquoi ainsi mettre ces populations civiles en danger ? L'on connaît l'étendue des répressions contre les populations à Kharkov, elles seront encore pires contre ceux qui ont voté pour la Russie à Kherson. Alors pourquoi ? Intégrer un territoire national n'est pas un jeu de comm, c'est un acte qui oblige politiquement et juridiquement. Le temps du droit n'est pas celui d'un tweet ou d'une sortie dans les shows politiques, qui pullulent à la télévision russe, remplaçant (et empêchant) par le bruit toute réflexion. Intégrer un territoire, ce n'est pas non plus le bon moyen de faire monter les enchères en vue de négociations. Quand des marchands sont au pouvoir, c'est le pays qui paie. Alors pourquoi ?
Même les réseaux et politiques ukrainiens n'arrivaient pas à y croire hier. Ils ne pensaient pas recevoir un tel cadeau. L'on se rappellera des rumeurs dans les médias anglo-saxons il y a quelques jours de cela, selon lesquelles si la Russie abandonne Kherson, des négociations seront possibles. Zelensky a immédiatement écarté l'idée de négociation. En effet, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, si la Russie abandonne son territoire, certes avec des mises en scène difficiles et de belles paroles, mais assez rapidement ? Alors que l'armée ukrainienne était en difficulté après l'essoufflement de son offensive, elle va reprendre du poil de la bête.
Ce qui conduit à la troisième question : les élites russes, considèrent-elles réellement ces territoires comme russes ? La logique des déplacements de populations civiles a un sens, s'il faut les protéger en cas de prévision de combats violents dans la zone. Mais l'armée russe n'annonce pas des combats violents, elle ne prévoit pas d'avancer pour reprendre le territoire national jusqu'aux frontières administratives de la région de Kherson, non, elle prévoit de reculer. D'abord derrière en Dniepr, ensuite on verra jusqu'où il faudra "protéger les vies". Les habitants de Kherson, dans leur majorité, n'ont pas voulu partir. Ils viennent de voter pour que leur terre entre en Russie, pas pour déménager dans une autre région russe, plus loin - sinon ils auraient pu simplement partir. Ils ne veulent pas abandonner leur terre, ils veulent qu'elle soit libérée. La Russie protège les gens, elle les considère comme les siens, mais manifestement, elle a du mal à considérer cette terre comme la sienne. La confiance des populations dans les nouveaux territoires dans les autorités russes va encore tomber en flèche. Et sa légitimité aussi.
Biden parle des difficultés de l'armée russe :
« Tout d’abord, j’ai trouvé intéressant qu’ils aient attendu après les élections pour prendre cette décision, ce que nous savions depuis un certain temps qu’ils allaient faire », a déclaré le président américain, à la Maison Blanche. « Et c’est la preuve qu’ils ont de vrais problèmes, l’armée russe. »
Stoltenberg estime pour sa part que le retrait des forces russes de Kherson, surtout de cette manière très "pacifique" disons, est encourageant pour "la libération" du reste du territoire par l'armée atlantico-ukrainienne. Et pour cause.
Et cela conduit à s'interroger sur la nature de cette décision validée par le Président russe.
Tout d'abord, cela montre que l'arrivée de Sourovikine n'a fondamentalement rien changé. Il y a des tirs en pagaille sur les infrastructures ukrainiennes, mais sur le champ de bataille, l'on reste toujours dans la logique du retrait stratégique, aucune offensive n'a sérieusement été menée. En revanche, sa cote de popularité est immédiatement montée en flèche et lui donne un capital de confiance dans la population. L'assistance technique sur Telegram a été assurée pour cela.
Ensuite, la question qui se pose est celle de l'avenir. Tous les "experts" dits patriotiques brandissent avec fièvre le portrait de Koutouzov. Le retrait de Moscou et l'abandon de la ville à Napoléon, l'attente, mais ensuite il y eu l'attaque. Bref, l'espoir de l'apparition du Deus ex machina. Et espérons que le cercle vicieux du renforcement / retrait / négociations / échec / montée des enchères / négociations / retrait etc. prenne fin. La Russie n'est effectivement pas en guerre, elle ne sait pas vraiment d'ailleurs ce qu'elle veut atteindre dans cette guerre et même aujourd'hui ses élites dirigeantes ne remettent pas fondamentalement pas en cause la mondialisation, elles tentent de cette manière, par l'utilisation de l'armée, d'y obtenir une place. D'où ces éternelles hésitations. Et il ne peut en être autrement, car les mêmes élites dirigeantes, qui pendant 30 ans ont conduit la Russie dans le marécage globaliste, sont toujours aux manettes.
Nous avons ainsi pu observer quelques jours après le lancement de l'opération militaire, le lancement d'Abramovitch and co pour négocier (sur le mode Vous avez eu peur, hein ? Alors, combien ?) avec le premier "retrait stratégique" de bonne volonté, ensuite ce même Abramovitch qui aide à la dénazification de l'Ukraine en revoyant à ses frais en Grande-Bretagne des mercenaires étrangers le jour de la mobilisation, jour où sont également libérés une centaine de nazis d'Azov. Négociations qui continuent avec les céréales, qui vont partout sauf dans les pays pauvres, sans que la Russie n'obtienne aucune des compensations promises, mais elle continue, même quand ses navires sont attaqués. Etc. La Russie ne fait plus peur au monde atlantiste et c'est extrêmement dangereux, car cela ouvre la porte à une aggravation du conflit, faute de résistance réelle.
