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mercredi 30 mars 2022

Billet du jour : Les pourparlers russo-ukrainiens ou le patriotisme selon Abramovich


Hier, la saga des négociations russo-ukrainiennes nous a apporté sa nouvelle portion d'étranges annonces. Medinsky, figure parlante de ces pourparlers, se dit satisfait des avancées, les Ukrainiens ont accepté la neutralité et de ne pas récupérer militairement le Donbass et la Crimée. Et l'on apprend que les Ukrainiens proposent 15 ans de négociation sur la Crimée, un protectorat global et ne reconnaissent que leurs frontières. Un missile Tochka U, pour illustrer cela tombe sur Lougansk, pendant que le ministère russe de la Défense annonce une réduction significative de l'intensité des combats vers Kiev. De quoi la Russie peut-elle être satisfaite ? La Russie, je ne sais pas, mais Abramovich, nommé par Poutine sur recommandation de l'autre partie pour "faciliter" discrètement ces pourparlers, sort de l'ombre et le résultat est bien celui d'un marchand de tapis - à grande échelle. Il semblerait que les élites russes n'aient pas le courage politique de gagner cette guerre. Alors pourquoi être entré dans le conflit ?

Les pourparlers à Istambul furent plein de surprises. Tout d'abord, nous avons vu apparaître au grand jour la figure d'Abramovich, cet oligarque bien implanté à Londres, qui a dû se rapatrier sur la Russie suite aux sanctions. Et grâce à un article à double entrée du WSJ, parlant d'un risque d'empoisonnement d'Abramovich, le négociateur "russe", à Kiev le 3 mars, nous apprenons que ,très discrètement, alors que Medinsky and co sont lancés dans tous les médias russes en rideau de fumée, en fait Abramovich fait le travail. Très mal à l'aise, et pour cause, le Kremlin déclare du bout des lèvres qu'il a été nommé par Poutine, car il est bien vu par les parties au conflit, pour aider dans les premiers temps. Ensuite, l'on apprend, qu'il ne s'agit pas des "premiers temps", mais d'un travail de sape fond continue. En contrepartie, il a été enlevé de la liste des sanctions par les Etats-Unis, formellement sur demande de Zelensky. Nous ne pouvons qu'être profondément touchés par tant d'empressement des américano-ukrainiens pour organiser des négociations ... secrètes contre avec la Russie. De plus en plus mal à l'aise, Peskov affirme qu'il accompagne la délégation russe, qu'il assiste aux pourparlers, mais ne fait pas formellement partie de la délégation. La Turquie dément dans la foulée : non, Abramovich est entré en Turquie comme membre de la délégation russe et comment en effet sinon serait-il entré sur le territoire d'un pays de l'OTAN, alors qu'il devrait être sous sanctions ? 

Le malaise est général et les médias tentent de rattraper la sauce comme ils le peuvent. Un politologue-caniche de poche est mis en avant pour justifier l'inqualifiable et explique, non sans rire (et vous, ne pleurez pas) la chose : Abramovich a fait du fric, donc il est créatif et surtout il est Juif, comme Zelensky, donc ils arriveront à se comprendre. Sic ! L'on atteint les bas-fonds de ce monde de marchands.

Précisons encore qu'à Istanbul, Abramovitch s'est entretenu avec Erdogan avant le début offiiciel des pourparlers. Et voici ce qui est ressorti de ce processus. Soulignons immédiatement, que selon Medinsky, les pourparlers furent, je cite, constructifs. Vous pourrez vous faire une idée vous-même de leur caractère constructif (pour qui ?).

D'un côté, Medinsky annonce que l'Ukraine renonce à récupérer par les armes la Crimée et le Donbass. Quelle belle victoire, me direz-vous! Or, précisons que la délégation ukrainienne, en fait, a proposé 15 ans de négociation sur la Crimée (jusque-là, la Russie avait toujours refusé de discuter le statut de la Crimée, qu'elle considérait incontestablement russe) et que le statut du Donbass soit directement discuté entre Poutine et Zelensky. Il y a une légère divergence entre la présentation médiatique et le contenu politique. Par ailleurs, le représentant ukrainien à l'ONU a déjà rappelé que les seules frontières acceptables sont celles de l'Ukraine, avant le conflit. En ce qui concerne le renoncement à la force, pour illustrer sa bonne volonté, Kiev a lancé un missile Tochka-U sur Lougansk.

