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jeudi 28 décembre 2023

Le Maïdan raté en Serbie : la Serbie reste serbe


Avec le soutien de l'Occident, dans un schéma bien connu, la Serbie vient de connaître à l'occasion des élections parlementaires une tentative de renversement du pouvoir par la force et par la rue, contre les urnes et contre le peuple, afin de mettre en place des groupuscules pouvant sur le modèle ukrainien sacrifier le pays aux intérêts globalistes. Mais la Serbie n'est pas l'Ukraine, les élites dirigeantes n'ont pas trahi leur peuple.

Le 18 décembre, le Président serbe Alexandre Vucic annonce que la coalition présidentielle a obtenu la majorité absolue aux élections législatives. Reprenant le laïus un peu usé de la fraude électorale, sans laquelle évidemment, la Serbie aurait soi-disant déjà depuis longtemps pris le chemin périlleux de l'alignement atlantiste - puisqu'il n'existe aujourd'hui aucune autre voie acceptable dans le monde global, des manifestations ont été organisées dès le 24 décembre. Toute ressemble avec le Maïdan n'est pas fortuite. Même le bâtiment de l'Administration à Belgrad a été mis aux couleurs du drapeau ukrainien.

Les médias occidentaux reprennent le seul discours de la fraude électorale et du vol de la victoire à l'opposition forcément "démocratique" car pro-atlantiste, même si minoritaire, par la majorité politique pro-serbe, donc anti-démocratique. Logique. Une belle oeuvre de propagande chante cette ode dans Le Monde, qui en a certes l'habitude : des "opposants" rebaptisés dissidents pour l'occasion, en grève de la faim, les pôv' bichons. Il faut dire que ce vilain système non-démocratique a réoganisé des votes dans 30 bureaux de vote en raison d'irrégularités attestées, mais cela justement ne satisfait pas l'opposition. Elle préférerait manifestement remporter les élections, sans qu'il ne soit nécessaire de voter, comme en Ukraine en 2014. Ou en maîtrisant totalement la parodie électorale, comme cela fut le cas grâce à l'OSCE en Ukraine en 2004.

Mais la Serbie n'est pas l'Ukraine et l'exemple ukrainien sert de repoussoir. Les manifestants sortis dans la rue, qui ont tenté de prendre les bâtiments officiels, ont été repoussés par les forces de l'ordre. Il y a eu des dégâts, car le but de ces émeutiers est la destruction. Mais ils ont échoué. Les mouvements continuent certes, notamment auprès du bâtiment de la commission électorale de la République, mais tant que les forces de l'ordre ont pour mandat de maintenir l'ordre public, le Maïdan ne passera pas.

Tout d'abord, parce que le Renseignement russe a prévenu les autorités serbes d'une action préparée en vue de faire tomber le pouvoir, de la date et du lieu. Ainsi, les forces de l'ordre serbes ont été placées au bon endroit au bon moment.

"Je ne peux que dire merci, et cela ne plaira probablement pas à l'Occident, mais je pense vraiment, surtout ce soir, qu'il est important de défendre la Serbie et de remercier les gens des services de renseignement russes, qui détenaient toutes ces informations et les ont partagées avec nous, et nous avec les autres. Et tous les autres ont dit : « Allez, non, c’est de la désinformation russe », a expliqué la Première ministre Ana Brnabic.

Ensuite, les élites dirigeantes serbes, à la différence des élites politiques ukrainiennes d'alors, restent en poste pour défendre l'intérêt de leur pays et de leur peuple. Elles ne trahissent pas.

"C'est le produit de circonstances géopolitiques beaucoup plus graves, une tentative de nous priver de notre indépendance et de notre souveraineté", est convaincu le président. Lundi matin, le maire par intérim de Belgrade, Aleksandar Sapić, en a montré les conséquences. « Vous voyez maintenant à quel point le terme « Maïdanisation » est exact », a-t-il commenté à propos d’images montrant des fenêtres brisées, des meubles détruits, du matériel de bureau endommagé et des ordures éparpillées.

