L'ACTUALITE RUSSE EN FRANCAIS MISE AU POINT PAR RUSSIE POLITICS SUR Facebook ET Twitter!

jeudi 24 janvier 2013

Projet de loi sur la remise en question des élections des gouverneurs: les raisons et les arguties

Voir: http://www.newsru.ru/russia/23jan2013/election.html
http://izvestia.ru/news/543511

Les gouverneurs des Sujets du Caucase se sont adressés au pouvoir fédéral en demandant de revenir à un système concerté de nomination des dirigeants des Sujets entre le Centre et les assemblées locales, des élections directes risquant, selon eux, de provoquer une montée des tensions ethniques. Parallèlement, la Douma vient d'adopter en deuxième lecture un projet de loi laissant aux Sujets eux-même le droit de décider en fonction de leurs spécificités locales de recourir ou non aux élections directes des dirigeants des Sujets. Pourtant, les arguments des dirigeants du Caucase et des députés divergent.
 
Pour les dirigeants des Sujets du Caucase, la complexité des relations inter-ethniques ne peut être compatible avec un système d'élections directes. Dans certains Sujets, comme le Daguestan, les postes sont traditionnellement répartis entre les ethnies, ce qui pourrait être remis en cause par les élections. Et de rappeler également les élections en Karatchaevo-Tcherkessie, où en 1999, où le vainqueur n'a pas été reconnu par l'autre ethnie, qui appelait à la cessession. Les politologues sont plus retenus. Selon certains, à part le Daguestan, traditionnellement dirigé par un Conseil d'Etat réunissant les différentes ethnies de la région, des élections sont importantes dans les autres républiques, afin justement d'amener à une rotation des cadres dirigeants. Et il semble bien que ce soit ça le réel problème, la rotation du pouvoir.
 
Alors les députés se lancent dans une diatribe pour la sauvegarde de l'unité de l'Etat. Ils invoquent le risque, avec les élections, de revenir à la situation des années Eltsine, à la souveraineté des Sujets, à la construction d'une confédération, à la perte de l'Etat.
 
Or, l'orgnisation d'élections directes n'a rien à voir avec ces arguments. La souveraineté dont il s'agit, n'est pas celle des Sujets eux-mêmes contre le Centre, mais de la population de ces Sujets sur leur territoire. Car remettre en cause la possibilité d'organiser des élections, sans même consulter la population, est une forme de spollation. En effet, la manière dont est organisée le projet de loi évince totalement la population de la prise de décision et elle la remet entre les mains des personnes intéressées elles-mêmes pour rester en place. Cela revient à demander à un politique s'il veut prendre le risque d'une élection ou s'il préfère un système d'allégeance. Qui peut avoir des doutes sur la réponse.
 
En ce qui concerne la confédération, il s'agit d'un système beaucoup plus complexe de rapport de pouvoirs, qui ne peut être induit par de simples élections. Cette hystérie parlementaire traduit plus la peur du système électoral lui-même, que la peur d'un danger réel pour l'Etat. Car l'Etat, pour sa stabilité et sa légitimité, est intéressé par des élections locales. Cela permet de le renforcer à tous ses échelons. C'est justement dans les mécanismes de démocratie local que l'Etat moderne peut se consolider.
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.