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mercredi 4 juin 2014

Un dialogue est-il encore possible entre la Russie et cet étrange Occident ?

Représentant de l'Ukraine au Conseil de sécurité de l'ONU
L'aggravation du conflit en Ukraine a obligé les Etats et les instances internationales à se positionner, certainement plus qu'ils ne l'auraient souhaité. Dans les premiers temps de Maïdan, il était de bon ton de soutenir "le peuple" contre le pouvoir corrompu des oligarques. Ensuite, on a pu fermer les yeux sur les "dérives" afin de continuer le combat contre le pouvoir des oligarques. Tous les moyens sont bon, le recours aux mouvements extrémistes notamment. Maintenant le pouvoir est revenu aux oligarques, certes d'autres, et les exactions s'intensifient avec la participation des groupes extrémistes armés.
Pendant un certain, il fut possible de cacher la montée d'un nationalisme radical injecté à dose régulière dans la population, un nationalisme qui faute de contenu positif clairement identifié peut plus facilement se définir par défaut. Donc, contre la Russie. Difficile historiquement de faire la part du russe et de l'ukrainien, qu'à cela ne tienne, il suffit de réécrire l'histoire. Réhabilitons Bandera, pas si fasciste que cela, seulement nationaliste un peu impétueux, rien de grave. De toute manière ça ne dit rien à la plupart des européens, ne parlons même pas des américains. Et nos bons peuples occidentaux ont finalement bien appris la nouvelle leçon: pas si fasciste que cela et d'ailleurs l'extrémisme n'est pas si présent que cela en Ukraine. S'ils apprennent si vite, nos bons peuples, c'est parce qu'ils oublient tout aussi vite.
Et l'occasion est prête pour réactiver le conflit contre la Russie via l'Ukraine dans l'intérêt des Etats Unis et avec la docile parrticipation de l'UE. Surtout que l'UE compte des Etats de l'Est qui n'en finissent pas de régler leurs complexes historiques. Pour l'UE, c'est réglé. Dans la foulée, l'institution on ne peut plus politique qu'est le Conseil de l'Europe, je dirais presque l'organe idéologique européen, s'est avec plaisir positionné dès le début du conflit : sanctions prises contre cette Russie qui dérange les européens post-modernes et enfin elle n'a plus le droit de vote au Parlement, elle ne peut plus participer dans les organes de direction et ne peut plus présider le groupe démocrate. Bref, on se retrouve entre soi, on peut faire de grandes déclarations anti-russes et défendre "nos" valeurs.
Jusque là tout va bien. Mais la situation se durcie de plus en plus en Ukraine. Massacre à Odessa, à Mariupole, à Slaviansk, à Donetsk etc etc etc. Des civils et des bâtiments civils sont pris pour cible. Des zones d'habitation sont touchées chaque jour. Des réfugiés affluent de plus en plus vers la Russie. Le postionnement devient difficile à tenir: la Russie est fautive. De quoi? Peu importe. Quand elle demande une enquête sur les snippers, biens connus de Mme Ashton, c'est uniquement le pouvoir de Kiev, impliqué, qui mène l'enquête. Sans aboutir pour l'instant. Quand la Russie demande une enquête sur le massacre d'Odessa, idem. Sauf que là, les preuves potentielles sont détruites en plus par l'ouverture immédiate du bâtiment au public. Suivez le guide, déposez ce que vous voulez et prenez ce qui vous intéresse dans la boutique souvenir. Quand la Russie demande pour la énième fois au Conseil de sécurité de l'ONU d'intervenir pour que Kiev retire son armée, qu'il ne massacre plus son peuple, les Etats Unis l'accusent d'hypocrisie.
Dans ce contexte où les médias sont totalement contrôlés, où les portes-paroles américains reprennent sans vérification les communiqués officiels ukrainiens, les médias occidentaux font silence ou diffusent la ligne du Parti, comment maintenir un dialogue et quel dialogue? Donc pour maintenir le cautionnement total des faits et crimes du gouvernement ukrainien, l'Occident à dû faire tomber le masque. Il lui est donc tant important de porter des coups à la Russie que cet étrange Occident, autrefois porteur des valeurs d'humanisme, de respect de l'autre, de pluralisme, cet Occident qui portait aux nues la Liberté, a d'un geste d'un seul tout jeté à terre, tout piétiné. Que reste-t-il? Le silence autour du sang qui coule? Car certains seraient plus humains que d'autres? Car certains auraient le droit de vivre et d'autres l'obligation corrélative de mourrir, en silence s'il vous plait.
A. Pushkov, qui préside la délégation russe à l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe estime que pour l'instant tout dialogue est impossible. Car il n'est pas possible de discuter avec des gens qui ne veulent pas vous entendre, qui ne veulent pas savoir. Les réponses de cette chère J. Psaki, porte parole du Département d'Etat américain, sont devenues légendaires.  
Le problème est que l'information passe, peu, difficilement, mais un blocus informatif total est aujourd'hui impossible. Il devient difficile de continuer à dire que les journalistes disparaissent tout seul ou sont en réalité des espions, que les gens se brûlent tout seul, se finissent au gaz et ensuite se tirent des balles dans la tête (Odessa), que les combattants attaquent eux-mêmes les bâtiments civils avec des avions qu'ils n'ont pas (Slaviansk et Lugansk), que les manifestants se tirent dessus tout seuls sous le regard placide des forces de l'ordre, qui, elles détiennent les armes (Mariupole).
Le culte de l'absurde a des limites. Mais d'un côté Kiev est allé trop loin, ce qui se passe ressort du crime de guerre. Hier encore, des membres de la Garde nationale ont tué tous les blessés d'un hôpital à Krasny Liman. Le mythe selon lequel les terroristes attaquent la population ne fonctionne plus. Toujours à Krasny Liman, hier, un groupe de Secteur droit est entré dans le village. Ils ont donné deux heures aux habitants pour leur livrer les terroristes. Evidemment personne n'a rien fait. Ils sont alors revenus, ont menacé les habitants de les tuer, ont forcé la porte de leur maison et leur ont pris les passeports. Ensuite les combats ont repris.
Quand le discours devient de plus en plus éloigné de la réalité, les réactions se crispent et se radicalisent. L'agressivité que l'on voit dans les échanges "diplomatiques", toute la charge émotionnelle, est encore décuplée dans les réseaux sociaux, où les participants ne sont pas des diplomates de carrière. Pour rétablir le discours entre la Russie et ses interlocuteurs, il faudra beaucoup de temps - pour oublier et enterrer le conflit - ou un choc permettant une prise de consience de masse. La Russie ne veut pas de la guerre froide que lui proposent les Etats Unis, mais pourra-t-elle l'éviter?

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