L'ACTUALITE RUSSE EN FRANCAIS MISE AU POINT PAR RUSSIE POLITICS SUR Facebook ET Twitter!

mardi 7 juillet 2020

Le "style Magnitsky" des sanctions : La Grande-Bretagne post-Brexit revendique la globalisation

Dominic Raab, ministre des Affaires étrangères, devant le Parlement


La Grande-Bretagne, après le Brexit, vient d'adopter sa propre liste de sanctions, comme une grande, puisque maintenant elle est censée être autonome. Evidemment pour défendre les droits de l"homme.  Evidemment contre les Méchants, qui sont toujours les mêmes (la Russie en tête). What else? La Grande-Bretagne affirme sa place dans le monde global. Son choix n'a donc rien de très original, ni étonnant, Magnitsky est remis au goût du jour, l'allégeance globaliste et anti-russe n'est en rien remise en cause ni par le Brexit, ni par la tentative d'instauration d'un nouveau monde, qui ressemble terriblement  "l'ancien", simplement masqué avec quelques points de PIB en moins. Faire de Magnitsky un "Soljenitsyne" des temps modernes, il fallait oser. Dominic Raab son ministre des Affaires étrangères, a osé. Sans prendre le risque d'autoriser le film de l'opposant russe Andreï Nékrassov, qui dévoile les dessous de l'affaire et met en avant une autre version, qui n'a rien à voir avec cette Russie tuant en prison un individu qui aurait trouvé des éléments la compromettant. Film interdit au Parlement européen sous pression de Browder, du fameux fonds Hermitage Capital. Film déprogrammé également par Arté. Que ceux qui croient au nouveau monde continuent à se masquer - la vue, pour le reste, tout continue comme avant. Merci à la Grande-Bretagne d'ôter à la Russie ses dernières illusions. Celle-ci n'est jamais aussi forte que les yeux grands ouverts.


Il ne faut manifestement pas perdre de temps. L'économie est à plat, la stabilité sociale est dans le caniveau, les systèmes de santé ont été déstabilisés à souhait, l'enseignement à tel point mis à distance que l'on a du mal à l'apercevoir, la politique managmentée. Il n'est donc rien de plus urgent que d'adopter des sanctions - pour défendre les "droits humains" selon la Novlangue. Quelle chance! Des droits "humains". Il aurait pu s'agir des droits des souris, des nuages, des tables, non pour l'instant nos sociétés désarticulées n'ont pas assez d'imagination pour rédiger un traité sur "le droit des souris à se déplacer librement sur les nuages" et s'arrêtent banalement aux droits "humains". Quel dommage, ça aurait quand même plus de gueule! Manifestement l'expression "droits de l'homme" ayant été largement discréditée, il a fallu la rajeunir un peu. Mais ne vous méprenez pas, tous les hommes ne sont pas concernés par ces droits humains. Ca se mérite. idéologiquement.

Ainsi, Dominic Raab l'annonce sur twitter (il faut être dans l'air du temps), la Grande-Bretagne va continuer son combat contre les Méchants et prendre la défense des Gentils - victimes des Méchants. C'est tellement simple, qu'un enfant pourrait le comprendre et en effet le niveau de réflexion ne dépasse pas le bac à sable. A la différence près que les enfants peuvent évoluer ...

"Today I will introduce a sanctions regime that will target people who have committed the gravest human rights violations. Global Britain will be an even stronger force for good in the world, in the years ahead."
Et comme elle revendique sa souveraineté, elle va prendre ses propres sanctions (voir la déclaration officielle ici). Non pas contre, par exemple, les pays de la coalition américaine qui fournissent les hôpitaux des groupes terroristes en Syrie ou contre ceux qui leur fournissent des armes, ni contre l'armée américaine qui a plusieurs fois frappé l'armée syrienne pour faciliter l'avancée des groupes terroristes. Non, les Syriens qui défendent leur territoire ne sont pas concernés par les "droits humains". De même les droits des Yéménites n'intéressent personne, ils peuvent se faire bombarder par les Saoudiens, cela n'a aucune importance. 

La Grande-Bretagne annonce le "style Magnitsky" des sanctions, ciblées pour concerner les plus grandes violations des droits commises de part le monde. Rien de moins. 49 personnes et organisations sont ainsi concernées par les sanctions britanniques, en effet très ciblée, très idéologiquement ciblées :
"La liste inclut (...) 20 Saoudiens soupçonnés d'avoir joué un rôle dans l'assassinat de l'éditorialiste Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul"

Les Saoudiens, qui bombardent les mariages au Yémen ne risquent rien. Ils luttent pour la démocratie pour les "droits humains". En revanche ceux qui sont "soupçonnés" (donc leur culpabilité n'est pas prouvée) d'avoir massacré un journaliste, ceux-là ne sont - préventivement - pas fréquentable. Le soupçon est la base de la politique, d'autant plus que l'incertitude qui le porte présente le grand intérêt de pouvoir faire varier les marqueurs selon les besoins du moment.

Y figurent aussi deux généraux birmans soupçonnés d'exactions envers la minorité musulmane des Rohingyas et deux organisations impliquées dans «du travail forcé, de la torture et des meurtres dans les camps de Corée du Nord».

Amen, que pourrait-on ajouter d'autre ? Tortures, meurtres d'Etat, minorités musulmanes ... Bon, toutes les minorités persécutées n'intéressent pas, notamment chrétiennes. Mais c'est un détail. Qui s'intéresse aux détails quand il s'agit d'établir le Bien ? Absolu et indiscutable. 

