Le conflit hybride syrien risque dangereusement de se "traditionnaliser". Trump s'est donné jusqu'à ce soir pour annoncer sa décision d'une intervention militaire de grande ampleur en Syrie, avec le soutien particulièrement actif de la France. La présence russe au sol permettra-t-elle de calmer les ardeurs guerrières de nos politiciens en mal de grandeur? Espérons.
Une guerre est toujours improbable, tout autant qu'inattendue. Un être rationnel et raisonnable ne peut imaginer que des hommes prennent la décision d'envoyer d'autres hommes se battre, sous quelque prétexte que ce soit (aujourd'hui, les droits de l'homme), pour défendre en réalité des intérêts très ciblés, circonstanciels, voire très personnels. Trump fera-t-il exception à la règle, alors que ses avocats se trouvent perquisitionnés, que des starlettes l'accusent de les avoir payées pour taire des scandales sexuels, alors que l'Establishment fait planer l'ombre d'une collusion avec la Russie, qu'ils n'arrivent toujours pas à prouver? Mais peu importe. C'est à la Une. Scandales et guerre vont souvent de paire.
Après la montée en pression de la surprenante attaque chimique dans la Ghouta alors presque libérée des terroristes, qui n'a aucun sens sur le plan stratégique pour Assad, mais sert largement les intérêts de la coalition américaine sur place (voir notre article à ce sujet), Trump s'est donné 48h pour annoncer sa décision. Elle doit donc tomber aujourd'hui.
En attendant la présence militaire américaine se renforce dans la zone:
The USS Harry S. Truman Carrier Strike Group will depart Naval Station Norfolk, Va., Wednesday for a deployment to the Middle East and Europe.The aircraft carrier will be accompanied by the guided-missile cruiser USS Normandy and the guided-missile destroyers USS Arleigh Burke, USS Bulkeley, USS Forrest Sherman and USS Farragut. The destroyers USS Jason Dunham and USS The Sullivans will join the strike group later, a Navy statement said.The strike group, carrying 6,500 sailors and Carrier Air Wing One, will cruise alongside the German frigate FGS Hessen during the first half of the deployment. The German ship conducted a brief mission with the Harry S. Truman in 2010, the Navy said.
Le destroyer Donald Cook, avec ses missiles de croisière Tomahauwk, est déjà aujourd'hui à moins de 100 km de la base russe de Tartous en Syrie. Et l'USS Porter le rejoindra bientôt, au large des côtes syriennes.
Le véritable danger est présenté par le destroyer Cook, qui peut être opérationnel rapidement. Sera-t-il ou non utilisé? L'USS Porter ne sera pas sur les lieux avant une semaine, quant aux autres il leur faudra un bon mois. Cela signifie-t-il qu'il ne s'agit que d'une opération de comm, une de plus, ou est-ce le signe de la préparation d'un conflit sur le long terme?
L'autre question restant de savoir quelles cibles viser. Il a déjà été clairement affirmé que les frappes ne doivent pas être ciblées comme la dernière fois sur un seul objet, mais doivent viser plusieurs cibles et s'étendre sur plusieurs jours:
Administration officials said they expected any new strike to be more expansive than last year’s, but the question was how much more. Possible options included hitting more than a single target and extending strikes beyond a single day.
Il pourrait s'agir des infrastructures syriennes, des bases militaires, peut-être aussi pour aider les kurdes. Autrement dit, des frappes répétées et étendues dans le temps et contre des bâtiments publics et des infrastructures, ça s'appelle une guerre. Mais justement, ici, à la différence de l'Irak, des difficultés existent en raison de la présence russe et de l'implication de l'Iran:
The president's new national security adviser, John Bolton, urged Trump to skip the trip, an official said. This reflects a view in the White House that deeper Russian and Iranian involvement in Syria have complicated calculations about a response to any U.S. military attack, according to the official, who spoke on condition of anonymity to discuss internal deliberations. Moscow has cautioned the U.S. not to launch a military attack.
La Russie a en effet "conseillé" aux Etats-Unis de ne pas lancer de frappes en Syrie, sous peine non seulement de détruire les missiles avec les systèmes de protection S300 qui sont en place, mais aussi de détruire les "porteurs" de ces missiles.
Finalement, toute l'escalade militaire va tenir en cette question: la Russie répondrait-elle vraiment en coulant un navire américain ou en descendant un avion militaire en cas d'attaque de la coalition?
Car si Trump a besoin de faire diversion et de montrer patte blanche pour les élections de mi-mandat, il ne peut se permettre la mort de soldats américains. Seule la certitude de la réponse de la Russie peut empêcher un nouvel Irak. Rappelons que la présence au sol de la Russie en Syrie est très étendue, à la fois militaire avec les deux bases qu'elle possède, mais aussi avec la police militaire qui accompagne l'armée syrienne, les conseillers qui se trouvent notamment à Damas, etc. Des frappes américaines en principe mettent directement en jeu les intérêts russes. Ce qui fait quand même peur aux alliés potentiels de la coalition américaine, les opinions étant largement partagées.
Quand je me souviens d'un reportage où les légionnaires prétendaient ne pas être des mercenaires, ici toute l'armée française ne se bat pas pour la France mais pour la finance mondialiste. Les militaires français portent à présent un uniforme de mercenaire.
RépondreSupprimerS'ils meurent, ce ne sera ni pour leur pays, ni pour leur peuple, ni pour leur famille mais pour des intérêts privés. Jusqu'où va l'obéissance?
Malheureusement la réponse à vos deux questions semble devoir être deux fois OUI.
RépondreSupprimerOui les USA (et la France) iront jusqu'à la guerre.