Afin de couvrir cela, le petit monde de la comm en Russie, se devant en bons "patriotes" dont c'est le travail justifier tout ce qui se fait, a trouvé la figure de Koutouzov. Certes. Bien que dans la configuration actuelle, je ne vois pas très bien où "Koutouzovikine" trouvera les ressources pour renverser la situation politique, et donc ensuite militaire. Tout retrait n'est pas toujours suivi d'une attaque. Le problème n'est pas celui de cet homme, qui a un passé remarquable, le problème est systémique.
Et l'on en vient à se souvenir, tout aussi douloureusement, de la figure de Pétain. Héros de la Première Guerre mondiale, il a été appelé à la rescousse lors de la débandade française de la Seconde Guerre mondiale. Il devait apporter l'espoir de la magie contre la triste réalité. Ses discours de 1940 me reviennent de plus en plus en tête ces jours-ci. Et surtout hier. Le premier, celui du 17 juin 1940, soulignait la valeur de l'armée française, l'importance de la dimension humanitaire, ces pauvres civils sur les routes de France, qu'il faut sauver ... Bref, Chers Compatriotes, sauvons des vies et retirons l'armée française de France.
"Français !
à l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le coeur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat."
Le problème est que celui du 17 juin a été suivi de celui du 30 octobre 1940. Car une fois le processus mis en route, il n'est plus possible de si facilement l'arrêter. Il faut une force phénoménale pour réellement renverser le cours politique des choses. Et le 30 juin, pour "redresser la France", pour reprendre des forces, la France s'engouffre dans la collaboration d'Etat. Quand Biden parle de négociation, il serait bon de s'en souvenir. Pétain aussi présentait cela comme une grande victoire.
"Français, j'ai rencontré, jeudi dernier, le chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espérances et provoqué des inquiétudes. Je vous dois à ce sujet quelques explications. Une telle entrevue n'a été possible, quatre mois après la défaite de nos armes, que grâce à la dignité des Français devant l'épreuve, grâce à l'immense effort de régénération, auquel ils se sont prêtés, grâce aussi à l’héroïsme de nos marins, à l'énergie de nos chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes. La France s'est ressaisie. Cette première rencontre, entre le vainqueur et le vaincu, marque le premier redressement de notre pays."
Cette conception de la dignité humaine et nationale est extrêmement dangereuse. Toute proportion gardée bien sûr, même si les situations ne sont pas totalement comparables, les mécanismes ressortent. Et les dirigeants russes sont face à un choix - Koutouzov ou Pétain ?
Excellent article dont je partage l'analyse et que je résumerai en ces mots : un pays qui n'est pas capable de défendre sa population et qui l'oblige à s'exiler n'en est pas un. Cruelle déception !
RépondreSupprimerPour conduire cette opération spéciale, le pouvoir politique avait reçu des informations de ses services de renseignement.
SupprimerCes derniers, pour ne pas déplaire à la sphère politique, ont minimisé l'organisation adverse.
D'où un certains nombre de limogeages.
Quand au résumé de la situation " un pays qui n'est pas capable de défendre sa population et qui l'oblige à s'exiler n'est pas un."
Ce raccourci ne vaut pas pour la Russie.
Par contre, cette conclusion vaut pour tous les pays qui encouragent l'immigration.
Hier, c'était le cas pour les pays de la vieille Europe. (Royaume-Uni, France, Espagne, Pologne)
Aujourd'hui sont concernés tous les pays qui envoient leurs ressortissants en Europe, aux USA et au Canada.
1) Tout ça pour ça?
Supprimer---------------
un Kherson conquis, un référendum très favorable à la Russie, ..., pour finir par un exil forcé. C'est invraisemblable.
2) Puissance ou imposture?
-------------------------
Par son retrait de Kherson, l'armée réputée puissante tend à renvoyer l'image contraire. Mais bon, il pourrait s'agir d'une stratégie d'action car la télé a annoncé que l'inflation baissait en Russie, ce qui est positif pour une économie de surcroit sous sanction internationale.
"armée puissante" : oui
SupprimerMais pour éviter la bérézina, il faut prendre des actions énergiques.
Et une région russe en moins au compteur.
RépondreSupprimerEt ce ne sera pas la dernière.
En fait davantage si l'on compte les retraites précédentes de Kharkov, Sumy et Kiev.
L'armée russe n'est pas à la hauteur des exigences de sa mission, cela se constate de plus en plus.
La propagande et les mensonges ont masqué cet état de fait, les dirigeants russes se sont intoxiqués quant à la vraie valeur de leur outil militaire, mais la réalité a fini par les rattraper.
Quelle région tombera par la suite? Zaporoje probablement, sans être grand devin.
La perte de la Crimée et le retour aux frontières de 2014, n'est plus chose impossible au vu des échecs russes consécutifs.
Cette défaite restera dans les annales et cette opération spéciale sera probablement enseignée dans les écoles de guerre, comme l'exemple des erreurs à ne pas reproduire, sous peine de grave défaite.
L'histoire militaire russe est marquée par ces effondrements réguliers suivis parfois de revanches inattendues, comme en 43.
Nous verrons bien quelle sera la tournure de cette guerre, mais il semble bien que la Russie sera confrontée à de graves perturbations dans un futur proche.
