L'ACTUALITE RUSSE EN FRANCAIS MISE AU POINT PAR RUSSIE POLITICS SUR Facebook ET Twitter!

lundi 21 octobre 2019

Italie : Salvini résistera-t-il face à l'Union européenne ?



Les journaux annoncent la reconquête par Salvini du pouvoir. 200 000 personnes dans les rues ce 19 octobre, ça fait réfléchir. Mais ni Salvini, ni ses soutiens n'étant prêts à prendre le pouvoir par la rue, leur accès à la direction du pays suite à des élections nationales reste plus qu'hypothétique : ils risquent de gagner et c'est un risque que l'UE ne peut justement pas se permettre. Pour gouverner, il faut non seulement physiquement et juridiquement être au pouvoir, mais il faut aussi avoir la latitude de l'exercer et ici est le deuxième degré du jeu européen.


Après le départ surprise de Salvini cet été, l'Italie, sans recourir au vote populaire, a suivi les directives européennes et mis en place un autre gouvernement sous la direction - formelle - de Conte (pour faire semblant de sauver les apparences), cette fois-ci totalement pro-européen. Ce qui a permis à la presse française pro-UE de souffler : enfin tout rentre dans l'ordre.


D'ailleurs immédiatement et très symboliquement, les frontières s'ouvrent devant les migrants - l'allégeance est réitérée. Et chacun des membres de ce gouvernement de reprendre en coeur : les migrants sont nos amis, il faut les aimer aussi.

Théoriquement et hypothétiquement, des élections doivent avoir lieu. Mais pourquoi se presser : les technocrates européens savent bien mieux que les peuples ce qui est bon pour eux (l'on ne précisera qui est ce "eux"). Au niveau local, certes, des élections sont même nécessaires - et Salvini pourrait se présenter à Rome, mais nationale ... c'est très dangereux, car la volonté du peuple italien (comme dans les autres pays européens) ne correspond pas aux besoins de l'UE. Et Salvini est présenté comme le leader de la droite, réunissant derrière lui ces partis, tant décriés notamment en France, leader pouvant remporter des élections nationales, car la coalition de droite dépasse les 50% d'intention de vote.

Il arrive à mettre de 70 000 à 200 000 personnes (selon les sources) dans la rue contre le Gouvernement. Parce que, à l'inverse de cette droite française timorée, bon ton, qui ne s'assume pas et ne veut pas trop déranger, la droite italienne s'assume de droite. Ce qui la fait maudire par tous les progressistes, qui monopolisent le débat public et médiatique. Mais Salvini semble n'en avoir cure et revendique le droit des pays à se gouverner, devant la foule qui l'applaudit:
«Je veux vivre dans un pays libre, où on peut gouverner sans attendre un appel téléphonique de [la chancelière allemande Angela] Merkel ou [du président français Emmanuel] Macron»
Pourtant, la position de Salvini n'est pas claire face à l'UE et l'euro. La tornade qui se déchaîne contre les brexiteurs fait réfléchir, non pas parce que l'euro semble plus attrayant, mais en raison de la virulence des réactions politiques déclenchées face à ceux qui osent, comme en Grande-Bretagne, remettre en cause le dogme selon lequel en dehors de l'euro et de l'UE, il n'y a point d'espoir. Selon Reuters, Salvini ne serait plus pour une remise en cause de l'appartenance de l'Italie à l'UE :
I say this once and for all, and then I hope that no one inside and outside my party will raise this issue again. The League is not thinking about Italy’s exit from the euro or the European Union”, Salvini told Il Foglio newspaper.
Si tel est le cas, il commet une erreur stratégique fondamentale : il est impossible de réformer la politique pro-migrants et antiétatique menée par l'UE. Cette structure est en place justement pour déréguler et affaiblir l'Etat, afin de transférer les mécanismes de gouvernance réelle à un niveau supranational. Pour ensuite s'attaquer à l'existence des Etats en tant que tels, les redécouper afin de rendre les populations plus dépendantes de grands centres globaux (ce qui se passe par ailleurs en Espagne avec ce mouvement parfaitement organisé en Catalogne). Si Salvini décide de jouer selon les règles européennes, qu'il ne maîtrise pas, il perdra. Car le but n'est pas simplement d'être au pouvoir, mais d'avoir les moyens de mettre en place une politique précise.

