Hier, le ministère russe de la Défense a annoncé se retirer de l'Île aux serpents, cette petite île militaire dans la mer Noire, point stratégique permettant le contrôle du ciel, à proximité de la Roumanie et point essentiel pour le contrôle d'Odessa. Formellement, les objectifs ont été remplis et il faut sauver le Soldat Famine. Autant sur le fond que sur la forme, les raisons et la manière dont ce retrait a été annoncé soulèvent beaucoup de questions. Puisque le blé ukrainien peut-être exporté par d'autres voies, terrestres, quel est le rapport entre ce recul stratégique et symbolique de l'armée russe et le sauvetage du monde d'une famine médiatico-idéologique ? Pourquoi reprendre l'expression "geste de bonne volonté" pour tenter de justifier cette décision, après la douloureuse expérience des négociations en Turquie et la mise en scène de Boutcha? Chacun a le droit de commettre une erreur. Une fois. La même. Ensuite, cela devient une politique. La Russie a le don le perdre politiquement, ce qu'elle gagne militairement. La question de la déglobalisation du mode de pensée des élites intérieures devient urgente.
La politique a ses raisons, que la raison ne connaît pas. Dans un communiqué surréaliste, le ministère russe de la Défense annonce le retrait des forces armées russes de l'Île des serpents, après de longs combats et la grande victoire de mai (voir notre texte ici) contre les forces ukrainiennes et de l'OTAN. Je cite :
"Le 30 juin, dans un geste de bonne volonté, les Forces armées de la Fédération de Russie ont achevé les tâches qui leur avaient été assignées sur l'île des serpents et ont retiré la garnison qui y était stationnée."
L'on aimerait beaucoup savoir de quelles tâches il s'agit ... Le contrôle de cette zone stratégique de la mer Noire et en perspective la libération d'Odessa ne sont donc plus en perspective ? Quelle étrange argumentation, quel manque affiché de vision stratégique à long terme. Cela donne l'impression qu'il ne s'agit que d'une tactique à court terme ...
Ensuite, le communiqué plonge corps et âme dans la rhétorique globaliste :
"Ainsi, la Fédération de Russie montre à la communauté internationale, qu'elle n'interfère pas avec les efforts de l'ONU pour organiser un couloir humanitaire pour l'exportation de produits agricoles depuis le territoire de l'Ukraine."
C'est ainsi, que nous apprenons que le monde ne vit que de blé ukrainien, stocké à Odessa et transitant exclusivement par la mer Noire. Le problème de l'exportation des céréales provenant d'Inde est oublié, le fait qu'il existe d'autres moyens d'exporter ce blé (par exemple le circuit inverse de celui des livraisons d'armes ...) passe aux oubliettes. Il faut abandonner l'Île des serpents pour sauver le monde d'une famine médiatico-idéologique ! Magnifique pour un pays, qui prétend, au moins officiellement, remettre en cause les règles du jeu globaliste, que de reprendre docilement le discours de ce monde global, dès qu'il devient insistant. Après la soumission au discours covidien, voici la soumission au discours de la famine ?
Et si ensuite il sera exigé d'aménager Kherson, par exemple, pour sauver le monde de la famine, l'armée russe aussi va se retirer ? Quelle est la limite, sinon politique, du moins morale de ces décisions, qui ne peuvent être prises qu'au sommet de l'Etat ? Quel est le respect envers les soldats russes, qui se sont battus quotidiennement pour le contrôle de cette Île, ont été blessés, sont morts ; pour les civils dans les régions libérées, qui font confiance à l'armée russe et se placent sous sa protection contre le régime maîdanien ?
Sur le fond de la décision, sur le plan stratégique, beaucoup de questions restent sans réponse - en tout cas, si l'on tient compte de l'intérêt national et non pas de l'intérêt globaliste. D'autant plus qu'une magnifique campagne de comm se met en route, et les médias atlantistes auraient tort de s'en priver - c'est bien tout l'intérêt d'avoir conduit la Russie à prendre cette décision, que de pouvoir remettre en cause ses victoires militaires.
