Sous l'impulsion de l'Union européenne, les services publics doivent être privatisés et les entreprises publiques passer dans le privé. Car, comme chacun le sait, seul le privé est apte à gérer de manière adéquate le marché et tout est marché. Même et surtout l'Etat. La perturbation monstre qui touche la gare de Montparnasse en raison d'une mauvaise gestion du système d'électricité par l'opérateur privé RTE en est la preuve. Tout est marché, mais ce n'est pas plus efficace pour autant.
Les voyageurs qui ont eu, comme moi, la bonne idée de devoir prendre un train à Montparnasse ont apprécié la panique générale qui s'est développée dans les transports ferroviaires au départ de cette gare. En fait, surtout au départ d'Austerlitz, totalement dépassée par les évènements. Des gilets rouges font ce qu'ils peuvent, chacun monte comme il peut dans des trains qui vont plus ou moins dans la direction où ils doivent aller. Surcharge des trains, des heures de retard ingérables et en cascade, dans une chaleur étouffante. Cela a des relans de déclaration de guerre, de fuite ... vers les vacances, loin de la région parisienne.
Et cette fois-ci, la grève n'y est pour rien. Cette grève qui a été lancé contre la réforme de la SNCF devant conduire à terme, ne nous fermons pas les yeux, à sa privatisation. Car tout ce qui est privé est plus efficace, plus rentable, c'est l'avenir d'un monde merveilleux et glorieux, débarrassé de l'Etat. C'est d'ailleurs dans cette logique que la gestion de l'alimentation électrique a été transférée à une structure "autonome", de l'Etat et de la SNCF, la RTE. Comme l'affirme le site:
Notre mission : entretenir, exploiter et développer le réseau de transport d’électricité de manière strictement équitable et non-discriminatoire pour tous les acteurs du système électrique. Le but : préparer l’ouverture du marché de l’électricité. Nous sommes alors un service indépendant d’EDF, avec une gestion, une comptabilité et un management séparés.
Une gestion équitable, c'est beau et ça ne veut rien dire, donc ça n'engage en rien. Sauf à la phrase suivante: l'ouverture du marché, donc la privatisation. En 2005, une personne morale autonome est créée, bref une entreprise privée.
Déstructurer, disjoindre les chaînes de prises de décisions, sortir par morceaux de la sphère publique. Tel est le véritable but. Car a priori, c'est plus efficace. Résultat: la gestion de l'alimentation en électricité de la gare de Montparnasse n'a pas été assurée selon les garanties prévues dans l'accord et la SNCF va se retourner contre RTE car:
Aucune des trois sous-stations n'était opérationnelle après l'incendie.
Quid de l'efficacité? De ce marché infaillible à résoudre tous les problèmes? Que dis-je, à les prévoir même. Comme nous pouvons le lire sur le site de RTE:
Nous avons poursuivi notre mission en aiguillant les flux d’électricité sur le réseau à chaque instant, pour garantir une sécurité d’alimentation maximale et au moindre coût pour nos clients et pour la collectivité. Nous avons assuré la maintenance du réseau de transport d’électricité partout en France. Pour répondre aux besoins de nos clients et de la collectivité, nous l’avons renforcé et l’avons fait évoluer : développement de liaisons souterraines, accueil des énergies éoliennes et photovoltaïques, liaisons transfrontalières avec nos voisins européens, etc.Il est temps de sortir des slogans pour s'occuper de la réalité. Et sans l'Etat, ce n'est pas possible.
Sans commentaire, vous avez tout dit.
RépondreSupprimerTout doit être privatisé, même l'état.
RépondreSupprimerQuand on demande aux forces de police des objectifs financiers (merci Sarko...), cela ne fait d'ailleurs plus aucune difference, excepté que ceux-ci sont encore financés par l'impôt...
Dans les années 70, le président (celui toujours en vie qui recoit plusieurs millions d'euros pour ses frais) , faisant pertinament le parallèle entre l'Ukraine et la France.
Le parallèle, avec sa guerre civile et sa corruption, est probablement toujours pertinent puisque certains parle de pronostic vital pour la France.
Autrefois, il y avait un Président du conseil d'administration de la SNCF et non un Président de la SNCF; les directeurs généraux et adjoints étaient des ingénieurs de l'école des mines etc. des techniciens; les principaux dirigeants aujourd'hui sont énarques ou commerciaux; les conseils régionaux achètent des rames non aptes à rouler sur le réseau ferré (largeur, marche-pieds, shuntage des circuits de voie, ...), les maintenances (matériles électriques, roulants, ...) sont espacées ...
RépondreSupprimerfauf erreur, c'était plutôt des ingénieurs du corps des Ponts et Chaussées. mais le raisonnement ne change pas. avec Pepy, les énarques et les commerciaux ont le pouvoir à la SNCF.
SupprimerEn effet, Louis Armand, Paul gentil, Jean Dupuy, .. étaient ingénieurs des mines, souvent après Polytechnique; ça a été les grandes heures de la technologie ferroviaire française -les constructeurs, gens des essais, savaient à qui ils parlaient-, et les prémices des grandes vitesses. Aujourd'hui les marchands, le FMI, les marchés, sont aux commandes, et le réseau se dégrade.
SupprimerL’État ne veut plus être l’État. Il ne bat plus monnaie, ce qui le dispense de prendre des mesures favorisant les entreprises françaises (Un ex président commentait par ''pas de bol'', un mauvais indice de croissance), la justice n'est plus rendue au nom du peuple, les lois, interprétées, ne sont plus appliquées, de nombreuses peines ne sont plus effectuées, les invasions ne sont plus combattues, mais, au contraire, accompagnées et l'instruction publique fera 78,9% de bacheliers en 2019, soit 0,1% de plus qu'en 2018, résultats en très légère hausse afin de faire un peu sérieux.
RépondreSupprimerLe pire : ils trouvent des vertus aux calamités engendrées par ces choix. La braderie continuera...
Comme le disait Bossuet, "Dieu se rit des hommes qui déplorent les conséquences de causes qu'ils chérissent"
Supprimerun autre "éclairage" sur la panne d'électricité :
RépondreSupprimerhttp://www.economiematin.fr/news-panne-gare-montparnasse-rte-competence-connivence
quand a "logique de marché" entre en collision avec le copinage politique …