Voir: http://www.gazeta.ru/comments/2012/05/21_e_4595757.shtml
Hier, la composition du nouveau Gouvernement a enfin été annoncée. Dans l'ensemble, de nombreuses nouvelles têtes absolument inconnues du grand public (souvent occupant des fonctions de second rang dans les gouvernements précédents), des figures de remerciements et quelques survivants. Poutine a clairement ainsi fait savoir que le pouvoir se trouvait au Kremlin et à l'Administration présidentielle, le Gouvernement et la Maison Blanche n'ayant qu'une fonction d'exécution.
Le seul premier vice-premier ministre a avoir gardé son poste est I. Chuvalov, qui occupe la même fonction. Mais comme il l'a déjà démontré précédemment, il n'a jamais pu réaliser sur le plan politique les idées qu'il avançait. Donc son poids réel pour rénover le système laisse perplexe.
D'autres personnalités, classées comme réformateurs libéraux, vont également se confronter à des difficultés, il s'agit du vice-premier ministre A. Dvorkovitch (gaz et pétrole, agriculture et industrie) et du ministre spécialement mis en place pour les relations avec le "gouvernement ouvert" M. Abyzov. Dvorkovitch va se trouver confronté à Gazprom et Abyzov n'a pas de protefeuille déterminé.
Il est en revanche appréciable de noter le maintien de A. Siluanov au ministère des finances (après le départ de Koudrine) et l'arrivée de A. Beluossov au ministère du développement économique, ayant une bonne réputation professionnelle. Toutefois, ces deux personnages, bons "techniciens" dans leur domaine, n'ont pas de poids politique.
Il faut également noter que Poutine et Medvedev se sont défaits des ministres ayant une mauvaise réputation. C'est le cas de A. Furcenko (ministère de l'enseignement et de la recherche), T. Golikova (ministère de la santé) et R. Nurgalev (ministère de l'Intérieur). En effet, après l'échec de la réforme de la police et le nombre croissant de scandales, Nurgalev ne pouvait rester en place. Il a été remplacé par le chef de la police de Moscou, qui a une très bonne réputation - même dans la société civile ce qui est rare - V. Kolokoltsev.
Un autre point appréciable est la nomination d'un ministre pour le développement de la Sibérie et de l'Extrême Orient russe, ce qui semble être le signe du refus du Gouvernement de mettre en place cette énorme machine à corruption et à détournement de fonds publics que pouvait être l'Agence pour le développement des territoires de Sibérie et d'Extrême Orient.
Mais il y a aussi des nominations qui ressemblent à des cadeaux personnels. C'est le cas notamment de l'attribution du poste de ministre de l'agriculture à N. Fedorov, qui s'était occupé de cette question en Tchouvachie, mais surtout qui a joué un rôle non négligeable dans le Front populaire de Poutine. Le poste de la culture également surprend un peu, attribué à V. Medinsky, réputé pour sa vision un peu particulière de l'histoire et de la culture.
Comme l'a souligné Koudrine, c'est un Gouvernement technique, qui n'est pas appelé à jouer de rôle politique majeur. Or, le pays est appelé à être confronté à une crise politico-économique importante, pourront-ils être à la hauteur du défi?
La question reste ouverte.
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