En France, Libé est à la hauteur des attentes de ses maîtres. Extrait :
"«Je remercie les défenseurs de la région d’Odessa qui ont fait le maximum pour libérer un territoire stratégiquement important, a triomphé sur Telegram le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeriï Zaloujniï. Incapables de résister au feu de notre artillerie, de nos missiles et de nos frappes aériennes, les occupants ont quitté l’île aux Serpents.» Situé à 35 kilomètres des côtes ukrainiennes, le petit territoire rocheux a été pilonné depuis la terre ferme. Les frappes duraient depuis plusieurs semaines. Elles ont fini par faire céder les forces russes. "
Libé est dans la ligne du New York Times de ce matin, dont ont peut lire dans le briefing :
"Les troupes russes se sont retirées de Snake Island, un avant-poste minuscule mais stratégique de la mer Noire, après les assauts répétés des forces ukrainiennes. (...) Ce développement est un revers pour les forces de Moscou. Il y a à peine une semaine, le Kremlin s'est vanté d'avoir repoussé une tentative ukrainienne de reprendre l'île."
Et désormais, le ministère de la Défense devant se justifier, pas très clairement par ailleurs :
"Le site est en effet d'une importance stratégique, mais pour le moment il a rempli son rôle de contrôle de l'espace aérien, et compte tenu des attaques constantes des forces armées ukrainiennes, d'importantes ressources ont été consacrées à sa conservation. L'Île des serpents est une île de type volcanique, sur laquelle il n'y a pratiquement pas de végétation et d'abris, et il est difficile de la maintenir dans des conditions de confrontation ouverte. Dans le même temps, la garnison russe a résisté avec succès à plusieurs attaques, malgré des attaques d'information régulières de la part des dirigeants ukrainiens, il n'y a pas un seul rapport confirmé d'opérations réussies. Néanmoins, selon une déclaration faite plus tôt par le ministère russe de la Défense sur la priorité principale accordée à la vie des soldats et des officiers des forces armées russes, la décision a été prise de retirer la garnison de l'île afin d'éviter des pertes. La partie ukrainienne essaie de transformer cela en victoire, y compris avec l'aide des médias internationaux, mais il n'y a pas de conditions préalables pour cela. "
Avec des démentis de cette qualité, confirmant in fine ce qu'il est prévu de démentir, à savoir que ce n'est pas sous pression militaire que la Russie abandonne l'Île, il vaut mieux parfois se taire. Sans oublier qu'affirmer que le contrôle de l'espace aérien n'est plus nécessaire est plus que surprenant.
Voici d'ailleurs la publication de Zelensky, qui savoure cette victoire politique inattendue :
"Sans aucun doute, le mot principal aujourd'hui est Zmiinyi. Apparemment, on n'a autant parlé de Zmiinyi que le jour où le navire russe y est arrivé. Puis le navire est parti - pour toujours, et maintenant l'île est à nouveau libre. Je suis reconnaissant au renseignement de défense de l'Ukraine, aux combattants de "Alpha", je suis reconnaissant à nos artilleurs, pilotes de l'aviation de l'armée et de l'armée de l'air, au commandement de "Oleksandriya"."
Ce qui a réellement choqué, par ailleurs, purement sur la forme, est l'emploi de ce mem, qui a déjà provoqué une très violente réaction de rejet lors du retrait des forces armées russes suite aux négociations en Turquie, ce qualificatif d'acte "de bonne volonté". Sans aucune contre-partie, cette fois non plus. Les preuves de faiblesse dans un conflit sont très mal prises par l'opinion publique. Quelle est cette manie des élites russes d'abandonner politiquement, ce que l'armée se bat pour défendre ?
