Après l'étrange tournée "diplomatique" du Président français Emmanuel Macron, comme il est convenu d'appeler le circuit de transmission des positions de l'OTAN à la Russie, puis des attentes de l'Ukraine et enfin la coordination avec l'Allemagne, avant qu'elle-même ne prenne son bâton de pèlerin pour continuer la pression altantiste, ayant déjà été briefée par Biden, le "trio de Weimar" exige de la Russie qu'elle commence à parler de sécurité sur le Continent européen. Elle, qui a initié ce dialogue, dont manifestement les Atlantistes ne veulent pas. Ou comment reprendre la main et renverser totalement la situation, la position politique de la Russie étant assez fragile, trop hésitante pour s'imposer dans ce qui est un combat. Une question me turlupine : qui a eu réellement cette "idée de génie" de lancer ce combat géopolitique au nom de la Russie ?
Alors que la Russie avait formellement lancé une grande opération politico-communicationnelle autour d'une demande écrite de garanties de sécurité, qu'elle a reçu finalement une réponse écrite et de l'OTAN et des Etats-Unis faisant comprendre que, sur les points principaux à savoir l'extension de l'OTAN, aucun compromis n'était envisageable, car la Russie n'est pas objectivement en position aujourd'hui d'imposer ce qu'elle exige, elle continue à s'enferrer dans des marécages pseudo-diplomatiques. Les actes se font attendre (puisqu'elle a reçu sa réponse), aucune position stratégique ferme à long terme n'émerge et les hésitations patentes renforcent la détermination jusqu'au-boutiste des Atlantistes.
Après la tournée propagandiste de Macron en Russie puis à Kiev, où il a transmis le message de l'OTAN - alors que l'on était en droit d'attendre la tournée d'un chef d'Etat et non pas celle d'un facteur - il est évident que l'habillage diplomatique cache mal le combat géopolitique.
Quelques mots sur la tournée dite diplomatique ici :
The three leaders "call upon Russia to contribute to de-escalation on the Ukrainian border and start a substantial dialogue about security on the European continent."
Le tour de passe-passe voulant faire de la Russie le véritable danger pour la sécurité européenne, tour qui avait commencé avec la réponse américaine (voir notre texte ici), continue ici. Déjà dans sa conférence de presse à Kiev, Macron avait bien insisté sur les Accords de Minsk - devant être appliqués par la Russie, et par "la posture menaçante de la Russie", qui incarnait le véritable danger pour la sécurité en Europe. Les exigences initiales de la Russie ont totalement été oubliées au détour des énièmes mouvements quasi-diplomatiques et en restant toujours sur le terrain de la communication, elle est en train de perdre la main, ce qui est un danger pour la sécurité en Europe.
Poutine n'a pas bougé d'un pas, ce qui l'intéresse c'est que l'Ukraine ne rentre pas dans l'OTAN, on en est toujours là. Que Macron et le président allemand se rendent à Moscou est du temps perdu puisqu'ils ne décident de rien. Mais bon, si ca leur fait plaisir de se donner une importance qu'ils n"ont pas....
RépondreSupprimerJe ne vois pas où la Russie est dans l'attente et faible. Peut-être préférez-vous une bonne guerre. Qui évite la guerre est fort pour son peuple. Le Donbass vaut-il une guerre? Je pense par l'affirmative, sinon ils iront jusqu'à Moscou. L'histoire nous a enseigné qu'il n'y a pas de discussion possible avec les USA et la GB. Je croit aussi que l'Occident est en train de se rendre compte qu'il pourrait bien y avoir un guerre. La presse russe ainsi que les populations n'ont pas le même resenti que les idées énoncées dans votre post. A part commerçant et les libéraux, et encore pas tous, verraient une toute autre approche. Mais avouez qu'il y a de quoi hésiter dans l'imbroglio occidental actuel.
RépondreSupprimerMalheureusement pour la Russie et la paix je crains que vous ayez raison. En tout cas il est clair qu'il ne faut rien attendre de positif de Macron
RépondreSupprimerMacron fait surtout sa propagande électorale. Ni Poutine et encore moins Zelensky n'accordent de l'importance à son baratin, d'où le peu de répondant de Zelensky. Biden surveille ce cirque de loin et c'est avec lui que tout se joue vraiment. Depuis les effondrements du Comecon et de l'URSS, la Fédération de Russie est bien plus isolée et menacée par l'OTAN qui en a profité et abusé au lieu de se dissoudre. Les actions sont donc plus difficiles à trouver, les décisions plus difficiles à prendre et doivent être encore plus mûrement réfléchies.
RépondreSupprimerLa Russie et la Chine devraient proposer leur aide aux USA et saisir les instances de l'ONU.