Les élites serbes ont eu conscience à temps de ce qui se jouait - l'existence même de la Serbie. Ce qui a bloqué la manipulation des foules organisées depuis l'Occident. Le schéma est toujours le même : vous nommez, dans la plus pure tradition orwelienne, un mouvement violent "Serbie contre la violence", laissant ainsi sous-entendre que la majorité politique est "pour la violence",  vous le dotez de drapeaux européens et de slogans pro-occidentaux. Ensuite, vous sortez des activistes entraînés dans la rue, pour nullifier par la violence le règne du droit et de la politique.  Selon Vuline, ancien ministre de la Défense et chef du contre-renseignement serbe, cela a bien été organisé de l'étranger :

« Et il y avait un fort soutien de la part de l’Occident. <...> Ces émeutes ont un nom officiel (« Euromaidan. » - NDLR). Il s’agit de la plus grande « réussite » du monde démocratique », a-t-il déclaré.

Selon Vuline, les pays occidentaux aimeraient faire quelque chose de similaire en Serbie. L'homme politique a souligné que l'Occident soutient la violence dans les rues de Belgrade, ce dont aucun citoyen serbe ne veut vraiment.

Parallèlement, évidemment, les médias et les politiciens occidentaux pleurnichent sur les "pôv' manifestants" et regrettent les dérives dites totalitaires d'un pays, qui ose se défendre contre une ingérence étrangère. Quelle idée, en effet ...

Les révolutions de couleur ont perdu l'élément de surprise, qui faisait leur force. Les élites nationales, grâce à l'exemple ukrainien, comprennent que ces mouvements ne peuvent réussir sans leur trahison, que la négociation est considérée comme un aveu de faiblesse, qui ne mène qu'au chaos. Les autorités serbes ont annoncé que les personnes interpellées lors de ces émeutes seraient jugées et sanctionnées, même si les leaders atlantistes appellent à leur libération au nom de la trêve de Noël. Trêve, qui manifestement, ne s'applique pas aux émeutiers, qui s'en moquaient totalement.

Les liens entre la Serbie et la Russie en ressortent renforcés, car les autorités serbes comprennent parfaitement que seule la Russie a intérêt à une Serbie forte et souveraine.

Le dirigeant serbe a promis de demander à de nombreux étrangers, pourquoi ils « restaient silencieux à ce sujet ». Dans la nuit, il a tenu une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. Aujourd'hui, il a reçu l'ambassadeur de Russie Alexandre Botsan-Kharchenko. Après la réunion, le diplomate a déclaré : Belgrade dispose d'informations, selon lesquelles les manifestations sont soutenues par l'Occident, et elles sont irréfutables. La tentative de bouleverser le pouvoir sur la base des révolutions de Maïdan est liée à la position du président sur la non-adhésion aux sanctions anti-russes, a-t-il précisé. 

D'une manière générale, le non-alignement de la Serbie sur la position atlantiste anti-russe met le pays en première ligne des attaques organisées, visant à faire tomber les pays qui ne soumettent pas. Rappelons, que la ligne générale a été formellement énoncée par le Premier-ministre polonais Tusk - c'est celle de la mobilisation générale des pays contre la Russie. 

 

11 commentaires:

  1. En Serbie, le MI5 et la CIA ne disposent pas de milices Azov... Et les dirigeant serbe a exhorté les policiers à ne faire aucune victime parmi les factieux, pour ne pas permettre à l'Occident de créer un martyr. Mission accomplie, le putsch a pu être empêché. Maintenant, à ne pas en douter, les dirigeants occidentaux, criminels, vont vouloir éliminer les courageux dirigeants de la Serbie. Au Donbass, ils ont ainsi éliminé le dirigeant de la République Populaire du Donbass. En Irak, les USA continuent à éliminent les grands chefs militaires de l'Iran... le gentil Donald signa lui même la mort de Soleimani. La guerre de domination sioniste est globale. No limit.
    A force d'assassinats, le Kremlin finit il par comprendre, ou le KGB a t il agit seul ? Il faudrait maintenant qu'il passe à l'offensive en éliminant les Nuland, comme il élimina Trotsky et Bandera. Ce sera non plus résister, et pire négocier, mais vaincre. Tuer pour ne plus être tué. Aspirons à une Russie forte.