Le poids du discours global est-il à ce point irrésistible, que le Président en arrive à suivre ces impératifs ? Rappelons que Poutine a discuté avec le Secrétaire général de l'ONU sur cette famine médiatico-idéologique, que le Président indonésien était justement à Moscou avec son invitation pour le G20 de novembre (où il faudra traiter de la question de cette fameuse famine) et un message de Zelensky (puisqu'il était à Kiev la veille). Bien que Poutine déclare très justement lors de la conférence de presse, qu'en dehors de la voie maritime (même si la Russie n'empêche pas l'Ukraine de déminer le chenal), il est possible de faire sortir ce blé par voie terrestre, il annonce bien ce retrait ... pour sauver le monde de la famine. Comme si c'était plus fort que lui.
La Russie ne peut pas mener à bien cette opération militaire en suivant les impératifs toujours renouvelés du monde global, elle ne peut pas mener à bien cette guerre (qui dépasse largement l'Ukraine) sans déglobaliser le mode de pensée des élites dirigeantes. Sinon, elle va perdre politiquement, tout ce que les efforts de l'armée lui apportent de victoires.
Que Zelensky et la presse occidentale expliquent ce retrait comme une défaite russe, cela n'a rien de surprenant et dans ce déluge de propagande mensongère, peu importe. Quant aux interprétations politiques du sens de cette décision, elles semblent prématurées, personne n'étant dans le secret des stratèges russes. On imagine difficilement qu'elle ait été prise à la légère après plus 100 jours d'intervention et une première occupation de cette île.
RépondreSupprimerCette île ne peut être défendue sans frais ( aucun abri possible), et n'a que peu d'intérêt stratégique , les ukrainiens ont eu beaucoup de pertes avec leur attaques successives, et les russes n'ont plus envie de perdre même un soldat sur ce caillou.
RépondreSupprimerC'est aussi mon avis.
SupprimerIl ne faut quand même pas oublier que c'est sur le champ de bataille que l'on gagne une guerre et non dans les médias à faire de la propagande comme le font l'Ukraine et ses amis atlantistes. Quand ils auront fini de délirer sur de prétendues victoires ukrainiennes, il faudra bien qu'ils regardent la réalité en face, réalité qui est assez désastreuse pour eux.
RépondreSupprimerChacun sait qu'on peut transporter autant de céréales (et beaucoup plus vite) par terre que par mer.
RépondreSupprimer...mais pas au même prix.
SupprimerOui on pourra justifier ça comme on voudra, il s' agit de un revers mais c est presque anecdotique comparé aux défis formidables que va devoir affronter l armée russe dans les semaines et même les mois qui viennent.J estime qu a ce stade rien n' est gagné comme veulent nous faire croire Lira ou Moreau avec un brin de naïveté comme disait ce fin stratège que fut Mao Zedong "ne jamais sous estimer l adversaire" et " compter sur ses propres forces"
RépondreSupprimerQuels sont les défis que devra affronter l'armée russe dans les semaines à venir? Je ne vois face à elle qu'une armée ukrainienne en pleine débandade. Les russes veulent le Donbass et le littoral de la Mer Noire, ce qui est en bonne voie.
SupprimerMise en scène de Boucha : je vous signale sur le site du gouvernement français qui est prévu à cet effet pour négation de crime de guerre et contre l ´humanité. J’ai votre identité complète, à votre prochain voyage en Europe vous serez arrêtée et vous pourrez vous expliquer devant un opj puis un procureur . La pseudo juriste que vous êtes pourra ainsi s’expliquer. Je vous envoie le lien plus tard . Je suis gentille je vous préviens à l’avance .
RépondreSupprimerChers lecteurs, voici un exemple des gentils messages que je reçois de nos amis fanatiques, juste pour information. Chère Madame, pourriez-vous en revanche me communiquer votre identité, comme vous le notez vous-même moi je ne me cache pas derrière l'anonymat, afin que je puisse porter plainte contre vous pour menaces et atteinte à la réputation? Merci.
SupprimerTOUT NOTRE SOUTIEN À Mme Bechet-G!