Ce qui confirme à sa manière, par ailleurs, les déclarations plus que surprenantes de Choïgou, ministre russe de la Défense, hier selon lesquelles les principaux objectifs de l'opération en Ukraine étaient atteint, que l'armée ukrainienne a été lourdement touchée ... Si l'armée russe a effectivement détruit une grande partie de l'arsenal et des infrastructures militaires ukrainiennes, nous ne sommes pas dans un jeu vidéo ou face à un décompte comptable, la capacité de nuisance de l'armée ukrainienne, grâce au soutien indéfectible des pays de l'OTAN, est toujours significatif. Comme nous le voyons tous les jours. Et si la pression s'affaiblit, il va rapidement réaugmenter, alors tout sera à refaire ... ou à abandonner.

Medinsky affirme que l'Ukraine est d'accord pour un statut neutre. Rappelons, quand même, qu'elle n'avait de toute manière avant le début du conflit, quasiment aucune chance d'entrer dans l'OTAN. Mais du coup, la Russie déclare, qu'elle ne voit aucun problème si l'Ukraine entre dans l'UE (alors que, précédemment, elle voyait un problème avec le simple accord de coopération UE-Ukraine). Côté ukrainien, la position est très claire, l'Ukraine exige un protectorat global en contre-partie de quoi elle n'aura pas de bases militaires étrangères sur son territoire (qui va le contrôler et pour combien de temps) et elle pourra continuer à participer et accueillir des exercices militaires (donc rien ne change). Et des pays-garants (système juridique du protectorat) devront garantir sa sécurité. Il s'agit d'une prise en charge par le Conseil de sécurité de l'ONU, le Canada, les USA, la Russie et la Chine, l'Italie, la Turquie, la Pologne, Israël et tous ceux qui le veulent. Un accord doit être ratifié et signé par tous les garants, reconnaissant leur devoir d'intervenir, comme pour l'art. 5 de l'OTAN, dans un délai de 3 jours, au moindre signe de danger potentiel. Traduction - en moins de trois jours, la Russie n'aura plus aucun accès à l'Ukraine. Et champignon sur le tas fumant : selon la délégation ukrainienne, non seulement ces pays-garants, dont la Russie, n'empêchent pas l'Ukraine d'entrer dans l'UE, mais ils doivent y contribuer. Amen ! Il fallait vraiment lancer cette opération spéciale en Ukraine pour arriver à cela.

Au passage, l'Ukraine vient de recevoir une invitation de l'OTAN de participer au sommet des 6 et 7 avril. Mais cela ne semble déranger personne en Russie. Nous n'en sommes plus là.

Selon Medinsky, la Russie va examiner ces propositions ukrainiennes (si, si, 15 ans de négociations sur la Crimée, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE, etc.) et la Russie estime qu'une rencontre Poutine / Zelensky est possible au moment où les ministres des Affaires étrangères ukrainien et russe signeront ces documents. Et pour faire preuve de sa bonne volonté, le ministère russe de la Défense a décidé de radicalement ralentir son activité militaire vers Kiev et Tchernigov. En échange de quoi ? Des tirs ukrainiens contre le Donbass ? Soulignons que selon le représentant de l'Ukraine à l'ONU, de toute manière, l'accord ne sera signé par l'Ukraine qu'après le retrait total des forces armées russes d'Ukraine à la position qu'elles occupaient avant le 23 février. Ce qui promet de belles répressions dans la région de Kherson et dans les territoires "libérés" par l'armée russe, si elle part aussi rapidement qu'elle est venue. Dans tous les cas, ces pourparlers sapent profondément la confiance que la population ukrainienne pouvait avoir en la Russie de réellement changer la situation. Le problème n'est pas que l'Ukraine fassent ces propositions, le problème est que la délégation russe non seulement ne quitte pas la table des négociations après un tel affront, non seulement continue à participer à des pourparlers de plus en plus contraignant et maintenant sur le territoire de l'OTAN, mais qu'en plus elle accepte de les analyser, donc entre dans le dialogue contre ses intérêts stratégiques. Elle fait preuve de faiblesse et la faiblesse ça ne se pardonne pas en temps de guerre.