Votre commentaire sent le ronron de ceux qui veulent démoraliser le camp adverse...Circulez...
SupprimerConquérir militairement un territoire est une chose, vivre sereinement en paix en est une autre...Ceci est valable pour l'entité Kiev / otan également...La Russie préfère protéger les hommes car ils sont irremplaçables, et c'est tout à son honneur...C'est même rassurant. Dans la mentalité occidentale, la fin justifie les moyens ce qui est une doctrine d'essence fasciste, les hommes sont interchangeables et n'ont aucun prix ou le prix de la simple chair à canons...seuls comptent les marchandises, les marchands eux-mêmes et leur dieu mammon...De là l'idée que la guerre peut être gagnée par l'argent...On verra ! Le temps le dira !
Circulez vous même et allez vous détendre, si le commentaire vous déplaît.
SupprimerExhaler la rancoeur et le frustration ne feront pas gagner cette guerre à la Russie.
Loin de là.
Cette vision étroite en tunnel mènera à d'autres défaites.
Au lieu de récriminer, allez-vous battre ! Vous faites le jeu de l'ennemi qui se sert de vos propos ; une guerre n'est pas une science exacte, elle est faite de revers et de retrait parfois peu glorieux. L'essentiel est d'infliger un maximum de pertes aux forces otanesques et ukrainiennes. Ce qui est le cas. Protégez la population de Kherson en la déplaçant est une bonne chose et changez d'angle d'attaque afin d'éviter un épuisement des forces au contact du front n'est pas une mauvaise chose. De plus, cela laisse la ville et le barrage intacts... La vengeance est un plat qui se mange froid.
RépondreSupprimerVous êtes d'un pessimisme terrible. Ce n'est qu'à la fin de cette guerre que nous saurons qui a gagné qui à perdu. Il est à noté que Kadyrov et Prigojine sont d'accord avec cette décision de ne pas défendre Kerson, or, ces deux personnages ne sont ni des traitres ni des lâches bien au contraire.
RépondreSupprimerA la fin tout le monde aura perdu, mais certains plus que d'autres. L'Ukraine et la Russie devrait perdre le plus. Pour perdre moins, la Russie devra rompre le front, encercler l'armée ukrainienne du donbass, puis proposer une paix magnanime. Si les ukrainiens n'en peuvent plus, ils accepterons une telle paix malgré la désaprobation bruyante de l'OTAN.
SupprimerCela fait plus de huit mois, que je lis : la Russie va vaincre, vous allez voir quand l'ours va se réveiller etc... Mais la
RépondreSupprimerToujours ce ronron...
SupprimerNon pas de ronron il a raison , si on reprend les déclarations sur l ours qui se réveille , sur vous n’avez rien vu , sur les choses sérieuses vont commencer etc etc ça commence à devenir bizarre comme com , le genre court de récré.
SupprimerLà n'est pas la question de savoir si certains d'entre nous sont pessimistes ou pas. A ce jour, la Russie a été obligée d'exiler plus de 80 000 personnes de Kherson et d'abandonner toute cette région aux ukrainiens. Et sur les autres fronts, l'armée russe fait du surplace. La donne changera-t-elle dans les semaines, mois à venir ? Pour certains la réponse est oui, pour d'autres non.
RépondreSupprimerSur le retrait des troupes russes de Kherson, un point de vue un peu nuancé de Christelle Néant, journaliste de Donbass Insider.
RépondreSupprimerLe mouvement de l'armée russe y apparait assez tactique, un retrait sur la rive gauche du Dniepr, pour éviter un encerclement des troupes russes, permettant pas la suite un redéploiement sur d'autres fronts...
extraits :
"Quoi qu’il en soit il sera clairement plus facile pour les troupes russes d’installer des défenses solides le long de la rive gauche du Dniepr, que dans les plaines de la rive droite à l’ouest de Kherson. De plus, la destruction des ponts empêchera l’armée ukrainienne d’avancer, mais l’obligera à maintenir un contingent important dans cette zone pour empêcher toute nouvelle avancée russe. Un contingent qui manquera ailleurs à l’armée ukrainienne.
De leur côté, les troupes russes retirées de ce front vont être envoyées dans les zones où la Russie est à l’offensive. Car si le retrait de Kherson est très médiatisé et visible, il ne faut pas oublier que sur d’autres portions du front, les troupes russes avancent, à Ougledar, Artiomovsk, près de l’aéroport de Donetsk, et à Maryinka. Les soldats russes venant de Kherson vont permettre d’accélérer ces offensives. En clair, il n’y a pas de quoi paniquer, ce retrait est planifié et pour l’instant bien mené, y compris l’évacuation des civils."
Lire l'article : https://reseauinternational.net/la-russie-annonce-le-retrait-des-troupes-russes-de-kherson-et-de-la-rive-droite-du-dniepr/
Point de vue partagé.
SupprimerCe qu’écrit C Néant n’est pas logique : l’armée russe détruit les ponts pour que les ukrainiens ne puissent pas attaquer à l est du Dniepr et l Ukraine devra laisser un contingent important pour contrer une attaque de l’armée russe mais elle oublie qu’avec les ponts détruits l’armée russe ne pourra plus repasser le Dniepr pour aller reprendre Kherson , et je parle pas des espoirs envolés de prendre Nikolaev puis Odessa , la Novorossia . C Néant est sans doute un peu emportée par un optimisme béat .