SupprimerLe simple fait de qualifier de "pseudo juriste" une femme remarquablement dotée d'une expertise avérée dans son domaine en dit long sur cet individu qui accuse Mme Bechet tout en restant anonyme, et donc lâche. Manifestement lui, "éminent juriste", a inventé sa propre notion de "(négation) de crime de guerre et contre l´humanité" non identique à celle du droit international pénal:-). Quant à détenir l'identité d'autrui, c'est normal qu'il ait accès aux nom/prénom de Mme Bechet-G qui exprime et partage librement ses opinions en toute transparence, ce qui est un droit fondamental. En revanche, dire qu'il a son "identité complète" tend à surprendre et conduit à se demander en qualité de qui cet individu a l'identité "complète" d'une personne. Je considère qu'un tel signalement à caractère diffamatoire restera sans effet. Et franchement, si ce blog était malveillant à l'image des sites web terroristes, antisémites, pédophiles, ..., il aurait déjà été fermé ou signalé.
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Mme Bechet-G, nous vous prions de poursuivre sans relâche ce pertinent blog, surtout pendant cette période de crise, et merci.
PS : je suis ANONYME car je n'ai pas de compte google et chaque fois que je mets nom le lien bloque en cliquant. Je dirais à ma fille de me montrer car elle est plus à l'aise avec internet plus que moi.
Que s’est-il passé à Boutcha ?
Supprimerhttps://lesakerfrancophone.fr/les-10-mysteres-de-la-guerre-dukraine
Avec l’affaire de Boutcha, nous entrons clairement dans la propagande de guerre de bas étage et qui paradoxalement se démonte aujourd’hui plus facilement, grâce en partie aux réseaux sociaux, que les histoires de bébés crucifiés aux portes des granges par l’armée prussienne en 1914.
Il faut dire que dans cette affaire, la précipitation et l’amateurisme des faussaires ont permis d’éventer rapidement la supercherie.
Tout d’abord la chronologie même des événements ne colle pas avec la réalité : le 30 mars les soldats russes évacuent la ville et dès le lendemain, le 31 mars, le maire de Boutcha hilare devant une caméra, le confirme et précise même qu’il n’a aucun mort à déplorer dans sa ville ce dont il se réjouit, bien évidemment. Le même jour, les néo-nazis du régiment Azov entrent dans Boutcha et le 4 avril est publiée dans le New-York Times une photo satellite datée du 19 mars, qui montre une rue jonchée de cadavres. La photo, diffusée aux médias occidentaux, a été présentée comme preuve d’un « crime de guerre commis par les troupes russes en Ukraine ». Mais des experts établiront que la photo n’a pas été prise le 19 mars, quand l’armée russe se trouvait encore dans la ville mais le 1er avril, deux jours après qu’elle l’ait évacuée. La date et l’heure exacte de l’image ont été calculées par le programme SunCalc sur la base de l’inclinaison du soleil au-dessus de l’horizon et donc de la direction des ombres. Dans l’image satellite publiée par le New York Times, l’angle du Soleil est de 42 degrés. Cela signifie que la photo satellite a été faite à 11h57 GMT le 1er avril.
Par la suite, les expertises réalisées dans le cadre de l’enquête internationale chargée de démontrer la réalité du prétendu crime de guerre commis par la Russie, concluront au fait que la plupart des cadavres de Boutcha présentaient des blessures par des fléchettes contenues dans des obus utilisés par l’armée ukrainienne alors que les autorités de Kiev affirmaient que tous les civils avaient été exécutés avec des armes automatiques.
Fin de la manipulation et silence radio désormais sur les médias de grand chemin au sujet du « massacre de Boutcha ».