Blinken a annoncé soutenir ces pourparlers. Et CNN a déjà victorieusement déclaré hier soir que des bataillons de l'armée russe se retiraient des environs de Kiev. Ce qui est annoncé comme "un changement stratégique majeur". 

Pouchiline appelle la Russie à ne pas croire et à ne pas faire confiance à l'Ukraine, cela fait 8 ans que le Donbass discute avec l'Ukraine sous les attaques de l'armée et ils savent à quoi s'en tenir. Oleg Tsarev ne savait pas comment réagir hier soir, appelait à attendre pour voir ce qui allait se passer, affirmait recevoir beaucoup de courriers interrogatifs, mais les commentaires des lecteurs étaient très violents et se résumaient à un terme "trahison". Il faut dire que le Donbass en général et Tsarev en particulier ont déjà fait les frais d'une trahison en rase campagne en 2014, avec l'abandon du projet Novorossia, l'abandon de Mariupol pour sauver les intérêts de l'oligarque ukrainien Akhmetov (cette partie de la ville de Mariupol où se trouve son usine n'a toujours pas, étrangement, été reprise aujourd'hui), l'abandon des activistes à Odessa, qui l'on payé de leur vie. Ce matin, sur quelles sources, on ne sait pas, espérons qu'il ne s'agisse pas simplement d'un espoir, Oleg Tsarev déclare :

"Je ne sais pas si je vais plaire ou décevoir qui que ce soit, mais ni des accords de paix rapides, ni une fin rapide de la campagne militaire ne semblent encore en vue. Nous devons rassembler nos forces et être patients."

Rares sont ceux, qui ont le courage aujoud'hui de critiquer ouvertement ces négociations et leur résultat. Kadyrov et Mironov, à la tête du parti parlementaire Russie Juste, montent au créneau pour que la Russie aille au bout de la logique de cette opération. Très peu de politologues font preuve de courage, l'on notera Vladimir Kireev, qui sougline les risques catastrophiques pour la Russie : perdre l'Ukraine, risquer le Donbass et la Crimée, et encourager les sanctions, puisque la Russie aura fait preuve de faiblesse, au moins militaire. Mais la faiblesse est-elle militaire ou politique ? Comment expliquer l'implication par Poutine d'un personnage aussi pourri qu'Abramovich dès le début de l'opération, pour négocier. Pour négocier quoi pendant que les militaires russes se battent, que les civils sont appelés en Ukraine à soutenir à la Russie ? Au nom de quoi ? Des intérêts de "l'internationale des oligarques", défendus par Abramovich - nommé par Poutine ?

Le patriotisme à la Abramovitch, qui a trois nationalités (russe, israélienne et portugaise) a un mauvais goût de pleutrerie. Si l'on ne peut attendre autre chose d'un individu, qui passe entre les sanctions pour mener les négociations (dans ce cas, quels intérêts peut-il défendre?), le silence de l'élite politique dirigeante est beaucoup plus inquiétant. Aujourd'hui, on a l'impression que tout le monde retient son souffle. 


29 commentaires:

  1. En janvier 1945, l'URSS ne s'est pas mise en pause pour négocier avec les Allemands, ni leur accorder des garanties frontalières et le droit de recommencer une nouvelle partie de blitzkrieg après un petit temps de récuperation !

    Non. Les soviétiques sont allés jusqu'au cœur de Berlin, sur les ruines fumantes du Reichstag !

    Poutine n'est donc pas capable de se débarrasser de ses oligarques ? Il possède pourtant la force militaire capable de les neutraliser définitivement.

    Les mêmes gouttes du poison qui a tué l'Ukraine pourraient bien empoisonner gravement la Russie...