5 commentaires:

  1. Je crois qu'il faut se garder des attitudes intransigeantes sur les intentions des uns et des autres, cela même si je suis personnellement favorable à une version abrupte du frexit. Partons simplement des faits.
    Une grande partie des électeurs en Italie et en France (de manière écrasante en France, voir à ce sujet les résultats des dernières élections) sont contre la sortie de l'UE, par réflexe de peur face à une propagande hégémonique, et parce qu'arrivent à maturité des générations peu politisées qui n'ont connu que l'UE comme cadre politique général.
    Nous savons certes par ailleurs que toute transformation de la machinerie européenne de l'intérieur est impossible, car tout a été prévu légalement pour qu'il en soit ainsi.
    Mais nous savons aussi -l'infernal feuilleton anglais nous le démontre- qu'essayer volontairement d'en sortir par des procédures légales relève du chemin de croix. Encore que l'Angleterre n'est même pas dans la zone euro, alors imaginez le calvaire pour l'Italie !
    Il reste une autre voie qui n'a pas été encore expérimentée, et qui est celle préconisée par exemple par la blogueuse Coralie Delaume : se faire élire en manifestant clairement son intention de rester dans l'UE mais agir ensuite, par la politique de la chaise vide notamment, de manière à ne laisser à Bruxelles d'autre choix que de nous en éjecter.
    Cela reviendrait à faire porter la faute du naufrage sur l'UE (une UE sans la France est impensable), surtout aux yeux de l'opinion publique, et ne peinerait que ceux qui ne vivent de ses contributeurs net ou de son anarchie fiscale.
    Cela promet bien sûr un conflit démentiel mais l'UE ne laissera que ce choix-là dans tous les cas de figure. Combattre ou mourir.
    Je crois Salvini trop politiquement mafflu pour ne pas avoir pensé à cette solution là, et je persiste à penser que celui-là est d'une autre trempe que Tsipras.
    En tout cas, gardons-nous de tout sectarisme pour nous compter, car nous ne sommes pas politiquement assez nombreux pour cela.
    LG

    RépondreSupprimer
  2. Le Salvini de France existe, mais il n'est pas de droite extrême : il s'appelle François Asselineau, qui depuis plus de 12 ans creuse de sillon de l'#UPR. Le personnage n'est pas parfait mais il a les qualités pour faire le job. Il a le profil adéquate pour permettre le dépassement (temporaire des divisions. Il a la détermination et la constance du De Gaulle des années 40 - 44. Et c'est ce qui importe avant tout dans le contexte actuel où il s'agit de rassembler les forces populaire de la République francaise non pas derrière un parti mais derrière un pays lancé à la reconquête de sa souveraineté. Les facteurs de division sont suffisamment nombreux pour ne pas faire la fine bouche quand une figure ayant lenvergure d'un leader rassembleur émerge dans le paysage.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous oubliez un peu vite que les anglais ont exécuté le plan Asselineau, or on voit le résultat. La préconisation de la sortie légale (article le 40) et annoncée et une idiotie politique et stratégique totale. Ou à t-on vu qu'un joueur dévoile son jeu avant être certain du résultat. Salvini ne dévoile rien et cela est un grand sens politique.
      Asselineau est un haut fonctionnaire intègre mais seulement cela. Sa place est d'être secrétaire d'état aux relations avec l'Europe.

      Supprimer
  3. Eugene Henri : Bien d'accord avec Robin.

    RépondreSupprimer
  4. Asselineau, outre son poids électoral de 1% n'a ni charisme, ni courage et à part le frexit, il baigne dans le politiquement correct, il se dit plus proche des africains ou du Maghreb que de l'europe de l'est ou des slovaques ou lettons...on croit rêver en entendant de tels déclarations!

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.