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  2. Les "élites" dirigeantes serbes trahissent les Serbes depuis des décennies ! Alexandre Vučić n'est pas pro-russe, ça se saurait et nous n'en serions pas là ! Le gouvernement est composé de corrompus placés par l'occident
    Je réécris ce que j'ai dit plus haut dans un commentaire:
    Depuis la destruction de la Yougoslavie par les forces de l'OTAN la Serbie a été vassalisée, Milosevitch fut livré !
    Le régime d'Alexandre Vučić ne déroge pas à la règle, il est aux ordres de l'ambassadeur américain Christopher Hill et ne fait rien sans son accord. Il lui a obéi.

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  3. Merci Karine pour ce bon, très bon article.

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  4. Je vais être un peu plus cynique que vous ne l'êtes -- pour une fois !

    Le gouvernement serbe (Vucic, Brnabic) est néolibéral et pro-UE ; seule la question du Kosovo l'empêche d'intégrer l'Union européenne, parce que l'abandon pur et simple du Kosovo signerait l'arrêt de mort de ce gouvernement. Et la Serbie ne peut entrer dans l'UE tant que le Kosovo n'est pas indépendant.

    La petite émeute devant l'hôtel de ville n'avait que peu de chances d'aller bien loin. Ce n'est pas le Maïdan, il s'en faut de beaucoup. J'y vois un avertissement de la clique Soros, une piqûre de rappel à destination de Vucic, sur le caractère inévitable de la perte de souveraineté serbe et l'asservissement final de la Serbie dans l'UE : parce que la "jungle" de Borell, c'est eux, ce sont les Balkans.

    Les États-Unis veulent à tout prix que la Serbie reconnaissent l'indépendance du Kosovo. Cette reconnaissance justifierait la guerre "à buts démocratiques", la destruction de la Yougoslavie, et finirait d'assoir la domination américaine sur l'Europe. En plus de nuire au prestige de la Russie dans ce pays -- et ailleurs.

    Brnabic a exploité politiquement l'émeute. Elle marque quelques points auprès de la poulation serbe : c'est toujours bien de faire référence au "grand frère" russe (elle n'avait aucune autre raison de révéler l'avertissement des services russes).

    Cette émeute est à mon sens une petite erreur tactique des globalistes et des européens. L'intégration dans l'UE est bel et bien un objectif du gouvernement Vucic ; cette émeute, en braquant les projecteurs sur les européistes et autres mondialistes, qui n'ont pas le beau rôle ici, ralentit (un peu) cette marche vers l'intégration.

    La Serbie est géographiquement et économiquement enclavée ; elle n'a que peu d'alliés dans la région ; toute l'UE est contre elle et la pousse à abandonner le Kosovo ; la Russie est très loin et a d'autres chats à fouetter.

    Cette histoire n'a malheureusement qu'une seule fin possible pour la Serbie.

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  5. Ce texte démontre très bien la technique "euromaidan" à l'œuvre en Serbie et son échec flagrant...mais quant sera-t-il dans quelques années ? Les turpitudes occidentales sont récurrentes, je n'y vois aucun intérêt à conforter ces mouvement artificiels . Le peuple Serbe a du bon sens ,celui-ci est bien absent chez nous en France.

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  6. Il faudrait, petit à petit, de-maidaniser les pays dits "occidentaux" et réveiller les endormis démocratiques pour que les choses redeviennent normales...

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  7. Ah, oui, selon un scénario bien rôdé. Je me demande jusqu'à quel point nos concitoyens avalent cette nouvelle couleuvre. La méthode est usée. Mais les Serbes qui ont vu leur capitale bombardée par le démocratique monde occidental, 1999, sont vaccinés.
    L’empire dans l’hégémonie est remise en cause contre attaque partout et sur le sol européen la Serbie est un gros enjeu. La Russie trop affaiblie n’a pu empêcher le dépeçage de la Yougoslavie.. La situation a radicalement changé.

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    1. Lorsque les bombes pleuvaient sur Belgrade, les Serbes recouvrirent d'un voile noir la statue dont un bras étendu vers l'occident désigne la France. La Serbie était en deuil, sa France était morte.

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  8. Les Serbes cherchent Dieu et ils vivent au milieu de démons. Nous sommes tous des Serbes.

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  9. Très, très bon article Karine. Merci.

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