Les nazillons ukropithèques et leurs spins doctors de la CIA et du MI6 ont dû s'inspirer du film "Des hommes d'influence " de Barry Levinson (1997) avec Dustin Hoffman et Robert de Niro pour la mascarade dramatique de Boutcha ("Butcher" en anglais, ce qui signifie "boucher"... même le nom de ville a été choisie de façon très grossière LOL). Mais les ficelles furent trop grosses à Boutcha, nos nazillons n'étant pas encore du niveau de Stanley Kubrick pour la mise en scène et les effets spéciaux. Même remarque pour la pathétique affaire Skripal qui s'est déroulée au nord de Londres à Salisbury avec en guest-star le "Novitchok", un prétendu neurotoxique russe au nom évocateur (Kazatchok ?) capable de tuer avec ses micro-émanations une mouche en plein vol à 50 km de distance (j'exagère pour le fun mais on n'est pas loin de la réalité). L'affaire montée de toutes pièces par les services secrets de Sa Majesté a bien fait rire tous les gens qui ont un minimum de connaissances en chimie organique et un peu de jugeote. Idem pour la maternité de Marioupol, ou le centre commercial de Kiev. Quelle va être la prochaine attaque sous faux-drapeau de ces amateurs ukropithèques ? Je parie un petit billet vert (pas plus d’un dollar, il faut rester raisonnable) que cela aura lieu en Lituanie...ça démange tellement ces clampins hystériques de Washington de provoquer une guerre mondiale via les pays baltes. Mais cela ne marchera pas, les Russes étant des gens qui maîtrisent leurs émotions, du moins dans l'entourage de Poutine. Et c'est parce qu'ils maîtrisent leurs émotions et qu'ils font fonctionner leur matière grise qu'ils sont arrivés presque sans efforts à planter Kiev, l'OTAN, l'UE et les USA d'un coup. Belle performance !
SupprimerDans ce cas, pourquoi l'avoir prise ? Pourquoi s'être battu bec et ongles (au prix de la vie d'un certain nombre de soldats) pour la garder si, comme vous le dites, elle n'a que peu d'intérêt stratégique ? La voie suivie par les "stratèges russes" est très difficile à comprendre en tous cas, et l'explication donnée est plus que vaseuse...
RépondreSupprimerL’île aux serpents a un intérêt économique clair. Elle aurait un intérêt stratégique si elle était défendable, ce qui n'est pas le cas. C'est d'ailleurs pourquoi les Ukrainiens ne l'ont pas réoccupée.
SupprimerLes Ukrainiens viennent justement de dresser le drapeau ukrainien sur l'ïle.
SupprimerIl semble qu'ils se soient contentés de jeter un drapeau d'un avion...
Supprimer« Elle était sois disant extrêmement stratégique il y a encore 15 jours...Je finis par croire que Poutine ne peux se résoudre a perdre toutes relations avec les occidentaux..
RépondreSupprimerCe n est pas dans son cas stratégique mais pathologique
Que la pourriture Occidentale et Ukrainienne ne se réjouissent pas de cela !
RépondreSupprimerCes misérables pédophiles et satanistes paieront le prix des tous leurs crimes.
Hissez votre immonde drapeau Lgtb à côté du drapeau Américain à l'ambassade des États Unis a Moscou, mais viendras le jour ou comme Sodome et Gomorre, vous pairez le prix de votre abomination.
Ce billet d’humeur a fait sortir de leurs gonds tous les kékés pro-ukrainiens. C’est assez plaisant à voir. Le sujet constitue un oxymoron dans son énoncé. Cela perturbe forcément beaucoup de gens quant à son interprétation. D’un côté, ce rocher d’un kilomètre-carré de surface au sol, perdu dans la Mer Noire à la latitude de la Roumanie, a à priori une importance stratégique militaire limitée, ce serait d’ailleurs même une cible très facile et très tentante. On ne peut pas trop la défendre avec des systèmes russes perfectionnés comme des S400 ou des S500, à moins d’y adjoindre quelques frégates. Son ravitaillement, notamment pour les munitions, l’eau, la nourriture et l’énergie pose également problème. Il y a aussi le fait que les Ukrainiens ont déposé des milliers de mines qui dérivent dans toute la Mer Noire mettant en danger les troupes monopolisées dans la défense de ce trou à rats. Mais ce rocher peut avoir d’autres intérêts comme par exemple disposer d’une base de contrôle éloignée pour la Roumanie et