Et l'on retrouve la Russie en bonne position, cette fois-ci pour l'affaire Magnitsky. Ce qui va soulever quelques questions, notamment en ce qui concerne la "défense du Bien", de l'Absolu. 25 Russes sont mis sous sanction, notamment Alexandre Bastrykine, à la tête du Comité fédéral d'enquête, des magistrats, des procureurs, des médecins de la prison. Bref, c'est la grande foire au grenier : sortez chers amis, tout ce qui reste. l'on va faire du neuf avec du vieux.

Certes, la Grande-Bretagne, avec le Brexit, n'entend nullement développer une voie souveraine, propre, s'éloignant de la mondialisation. Son engagement total dans le monde global est revendiqué, devant le Parlement, juste au cas où il pourrait y avoir encore une illusion ou un espoir :
« Alors que nous forgeons une nouvelle vision dynamique pour une Grande-Bretagne véritablement mondiale, ce gouvernement est absolument déterminé à ce que le Royaume-Uni soit une force encore plus forte pour le bien dans le monde », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, au Parlement
Pourtant, le choix de Magnitskyy, s'il révèle bien la continuation annoncée de la Grande-Bretagne globaliste indépendamment du Brexit, n'est pas un choix judicieux pour la défense du Bien contre le Mal, surtout si l'on veut attaquer la Russie. Et non pas Browder et à travers lui la finance internationale.

Selon la version officielle parfaitement portée par le journal Le Monde, la Russie, dont le régime est machiavélique (dixit Le Monde), met en prison Sergueï Magnitsky pour fraude fiscale, qui travaille pour le gentil financier Browder à Hermitage Capital (le plus gros fonds d'investissements alors en Russie), car en fait il pourrait révéler des fraudes en Russie et pour le faire taire on le tue en prison, où il est privé de soins. Les sanctions s'emballent sur ce thème très porteur, qui regroupe tous les mythes de la globalisation, essentiellement la gentille finance internationale et les méchants Etats, sans même parler du cas spécifique de la Russie sur cet échiquier.

Touché par la situation, un journaliste d'opposition, Andreï Nekrassov travaille pendant trois ans sur un film devant raconter la tragédie du gentil Magnitsky et du pauvre Browder face à cette méchante Russie. Or, en cours de route il commence à avoir de plus en plus de doute quant à la véracité de la version officielle propagée en Occident par Browder. Puis la version officielle s'effondre (voir notre texte ici à ce sujet) et la mécanique s'emballe alors contre lui et son film. Browder s'est déplacé en personne au Parlement européen pour faire interdire le film qui n'a pas été diffusé. Arté dans la foulée l'a courageusement déprogrammé. L'on ne touche pas aux versions officielles, surtout lorsqu'elles sont aussi productives.

Le message revendiqué par les Britanniques est intéressant et va déranger cette partie de "l'élite" russe, si "patriotique", mais dont les enfants font leurs études à Londres, où ils font leur shopping, avant de se faire soigner en Allemagne et aller au ski dans les Alpes :
"Devant les députés, le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab a décrit ces sanctions comme «un outil permettant de viser les auteurs (de violations des droits humains, ndlr) sans punir plus largement la population d'un pays». Elles «envoient un message clair du peuple britannique à ceux qui ont du sang sur leurs mains, aux hommes de main des despotes, aux sbires des dictateurs: ils ne peuvent pas venir dans ce pays acheter des propriétés sur King's Road, venir faire leurs achats de Noël à Knightsbridge ou siphonner leur argent sale via les banques britanniques», a-t-il averti en référence à des quartiers chic de Londres, prisés des riches visiteurs étrangers."
La Grande-Bretagne affirme ainsi que les Etats membres du monde global peuvent librement venir dépenser leur argent, qui n'est pas sale, car le sang qu'ils ont sur les mains est là pour défendre ce monde global. Les autres sont des "dictateurs sanguinaires", vraiment pas fréquentables. Cela fait longtemps que l'on n'a pas entendu une formulation aussi primaire de ce paradigme, qui lui n'a rien de nouveau et a toujours été là pour faire plier les "élites" étrangères.

D'un autre côté, ça tombe bien - si le patriotisme des élites en Russie ne s'arrête pas à l'adoption en fanfare d'une réforme constitutionnelle, ces "élites" devraient être heureuses qu'on les aide à faire le "bon" choix ... Celui de leur pays et de leur peuple. Non ? 




3 commentaires:

  1. Et Assange qui croupit dans les geôles anglaises, quel crime a t'il commis? Et les Skripal qui ont disparu de la circulation, ont-ils été supprimés parce que devenus trop gênants? Si Skripal était une ordure sa fille n'a jamais rien fait a personne. Non mais dans quel monde vivons nous, ce sont les rois des coups tordus qui s'érigent en juges.

    RépondreSupprimer
  2. C'est d'un tel manichéisme que s'en en est sidérant.
    On se dit en soi-même "ce n'est pas possible, les gens ne vont pas gober ça !"
    J'ai parcouru les commentaires du "monde", la réponse est oui!

    RépondreSupprimer
  3. "Global Britain will be ../.."
    C'est quoi la "Global Britain". Je connais enfin je croyait connaître la Grande Bretagne mais la "Global Britain" je ne la voit pas sur la carte.
    Sans remonter au soutiens du RU à Adolf Hitler et à ses nazis, rappelons ici que les SAS britanniques ont entraînés le sieur Polpot au Cambodge, cela en dit long sur leur humanisme.
    Mr Poutine s'est exprimé sur le sujet, très clairement, il n'y a rien à enlever, pour ma part, j'en aurait bien mis un peu plus mais bon, je suis pas son conseillé, une prochaine fois peut être:
    A lire:
    https://lesakerfrancophone.fr/seconde-guerre-mondiale-poutine-remet-a-lheure-la-pendule-de-lhistoire

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.