SupprimerComment traverser le fleuve Dniepr quand il n'y a pas de pont ?
Supprimer> C'est possible avec un pont flottant constitué de barges.
Pour cela, il faudra que l'adversaire soit neutralisé sur l'autre rive.
Cette demande officielle des Russes, à négocier sans conditions préalables, avec leurs adversaires est particulièrement embarrassante et interpelle à plus d'un titre.
RépondreSupprimerQuel est le sens d'une négociation en position de grande faiblesse, hormis de demander les termes de sa capitulation ?
Si les Russes pensent pouvoir parlementer avec les US et monnayer un bon traité de paix, par la rétrocession de Kherson à l'Ukraine sous couvert de retraite stratégique, alors ils se trompent royalement et méritent quelque part d'être trompés.
L'aveuglement et la servilité ont des limites, c'est le sens de l'article et de l'évocation de la symbolique du maréchal Pétain.
Les US ne s'arrêteront que lorsque la Russie sera à genoux pour le démembrer à leur convenance.
Magnifique analyse dont je partage 100% le diagnostic.
RépondreSupprimerMaintenant si je me permets de vous offrir mes faibles lumières: je pense que nous autres , partisans de la Russie de toute notre âme, ainsi que les leaders russes ont fait une grosse erreur en sous estimant le degré de nationalisme d une bonne partie de la population Ukies. Ce nationalisme lié à un réveil culturel national depuis 1991, profondément ancré dans 2 générations désormais. Qui certes a des tonalités déplaisantes (banderisme) mais est ce pire que le wokisme? Ou un mélange des 2 détonant ? Leur problème en tous cas,pas celui de la Russie !
Il faut donc aboutir très vite a un armistice donc plus que jamais ouvrir des négociations !
La Russie peut encore conserver ses 4 nouvelles provinces
Dans l'analyse est cité "Koutouzov". S'agit-il de "Mikhaïl Koutouzov" qui a pratiqué la politique de la terre brûlée ayant conduit à la défaite de Napoléon ?
SupprimerLa Russie peut encore conserver ses 4 nouvelles provinces
SupprimerEt non, sûrement que non.
Rappelez-vous le Mal Pétain (mais peut-être est-ce trop lointain), qui en 1940 avait signé un armistice dont les termes prévoyaient que la Wehrmacht aurait la haute main sur la moitié nord du territoire Français.
La Russie peut conserver les terres occupées à l'Est du Dienpr .
SupprimerEn mars ou avril, il y a eu un projet d'accord torpillé par le Royaume Uni. C'est une base.:
La référence à 1940 ne se justifie pas. Ce n'est pas la même situation.
Entre le 1er septembre 1939 et le 17 juin 1940, l'armée franchouillarde est restée la majeure partie du temps, l'arme au pied en attendant que la situation se décante.
En mai 1940, le général Gamelin a engagé les réserves dans la manœuvre de la Dyle en Belgique. Ce fut une catastrophe. Quand les "cocorico" se sont repliés, ils n'ont pas renforcé la ligne de défense le long de la frontière.
Ceci a conduit le Président du Conseil Paul Reynaud a remplacé au pied levé Gamelin par Weygand.
Dans son Cabinet, Paul Reynaud avait fait appel à Philippe Pétain ambassadeur auprès de Franco (Espagne) et Charles de Gaulle, nommé auparavant général de brigade à titre temporaire comme plusieurs autres colonels (voir le JO).
Le Cabinet était déchiré entre ceux qui voulaient résister et ceux qui désiraient se rendre.
Ne sachant pas prendre de décision, Paul Reynaud a présenté la démission de son Cabinet le 16 juin 1940. Il suggère au Président de la République le nom de Philippe Pétain pour lui succéder.
Sous sa présidence, un armistice a été signé en forêt de Compiègne par le général Huntziger.
Ce texte prévoit plusieurs zones (interdite, occupée, libre, etc...).
L'Empire Colonial Français reste sous l'autorité du gouvernement français.
.******
Il faudrait peut-être regarder les autres armistices signés en 1945 avec l'Allemagne. Un pays qui est toujours "occupé" par les USA et qui a de faibles marges de manœuvre pour la gestion. Ce pays vient de se rendre compte qu'il s'est fait "avoir" dans le conflit actuel car le prix de l'énergie "exorbitant" incite ses industriels à délocaliser leur activité aux USA.
Comme disait cet été Camembert Électrique la victoire de la Russie sera en septembre.
RépondreSupprimerPour chaque opération militaire, la Russie prévoit d'engager un contingent de 150 000 hommes ce qui était déjà le cas en Afghanistan..... Il y a bien longtemps.
RépondreSupprimerLà, c'est la même chose, un contingent limité pour tenir un front de 1000 km.
Le retrait de Kherson aurait du être fait depuis longtemps.
Apparemment, le pouvoir politique n'était pas informé "en temps réel" des difficultés rencontrées par les militaires.
La mobilisation partielle : à quoi va-t-elle servir ?
Apparemment, le pouvoir politique n'était pas informé "en temps réel" des difficultés rencontrées par les militaires
SupprimerIls manquent de téléphones et d'outils de communication modernes en Russie ?