la Moldavie qui commencent à manifester des velléités belliqueuses envers la Russie et ses alliés via l’UE. On peut douter que cette île microscopique désertique balayée par les vents soit d’une valeur économique quelconque du fait de sa faible superficie. Le Kremlin par le biais du porte-parole de la Défense, le Lieutenant-Général Igor Konashenkov nous indique qu’il s’agit d’un geste de bonne volonté (« gesture of goodwill ») en rapport avec la promesse de libre circulation des céréales ukrainiennes faite par Poutine. Certains analystes pensent qu’il s’agit d’une manœuvre pour détourner l’attention des médias sur certains objectifs stratégiques russes, d’autres disent qu’il s’agit d’un geste pour se faire pardonner les dommages collatéraux des missiles qui sont tombés sur Kiev et qui ont fait des morts civiles sur un centre commercial désaffecté (bien que Poutine ait récemment déclaré que les missiles tirés par la Russie n’y sont pour rien et que tout cela est donc comme à Marioupol ou Boutcha un faux drapeau ukrainien classique). Une chose est sûre, les Russes sont des joueurs d’échecs qui pensent 5 coups à l’avance et ne déplacent jamais de pions sur l’échiquier géopolitique sans avoir au moins une bonne raison mûrement réfléchie. Il en a été ainsi quand les forces russes ont été dans les environs de Kiev pour ensuite effectuer un repli stratégique. A l’époque, peu de gens ont compris l’intérêt de cette manoeuvre militaire dont le but était de détourner l’attention des FAU (forces armées ukrainiennes) pour mieux les pilonner dans le Donbass, et laisser respirer les troupes russes en opérant des rotations de personnels. En attendant d’y voir plus clair, toute la presse occidentale et ukrainienne lance des cocoricos et des hourras en chantant « We are the Champions my Friend ! ». A la bonne heure, laissons ces clowns chanter tout l’été comme dans « La cigale et la Fourmi ». C’est tout ce qu’il leur reste. L’automne et l’hiver vont être très difficiles. En effet, les FAU n’ont quasiment plus d’armes, de munitions ni d’essence….Sans compter les dizaines de milliers de soldats qui sont partis rejoindre leurs ancêtres. Il ne leur reste quasiment plus que des réservistes âgés et non formés. Bon courage les mecs ! Donnez donc le bonjour à Boris Johnson, Joe Biden, Victoria Nuland, Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron qui veulent vous voir crever jusqu’au dernier !
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire complet. Toutefois personne ne se pose la question: qui y a t-il en plus ?
SupprimerLorsqu'on retranche d'un coté c'est qu'on ajoute de l'autre. De nouveaux navires, de nouveaux sous marins ?.
Si L'Ukraine reprend physiquement l'île et que la Russie les pulvérise, alors je comprendrai mieux la tactique de ce retrait.
RépondreSupprimerLa bonne réponse est : on n’en sait strictement rien, on ne peut que faire des hypothèses.
RépondreSupprimerJe m’attache pour ma part à toujours réfléchir en matière de bénéfice/coût. Il est probable que le bénéfice tactique ait été très important en matière de supériorité aérienne (radars et missiles à 35 km de Odessa) dès le début du conflit. Pour autant, votre analyse ne tient aucun compte de l’augmentation significative du coût militaire depuis 3 mois, avec les livraisons crescendo de capacités militaires à l’Ukraine. Le ratio bénéfice/coût se dégradant de jour en jour, avec le déploiement de missiles de plus en plus précis et puissants (Caesars ?) côté Ukrainien, un retrait de cet îlot devient rationnel.
Le manque d’empressement des armées ukrainiennes à retourner occuper à cet îlot me semble confirmer mon idée qu’il y a désormais plus de coups à y prendre qu’autre chose.
Cher Anonyme1 juillet 2022 à 18:33 :
SupprimerEn ce qui concerne les missiles CAESAR fournis par la France (enfin par un certain Emmanuel Macron pour être plus précis) aux escrocs ukrainiens qui ont le pouvoir dans ce pays vérolé jusqu'au trognon dans sa partie ouest, je vous renvoie à la dernière analyse de Christelle Néant ici qui devrait vous permettre de procéder à de nouveaux savants calculs bénéfices/coûts.