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  2. Les perspectives dont vous vous faîtes l'écho sont terrifiantes ! Qu'il y ait des négociations en sous main et derrière les délégations officielles n'est pas une surprise, mais que les bases qui transpirent s'apparentent à une capitulation de l'armée Russe ou plus exactement des élites russes, car l'armée est en position de force, devant les globalistes est incompréhensible et s'apparente à de la traîtrise vis à vis des peuples qui souffrent dans le monde entier et qui aspirent à la défaite du nouvel ordre mondial épouvantable qu'on nous prépare.

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  3. Cette frise historique qui fait alterner guerre et Paix sur le long terme (révolution néolitique) n'est qu'un des nombreux faux semblants de l'éclatement de notre être originel,remplacé par la mesure d'un taux de profit chimérique . Quand le virtuel tue et s'auto abolie ne restera que le réel . Le moment est venu pour l'humanité de se le réapproprier.

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  4. Attendons....il faut appater pour faire sortir les rats des trous ... parfois même avec de la très bonne nourriture, parceque le rat est futé...mais il finit par se faire avoir...

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  5. Il me semble qu'il est trop tôt, pour tirer des conclusions hâtives des ces négociations.

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  7. "Abramovitvh" , càd "fils d'Abraham" ... tout est là ! ...

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    1. Bonjour, l'habit ne fait pas le moine.

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  8. Cela dit , ne pas oublier que poutine a fait evoyer deux fois un Missile hypersonique sur des quasi-bases de l'otan ds l'Ukraine de l'ouest .Il n'a donc pas capitulé .Ce sont des avertissements sérieux , avant l'élimination d'un autre fils d'Abraham , le queer Zelinsky ...Ne soyons pas pessimistes! VVP mérite encore notre confiance . Allez sur le blog de Boris Karpov , ça vous requinquera !

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  9. Bonjour,je pense que cest negociations sont du spectacle,que la partie russe a dautre intention derriere .
    En ce qui concerne l entree dans l'europe il faut pas s enerver cest juste une blague,d ailleur la finlande est neutre et pas dans l'otan.mais franchement vous imaginer le poid de l ukraine dans l'europe deja quel a plus les moyen de se sauver elle meme alors avec l ukraine cest juste a se plier en 2.non karine vous faites de tres bon papier,mais defois vos emotions prennent trop le dessus et vous devenez moins rationelle et cest normal on est aussi dans une guerre de communicationqui est faites pour vous faire douter mai prenez un peu de recul.
    Et regardez plus en profondeur.je ne crois que poutine va ceder dun pousse cest exigence surtout quil est en position de force.

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  10. Bonjour,
    Je crois que les vraies négociations n'ont pas encore commencé.
    La Russie ne renonce à rien. Elle a fixé autour de Kiev et de plusieurs villes toutes les forces ukrainiennes encore disponibles et les empêche d'aller relever ou renforcer les unités du corps de bataille ukrainien encerclées sur le front Est (Donbass).
    Elle concentre désormais son effort sur leur destruction avec tous ses moyens réunis. Paradoxalement, cette destruction libèrerait Zelenski de la pression des nationalistes qui, même s'ils sont minoritaires, sont tout à fait capables d'actions très violentes, comme l'a démontré l'assassinat d'un des négociateurs ukrainiens il y a deux semaines.
    La destruction du corps de bataille ukrainien devrait s'accélérer après la chute de Marioupol, et pourrait prendre quelques semaines.
    De vraies négociations pourront alors commencer, avec comme enjeu la survie de l'Ukraine en tant qu'État. En cas d'échec, la Pologne prétextera la mise en place d'une force de maintien de la paix et absorbera les parties de l'ex-territoire ukrainien dont la Russie ne voudra pas s'occuper. Ceux-ci seront donc à la charge de l'UE et deviendront pour l'économie allemande un espace voué à l'exportation de main d'oeuvre, l'adoption d'enfants/ GPA et à la sous-traitance d'activités industrielles polluantes.
    Zelenski a trois mois pour éviter cela, avec l'aide des oligarques Kolomoïski et Abramovitch ainsi que l'entremise d'Israël.
    La Russie a donc bel et bien gagné cette guerre qu'elle a su entreprendre au bon moment.

