Le prochain Premier ministre sera Theresa May, la nouvelle Thatcher, devant porter le navire britannique hors des eaux troubles de l'Union européenne. Elle qui avait soutenu le Non au referendum. Ainsi, au moment d'opérer un tournant politique significatif pour le pays, les anglais ont retrouvé le besoin de se rassurer avec la dernière figure forte de la politique nationale.
Certains diront qu'il s'agit d'un détail. Mais dans un monde d'apparence où la politique est fondamentalement devenue le produit de technologies politiques, le choix de la personne et donc de son image, surtout lorsqu'il n'y a aucun vote populaire, est très important.
Cette personne renvoie, par son apparence, à toute une symbolique, permet des associations d'idées dans la société. En l'occurence, Thatcher figure d'une politique libérale, ayant combattue les syndicats, mais politiquement axée sur la souveraineté. Theresa May tient un discours plus ambigü, teinté de socialisme obligé en période de crise sociale, de possible remise en cause de la Convention européenne des droits de l'homme, de protection des intérêts nationaux, de limitation de l'immigration. Pour autant, la ligne rouge n'est pas franchie. Elle défend le mariage homo.
Son ancienne concurrente, A. Leadsome, moins rigide sur l'immigration ou la CEDH, a en revanche commis une faute grave, une faute idéologique. Un peu comme si un politicien soviétique se mettait à critiquer Lénine tout en prétendant à un poste à responsabilité dans le pays. Andrea Leadsome a osé parler de la famille, que sa famille constituait un plus par rapport à la solitude armée de Theresa May:
"Être mère me donne un avantage sur Theresa May", avait-elle dit. Theresa May "a peut-être des nièces, des neveux", expliquait alors la secrétaire d'Etat à l'Energie, "mais j'ai des enfants qui vont avoir des enfants qui prendront directement part à ce qui va se passer plus tard".
Quelle honte. Certes, le parti est dit conservateur, mais de là à ouvertement parler de la famille, n'exagérons pas. D'ailleurs, comme le précise la presse:
Au Telegraph, cette valeur montante du Parti conservateur admet qu'elle a "péché par naïveté".
Son ambition politique nationale a été remise au placard, elle s'est platement excusée face à sa rivale et déclare à tous vents que celle-ci est la mieux placée pour diriger le pays en ces temps difficiles. La question est réglée, par des déclarations, condamnations publiques, excuses, indignations et bonne consience, la Grande Bretagne a retrouvé un nouveau Premier Ministre puisqu'il n'y a plus qu'une seule candidature. Tout parallèle avec la démocratie soviétique serait évidemment abusif.
Mais cela ressemble à une mauvaise comédie. Et l'attitude de David Cameron renforce encore cette impression. Venu inauguré le Salon de l'aéronautique de Farnborough, après avoir rapidement prononcé un discours d'ouverture, sans même visiter le salon - ce pour quoi il était venu - il le quitte presque en courant. Pour aller 10 Downing Street et annoncer son départ pour mercredi, la succession assurée par Theresa May et il rentre ... en chantant comme le relève le premier un journaliste de BBC sur ton tweeter:
David Cameron: "Thank you very much........................doo, doo, doo, doo. Right...Good." (The End)
Pour autant, ne nous trompons pas. Il ne s'agt pas forcément du retour au thatchérisme, c'est plus le retour de l'image. Nous verrons bientôt ce que cache cette image.
Somme toute le principal restant la fragilisation de la poubelle Europe, de facto Brexit utile á cette fin;
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