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mercredi 28 août 2013

Petit avertissement pour oligarque via la Biélorussie

Voir: http://izvestia.ru/news/556143

Cela faisait longtemps que l'on n'avait plus vue l'arrestation d'un oligarque russe. Du moins en Russie. Et pour des activités liées à leur business. Après l'affaire Khodorkovsky, le pouvoir a changé de tactique et un gant de velours a été délicatement posé sur la main de fer. A tel point que le lobbying de leurs intérêts s'est significativement renforcé, des modifications de la législation ont été prises dans leur intérêt, un ombudsman pour les entrepreneurs a été créé, des hommes d'affaires condamnés à des peines de prisons pour criminalité économique ont été graciés. Bref, le pouvoir et le business semblaient partis pour une longue lune de miel.
 
Mais le marché du potassium et les intérêts vitaux du voisin biélorusse viennent de faire dérailler la douce musique. Le directeur général de la compagnie russe Uralkali a été arrêté à l'aéroport de Minsk, où il s'apprêtait à rentrer à Moscou après une discussion peu fructueuse avec le Premier ministre biélorusse, sur invitation de celui-ci. Sachant qu'en dehors de V. Baumgertner, étaient également invités les partenaires-clés sur ce marché, à savoir le milliardaire S. Kerimov (actionnaire principal de Uralkali), A. Volochine (directeur du Conseil de direction de Uralkali depuis 2010 et président de l'Administration présidentielle nommé sous Eltsine en 1999 et reconduit sous Poutine mais libéré rapidement de ses fonctions en 2003), A. Dvorkovitch (conseiller du Président Medvedev, vice Premier ministre actuellement), le conflit aurait pu être beaucoup plus sensible. Et étrangement, la Russie ne réagit pas trop fortement, elle si prompte à défendre les intérêts de ses citoyens à l'étranger. Voyons peut être pourquoi.
 
En 2008, les oligarques russes mettent en place un système complexe devant les conduire à une situation de monopole sur le marché du potassium. Kerimov et ses partenaires ont commencé à acheter en masse les actions des entreprises russes du marché. L'opération réussie, ils se sont tournés vers leur voisin biélorusse. En effet, la Biélorussie n'a ni gaz, ni pétrole, mais de bonnes ressources en potassium. Le système de prise de contrôle qui avait si bien marché en Russie, ils ont voulu l'exporter en Biélorussie. Toutefois, Loukachenko résiste, c'est un secteur vital pour le budget. Il représente près de 30% des ressources.
 
La compagnie biélorusse de potassium avait été fondée en 2005. Loukachenko refuse de la remettre entre les mains des oligarques russes, mais un compromis est trouvé, et Uralkali devient un partenaire stratégique de la Biélorussie sur le marché. Et donc pour le budget de l'Etat. Finalement, 50% des actions passent entre les mains de Uralkali, 45% reste à la compagnie biélorusse et 5% à la compagnie publique biélorusse des chemins de fer. (Voir ici http://www.belpc.by/about/)
 
Mais cela ne suffit pas à Uralkali, les orligarques russes veulent le contrôle total du marché du potassium dans le nord de l'Europe et ce sans partage. Cette compagnie russo-biélorusse, BKK, avait obtenu le droit exclusif de vente du potassium produit dans la région. Or, début 2012, Loukachenko obtient des informations selon lesquelles leurs partenaires russes ont conclu secrètement des accords en violation de l'exclusivité, ce qui porte atteinte aux intérêts biélorusses. En décembre 2012, Loukachenko prend alors un oukase ouvrant à nouveau le marché, ce qui libère également les compagnies biélorusses. Que fait Uralkali? Ils préparent une sorte d'OPA sauvage.
 
Le premier acte est de faire chuter le marché. Ils ne recourrent plus à BKK pour la vente du potassium mais à une compagnie suisse, ils noient le marché et font chuter les prix, dont les prix des actions. Leur titre perd environ 20%. Afin de limiter leurs propres pertes, des fonds suisses, sous contrôle de Uralkali, commencent à racheter leurs actions. Leur pari est le suivant: leurs ressources financières est plus importante que celle des biélorusses, qui devront céder et vendre à bas prix leurs compagnies. Alors il sera possible de restabiliser le marché, totalement sous leur contrôle.
 
Toutefois, avec la crise qui touche durement la Biélorussie, Loukachenko ne l'entend pas de cette oreille. Une commission d'enquête est mise en place, dirigée par son fils Viktor, conseiller du président en matière de sécurité d'Etat, et les opération sont laissées aux bons soins du KGB. Finalement les preuves de malversation sont réunies. Maintenant, Loukachenko attend le bon moment. De toute façon, ces opérations ont fait perdre au budget environ 100 milliards de dollars, il doit réagir, l'enjeu est vital pour le pays.
 