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  11. Dmitri Peskov vient d'annoncer que la partie russe ne voit "rien de prometteur" dans les éléments énumérés par les messagers de l'Otan lors du spectacle organisé hier par le Président turc. Le dirigeant de la délégation russe doit faire son rapport aujourd'hui au Président Poutine. On en saura plus ce soir ou demain, mais ce qui compte à très court terme, c'est la libération complète du territoire des deux républiques populaires, afin que les referendums puissent y être organisés. Les "négociations" dureront tant que les opérations technico-militaires en 404 n'auront pas atteint leurs objectifs. Nous lirons donc encore toutes sortes de choses étonnantes à ce sujet. Patience.

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  12. "Il semblerait que les élites russes n'aient pas le courage politique de gagner cette guerre" : le pb vient peut-être que cette guerre ne peut pas être gagnée du tout ? que la guerilla menace de pourrir la situation ?
    comme vous l'analysez, le simple fait de laisser ce genre de discours circuler est désastreux. espérons que la conquête définitive de Marioupol redonnera des idées claires aux élites russes.

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  13. il est probable que l'internationale des fils de lumière soit à la manoeuvre pour sauver le soldat Zelinski. mais quel gâchis ...

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  14. Il faut attendre un peu avant de désespérer. Les russes vont reprendre la totalité du Donbass et liquider l'armée ukrainienne qui s'y trouve. Je pense que pour Marioupol c'est pratiquement gagné. En position de force, ils pourront répondre aux propositions ukrainiennes et surtout imposer les leurs. Il ne faut pas paniquer et regarder les choses comme elles sont : l'Ukraine est dévastée, les destructions sont énormes, la Russie vient de lui foutre une rouste mémorable. Qui voudra prendre en charge ce pays ruiné? l'UE, mais c'est un gouffre elle n'aura jamais assez d'argent à lui consacrer. En attendant, pas de panique, dans une quinzaine de jours on verra plus clair.

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  15. Apparemment, l'opinion publique russe est remontée contre le Kremlin sur la façon dont se déroulent ces pourparlers. L'histoire leur a montré qu'on ne peut pas faire confiance aux Polonais et aux Ukrainiens de l'ouest. C'est un des traits de leur caractère :"je dis blanc aujourd'hui et demain, je dis noir, en prétendant avec un aplomb sidérant avoir dit noir la veille". Les Russes les connaissent très bien pour les avoir pratiqué pendant des décennies. Ils ont envoyé quelques bras cassés négocier (heureusement que quelques négociateurs comme Gryzlov remontent le niveau). L'impression que cela donne, c’est qu’on ne peut pas faire confiance aux Ukrainiens dont les prétentions sont ridiculement élevées. S’agit-il de simples pourparlers de paix ou y a-t-il d’autres termes à intégrer dans l’équation ? Si c’est juste la paix, on n’a pas besoin de pourpalers, il suffit d’annexer le pays et de l’administrer en donnant des ordres d’en haut. En état actuel des choses (tellement incertaines qu’on peut très largement se tromper), c’est que même si la victoire est acquise sur le plan militaire, les émissaires russes en charge de ces pourparlers font comme Mac Arthur après la capitulation du Japon en 1945 : ils veulent éviter que les Ukrainiens, très fiers et suprémacistes, ne perdent la face. Ils ont besoin de leur pleine coopération pour la suite des événements qui s'annoncent compliqués (on peut penser notamment à la récupération de l'argent qui a été volé des caisses de ce pays par les oligarques et le clan des démocrates américains qui sont devenus des escrocs pur jus, Biden en tête de liste, car l'addition pour la reconstruction risque d'être très salée pour les Russes). Donc, avant de s'emballer comme certains dans la partie commentaires, je pense qu'il faut attendre d'avoir des informations plus fiables sur la stratégie post-militaire du Kremlin qui cache volontairement son jeu. Pour le moment, la Russie a montré être nulle sur la gestion de la communication en temps de guerre. Elle doit maintenant remporter la guerre de l’opinion ukrainienne et celle de l'opinion internationale.

