Comme cela avait été annoncé et sans aucune surprise, l'UE reconduit les sanctions économiques adoptées contre la Russie (voir notre texte ici), dans un sommet européen sous haute tension, notamment en raison des problèmes d'immigration. L'intérêt de la reconduite automatique des sanctions est dans - l'absence - d'argumentation, ou plutôt son caractère tautologique sur le MH17 et la réécriture de la réalité sur les accords de Minsk et le rattachement de la Crimée. Autrement dit, si l'UE a besoin de nager dans une telle confusion, c'est qu'elle ne peut rationnellement fonder sa politique antirusse. Elle cherche à imposer un parti pris. Qui en plus lui coûte cher. Donc nous coûte cher.
Ce suspens insoutenable arrive à son terme: le Conseil européen l'a décidé, les sanctions contre la Russie seront reconduites pour six mois. Il l'annonce ... sur Twitter:
L'on s'attend à des explications, mais non. Des images et des slogans: je vous conseille de regarder cette vidéo de pure propagande diffusée par ce très sérieux Conseil européen (lien ici), affirmant le caractère indispensable des sanctions contre la Russie, leur caractère humanitaire puisqu'elles ne touchent pas la population et démocratiques car orientées vers ce méchant Poutine, qui ne remplit pas ses obligations. Un véritable bijou dans sa catégorie, je ne pensais pas que l'on produisait encore ce genre de choses depuis la fin des années 30.
Trois points ressortent classiquement de "l'argumentation" du fondement des sanctions. L'on peut les découper en deux catégories: le raisonnement tautologique et la réécriture de la réalité.
Ce qui concerne le crash du MH17 ressort de la tautologie car la conclusion est posée en prémisse du raisonnement, que la suite doit justifier. Ainsi, la Russie doit reconnaître sa responsabilité, pour ensuite participer à l'enquête devant prouver sa responsabilité. Une logique implacable:
Dans leurs conclusions, les 28 ont également à nouveau exhorté la Russie à « reconnaître sa responsabilité » dans la catastrophe du vol MH17 abattu par un missile au-dessus de l’Ukraine en 2014.
C'est justement ce qui était prévu avant le sommet européen, si l'on en croit ce qui est publié sur le site du Conseil de l'Europe, ce qui montre l'importance toute relative de la discussion:
Le Conseil européen devrait adopter des conclusions sur la destruction de l'appareil affrété pour le vol MH17, appelant la Fédération de Russie à admettre sa responsabilité et à s'associer pleinement à tous les efforts déployés pour que la vérité soit établie, que justice soit rendue et que les responsables répondent de leurs actes.
Ce n'est pas la première fois qu'une tentative de faire passer des aveux en force pour cacher l'absence d'éléments solides sur le crash du MH17 est lancée (voir notre texte ici), à l'ONU aussi une telle tentative avait été lancée fin mai, sans plus de succès.
Le reste ressort de la réécriture de la réalité. En ce qui concerne le rattachement de la Crimée à la Russie que l'UE continue à qualifier d'annexion, elle refuse de prendre en considération deux éléments fondamentaux: 1) la volonté clairement et librement exprimée des habitants de Crimée et 2) la faillite de l'Etat ukrainien par le Maidan (voir notre texte ici sur le statut juridique de la Crimée).
Comme l'exprime la presse reprenant les communiqués de l'AFP:
Les 28 dirigeants de l'UE ont officiellement décidé vendredi de prolonger pendant six mois les sanctions économiques contre la Russie face à l'absence de progrès dans la mise en oeuvre par Moscou des accords pour faire cesser les combats dans l'est de l'Ukraine.
Il semblerait que l'UE ne reconnaisse pas la compétence de la Cour internationale de justice, qui le 19 avril, rappelons-le, a débouté l'Ukraine sur la quasi-totalité de ses accusations contre la Russie faute de preuves, notamment en ce qui concerne le soutien militaire dans l'Est de l'Ukraine (voir notre texte ici).
En ce qui concerne, enfin, les accords de Minsk, qui, il est vrai, n'avancent pas, rappelons que la Russie, au même titre que la France et l'Allemagne, en est garant et non partie. Faut-il alors prendre des sanctions contre la France et l'Allemagne parce que l'Ukraine ne modifie pas sa constitution comme elle s'y était engagée, parce qu'elle ne retire pas l'artillerie de la ligne de front, tire sur les civils et reconnaît avancer dans la zone grise, parce qu'elle ne modifie pas sa législation conformément à ses engagements? En effet, si la France et l'Allemagne faisaient réellement pression sur l'Ukraine, des avancées seraient possibles. Finalement, peut-être que des sanctions européennes les pousseraient à agir? ... N'ayons pas peur de l'absurde, nous y vivons déjà))
Mais passant outre au fait que la responsabilité de la Russie n'est pas prouvée dans le crash du MH17 (puisqu'elle doit participer à l'enquête devant le prouver), que la Russie n'a pu être accusée de soutien armé dans l'Est de l'Ukraine, que la population de Crimée s'est librement prononcée alors que l'Etat ukrainien a été juridiquement détruit par le Maïdan, l'UE maintient une pression exceptionnelle sur les pays membres pour faire renouveler les sanctions.
Quels intérêts sert cette institution?
Faute monumentale de l'Europe TOTALEMENT asservie et OBEISSANT comme un "toutou la queue basse" à son "maître" ... Lamentable ! Qui est touché ? La population qui PAIE CHER les ERREURS , les FAUTES de ses "dirigeants" ! La Russie n'a JAMAIS fait de mal à cette Europe esclave ; elle a respecté un verdict d'une population choisissant la paix plutôt que vivre sous la "botte nazie de Kiev" (l'Europe avait par contr reconnu le choix du Kosovo ... la guerre a suivi VOULUE) ; la Russie N'EST PAS COUPABLE pour cet avion abattu (ON CACHE LA VRAIE VERITE) .... Faut-il rajouter que cette Europe continue à soutenir un GENOCIDE commis par les NAZIS de KIEV contre une population civile ! ...FAUTES de cette Europe que je ne reconnais pas ...
RépondreSupprimerAbsolument d'accord !
Supprimerla réponse est dans la question ..
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