Je viens de recevoir un message d'un lecteur suisse, insistant et rappelant sur la nécessité pour la Suisse de préserver sa traditionnelle neutralité, alors que les pays européens s'emballent dans une guerre des sanctions.
Voici son message:
"Hello there,
In Switzerland everyone does not agree with sanctions against Russia: State Councilor Oskar Freysinger Valais Thursday launched a petition to defend the Swiss neutrality deal with "pressures" suffered by his country s' involve sanctions against Russia. http://www.rts.ch/info/suisse/ 6037774-oskar-freysinger- lance-une-petition-pour- preserver-la-neutralite.html.
Also in 2014, two centuries of diplomatic relations between Switzerland and the Russian Federation are celebrated ....
Sincerely.
Claude"
Je rappelle simplement que la pétition est ici: http://ofreysinger.ch/petition
Cette conception de la neutralité traditionnelle est également reprise par les milieux intellectuels. Comme le souligne H. Richard-Favre, écrivain, "Il s’agit d’un principe extraordinaire qu’il importe de préserver. Pour rappel, il a été énoncé comme garantie de la souveraineté de la Suisse dans le contexte du traité de Vienne qui a été signé par, entre autres, Alexandre 1er . Comme on célèbre cette année le bicentenaire des relations diplomatiques entre la Suisse et la Russie, je pense vraiment que la Suisse a une possibilité remarquable d’exprimer sa position qui diffère de celle de l’Union européenne."
Cette neutralité peut être un élément important pour l'évolution de la situation. Et politiquement elle dérange beaucoup tant l'Europe que les Etats Unis, qui aimeraient donner l'image d'un front uni contre "leur" ennemi. Mais dans ce jeu de dupes, la Suisse a la sagesse de se souvenir de ses intérêts nationaux, sagesse dont les pays de l'Union européenne pourrait se souvenir. Car le choix de la neutralité implique de se choisir soi-même.
La prétendue Europe nous démontre qu'elle ne représente qu'un regroupement de pays qui n'ont rien en commun réellement, incapable de s'entendre pour résoudre n'importe quel problème , elle s'enfonce dans l'immobilisme et la décadence économique que cela entraîne puisque chacun veut rester chez soi sans partager les difficultés des autres ,la démonstration qu'elle donne en ce moment par son refus d’aide aux chrétiens en Irak est pitoyable, cela restera dans les mémoires ; elle est aux ordres des états unis , seule l'Allemagne tire son épingle du jeu ,principale opposante a une aide aux populations pourchassées en Irak , rien n’a y gagner sans doute si ce n’est un peu d’honneur ,chose qui n’est plus une valeur dans notre monde.
RépondreSupprimerBonjour, en effet la Suisse doit faire face à une pression très forte de la part de l'UE et US pour la forcer à s'aligner sur la politique de sanctions économiques. Or la Suisse est un pays très pragmatique, elle cherche à donner le change à l'UE sans réellement mettre à mal ses relations avec la Russie. Il ne me semble pas que ce soit une remise en cause théorique de son principe de neutralité, elle s'adapte aux circonstances.
RépondreSupprimerLa Suisse a terriblement peur d’être accusée de profiter des sanctions contre les autres. Elle a donc ajouté qqes figures à la liste de personnes non desiderata afin de les interdire la possibilité d’ouvrir des comptes, etc. (Cela ne veut pas dire grand chose, c’est pour montrer qu’elle fait un effort.) Mais la pression doit être terrible. Les relations Suisse-UE sont mauvaises, plus mauvaises que depuis…20 ans? A cause de la votation du 9 février qui semble-t-il pourra mettre fin à la libre circulation des ressortissants UE en Suisse (signataire des accords Dublin et Schengen.)
RépondreSupprimerAndrea
Merci à Karine d'avoir publié ce sujet.
RépondreSupprimerJe tiens à préciser que dans l'interview qui m'a été demandée, il est important pour moi de rappeler ce principe de neutralité qui, certes, est bien fragile et n'a pas forcément toujours pu être honoré comme certains l'auraient souhaité.
J'ai ainsi et aussi voulu rappeler à mes compatriotes que la Russie avait joué un rôle déterminant par rapport à cette neutralité et qu'à l'heure où les sanctions pleuvent sur ce pays ami, la Suisse s'honorerait à ne pas négliger le passé qui la lie à la Russie.
Cela dit et comme l'explique fort bien Karine dans sa réponse ci-dessus, la Suisse tente de ménager ses intérêts. Cela se discute ici en Suisse et peut-être ailleurs aussi. Pour ma part, je pense qu'il faut rester vigilant car en aucun cas la Suisse ne devrait mettre en danger ses relations avec la Russie, encore moins exposer sa souveraineté au non respect de la neutralité qui la garantit.
Je viens de lire sur le site d'Itar-Tass:
RépondreSupprimer20:09 Парламент Швейцарии отменил официальный визит в Конфедерацию председателя Госдумы.
Si j'en crois mes restes de cours de russe au lycée qui datent du début des années 1960 (!) cela veut dire que le parlement suisse a annulé la visite que devait faire vers le 13-14 septembre la présidence de la Douma à la Confédération helvétique ceci" à cause de la situation actuelle".
Cela ne me parait pas très amical. Je dois dire que je ne connais pas grand chose à la politique suisse et l'article ainsi que la réponse à la question que je vous posais à midi m'ont alertée et permettent de comprendre les formidables manoeuvres idéologiques ,politiques et économiques qui traversent dangereusement le rapport à la Russie.
Ceci dit le danger et le malheur, eux, tombent directement sur les gens du Donbass ...
Dominique
En effet la neutralité est en train d'être mise à mal. Ce principe a de plus en plus besoin d'être rappelé et soutenu. Ce peut être un rampart contre les dérives européennes. Mais maintenant, j'ai vraiment beaucoup de doutes...
SupprimerLes dégâts systémiques que peut produire cette crise sont incroyables.
Oui, Karine et vous, "Anonyme"...
RépondreSupprimerCependant, je tiens à préciser ici que tous les Suisses ne se rangent de loin pas à cette politique de neutralité à géométrie variable.
Je le constate tous les jours, tant par le biais de commentaires laissés sous mes sujets de blog que par les messages privés que je reçois aussi.
Cela dit, Karine, c'est chaque jour que je dois parler, expliquer et ce n'est pas au sein du milieu intellectuel que je rencontre forcément le plus de soutien! Au contraire, nombre d'entre eux se gaussent de références et glosent à plus soif sur la Russie sans même s'y être rendus ou alors en prétendant la connaître alors qu'ils ne la jugent qu'avec leurs propres critères d'Occidentaux.
La mémoire qui lie la Suisse à la Russie est très intéressante et concerne toutes sortes de milieux sociaux.
Et ce qui reste très dommageable pour tout le monde est le manque de curiosité, d'envie de savoir et de comprendre avant de juger.
Continuez
RépondreSupprimerContinuons
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