Vous nous tiendrez bien entendu au courant sur l'évolution de vos computations relatives à ce ratio qui apparemment semble avoir une grande importance à vos yeux (et qui n'en a bien évidemment aucune pour les soldats qui risquent leur peau à chaque seconde sur le terrain) :
https://www.donbass-insider.com/fr/2022/06/29/la-russie-a-recupere-deux-canons-automoteurs-francais-caesar-revendus-par-ukraine/?utm_campaign=shareaholic&utm_medium=email_this&utm_source=email
PS : bien entendu, les canons CAESAR tirent des obus (de 155) et pas des "missiles".
SupprimerDe nouveaux armements occidentaux auraient été mis en oeuvre, qui met sous le feu de l'artillerie longue portée cette petite île, ou il est impossible de s'abriter. Les Russes ont préféré se retirer. La marine et l'aviation russes contrôlent cette zone.
RépondreSupprimerDe toutes façons, cette île est tellement petite qu'elle peut être rayée de la carte à tout moment par la Russie.
De plus, cela coupe court à toute la désinformation occidentale qui accuse la Russie d'empêcher l'exportation du grain russe.
Toujours aller vers l'explication la plus rationnelle.
On pouvait penser que l'île Zmieiny étai bien placée pour des expériences biologiques militaires et nécessitait une inspection. Sur le plan militaire, ça a permis de distraire des moyens hostiles en dehors de la zone prioritaire de l'opération spéciale. Pour l'instant, il y a un intérêt insuffisant. Ça changera peut-être.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec votre commentaire.
RépondreSupprimerBonjour, Concernant l'attitude de la Russie dans le grand concert mondialiste, il est intéressant de découvrir le point de vue de Pierre Hillard https://youtu.be/6OoAIoIobMA
RépondreSupprimerOn remarque dans la file surprenante des commentaires que certains sont apparemment là en mission pour troller, décridibiliser, invisibiliser le site. Ils/elles sont repérables avec facilement, à leur manie de créer des tempêtes dans des verres d'eau et de menacer de poursuites grandiloquentes. La caravane passe...
RépondreSupprimerAssez d'accord sur le volet militaire analysé pr plusieurs commentateurs. L'ile au Serpent est un territoire trop coûteux à défendre et reviendra peut-être plus tard si la Russie décide d'aller reprendre Odessa.
Cependant, il faut noter que les mesures de rétorsions promises par V. Poutine contre les provocations et escalades menées par Johnson-le-dingue et autres n'ont pas reçu à ce jour de coup d'arrêt significatif. Et nous allons, d'après les allégations de Stoltenberg et autres pantins des marchands d'armes vers la guerre mondiale tout droit. C'est un vol sans retour, il faudrait peut-être qu'entre deux trajets de métros, le français moyen s'inquiète un peu...
Tout mon soutient pour vos analyses qui respirent l'honnêteté
RépondreSupprimerJean-Guy Lepage
Et s'il s'agissait de se débarrasser de la patate chaude ? On impute aux russes les mines en Mer Noire, ou la perturbation du commerce des céréales : que l'Ukraine et l'occident se démerdent avec !
RépondreSupprimerPar ailleurs, supposant que l'occupation de ce rocher n'est pas plus utile militairement que la présence d'un navire équipé de détection + missiles, à quoi bon le défendre ?
Ceci dit, les arguments de KBG sont sûrement pertinents, et je reconnais que l'attentisme ou le retrait piteux mettent notre patience à rude épreuve, quand on voudrait que Moscou gagne tout tout de suite...
Quelques news en passant : pendant que le monde a les yeux rivés sur L’Île des Serpents, il s'est passé trois événements non relayés par la presse occidentale.
