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mercredi 22 avril 2015

L'Ukraine se rigidifie à l'approche des fêtes du 9 mai

Памятник советскому политическому деятелю, первому министру иностранных дел УССР Дмитрию Мануильскому в Киеве, сброшенный с постамента
Quand l'Ukraine lutte contre elle-même: premier ministre des affaires étrangères de la République d'Ukraine soviétique 

L'Ukraine a peur d'elle-même. Alors que les fêtes anniversaires de la victoire de la Seconde guerre mondiale se rapprochent, la tension monte en Ukraine. L'assassinat du journaliste et écrivain O. Buzina est presque officiellement revendiqué par le SBU (KGB ukrainien), qui en profite pour menacer à la télévision ceux qui auraient la mauvaise idée de vouloir suivre la même voie, celle de l'autonomie de pensée. Sur le plan militaire, pour compléter le tableau, la situation s'aggrave, semble-t-il également en attendant les fêtes devant célébrer la chute du nazisme et la victoire de l'armée soviétique. Le peuple risquerait-il de se souvenir? Des soldats américains sont officiellement envoyés en Ukraine, et des "contractuels" se retrouvent non officiellement sur la frontière avec le Donbass. Le tout sur fond de dénonciation du passé et d'amnésie collective à marche forcée, processus plus correctement dénommé justice transitionnelle, c'est-à-dire processus faisant table rase de l'histoire .


Dimanche ont eu lieu les obsèques de O. Buzina, journaliste et penseur indépendant lâchement assassiné le 16 avril de 5 balles devant l'entrée de son immeuble. Pour le meurtre d'un journaliste ukrainien, en Ukraine, on compte à peine 500 personnes et  aucune manifestation de masse soutenant la profession. Signe inquiétant de la santé morale de la population et de la société civile.

De temps à autre, rompant à peine les applaudissements au son d'une chanson patriotique, on entend des cris comme "honte au pouvoir", "assassins" ou encore "Vive Oleg Buzina". Bref, il semble que les journalistes ne soient pas tous égaux devant la mort.

Toujours est-il que le message doit passer et pour être certain que tous le comprennent correctement, le directeur du service d'enquête du SBU déclare en pleine antenne : 
"Je pense qu'en ce moment, alors que de facto nous sommes en guerre, il faut que les "ukraïnophobes", s'ils ne ferment pas leur gueule, au moins réduisent leur discours au point mort. Je pense que dans cette situation il ne doit pas y avoir de gens qui s'expriment concrètement contre l'Ukraine et contre l'ukraïnicité. Je les enjoins fortement à suivre ce conseil, car cela n'apporterait rien de bon. Et je vous le dis en tant que directeur du service d'enquête du SBU" (Vassily Vovk)
Donc l'unité doit être atteinte par tous les moyens, sinon le retour de bâton ne se fera pas attendre. Le message est clair pour ceux qui ne veulent pas avoir le même destin que O. Buzina. Silence. C'est justement pourquoi à l'approche des fêtes du 9 mai la situation est de plus en plus tendue. Car les soldats soviétiques ont gagné la guerre et non pas les membres de l'UPA, qui collaboraient avec les nazis et étaient donc dans le camps des perdant et des traîtres. Donc la Rada s'empresse d'adopter une loi , que les députés sont obligés de voter sous peine d'être considérés comme des traîtres à la solde de Moscou (sic), ayant pour conséquence d'interdire le port des médailles pour les vétérans soviétiques. Ni le ruban de Saint Georges. La novlangue continue: le patriotisme est dans la négation de soi, Bandera n'est pas un collaborateur sanguinaire mais l'image même du nationalisme ukrainien, fréquentable car européen, le monstre est le soldat soviétique, le vainqueur est le soldat ukrainien qui a sauvé le monde libre. Etant posé que le soldat ukrainien ne peut être soviétique.

Et le pouvoir continue et renforce son processus de négation de l'Ukraine et de son passé, notamment en détruisant les monuments qui rappellent la gloire soviétique, la gloire d'ukrainiens - mais qui ont eu le tort de vivre à l'époque soviétique. Cette position étant socialement instable, des forces de l'ordre sont envoyés dans les grandes villes d'Ukraine du Sud Est, notamment à Odessa, pour garder l'ordre autour du 9 mai. Car la date étant symbolique, la mémoire risque de se réveiller. Ce qui ne doit pas se passer.

Rien que pour Odessa, 3300 soldats supplémentaires sont envoyés, dont 450 membres des bataillons de volontaires, autrement les radicaux parmi les radicaux. La ville doit donc être écrasée si jamais elle ose lever la tête. Les vétérans doivent se taire, la victoire a été monopolisée par les agresseurs. Le culte de la traîtrise, de la violence, de la haine ne supportera pas le ruban de Saint Georges.

Et comme cette période est sensible, les Etats Unis envoient quelques centaines de soldats, officiellement, pour former et aider l'armée ukrainienne. Sans oublier les "contractuels" qui se retrouvent, eux, sur la ligne de front avec le Donbass. Dans cet encouragement à la guerre, le Département d'Etat répond ne pas voir en quoi il viole les accords de Minsk. 

Soit. Le silence devient oppressant. 


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