Ou alors est-ce la vieille maladie du tsarisme, endémique dans ce pays, qui consiste à ne pas faire remonter les mauvaises nouvelles au chef, lequel chef fait également semblant de ne pas les avoir entendues .
https://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/c5/45/1b/1787333/1507-1/tsp20221004153805/Le-choix-de-la-defaite.jpg
RépondreSupprimerLe Président Poutine est un procrastinateur professionnel :
RépondreSupprimerEn Syrie, quand l'armée syrienne, aidée par le Hezbollah, l'Iran et la Russie avait la victoire en main, il a fait retirer une partie importante des troupes russes. Il a permis le déplacement , en bus, des terroristes vers la province d'Idlib où grâce aux ennemis de Syrie ils se sont retranchés et renforcés. Reprendre Idlib n'est pratiquement plus possible sans des pertes énormes pour les Syriens.
En septembre 2018 un Iliouchine 18 était abattu par une manoeuvre israélienne : des S300 furent immédiatement fournis aux Syriens par Shoigu et voilà plus de 4 ans que Poutine n'a toujours pas autorisé leur emplois... procrastination face à Israël.
En Ukraine, il retarde tellement les offensives qu'il permet aux Ukronazis aidés par l'Otan, de se renforcer pendant
huit mois avant de faire appel aux réservistes . On le présente comme un grand stratège ...j'en doute.
Seuls les ingénieurs militaires russes sont vraiment
exceptionnels et les armes qu'ils ont développées protègent
efficacement la Russie et ont probablement empêcher l'Otan d'intervenir en Ukraine.
Je commence à craindre pour la Russie mais je garde l'espoir que dans quelque temps l'armée reprendra l'offensive mais tellement fort qu'elle obtiendra une
capitulation totale de Zelinski et qu'Odessa sera reconquise.
Je trouve fort réaction très occidentale. Vous êtes dans le "yakafokon" et dans l'emphase. Vous êtes le pendant Russophile des Américanophiles.
RépondreSupprimerJe n'ai pas de boule de cristal et je ne sais ce que l'avenir réserve mais je n'oublie pas qu'il est historiquement une constante dans la conduite de la guerre de la Russie : ne pas s'affoler et préférer céder du terrain plutôt que de sacrifier ses soldats. Face à Napoléon et Hitler, ça ne lui a plutôt pas mal réussi. Certes, ça n'est pas toujours glorieux, ça n'est pas Austerlitz mais au final, ça évite Waterloo et la Russie gagne.
Nous verrons bien ce que ça donnera quand Sourovikine aura récupéré les 300 000 hommes en cours de formation/déploiement. Alors, nous pourrons apprécier - au sens strict du mot - ses capacités de chef de guerre.
Thierry Bruno
Oui déception et surtout l'avenir du monde libre en dépend ! L'Etat major avait laissé entendre qu'en hiver une offensive par deux fronts serait lancée : par la Biélorussie sur Kiev avec 500 000 hommes et sur Odessa avec 500 000 hommes. D'autre part 900 abris anti-atomique seraient installés ou rénovés à Moscou, ce qui signifie qu'il va se passer des choses ... L'OTAN aurait prévu d'attaquer en 2023. Pour la Syrie, actuellement les USA volent le pétrole et manifestement la Russie a reculé face aux USA ... Mais, à mon humble avis, l'armée se prépare en ce moment au nucléaire et à l'hypersonique massif qui visera les installations et centrales électriques européennes et américaines. Rappelez-vous ces bizarres drones non identifiés volant sur les centrales nucléaires des USA; France, et d'autres pays européens ... D'autre part l'OTAN dispose de 6000 avions de combat contre 2000 côté russe ... La Russie n'a pas assez d'avions ni de flotte de guerre conséquente. Donc la Russie est en situation d'infériorité et la guerre est prévue sur plusieurs années par les USA qui attaqueront quand la Russie sera bien affaiblie. Donc, si ces hypothèses sont bonnes, le retrait de Kherson n'est qu'un repli tactique dans une guerre longue.
RépondreSupprimerLes militaires polonais et ukrainiens n'en croient toujours pas leurs yeux et leurs oreilles.
RépondreSupprimerIls pensent que c'est un piège que leur tendent les rusés moujiks.
"Non, ce n'est pas possible, ils ne sont tout de même pas si fous, ils n'ont pas pu faire cela...
A ce point ? Non....
Ils doivent nous tendre un traquenard, un piège à ours" se disent-ils.
L'anglais Montgomery a hésité à poursuivre de trop près Rommel, en déroute après El-Alamein, parce qu'il pensait lui aussi à une ruse de guerre.
Des fois pourtant, les choses sont ce qu'elles ont l'air d'être.
Soit, mais... dans les faits, il ne s'agit pas d'une offensive ukrainienne victorieuse comme elle avait été annoncée depuis la fin du mois d'août. Ce repli, le Général Sourovikin l'avait déjà évoqué dès sa mise en fonction (une décision difficile sera prise concernant Kherson). Comment se déroule la manœuvre de désengagement ? Les forces russes se replient-elles sans combattre ? Une fois arrivées à Kherson et sur les rives du Dniepr, les forces ukrainiennes parviendront-elles à exploiter le succès ? L'annonce de ce repli, sur fond d'un fort tapage médiatique, entretient toujours le même discours d'une armée russe en déroute permanente. Derrière tout ce brouhaha "d'experts en tout" on peut aussi supposer qu'il existe un plan. Kherson pourrait-elle devenir le piège de l'armée ukrainienne comme le craignent certains officiers ukrainiens bien avisés ? Le QG "Sud" des forces armées ukrainiennes estime que le retrait des forces armées russes de Kherson serait un leurre. Peut-être ni Koutouzov ni Pétain mais plutôt l'opération Uranus de Rokossovsky ? En somme, est-on bien informé...?