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    1. Est-ce que remporter la guerre de l'opinion ukrainienne et occidentale est tellement importante? Gagner la guerre sur le terrain est la seule chose qui compte, vous pouvez ensuite imposer vos conditions.

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    2. A priori je suis d'accord avec vous puisque j'ai écrit : "Si c’est juste la paix, on n’a pas besoin de pourparlers, il suffit d’annexer le pays et de l’administrer en donnant des ordres d’en haut". Cela dit, les Russes savent à quoi s'en tenir et en ayant été très directifs quand ils ont annexé des pays comme la Pologne, l'Ukraine, les républiques Baltes, la Moldavie, etc..., du temps de l'URSS, ils se sont crée des ennemis jurés pour la vie et en paient aujourd'hui le prix (suffit de discuter avec des Ukrainiens, des Moldaves, des Polonais installés en France pour entendre des discours violemment anti-russes et totalement irrationnels). Comme pour la Syrie, la Russie préfère à juste titre aujourd'hui apparaître comme un libérateur. Pour cela, il va falloir qu'elle soigne sa communication qui pour le moment est maladroite face à la propagande de guerre ultra-mensongère anglo-saxonne (les Anglais et les Américains étant passé maîtres dans l'art de contrôler les foules via la presse, la télévision et l'Internet. Poutine est suffisamment intelligent pour utiliser cette arme contre ses concepteurs. (technique du joueur d'échec et du judoka). C'est ce qu'on va observer dans les mois qui viennent, une fois l'Ukraine débarrassée de ses tumeurs cancéreuses.

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  16. Bonjour, il faudrait que certains se calment avec "fils d'Abraham" car ca decredibilise ce qu'ils disent entre autre.
    En ce qui concerne les progressions diplomatiques, meme les Americains hier ont dit que c'etait un gaspillage de temps.
    En ce qui concerne la progression militaire, la Russie a reussi a capturer l'armee ukrainienne autour de Kramatorsk. Elle ne peut plus se ravitailler et est en etat de siege. La Russie a probablement effectue une operation de Maskirovka autour de Kiev et Odessa pour mobiliser le reste de la troupe ukrainienne dans ces endroits.
    Il faut aussi noter que la Russie a pris certains engagements dans certains endroits en Ukraine (le sud et l'est) pour l'utilisation du rouble (comme a Kherson), l'annullement des dettes, ainsi qu la reduction du prix du gaz. Je ne pense pas que la Russie ferait tout ca pour partir dans deux semaines.

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  17. Tant d'«incohérences» apparentes ne sont pas, me semble-t-il, le fait de perdre pied ou de renoncer à tout ce qui a été déjà fait, notamment du point de vue militaire. Je crois plutôt que ça turbine un max en coulisse, et que beaucoup travaillent du chapeau. J'ai un peu l'impression que la Russie cherche à embrouiller les cartes à dessein, car je ne crois pas à l'incompétence subite des autorités russes, qui seraient victime d'un seul oligarque pourri. D'autre part, il ne faut pas oublier de prendre en compte la guerre économique mondiale qui se joue en Ukraine. Comme vous l'avez déjà dit, la situation en Ukraine n'est que la petite partie visible de l'iceberg, d'une lutte globale entre deux systèmes, dont le président Poutine a pris bonne note et sans état d'âme (rapport à la volonté des occidentaux d'effacer de la mémoire collective la civilisation slave) en promulguant l'obligation faite aux pays de l'OTAN et assimilés de payer le gaz russe en roubles.Cela ne ressemble pas à une capitulation, mais plutôt à la volonté de ne plus faire de cadeaux aux occidentaux. Ici, Vladimir Poutine renvoie la balle de manière très subtile dans le camps occidentale, en lui disant: «nous n'avons pas l'intention de vous priver de nôtre gaz, nous ne sommes pas des barbares, nous exigeons simplement d'être payé dans une monnaie sure, c'est nôtre droit, et vôtre choix vous appartient». Peut-être que le malaise dont vous parlez fait lui-même partie d'une stratégie dont nous connaissons peu de choses.Qu'elle soit militaire et/ou économique, la guerre a ses secrets que l'adversaire ne doit surtout pas connaître. Par conséquent, les peuples ne reçoivent ouvertement qu'une partie de l'information, secret défense oblige.

