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lundi 2 avril 2018

L'intelligence artificielle: pourquoi cette fuite en avant?



L'intelligence artificielle, le numérique, sont devenus l'objet de toutes les attentions, de tous les espoirs, de tous les fantasmes. Est-ce la marque d'un échec à régler les problèmes d'un monde réel devenu trop complexe pour être saisi ou une réelle possibilité d'avenir? Est-ce un progrès ou une fuite en avant? L'insistance avec laquelle l'on veut nous vendre ce nouveau monde laisse perplexe.


Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la littérature d'anticipation, l'on pensera notamment au classique du genre à savoir la trilogie   des "non-A" de van Vogt (je n'ai pas le clavier adéquat pour l'écrire correctement), nous avait déjà conduit dans les arcanes des problèmes éthiques, politiques et sociaux que pose la montée en puissance de l'intelligence artificielle. Au-delà du remplacement de l'homme par la machine, c'est surtout la refondation des rapports sociaux et des rapports de pouvoir qui sont en jeu.

Epoque appelée post-humaine, avec la déshumanisation de l'homme surrationalisé, époque post-démocratique avec la remise en cause du fait majoritaire, époque post-vérité avec la domination du méta-discours sur le fait. Le tout couvert par une tentation d'intégrer dans la réalité quotidienne, celle qui existe toujours malgré les discours à la mode, les avancées de la science-fiction, puisque si le réel n'existe plus - tout est possible. Infantilisme? D'une certaine manière, oui, lorsque le raisonnement est poussé à l'absurde.

De nombreuses avancées ont réellement eu lieu et ont véritablement changé notre vie. La technologie est entrée par la grande porte dans notre quotidien pour nous soulager de nombreuses charges, les outils de communication ont été développé et nous permettent de garder des liens malgré la distance. La production a été largement automatisée, les ordinateurs aident l'homme dans son travail, les avions sont dotés de systèmes de pilotage automatique. Etc. Ca, c'est la partie rationnelle.

Et puis, il y a l'autre face, la face cachée de l'iceberg qui sort maintenant des eaux troubles fantasmées par nos dirigeants. L'intelligence artificielle - remède à tous les maux. De la souveraineté à la régression de l'économie.



Créer un GIEC, le financer et en faire une politique publique. Ici la démarche Macron n'est pas isolée, il semblerait que cette furie se soit emparée de l'Europe jusqu'à Vladivostok. La peur d'être en retard. Mais la peur n'a jamais été très bonne conseillère. Et le but reste un peu flou:
« L’ensemble du plan Intelligence Artificielle (IA) représentera sur le quinquennat un effort spécifique et inédit de près de 1,5 Md€ de crédits publics », a précisé le chef de l’Etat. Avec une enveloppe de près de 400 M€ dévolue à des « appels à projet et de défis d’innovation de rupture ».
Bref, il faut faire quelque chose ... mais l'on ne sait pas très bien quoi. Il faut que ce soit en rupture. Pour que ce soit nouveau. Inédit. D'où cette formule creuse "défis d'innovation de rupture". Toute la fantasmagorie post-moderne en action. Un véritable défi au bon sens.

Il faut dire que dans la réalité, c'est assez compliqué. Le drone qui doit être le nouvel appareil salvateur pour faire toutes les livraisons possibles et imaginables, des pizzas larguées au courrier, rencontre quelques difficultés en conditions réelles. Par exemple, la poste russe qui elle non plus ne veut pas être en retard s'est lancée dans l'utilisation des drones pour livrer le courrier dans les zones difficiles d'accès. En principe, l'idée n'est pas mauvaise vue la géographie russe. Mais celui-ci a la mauvaise idée de s'écraser

En principe, les drones sont déjà utilisés dans de nombreux pays, surtout à des fins militaires. Et ici aussi, il faut souligner que nombre de "nouveautés" commercialisées sont souvent le fruit de recherches longues menées par les Etats au siècle dernier et utilisés par l'armée ou les services secrets. Comme l'internet. Notre siècle perfectionne et commercialise surtout ce qui a été créé avant.

L'idée des voitures sans pilote ne pose pas de grands problèmes théoriques non plus. Et l'idée en tant que telle ne vient pas de ce cher Elon Musk. L'idée d'un pilotage automatique est utilisée dans l'aviation, il ne s'agit pas de trouver une idée, mais d'adapter un concept existant à une autre situation. Et c'est difficile, car à la différence des avions, les routes sont remplies de voitures, de passants qui traversent, de feux, etc. Suite aux accidents mortels, les agences de notation, comme Moodys, perdent confiance en la possibilité commerciale de ces véhicules. En Californie, où Uber avait fait un coup de force pour faire autoriser ses véhicules sans conducteur à grands coups de communication, le dernier décès a été le décès de trop et il retire ses véhicules.

Les fantasmes se fracassent sur le réel qu'il est de bon ton de nier. Dans quelle mesure cette fuite en avant vers le tout numérique, vers l'intelligence artificielle n'est-elle pas surtout le signe d'une démission, d'une incapacité à saisir la complexité du réel? Réduire le monde réel au binaire du numérique, c'est l'appauvrir. C'est aussi le rendre plus facilement manipulable. Courir derrière le fantasme de l'intelligence artificielle qui doit résoudre tous les problèmes, c'est un moyen d'éviter de montrer son incapacité à résoudre ces problèmes réels, c'est un moyen de les sublimer pour un temps ... en espérant qu'ils se résolvent tous seuls ou que l'on ne sera plus là pour avoir à le faire.