RépondreSupprimerLa Russie, sauf recourir à l'armene nucléaire, ne peut peut-être pas faire plus. Si c est le cas, pourquoi laisser une armée se faire massacrer? Autant la réserver pour défendre la Crimee quand l Otan aura décidé de l'envahir.
RépondreSupprimer"En somme, est-on bien informé....?
RépondreSupprimerPoint de vue partagé.
"les leaders russes ont fait une grosse erreur en sous estimant le degré de nationalisme d une bonne partie de la population Ukies"
RépondreSupprimerNationalisme tendance IIIème Reich quand même... Pas plus tard que ce soir vers 19h30 sur BFM-WC j'ai vu un soldat ukrainien se filmant hilare roulant vers Kherson. Sur le côté droit de son casque figurait... l'insigne de la brigade Dirlewanger (oui oui les 2 grenades croisées).
M'sieur Choïgu y a encore "un peu" de Nazis à envoyer au Valhalla des enflures... Ne mollissez pas!
Nanker
"En somme, est-on bien informé... ?"
RépondreSupprimerCoïncidences :
- La Maison Blanche n'envisage pas de livrer à Kiev un drone "High Tech" pour ne pas participer à une escalade militaire.
- Le fonctionnement des Missions diplomatiques et consulaires de la Russie aux USA ne sera plus entravé. (accès aux comptes bancaires bloqués depuis le printemps ?)
- Intervention de la Maison Blanche auprès de grandes banques US pour la réalisation d'opérations avec Gazprom et les vendeurs russes d'engrais.
- Incitation de la Maison Blanche pour que Kiev lève des préalables pour des négociations avec la Russie.
Les batailles actuelles dans le Donbass et autour, du nord au sud, sont en fait des détails dans cette opération militaire dite spéciale. Sauf qu'elles font des morts de part et d'autre au sein d'un même peuple et de peuples frères, et ruinent les 8 années de résistance magnifique vécues par les populations russophones.
RépondreSupprimerLa phase déterminante fut l'abandon par Moscou de sa volonté de conquérir Kiev ! Il y a maintenant 6 mois l'armée russe se retirait des territoires nord de l'Ukraine " pour mieux se battre au Donbass "... donnant à l'armée ukrainienne le temps de se ressaisir et de s'équipper formidablement.
C'est à cette date que tous les objectifs de cette guerre furent de fait abandonnés : fin des possibilités de renverser le régime Zelensky, de démilitariser l'Ukraine, d'en faire une Finlande bis, d'écarter le risque d'otanisation, et de passer les miliciens devant les tribunaux, de faire reculer les Etats-Unis, Etc.
Plus de huit mois après les allocutions de Poutine, l'armée russe que Moscou annonçait être invincible est en position défensive et recule. Pour Moscou c'est un fiasco formidable, et c'est une tragédie pour tous les russophones ukrainiens.
Dominique
c'est aussi mon humble constat
SupprimerCet article m'a démoralisé, merci.
RépondreSupprimerLes dernières infos de Stratpol
RépondreSupprimerBulletin N°107. Retrait de Kherson. Dourakovleff. Lantset 3 du 10.11.2022
https://odysee.com/@STRATPOL:d/107:00
La stratégie russe semble dérouter pas mal d'analystes... néanmoins notons que la décision de ce retrait de Kherson prise par Sourovikine a reçu l'approbation de Sergueï Choïgou, de Ramzan Kadyrov et de Evgueni Prigojine, le propriétaire de la société de sécurité privée Wagner, marque une certaine cohésion tactique, même si elle nous laisse perplexe. Ce retrait semble s'effectuer en bon ordre... On peut se souvenir que l'armée russe s'était retirée sans prévenir du nord de Kiev, puis du nord de Kharkiv.
De leur côté les kiéviens et leurs sponsors ne savent pas non plus quoi en penser, et craignent une sorte de piège... Zélensky parle de milliers de mines laissées derrière eux par l'armée russe (vrai ou faux ?), probablement pour gagner du temps avant de savoir sur quel pied danser et de pouvoir anticiper une suite militaire, car franchir le Dniepr serait mission impossible ou extrêmement coûteuse pour les FAU. Gérer Kherson qui pouvait pour l'armée russe constituer une tête de pont vers la prise d'Odessa mobilisera (paralysera) quelques contingents des forces ukrainiennes qui ne pourront pas avancer plus loin.
Stratpol faut arrêter . Pourquoi? Regarder sur Odyssée ses bulletins 68/69/70 et vous verrez la qualité de l’analyse.
SupprimerTout de suite arrêter
SupprimerPourquoi faudrait il arrêter ?
Regarder l'émission avec lucidité, en prendre et en laisser, selon le jugement, l'esprit critique et l'appréciation de chacun .
Le libre arbitre et l'intelligence sont des dons octroyés par le Créateur à ses créatures.
Du moins on l'espère.
Comme face à Napoléon en 1812 la tactique russe est de se retirer d'un territoire, position que l'on ne peut défendre vers des fortifications rive gauche du Dniepr plus facilement defendable par la supériorité de l'artillerie russe. Face aux Ukrainiens appuyés par L'Otan.
