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samedi 30 novembre 2013

Regards croisés Russie-UE, la chronique de Caroline Voos: Le partenariat oriental et le sommet UE-Russie de janvier 2014


Sur les quatre pays avec lesquels l’UE espérait signer un accord d’association, seule la Moldavie et la Géorgie ont maintenu leur engagement. L’Ukraine vient d’y renoncer et l’Arménie semble avoir fait le choix de l’Union douanière (Russie, Biélorussie, Kazakhstan).
En l’absence de signature de l’Ukraine, c’est l’ensemble du Partenariat Oriental (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Moldavie, Ukraine, Biélorussie) qui est ébranlé.

Le Partenariat Oriental est sans doute l’initiative la plus ambiguë engagée par l’UE vis-à-vis de la Russie depuis 2009.
A côté de l’absence de stratégie et de perspective à long terme, il impose d’emblée comme préalable un choix civilisationnel entre l’UE et l’Union douanière.
Tant qu’il s’agissait de pays satellites, non stratégiques, Moscou n’a pas réagi. Mais la réponse militaire en 2008, lorsque les chars ont été envoyés pour protéger les habitants d’Ossétie et de l’Abkhazie contre l’agression de Tbilissi, sonnait la fin de partie à l’élargissement de l’OTAN en ex-URSS.
Un avertissement dont l’UE ne semble pas avoir tenu compte en mettant en chantier le Partenariat Oriental.
En visant l’Ukraine, l’UE savait qu’elle entrait de plein pied au cœur de la puissance russe.

De plus, faire de la libération de la très controversée Ioulia Timochenko une condition de rapprochement a été pour Bruxelles une erreur grossière, à croire que celle-ci était volontaire, d’autant que l’élection présidentielle se tiendra en 2015, suivie des législatives un an plus tard. Le but poursuivi par Bruxelles serait-il donc uniquement d'empêcher la construction de l'Union Eurasiatique ?

L’UE s’est-elle crue irrésistible en mettant en avant son modèle démocratique, sa primauté du droit, son respect des droits de l’homme, alors que la dépendance économique et surtout énergétique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie est une réalité incontournable.
Au lieu de se lamenter, de voir Kiev faire passer le gaz russe avant l’idéal européen, Bruxelles ferait bien de revoir sa stratégie envers Moscou.
Car toute tentative de rejeter la Russie aux portes de l’Europe pourrait en définitive engendrer une situation de conflit.

L’échec du Partenariat Oriental pourrait jouer comme un électrochoc.
Il n’est pas trop tard pour nous départir, la confiance étant rompue, du projet d’accord d’une zone de libre échange transatlantique, en invoquant, quoi que très hypocritement, le scandale des écoutes de la NSA et nous réorienter à l’Est.


En janvier 2014, lors du Sommet UE-Russie, la Russie compte relancer les négociations sur un nouvel accord de base avec l’UE daté de 1994 !
Si le dialogue entre l’UE et la Russie ne s’est jamais interrompu, depuis 2008, les négociations n’ont abouti à aucun résultat concret.

Force est de constater que ces dernières années, les Sommets UE-Russie (bisannuel) s’enchaînent et se ressemblent, au point de n’être plus qu’une caricature où on ne parle plus que des visas et des droits des homosexuels.

Pourtant l’UE représente toujours plus de la moitié des échanges commerciaux de la Russie. Elle reste une source de modernisation et quoi qu’on en dise, le destin culturel et historique de la Russie y est intimement lié.

Dans ce contexte, l’UE et la Russie devraient travailler à la réalisation d’une zone de libre échange plus large et de coopération réglementaire qui garantirait un rapprochement avec l’Union douanière des partenaires de l’est. Ce serait la meilleur solution mais on en est très loin. Tous les pays de l’Union Eurasiatique ne font pas partie de l’OMC, ce qui rendrait plus facile un alignement avec les règles communautaires.

Enfin, avec l’émergence de nouveaux acteurs tels que la Chine, l’Inde et autres, une Grande Europe de Lisbonne à Vladivostok est plus nécessaire que jamais.
L’Europe dans ce contexte global a perdu de sa superbe et aurait tout intérêt à se rassembler. Cela signifie que l’UE et la Russie doivent pouvoir trouver des compromis mais avant tout une stratégie commune à long terme.

Cependant, l’UE ne pourra plus traiter la Russie comme par le passé. La Russie fait pas à pas son retour sur la scène internationale (Syrie, Iran, …).Moscou siège à la table des négociations non comme un wagon à la queue de l’Occident mais comme un acteur indépendant qui défend ses propres intérêts.
L’UE se devra d’accepter que son « rayonnement » s’arrête à la frontière orientale de la Pologne et de la Slovaquie !

Articles de référence sur ce sujet :

Alexandre Latsa : Quel avenir pour le rêve européen de l’Ukraine ? (Voix de la Russie)
http://french.ruvr.ru/2013_11_25/Quel-avenir-pour-le-reve-europeen-de-l-Ukraine-4140/

Blog d’Arnaud Dubien : Ukraine : l’UE prise à son propre piège.
http://obsfr.ru/fr/blog-darnaud-dubien/evenement/article/sirija-masterskii-khod-vladimira-putina.html

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