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    1. Vous avez raison, l'objectif de Poutine est de flinguer les USA et de ne pas se fâcher avec l'Europe qui fera partie de son projet de création du bloc eurasiatique. Pour le paiement du gaz, contrairement aux déclarations débiles de von der Leyen et autres Macrons, les Allemands vont banquer en roubles (c'est pour fin avril) et gonfler leurs stockes de gaz à 90 % avant l'hiver prochain, ce qui signifie plus de chiffre d'affaire pour Gazprom :
      https://www.latribune.fr/economie/international/paiement-du-gaz-russe-en-roubles-poutine-donne-du-temps-a-l-ue-qui-peut-pour-l-heure-payer-en-euros-907362.html

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  18. Pour bien achever l'ennemie (ici ce n'est pas le peuple Ukrainien, mais L'Otan en particulier le démoniaque USA ainsi que leurs valets et porte voix qui dirigent l'Ukraine) parfois, il faut "reculer" (voire lui faire percevoir une certaine faiblesse) pour le distraire afin qu'il dégurgite au monde ses véritables projets cachés dans sa propagande tout en le mettant devant ses contradictions ou stupidités, ensuite exploiter politiquement et militairement cela! Nous pensons que Poutine est maitre dans ce jeu! Mme Karine doit bien connaitre cela! Ses craintes ne nous semble pas justifiées! A moins qu'elle n'ait un autre objectif par cette réaction!

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  19. Il s'agit d'abord des premiers pas vers une désescalade. Vraisemblablement, les "parrains" étrangers de l'Ukraine s'obstinent déjà à faire dérailler ces accords. L'apaisement de la tension régionale n'est pas à espérer dans l'immédiat. Plus la tension internationale autour de l'Ukraine s'éternise, plus le système politique du pays en sera ébranlé. A qui profite cette tension ?

    Les dirigeants politiques ukrainiens sont-ils d'ores et déjà prêts à consolider le pouvoir de la nouvelle Ukraine? Ne profitent-ils pas du moment critique pour régler leurs comptes (Cfr l'épisode de l'interdiction des "partis politiques pro-russes") ? Cette approche ne révèle-t-elle pas également une certaine attitude déjà présente dans la société ukrainienne...? En ce moment, il est difficile de distinguer où se situe la frontière entre les véritables opérations spéciales, le mécontentement public et la provocation policière.

    Simultanément, est-ce une surprise de voir les oligarques pro-russes et pro-occidentaux (et leurs protecteurs/collaborateurs du capital mondial...) mener leurs business cyniques au milieu d'une guerre qui semble être à leur avantage aussi ?

    La tentative que nous observons de forcer la Russie à répondre militairement et à la dénigrer face au reste du monde s'avère être un coup monté. Dans le piège à ours tendu par les Etats-Unis à la Russie c'est l'Occident et le monde entier qui s'y trouve entraîné fermement maintenues dans les griffes de l'ours. Pour l'instant, l’UE avec l'Ukraine sont les grandes perdantes de ce conflit. La France, l'Allemagne et L'Italie ne semblent pas être capables de jouer aucun rôle de médiation. Les conséquences de cette instabilité révèlera pour l'Europe que l'hystérie hégémonique des Etats-Unis devient une menace aussi grande que la riposte économique de la Russie...

    Verra-t-on l'UE se désintégrer mollement pour voir se reconstruire de nouvelles coalitions (sur le modèle hongrois?) où l'Ukraine sera ce maillon manquant d'une Maison commune européenne de l'Atlantique à l'Oural; mais cette fois sans la participation des Etats-Unis? Mais à qui profite cette tension ?

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  20. La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, condamne les bombardements russes qui se poursuivent en Ukraine malgré les engagements pris au cours des pourparlers.

