Crimée: les services secrets ukrainiens enlèvent deux militaires russes

Le 20 novembre, en milieu de journée, le SBU (ex-KGB ukrainien) a enlevé deux militaires russes en Crimée. S'agit-il d'une réponse au processus de démentellement des groupes de sabotage ukrainiens en mission sur le territoire de Crimée ou d'une volonté de pousser la Russie à la provocation avant l'entrée en fonction de la nouvelle administration présidentielle américaine? L'un n'exclut pas l'autre.

Maxime Odintsov et Alexandre Baranov ont été enlevés dimanche en Crimée par les services secrets ukrainiens et emmenés en Ukraine, où une enquête pénale est soi-disant ouverte contre eux. Ils doivent reconnaître qu'ils préparaient des crimes contre l'Ukraine.

Suite à la déclaration du ministère russe de la défense, qualifiant de provocation cet acte, l'Ukraine n'a même pas démenti. Pour se justifier, Kiev a déclaré que ces deux militaires sont des déserteurs ukrainiens qui ensuite sont entrés dans l'armée russe après le rattachement de la Crimée à la Russie et qu'ils auraient tenté de passer le poste de contrôle à Tchongara pour entrer sur le territoire ukrainien, où ils furent interpellés. 

Il est évident que ces deux hommes vont être considérés en Ukraine comme des saboteurs, en plus de déserteurs. Car ils doivent donner le change à la dizaine d'ukrainiens arrêtés ces derniers mois en Crimée et accusés de sabotage. 

Comme la Russie avait accepté l'idée d'échanges de prisonniers avec l'Ukraine, idée même largement et étrangement plébiscitée par l'Ombudsman russe Moskalkova, Kiev prépare sa monnaie d'échange. Et rien n'exclut que toute cette opération n'ait été montée pour faire libérer les membres ukrainiens des groupes de sabotage détenus en Russie.

L'autre possibilité est de vouloir destabiliser autant que possible la situation avant que la nouvelle administration américaine ne prenne ses fonctions. Il est évident que l'Ukraine ne sera plus au centre de ses préoccupations, du moins pas comme arme contre la Russie, puisque la tendance est à la normalisation des relations russo-américaines.