Pour la fête des mineurs, le Premier ministre biélorusse invite tout ce beau monde. Un seul vient et en sortant d'un entretient vide avec le Premier ministre, il est arrêté en montant dans son avion, inculpé et mis en détention pour éviter qu'il ne quitte le pays.
 
Le message envoyé par Minsk aux oligarques russes est clair. Tout d'abord, il n'y a pas de régime préférenciel en fonction de la richesse, ils sont traités comme de simples citoyens. Ce dont ils ont perdu l'habitude. Ensuite, la liberté du commerce s'arrête là où commence l'intérêt vital de la nation. Et il semblerait que la Russie comprenne plutôt bien le message. Car quel est l'intérêt pour Moscou de ruiner son voisin et partenaire? Le business qui se sent à nouveau en toute impunité en Russie, notamment grâce à ses protections et partenaires placés parmis les dirigeants, vient de recevoir une giffle de taille. Quant à V. Baumgertner, il trouvera suffisamment de personnes pour le soutenir. Le clan Medvedev est déjà monté au créneau et I. Chuvalov, premier vice Premier ministre, a déjà condamné l'arrestation (Voir ici http://www.forbes.ru/news/243948-shuvalov-nazval-nedopustimym-zaderzhanie-v-belorussii-glavy-uralkaliya). Mais il se passera du temps avant qu'un oligarque veuille s'emparer de force des ressources biélorusses.

mardi 27 août 2013

La corruption du ministère de l'éducation nationale responsable du scandale du BAC en Russie

Voir: http://izvestia.ru/news/556058

Souvenez-vous, le scandale autour du BAC avait commencé en mai, avant même que les épreuves ne débutent. Il s'agissait de fuites sur internet des sujets et des réponses. Et cela est d'autant plus facile à mettre en oeuvre que les épreuves ne comportent pas de dissertations, de commentaires ou autres formes d'examens qui obligent à personnaliser la copie, mais ils consistent simplement en un questionnaire.
 
Tout d'abord, le ministère avait dit qu'il ne s'agissait pas de fuites généralisées et que les informations diffusées n'étaient pas les véritables sujets et les bonnes réponses. Quelques jours plus tard, ils furent obligés de confirmer la fuite. D'autant plus que ces fuites concernaient 6 matières: les mathématiques, l'histoire, la chimie, l'informatique et les sciences sociales. Le problème fut d'autant plus grave que les informations étaient véritables et les fuites massives. Mi-juin, le vice ministre, avant de démissionner, avait déclaré que ces fuites étaient dues à des attaques contre la boîte mail du ministère.
 
Avant la fin de la session parlementaire, le ministre tant contesté de l'éducation nationale, D. Livanov, demande une enveloppe budgétaire de 300 millions de rouble pour lutter contre ces attaques en vue du BAC 2014. Surpris par ces déclarations, V. Burmatov, opposant au ministre, s'adresse au ministère de l'intérieur pour qu'il vérifie l'exactitude des faits avancés par le ministre. Et là, surprise ...
 
Après deux mois d'enquête, durant lesquels le ministère s'est informé auprès de toutes ses strustures régionales, le verdict est tombé: il n'y a pas eu de hacker, ce sont les membres corrompus du ministères qui eux-mêmes ont vendu les données.
 
L'attaque contre la boîte mail d'un ministère est une infraction pénale. Si de tels faits sont constatés, le ministère est obligé de porter plainte afin qu'une enquête pénale soit ouverte. Or, rien de tel n'a été fait. Manifestement, comprenant que les fuites venaient des services eux-mêmes, ils ont décidé de ne pas provoquer d'enquête pour éviter un nouveau scandale. Qui est de toute manière aujourd'hui révélé.

lundi 26 août 2013

Le département d'Etat américain valide le deuxième procès Yukos

Voir: http://www.snob.ru/profile/25335/blog/64115

Vladimir Pereverzin, figurant dans le deuxième procès de l'affaire Yukos, après avoir fini de purger sa peine, fait une demande de visa pour les Etats Unis... et se le voit refuser.

En effet, au moment du dépôt de son dossier, il lui est demandé de fournir une copie traduite en anglais du jugement rendu par la justice russe au sujet du deuxième procès Yukos. V. Pereverzin, certain du caractère politique de ce procès, comme l'affirment les partisans de Khodorkovsky, traduit donc les 240 pages du jugement. Et là, surprise, le document part pour expertise juridique à Washington et il en résulte un refus, car les Etats Unis considèrent V. Pereverzin comme ayant été légalement condamné par la justice russe.

Après la reconnaissance du caractère non politique du premier procès Yukos par la CEDH, le Département d'Etat américain vient, pour sa part, de légitimer le deuxième procès Yukos, procès donc fondé en droit.