Oui la Russie n'aura d'autre choix que d'abattre avions et navires ennemis.
Les "raisons" occidentales tiennent en 10 ou 15 ans de frustrations accumulées contre cette Russie qui défie l'Empire en ne voulant pas se soumettre ou disparaître.
La raison de la Russie est que pour elle laisser perpétrer cette agression reviendrait justement à disparaître.
Tout ce que l'on peut espérer en ces moments tragiques est que la guerre reste limitée au Moyen Orient et aux armes conventionnelles.
Pour qu'une telle frappe soit possible ik faudrait déjà que Trump la veuille vraiment ce qui est très peu certain Il faudrait également que la Russie désigne les lieux, sites et puissance de la frappe. Le destroyer fera mi-tour après cette escapade printanière aux frais fu prince mbs.
RépondreSupprimerJe pense même que la frappe du Tifour est une agression tripartite à l'image de celle du Sinaï en 1956, quand les USA n'étaient pas encore présents dans la région. C'est quasiment pareil.
A y regarder de près,il me semble que Trump avec toutes sortes de chantages,faux ou avérés il ne dirige pas grand chose, surtout il n'a pas les mains libres. Les faucons qui l'entourent ne rêvent que ça,la guerre. Il semblerait que c'est le business le plus rentables. Mais la seule question qui me préoccupe c'est le rôle de la France. Macron serait il comme la rumeur le propage un gouverneur des banquiers,un agent de la toute puissance CIA et du MOSSAD ? Que peut gagner la France dans cette guerre ?
SupprimerIl y a plusieurs degrés d'opérations sous faux drapeau Le plus haut ni eau est atteint quand vous arrivez à mettre un sous traitant à la tête d'un pays.
SupprimerIl y a un an les russes, après avoir mis leurs militaires à l'abri, avaient laissé passer les missiles qui avaient détruit un aérodrome et fait quelques victimes. Feront-ils la même chose cette fois-ci? Je crains que oui, j'espère que non.
RépondreSupprimerIls n'ont pas répondu aux dernières sanctions infligées par les américains, qui en préparent d'autres encore plus terribles, puisqu'elles toucheraient toutes les grandes banques russes. Puisque les russes encaissent si bien et ripostent si peu, pourquoi ne pas continuer encore et encore? C'est un test pour V. Poutine.
Vladimir Poutine va tenter de dissuader par les voies diplomatiques les occidentaux de frapper la Syrie; on espère et on prie...
SupprimerDonc, il va devoir faire des concessions et aussi des compromissions, comme d'habitude. Ce sera, une fois de plus, le triomphe des occidentaux qui, grâce à une grosse farce, il n'y a jamais eu d'attaques chimiques sur Douma, vont obtenir sur le tapis ce qu'ils n'ont pas pu obtenir sur le terrain, à savoir : s'ingérer dans le futur de la Syrie et faire plier les russes
SupprimerJ'attends la prochaine provocation qui ne saurait tarder.
"ici toute l'armée française ne se bat pas pour la France mais pour la finance mondialiste".
RépondreSupprimerIl me semble que les forces spéciales actuellement sur place, tout comme la France qui pense encore correctement, doivent en être conscient.
La véritable question est donc bien :"Jusqu'où va l'obéissance?". Et là, je crains que sur place, cette question ne se pose même pas.
Par contre en France ...on doit se douter qu'une unanimité de soutien risque fort de faire défaut, surtout compte tenu du contexte social.
D'où les différentes opérations d'enfumage tout azimut, actuelles et à venir, ressemblant plus à un racolage de république putassière qu'à une construction ordonnée visant à rassembler.
Quand on mélange les genres en : racolant clergé, tançant les Zadistes, "dialoguant" en sourd avec les grévistes, imposant réformes aux étudiants, se posant en suiviste de la politique Atlantique, le tout sur fonds de mensonges et de manipulations en ne disant pas tout, cela fait beaucoup en même temps.
Pas difficile dans ces conditions de prédire que ce gouvernement n'en a plus pour longtemps, et que la chute risque même d'être très rapide.
Quand ? c'est la question.
Alors quand les gosses jouent avec les allumettes, s'ils les allument et se brûlent il ne devront s'en prendre qu'à eux mêmes.
Le colonel Jacques Hogard, chef des forces spéciales françaises, n'obéissait semble-t-il pas au général anglais de l'OTAN, au Kossovo. Il fut écarté, puis eut la décence et l'Honneur de démissionner.
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=obqimqPUqZs
Pour ce qui est de tirer,ça ils vont tirer les Américains, c'est la riposte qui m'inquiète plus car l'engrenage risque d'être brutal et générateur d'une escalade mondiale dramatique. Mais peut-être est-ce ce que souhaitent certains qui y voient là un moyen de n'avoir plus à faire face à sa dette abyssale, suivez mon regard...
RépondreSupprimerPoutine avait dit en cas de guerre si on ne peut pas éviter la confrontation il faut frapper le premier
RépondreSupprimerDieu a dit si le mal te cible évite-le mais s'il te poursuit affronte-le
Toutes les parties en conflit savent que c'est facile de provoquer une guerre mais comment éviter de la perdre et ne pas subir de dommages demeure confiné dans quand la direction des vents et contraire à la destination des bateaux
M. Trump a l'air d'oublier que les Russes leur sont supérieurs dans deux domaines clés, à savoir le brouillage électronique et la défense antiaérienne.
RépondreSupprimerVous avez totalement raison et il va vite s'en rendre compte d'ailleurs !
SupprimerCe n'est jamais le doute
RépondreSupprimerC'est toujours la certitude qui rend fou.
Car le doute est multiple, gradable. La certitude elle ne souffre pas la pluralité