RépondreSupprimer- 1 : Les principales villes de la RPL sont sous contrôle total de la Russie, le Donbass est maintenant administré selon les procédures russes, et le rouble y est massivement utilisé; la Russie paie depuis des années les pensions des habitants de la RPL et de la RPD, ce que les Ukronazis refusaient de faire depuis le coup d’état de 2014 au prétexte qu'ils ne seraient pas ukrainiens à leurs yeux; le Kremlin a décidé d'annuler les dettes bancaires de ces personnes, ce qui en a ravi plus d'un.
- 2 : Kaliningrad a désormais des installations en dur de gazéification du GNL transporté par bateaux et est autonome sur le plan énergétique (le gaz ne passera plus par gazoduc par la Lituanie); le transport des autres denrées et marchandises est assuré par ferry; Kaliningrad a vu son importance décupler logiquement à la suite de la décision récente de l'OTAN de faire adhérer la Suède et la Finlande (ce qui à mon humble avis est une erreur stratégique monumentale, mais ces deux pays ont été prévenus et ont préféré faire passer l'idéologie militaire américaine mortifère aux intérêts de leurs citoyens, tant pis pour eux); ainsi donc, si la Lituanie continue de bloquer la ligne de chemin de fer qui alimente l'enclave de Kaliningrad, cela n'aura aucune conséquence pour les Russes qui y vivent ; au contraire, il suffira de couper le courant à la Lituanie sans que cela n'affecte cette ville. Ils vont la sentir passer, cette gifle monumentale.
3 - Un énorme gisement de pétrole de qualité différente de celle du pétrole l'Oural (à savoir un pétrole léger très fluide très peu soufré, parfait pour en extraire de l'essence donc, alors que celui de l’OUral est épais et davantage destiné vu sa coupe à en raffiner du gazole) a été découvert dans une zone dont je n'avais jamais entendu parler : le plateau continental de la "Mer de Petchora", au sud de la Nouvelle-Zemble; on parle ici de 300 à 450 millions de tonnes selon Rosneft. Ces chiffres sont bien entendu largement sous évalués, confidentialité oblige. Cela équivaut à un peu moins de la production totale de toute la Russie sur une année mais fera du bien à l'économie locale.
4 - Tout ce que font les mafieux OTAN-USA-UE-UK-Canada se transforme en eau de boudin. Je ne sais pas si les gens s'en rendent bien compte mais l’incompétence crasse de ce quintette de pieds nickelés qui veulent diriger la planète est proprement sidérante.
personne sur ce blog ou ailleurs n'a compris pourquoi les Russe on laissait une colonne de chars à proximité de Kiev, la raison est venue plus tard.
RépondreSupprimerAujourd'hui personne sur ce blog ne peut dire pourquoi les Russe abandonne l'île aux serpents, la raison viendra plus tard.
Les Russe construisent la réalité et pendant que vous essayez de comprendre cette réalité il en construise une autre.
Colonne de chars "à proximité de Kiev" : UNE INVENTION JOURNALISTIQUE OCCIDENTALE
Supprimer_____________________
MasGILE : il semblerait que ce n'était pas "à proximité de Kiev", mais plutôt des chars stationnés près d'un camp d'entrainement, sur le territoire russe:-).
les situations géopolitiques discutées sans connaître les raisons des auteurs est un mal constant même de ceux ou celles des mieux intentionnés. Nous verrons qu"il s'agit plutôt d'une stratégie complexe qui s'inscrit dans une politique à long terme
RépondreSupprimerÀ mon humble avis, le retrait de l'île aux Serpents est plus prosaïquement le résultat de considérations tactiques.
RépondreSupprimerAuparavant, les défenses antiaériennes russes détruisaient les missiles Tochka et autres roquettes lourdes que les Ukrainiens tiraient en direction du caillou. Mais ensuite, Kiev a concentré sur la côte, à portée, des pièces d'artillerie OTAN à longue portée (M777 et CaESAr), qui risquaient de ravager les défenses.
Un assaut ukrainien réussi sur l'île aurait été une catastrophe en terme de propagande. Aujourd'hui, les deux camps y exercent un contrôle par le feu et personne ne la tient militairement
https://nicolascinquini.blog/2022/07/07/daily-pictures-3/