RépondreSupprimerBonjour Madame,
RépondreSupprimerJuste une petite précision triviale d'ordre strictement militaire, celui précisément où il n'y a pas lieu d'opposer Pétain et Koutouzov.
Pétain, avec Foch et Mangin, a été largement à l'origine de la révolution tactique et stratégique de l'armée française qui lui a permis d'enrayer l'offensive allemande de la seconde bataille de la Marne à l'été 1918 (et dans laquelle les Américains n'ont joué qu'un rôle secondaire -moins que les italiens retranchés farouchement à Reims en tout cas- contrairement à une légende tenace).
La stratégie était de rompre avec la guerre de position et la tactique porte le nom de défense en profondeur, soit laisser venir l'ennemi entre des lignes perpendiculaires (et non plus parallèles) à la poussée adverse pour mieux la détruire sous un feu croisé.
Cette révolution (à laquelle les français renonceront vingt ans plus tard pour des raisons politiques et leur malheur) a largement été à l'origine de l'art opératif russe qui triomphera durant la seconde guerre mondiale, notamment avec Joukov. Juste retour des choses puisque Pétain avait beaucoup réfléchi sur la stratégie de Koutouzov avant de convertir son état major à ses thèses.
Concernant le "revers" de Kherson nous sommes donc toujours en terrain connu... Mais je ne voudrais pas mettre mon vil grain de sel au ras des bottes dans vos très hautes considérations politiques.
Sur ce plan là d'ailleurs nous nous rejoindront malgré tout. Si Pétain était un grand stratège militaire, politiquement ce n'était qu'un c..
Pétain ...
SupprimerPétain qui, du temps où il était ministre de la défense, restituait une partie des crédits de guerre à l'état, parce qu'il estimait que l'armée n'en avait pas besoin. Il ne manque pas un bouton de guêtre ou presque. On connaît la suite.
Pétain qui a dit et écrit avant la guerre, que son mouvement politique ne pourrait accéder au pouvoir qu'à la faveur d'une grave défaite de la France dans un conflit extérieur, car pas assez populaire pour remporter les suffrages nécessaires.
Mouvement politique de droite , droitarde, chauvine, cléricale, pas assez de vitalité pour être même qualifiée d'extrême, mais très soumise au grand capital et capitularde, et admiratrice immodérée des fascismes germano-italo-hispanique.
Ha... Douce France.
Quelle belle époque aussi...
Ca vaut ce que ça vaut mais je viens de voir plusieurs vidéos des habitants de Kherson qui accueillent avec des vivas les soldats ukrainiens qui entrent dans la ville , alors je me dis deux choses : ou c’est un montage de propagande monté avec des centaines ou quelques milliers d’acteurs ou alors c’est vrai et la Russie ne perd pas grand chose .
RépondreSupprimerMerci à Karine Bechet-Golovko de partager son analyse de la situa
RépondreSupprimerPour nous, la vie et la santé des militaires russes sont toujours une priorité
RépondreSupprimerS'ils ne veulent plus de morts au combat, on peut leur proposer de plier bagages, de rentrer tous chez eux et de hisser le drapeau blanc.
C'est encore mieux, en plus de l'avantage de ne plus voir leurs tronches de vaincus.
S'ils voulaient épargner la vie de leurs hommes, ils ne les enverraient pas depuis 7 mois se faire tuer dans des combats frontaux, contre les positions retranchées ukrainiennes du Donbass.
RépondreSupprimerIls auraient privilégié une manœuvre d'encerclement pour réduire leurs pertes.
Toute cette guerre menée à l'encontre du bon sens par les Russes, sonne très faux
Dans le Donbass il ne s'agit pas de combats frontaux. Les Russes ont dès de début de l'offensive choisi d'économiser au maximum la vie de leurs soldats. Chaque attaque commence par une préparation d'artillerie de plusieurs jours qui est extrêmement éprouvante pour les Ukrainiens (il y a des témoignages poignants sur internet d'unités ayant perdu 80% de leur effectif). Puis les forces d'assaut déboulent, et ce sont des professionnels qui connaissent très bien leur métier (Wagner, paras, infanterie de marine). S'il y a trop d'opposition, repli sur les bases de départ et place de nouveau à l'artillerie... Les pertes ukrainiennes seraient cinq fois plus élevées que celles des Russes (cf blog d'Erwan Castel).
SupprimerJe suis d'accord avec vous qu'un mouvement tournant et un encerclement dans un chaudron aurait été plus radical, mais les effectifs de l'opération spéciale ne le permettaient pas. Peut-être avec la mobilisation ?
Si le mode opératoire russe dans le Donbass vous intéresse dans le détail, je signale un long article sur la "bataille de Pavlovka", près d'Ugledar, qui vient d'être conquise par les Russes. Sur le site Telegram de Boris Karpov, ce jour.
SupprimerOù l'on voit que les préparations d'artillerie russes n'ont rien à envier à celles de la 1ère guerre mondiale, avec les munitions thermobariques en plus.
De plus les drones, omniprésents, leur permettent de détruire les renforts avant même qu'ils aient rejoint la zone de combat...
