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mercredi 5 mars 2025

Trump et la Russie : La Paix, c'est la Guerre !


Dans 1984, Orwell écrivait "La guerre, c'est la paix". A écouter Trump et son équipe, l'on dirait désormais que : "La paix, c'est la guerre". Aux dernières nouvelles, Vance promet des armes à l'Ukraine ... si elle s'engage sur le chemin de la paix avec la Russie. Evidemment, à de telles conditions, les Ukrainiens ont accepté et Trump est content. D'ailleurs, il l'a déclaré cette nuit devant le Congrès.

Pour continuer le feuilleton Santa Barbara, dont les rôles principaux sont interprétés par Trump, Vance et Zelensky, la phase de la réconciliation approche. Le suspens est intenable !

Récapitulons les épisodes précédents, après s'être fait traiter de dictateur pour avoir soi-disant refusé de signer l'accord sur les minerais, après l'amnésie de Trump lors de la visite de Starmer, après s'est fait viré du Bureau ovale toujours pour non signature, ce que Trump appelle "ne pas vouloir la paix", hier le ton s'était adouci, Zelensky revient dans les petits papiers. Et la presse française de le diffuser :

S’adressant au Congrès, où de nombreux élus démocrates portaient des drapeaux américains et ukrainiens à la boutonnière, Donald Trump a déclaré : «En ce qui concerne l’accord sur les minerais et la sécurité, l’Ukraine est prête à le signer au moment qui vous conviendra»«J’apprécie qu’il ait envoyé cette lettre. Je l’ai reçue il y a peu de temps», a dit Donald Trump. 

Ainsi, l'accord concerne bien les minerais contre la sécurité, qui sont envisagés comme les deux faces d'une même médaille, ce que Trump appelle la paix durable :

«J’ai reçu une lettre importante du président ukrainien Zelensky. La lettre dit que l’Ukraine est prête à s’asseoir à la table des négociations dès que possible pour se rapprocher d’une paix durable»

Nous sommes bien dans le cas de la "paix minérale", dont nous avions parlé ici, qui n'a rien à voir avec un règlement stratégique du conflit, lui-même objectivement impossible à ce jour. Et effectivement, le plan de paix que Trump était censé dévoiler devant le Congrès se résume à cela.

"La Paix, c'est la Guerre", sera le nouveau slogan de cette Administration, bien loin du renouveau du rêve américain annoncé. Et Vance l'a déclaré avant l'entrée en scène de son patron :

Les États-Unis n'excluent pas la possibilité de reprendre les livraisons d'armes et d'équipements militaires à l'Ukraine, si Kiev entame des pourparlers de paix.

Etrange déclaration ? Non, pas tant que ça. 

La partie russe a officiellement souligné en la personne du Conseiller du Président russe pour les Affaires internationales, Yuri Ouchakov, que les Etats-Unis n'ont toujours pas nommé leur représentant spécial pour la résolution de la crise en Ukraine et qu'aucune date n'a été fixée pour une prochaine rencontre à ce sujet. S'ils voulaient réellement un règlement équitable du conflit, cela aurait été fait immédiatement après la première réunion à Riyad, où cette décision a été prise.

Autrement dit, la réunion bipartite ne s'est pas si bien passée que ça pour les Américains, qui sont dans le bluff, et ils préfèrent jouer la pression directe, sur le mode mafieux de grand chemin, pour tenter de conduire la Russie à la faute.

La Russie se dit toujours prête à discuter, à accepter les investissements américains même dans les nouveaux territoires - mais après la levée des sanctions. Sanctions, qui ont été reconduites pour un an par Trump. Qui demande à son Administration, désormais, de voir lesquelles pourraient éventuellement être adoucies, pour avoir quelque chose à négocier lors de la prochaine réunion sur les relations diplomatiques américano-russes.

De son côté, Zelensky accepte cette formule "La Paix, c'est la Guerre". Ainsi, écrit-il à Trump :

"Mon équipe et moi-même sommes prêts à travailler sous la direction énergique du président Trump pour obtenir une paix durable. Nous apprécions vraiment tout ce que l’Amérique a fait pour aider l’Ukraine à maintenir sa souveraineté et son indépendance"

Et par la voix du Président ukrainien, un simple cessez-le-feu est proposé à la Russie, en guise de plan de paix durable :

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré hier qu'il était prêt à libérer les prisonniers de guerre russes, à arrêter les frappes de drones et de missiles à longue portée et à déclarer immédiatement une trêve en mer - mais seulement si la Russie faisait de même.

Pas de reconnaissance territoriale, pas de règlement du statut du reste du territoire ukrainien, simplement un arrêt des combats : puisqu'il n'est pas possible d'arrêter militairement l'armée russe, il faut tenter de le faire diplomatiquement. Mais comme l'a rappelé Lavrov à plusieurs reprises, les combats ne s'arrêteront, que lorsqu'un véritable accord de paix sera signé. Et nous en sommes objectivement loin, sauf à ce que l'une des parties capitule.

Les Etats-Unis et Trump sont dans une impasse, ce qui explique leur comportement. Si la Russie ne cède pas, ils ne peuvent pas en sortir vainqueur. Donc, ils ruent dans les brancards. 

 

3 commentaires:

  1. Analyse magistrale comme d'habitude

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  2. En effet merci et objectivement je ne vois pas pourquoi la Russie céderait.

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  3. « Pour une vraie Paix il faudrait commencer par le début, c’est à dire lever toutes les sanctions sans conditions par les parties concernées tant économiques que de biens privés et de l’État Russe au fur et à mesure de sa genèse symétrique, un retour à la normale afin d’établir les conditions optimales de pourparlers des transactions sur les trésors de guerre acquis, traduisant les territoires russophiles et autres infrastructures acquis au prix du sang versé: crimes, attentats, assassinats etc.
    Tout ceci, concomitamment de la poursuite des hostilités sur le terrain, afin d’asphyxier et capituler le leader ukrainien et ses ouailles…!

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