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mercredi 30 août 2017

Ukraine: Expulsion de deux journalistes espagnols dans l'indifférence générale



Deux journalistes espagnols ayant eu le malheur de ne pas colporter la propagande ukrainienne sur le grand renouveau d'un peuple libéré, à la différence d'une grande partie de leurs collègues européens et américains, viennent d'être expulsés d'Ukraine, justement en raison de leurs écrits. Quelques réactions formelles, mais où est l'indignation générale? Elle serait là, s'il s'agissait de la Russie. Mais l'Ukraine ... Laisser imposer le silence chez son voisin, c'est accepter qu'un jour il le soit chez nous. 


Deux journalistes espagnols, A. Pamplegia et A. Angel Sastre, habitués à couvrir les zones de guerre, ont été expulsés d'Ukraine le 24 août 2017, alors qu'ils se rendaient à Kiev pour couvrir la situation dans le pays.

Comme l'écrit laconiquement le Figaro, n'osant surtout aucune analyse:
"Après 20 heures de détention à Kiev, un soldat est arrivé et nous a placés dans un avion, sans explications", a indiqué Angel Sastre. "Ils nous ont traités comme des criminels, il ne manquait plus que les menottes", a déploré Antonio Pampliega. Les services de sécurité ont expliqué que les journalistes avaient publié des articles affirmant que l'armée ukrainienne avait bombardé des zones civiles. D'après le SBU, ces articles sont faux et contraires aux intérêts de l'Ukraine.
Plus concrètement, leurs passeports leur ont été enlevés à l'arrivée à l'aéroport à Kiev, ils furent isolés pendant 20h dans une salle, surveillés comme de dangereux terroristes par des hommes des services secrets armés jusqu'aux dents. Ils apprirent ainsi qu'ils constituaient une menace pour la sécurité ukrainienne, ce qu'a d'ailleurs confirmé la porte-parole des services secrets ukrainiens, SBU, qui ont intercepté ces dangereux reporters, comme le reporte le site ukrainien Unian.

Pour comprendre cet acharnement, il faut comprendre qu'ils ont eu le déshonneur en 2014 de faire des reportages sur les bombardements effectués par l'armée ukrainienne dans le Donbass sur des cibles civiles alors que chacun parlait de l'invasion russe et du renouveau démocratique du Maïdan. Ils furent, pour leurs écrits, interdits de territoire pour 5 ans. Après une intervention forte du gouvernement espagnol, l'interdiction de territoire avait été levée en 2016. C'est la raison pour laquelle ils sont retournés en Ukraine, faire à nouveau leur travail dans ce parangon de la Démocratie post-moderne. Bien qu'ayant présenté l'annulation officielle de leur interdiction de séjour, les services secrets les ont expulsés: ils faisaient partie d'une autre liste de 40 personnes, considérées comme particulièrement dangereuses pour le pays.

Les réactions internationales ... sont fades. Il y a heureusement les Fédérations internationale et européenne de journalisme qui soutiennent la Fédération espagnol, qui ont mis une alerte sur le site du Conseil de l'Europe. Et c'est tout. Où sont nos hérauts des grandes causes humanitaires? Où sont les articles au vitriole de leurs collègues? 

Les questions sont malheureusement devenues rhétoriques, nous n'attendons plus de réactions intègres. Mais les espèrons toujours, un défaut de jeunesse qui perdure.

Soulignons quand même que ces journalistes étrangers, qui ont la faiblesse de l'indépendance, ont un sort enviable par rapport à celui de leurs collègues ukrainiens, régulièrement menacés, ou simplement liquidés, comme O. Bouzina. 

La journaliste Youlia Lozanova déclare,  par exemple, que les menaces qui pèsent sur elle ont ensuite concerné sa mère et ses enfants, car elle a été déclarée ennemi du peuple, comme 100 000 autre personnes répertoriées sur le site Mirotvorets, dont le but est d'instaurer une liste de personnes à liquider.

Le régime ukrainien, comme tout régime liberticide, se nourrit de la peur et de la lâcheté. Il est repu grâce à notre silence. Comme l'écrivait Bernanos, "L'homme est avant tout un lâche souvent préoccupé de trouver une excuse à sa lâcheté". 

L'Europe est devenue très douée pour cela. 





3 commentaires:

  1. Comme j'aurais aimé que ces 2 journalistes soient français. Je rêve, ce n'est pas pour demain, hélas !!

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  2. un faux débat. Quand bien même ces journalistes auraient pu accomplir leur travail, aussi fidèle et honnête qu'auraient pu être leurs articles, ils auraient reçu une fin de non recevoir de la part de leur ligne éditorialiste car la presse est controlé par les États, et les États sont contrôlés par qui?

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  3. La Russie ne peut-elle pas expulser le correspondant du Figaro à Moscou, le bouffon Pierre Avril ?

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