RépondreSupprimerIls devraient proposer aux USA un plan de gouvernance démocratique pour le redressement économique mais pas un truc foireux comme le FMI aime, mais un programme qui comprendrait un impôt massif sur les riches américains, l'instauration d'une sécurité sociale publique et la liquidation du complexe militaro industriel... pourquoi pas, les américains eux-mêmes ne se gènent pas pour dire aux autres pays ce qu'ils doivent faire. Le plan ne serait pas crapuleux du tout et risquerait fort de plaire au peuple US. Les dirigeants US seraient gravement interloqués mais l'initiative provoquerait des remous importants dans toutes les strates de la population. Les besoins sociaux et matériels des américains mais aussi culturels sont devenus cruciaux, au point que les milliardaires US eux-mêmes réclament désespérément à être imposés, c'est dire si ils voient à quel point la situation des USA est désespérée. Je dis cela avec un brin d'humour bien sûr, mais si il n'y avait pas là un vrai coup à jouer pour reprendre l'initiative?
Complètement d’accord avec l’analyse de ce billet. J’ai pris une demi-heure pour regarder la conférence de presse de Zelenski/Macron et l’introduction des discussions Poutine-Macron, après avoir regardé l’intervention de Karine sur RT France (qui a d’ailleurs été saluée par presque un millier de commentaires élogieux sur YT !). J’ai clairement perdu une grosse demi-heure en regardant ces conférences de presse creuses et insipides. On y voit un Macron qui se prend pour le patron mais qu’on sent fébrile face à un Poutine détendu et alerte à la fois. Très professionnel Poutine. Ensuite, Zelenski est franchement très mauvais dans l’exercice de la « press conf » et il a passé son temps à éviter de parler des bases de l’OTAN en Europe de l’Est qui sont le coeur du sujet. Il a préféré lire un papier déjà prêt pour parler de la situation économique en Ukraine qu’on sait catastrophique et de choses totalement hors-sujet par rapport aux enjeux géopolitiques de la sécurité en Europe. Macron s’est payé le toupet de glorifier la guerre civile et le début de « génocide » (pour reprendre la terminologie poutinienne) en Ukraine avec le Maidan de 2014 et les 13,000 morts officiels dont une majorité de civils. Minuscule point positif : Macron a reconnu la nécessité de mettre en application du Protocole de Minsk (il serait temps, ces accords datent de septembre 2014 !) et a reconnu qu’il faudrait beaucoup de temps pour que ceux-ci soient appliqués intelligemment, ce dont on peut très fortement douter avec les dirigeants ukrainiens actuels au pouvoir. Bref Macron et Zelenski : même combat, deux comédiens guignolesques sans aucune envergure, Macron dépassant Zelenski de mille coudées, ce qui nous donne une idée du niveau intellectuel et culturel du président ukrainien. Poutine a intelligemment accueilli Macron non pas comme Président du Conseil de l’Europe, mais en tant que président de la République Française. En faisant venir les dirigeants occidentaux au Kremlin, il a subtilement montré aux Russes et au reste du monde qu’il y a une baisse évidente et dûment constatée de la compétence de la classe politique occidentale. J’admire la patience des Russes. Ajoutons à cela le niveau catastrophique des ministres français et de leurs collaborateurs liés aux affaires extérieures que l’Africaniste Bernard Lugan qualifie de « danseurs de claquettes sortis de Sciences Po », et on obtient ce que les Anglais qualifient de « recipee for disaster »...Bref comment réussir à échouer en deux leçons niveau Bac -10. Mais si on résume, la montagne a encore accouché d’une souris, mais le ver est toujours dans le fruit : la Maison Blanche, l’État profond américain et leurs va-t-en-guerres classiques (l’OTAN, les bobos parisiens souvent accoquinés avec le lobby sioniste comme le tristement célèbre BHL, les réseaux « Stay Behind », Soros, les « Young Leaders », etc...). Avec des clowns pareils, il y a de quoi être inquiet pour l’avenir. Reste l’Allemagne dirigée des pseudo-écolos globalistes de bas niveau et bien entendu très proche de la vision du monde de l’OTAN. L’alliance Russie-Chine devient inévitable pour neutraliser le poison instillé par toute ces mafias qui se fichent comme de leur première chemise du bonheur des peuples. L’UE telle qu’elle existe aujourd’hui est en phase de coma dépassé et il y a nécessité pour qu’elle se réinvente sinon elle implose. Les USA suivent la même trajectoire : la Russie et la Chine échangent maintenant leurs biens manufacturés et leurs matières premières en Euros, et non plus en dollars US. C’est la raison pour laquelle les faucons américains veulent absolument une guerre contre ces deux pays.
RépondreSupprimerPS : à propos de l'alliance Russie-Chine, voir la déclaration commune récente signée par ces deux pays en ce qui concerne leur vision de la démocratie et du développement basée sur la paix, le développement économique et la coopération multilatérale: https://www.voltairenet.org/article215540.html (le texte est en anglais mais facilement accessible avec les outils de traduction disponibles en ligne).
SupprimerLa Russie certes diplomatiquement n'a pas les moyens d'imposer aux pays occidentaux une logique de désescalade car le rapport de force ne lui est pas favorable. Reste que face et malgré la propagande des médias occidentaux elle maintiendra dans l'avenir en permanence des troupes sur ses frontières ouest . Par ailleurs elle a engrangé un certain nombre de succès. Diplomatique, des pays comme l'Argentine et le Brésil lui ont manifesté un soutien indirect , la Chine aussi. L'intervention de l'OTSC au Kazhakstan pour soutenir les forces gouvernementales ukrainiennes a été une réussite.
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