Une chose étonnante dans ce conflit est l'incapacité de l'armée russe malgré sa supériorité aérienne a neutraliser les fameux lance missile américain Himars de haute précision et de longue portée. Vu le coût de ce type d'armement il ne doit pas y en avoir plus d'une centaine en service dans l'armée ukrainien . Or même si ces lance missiles sont d'une grande mobilité il est pour le moins curieux que l'aviation et les drones de l'armée russe n'arrive pas à neutraliser de telles armes. Difficulté pour l'armée russe de recueuillir des renseignements en temps réel? Manque de satellité et de drones d'observations. Aviation russe ayant eu de nombreuses pertes, pilotes et matériel et ne pouvant plus couvrir l'espace aérien ukrainien?
RépondreSupprimerErwan Castel (qui combat avec les Russes) a longuement expliqué sur son blog ce qui se passe. Un canon Caesar ou un lanceur Himars n'ont besoin que d'une minute pour tirer une salve de projectiles et se remettre en route. Ceci fait que si la détection du départ du coup reste possible, le temps d'envoyer une riposte il n'y a plus personne.
SupprimerLes succès récents dans la destruction de ces lanceurs sont dus à la multiplication des drones. C'est en fait dans les zones de ravitaillement que ces lanceurs sont le plus vulnérables.
Cela dit, si au début ces engins ont posé de gros problèmes, les Russes se sont adaptés, et ont éloignés du front leurs dépôts logistiques
Le Himars reste un missile sol-sol, de courte portée et très précis, mais rien de plus.
SupprimerUtile pour détruire des cibles précises : dépôts, QG, ponts, aéroports...
S'ils l'utilisent, c'est parce qu'ils n'ont pas d'aviation pour larguer des missiles air-sol.
Les Russes ont l'équivalent en plus puissant, les missiles Iskanders, mais aussi d'autres modèles de longue portée: kalibr , engins iraniens etc... sans parler des missiles air-sol ou mer-sol, que les Ukrainiens n'ont pas.
Jamais les Himars, ne seront assez nombreux pour atteindre la puissance de feu nécessaire, pour détruire l'armée russe.
ils ne peuvent non plus remplacer l'artillerie conventionnelle.
C'est une arme d'appoint, pas de rupture.
Il y a beaucoup de propagande autour de ça.
Les Russes se cachent derrière les dégâts occasionnés par les "terribles" himars pour justifier leurs retraites, dont les causes sont à chercher ailleurs.
J'ai lu une analyse d'un général français qui pense que le retrait russe est une manœuvre stratégique subtile, bien pensée, et dont les ukrainiens et leurs alliés auraient bien tort de prendre pour une victoire.
RépondreSupprimerL'armée russe tenant cette très grande tête de pont était à la merci d'une destruction du fameux barrage en amont. Celui-ci détruit, l'eau lâchée d'un coup aurait balayé Kherson, ses habitants et les forces russes
De plus cela aurait tari le canal de Crimée qui était obstrué depuis 2014 et remis en service des la libération de cette région. La péninsule n'aurait plus d'eau pour longtemps.
En se retirant, les russes ont obligé les ukrainiens à venir jusqu'à la Rive droite du Dniepr, empêchant ainsi la destruction du barrage par eux même.
Arrivés au Dniepr, les ukrainiens sont fixés, le large fleuve étant presque impossible à traverser.
Cette analyse montre bien une subtilité de la manœuvre et le piège stratégique que l'armée ukrainienne n'a pas pu éviter.
C'est trop subtil pour les Ukrainiens eux-mêmes.
SupprimerIls ont réoccupé le terrain et interdisent l'accès à la rive ouest du Dniepr.
Ils ont remporté une grande victoire politique et militaire.
Le peuple russe ressent profondément l'humiliation de l'échec.
Mais à entendre certaines personnes, plus l'armée russe recule et plus elle gagne.
C'est proprement incompréhensible comme réaction de déni de réalité.
Pourtant ces gens se disent analystes militaires.
Analyse partagée avec " l'anonyme" qui a lu l'analyse d'un général français qui pense que le retrait russe est une manœuvre stratégique subtile, bien pensée, et dont les ukrainiens et leurs alliés auraient bien tort de prendre pour une victoire. .....
SupprimerEn cas de destruction du barrage c'est la rive est, donc là où se sont repliés les Russes, qui sera submergée, car très basse au niveau du fleuve.
SupprimerLa ville de Kherson et la rive ouest sont en hauteur et seraient épargnées. La ville de Kherson a d'ailleurs été construite bien avant le barrage.
De plus l'artillerie ukrainienne, sise en hauteur, depuis Kherson pourra bombarder plus efficacement les positions russes en contrebas.
L'argumentaire de l'état major russe est fallacieux.
Nous ne sommes pas obligés de les croire, par contre nous avons le droit de faire fonctionner notre cervelle ou ce qu'il en reste.
A lire l'analyse de Big Serge (analyste russe) qui avance l'idée que Surovikin savait en acceptant le poste de commandant en chef qu'il faudrait évacuer Kherson, et qu'il avait sur ce point l'accord de Poutine.
RépondreSupprimerPour lui le problème logistique du ravitaillement de Kherson à travers le Dniepr était porteur de risques énormes, trop aléatoires pour être assumés.
Il salue le fait que les considérations politiques (sauver Kherson et son symbole) se sont effacées devant la froide réalité stratégique.
https://bigserge.substack.com/p/surovkins-difficult-choice
A un moment, tout de même, les beaux parleurs seront dans l'obligation d'accoucher d'une vraie victoire.
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