La qualité des diplômes délivrés par les universités russes reste une question centrale. Avec la création frénétique d'universités, instituts, collèges et autres structures délivrant des diplômes de tout genre, un constat est évident: certains diplômes coûtent très chers et valent moins que le papier sur lequel ils sont imprimés.
On a vu ainsi fleurir un nombre incroyable d'instituts juridiques, économiques, d'écoles de commerce - payants évidemment - auprès de structures d'enseignement supérieur dont ce n'est pas du tout le profile. Par ces mécanismes, dans le meilleur des cas, ces instituts non rentables pouvaient s'autofinancer, dans le pire des cas ils constituaient un supplément de salaire "non déclaré".
Afin de pouvoir mieux organiser et répartir le financement de l'enseignement supérieur, qu'il s'agisse des salaires, du financement des structures ou des bourses étudiantes, l'Etat a voulu mettre en place un monitoring de l'efficacité de ces structures. Les critères sont simples, nombre d'enseignants statutaires par rapport au nombre total de personne y travaillant, activité à l'international, publications scientifiques, résultats des étudiants, etc.
Pourtant le résultat a conduit à des mouvements étudiants visant à la défense de leur institution jugée "inefficace". Cela est notamment le cas pour l'université d'Etat du commerce et d'économie à Moscou, dont l'action a été particulièrement médiatisée. Suite au mouvement, le ministère de l'enseignement supérieur a promis de réviser sa copie. Cela fut également le cas pour les étudiants à Tombov, qui se sont opposés au regrouppement de leur institut technique avec l'université des sciences humaines.
La facilité avec laquelle le ministère est revenu sur ses conclusions laisse songeur. D'autant plus que personne n'était au courant de ce monitoring. Et la méthode soulève des questions. Pour justifier ce revirement de position, le ministère affirme que les données sur lesquelles ils se sont basées, sont celles de 2011, alors de que cette université moscovite a donné des signes positifs en 2012.
Une question se pose: qu'en est-il de l'appréciation des autres universités? Si le monitoring est évidemment nécessaire, la manière dont il a été mis en oeuvre manque sérieusement, lui-même, d'efficacité.
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