L'important pour nous est de trouver cette frontière entre le fantasme et la réalité, ce point de basculement où le numérique n'apporte plus un progrès mais n'est qu'un mirage.




4 commentaires:

  1. Je pense... que, l'I.A. peut aussi servir, non seulement à faire de l'argent au détriment du sain travail humain (les usines automatisées avec aussi des ouvriers à la chaîne, ou qui, seulement, surveillent, ne créent plus), mais sert aussi a déshumaniser, atrophier le cerveau humain, crétiniser l'Humain à la grande satisfaction de la bourgeoisie mondialiste (Mammon).
    Même emploi pour un "philosophe" (?) M. Onfray pour qui:
    1) Jésus n'a pas existé
    2) la Bible c'est des sottises
    3) après la mort y a rien
    4) la conscience c'est Darwin et c'est chimique.
    Ne reste plus que l'hédonisme à proposer: bien boire, bien manger et faire son rot comme Bébé. D'où ses publications par l'entarté national, sa sur-médiatisation tel un savon, ses universités subventionnées.
    Tout cela s'opposant bien sûr aux recherches en cours de labos. de neurophysique, neuroscience, ..., et l'assurance de l'historicité de Ieshoua par tout historien expert même athée etc. .
    L'acharnement pour développer l'I.A. sert à dégrader l'humain, et dominer, volontairement.

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  2. Je crois que pour ceux qui nous dirigent, et notamment pour Monsieur Macron, l'intelligence artificielle n'est pas d'abord un moyen d'éviter de montrer son incapacité à résoudre les problèmes réels, mais un moyen de faire obstacle à la participation du peuple à la résolution des problèmes réels!

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  3. En algèbre de Boole, dans le domaine de l'informatique-électronique en français on dirait plutôt "A barre", non A est plus utilisé en math mais c'est alors un autre symbole qu'il faut y mettre (¬a), là c'est du détail il est vrai. Les traductions anglais-français en algèbre de Boole sont assez variables.
    Sinon il suffit d'utiliser les codes ascii, ALT + code, ou bien faire un copier-coller... Le Monde des Ā.

    Mais est-ce bien nécessaire de savoir écrire le Ā dit "A macron" (cela ne s'invente pas) avec le peu d'intérêt que celui-ci a, vu qu'il ne sert a rien, pas plus que le A musk d'ailleurs...

    Sinon plus généralement, dans une industrie ou l'on mesure encore la quantité de travail par la ligne de code, parler d'intelligence artificielle et une insulte à l'intelligence. Au vue du peu d'intérêt de l'industrie au génie logiciel, cette fumeuse IA a pas mal de mort devant elle avant que l'intelligence naturelle ne réagisse. Les premiers morts sont déjà là, socialement et juridiquement acceptés (c'est la faute au bug !) et à moins qu'une centrale nucléaire n'explose en raison suite a un bug, on ne voit pas ce qui fera avancer la réflexion, et encore pas sûr, on en est à la 3eme, 6 réacteurs fondus et toujours la faute à pas de chance...

    Cette fumisterie de l'IA me fait penser à cette chère Constantinople ou l'on se posait la grave question de savoir si les anges s'embrassaient...si si. Et cela pendant que les turcs s'amassaient sur les remparts de la ville, peu avant l'invasion et le massacre.
    Pour que ceux que cela interesse, juste avant ce tragique dénouement ils avait répondu la question par l'affirmative.

    Oui, les anges s'embrassent, mais sans passion.

    Bonne journée à tous

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  4. C'est le concept même d'intelligence qui ne peut pas être défini et qui véhicule une idéologie. Il est du domaine du subjectif. Il est très fortement perçu de façon positive dans notre société, et c'est effectivement un risque pour l'humanisme.

    Un des créateurs du test de QI à qui on demandait de définir l'intelligence, dans les années 60 je crois, répondit : "c'est ce que mesure mon test". Il était donc lucide.

    Puisqu'on est dans Russiepolitics, je raconte cette histoire vraie.
    Un géologue soviétique de l'académie des sciences devait partir en mission en Sibérie et pour cela il allait devoir utiliser les services d'un guide, un autochtone spécialiste.
    Le dit guide vint à Moscou et ne semblait pas vraiment intéressé par tout ce qui s'y passait, ce qui fit dire, a posteriori lorsqu'il raconta l'histoire, au géologue, qu'il semblait même un peu demeuré.
    Mais lorsqu'à maintes reprises, en Sibérie, ils se trouvèrent tous les deux dans des situations délicates, le géologue, c'est là la grandeur de l'âme russe puisqu'il raconta l'histoire, s'aperçut que dans ce milieu, sa vie dépendait de son guide et c'est alors qu'il s'est posé la question de savoir qui était le plus intelligent !!

    J'arrête car il y a encore beaucoup de choses à dire sur l'IA, mais s'il y a IA, il doit y avoir aussi la bêtise artificielle.

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