    ''C’est clairement horrible ce qui se passe, parce que nous voyons que pendant que les négociations sont toujours en cours, les deux parties n’arrivent pas à se faire confiance. Pourquoi ? Parce que la Russie ne montre pas de bonne foi ''
    Joly a réitéré qu’Ottawa s’apprêtait à imposer de nouvelles sanctions contre le régime russe.
    ''Il ne faut pas arrêter, parce qu’on voit que les combats continuent.''

    La ministre a mentionné le rôle que pourrait jouer le Canada dans l’atteinte espérée d’une solution diplomatique.

    Tout en qualifiant la Russie de malhonnêteté, elle enchaîne en disant que l’Ukraine a proposé de demeurer un pays neutre dont la sécurité serait garantie par un groupe de pays, un peu comme le prévoit l’article 5 de l’OTAN, qui précise qu’une attaque contre l’un de ses membres constitue une attaque contre tous ses membres.

    Visiblement convaincue que le Canada ferait parti des pays garants de la sécurité de l'Ukraine, elle s'est ensuite lancée dans le verbiage diplomatique usuel:
    ''Je ne peux pas aller dans les détails, parce que bien entendu les négociations ont lieu, mais on sait qu’une solution diplomatique, un jour, pourra être trouvée, parce que c’est toujours le cas à chaque fois qu’il y a, malheureusement, des combats'', a-t-elle affirmé.

    Elle a ajouté que les discussions sont constantes entre elle et son homologue ukrainien — de même qu’entre le premier ministre Justin Trudeau et le président Volodymyr Zelensky.
    ''Les Ukrainiens savent qu’on peut avoir des discussions au cours desquelles on se fait extrêmement confiance.''

    Voilà un bel exemple de ce qui résume la 'diplomatie' Atlantiste actuelle. On se doit d'admirer l'habileté, l'adresse, la souplesse et la prudence dans la conduite des difficiles affaires internationales. Tout est si simple, faites nous confiance car les Russes sont malhonnêtes.
    Je suis rassuré...pas vous?

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    1. Votre analyse est intéressante, merci.
      A ce propos, je me pose la question de savoir pourquoi les ministères des affaires étrangères des grands pays occidentaux ont été confiés à des incompétent(e)s notoires. Par exemple :
      - Jean-Yves Le Drian pour la France
      - Liz Truss pour le Royaume-Uni
      - Annalena Baerbock pour l'Allemagne
      - Victoria Nuland, une véritable saloperie ambulante (et son bras cassé de compère Anthony Blinken qui est là pour la décoration)
      - Melany Jolly pour le Canada, etc.
      Tout se passe comme si l'oligarchie mondiale mettait des incompétent(e)s à ces postes-clés dans les "foreign affairs" pour augmenter les frictions entre nations dans le monde. Le choix d'avoir mis des femmes doit peut-être répondre à un certain cahier des charges ("Mets une femme nulle qu'on puisse contrôler, si elle est critiquée, on dira que c'est de la misogynie !).

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    2. La question est évidente, mais pas la réponse, sauf à croire que leur rôle ne doit pas dépasser celui de marionnettes ! et cette question peut s'appliquer aussi aux autres membres de gouvernements d'un grand nombre de pays du monde : rares sont en effet les personnes occupant des postes d'hommes d'état qui en aient la valeur et la qualité attendue. En général nous avons des immatures infantiles au comprenoir limité et robotisé : ce qu'il y a de plus dangereux dans la vie politique.

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  21. Pour le spécialiste Youri Podolyak (que je n'ai pas encore vu se tromper) les pourparlers sont du vent et la campagne militaire va se poursuivre plusieurs mois.
    L'interview est très intéressante :
    https://www.youtube.com/watch?v=iYPOKTBiXbk&t=0s
    Pour cette vidéo sur Youtube il y a le script automatique entier . Je l'ai copié sur mon blog https://andresbryant.livejournal.com/120830.html

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    1. Merci pour votre travail multilingue très intéressant sur votre blog livejournal qui mérite d'être suivi !

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L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.