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vendredi 27 mars 2020

Billet du vendredi : Coronavirus, avènement et défaite du monde global



A première vue paradoxalement, même si à la réflexion il n'y a pas forcément paradoxe, le coronavirus est à la fois l'avènement et la défaite du monde global. Avènement, parce que, que ce soit avec enthousiasme ou avec réticence, les puissances se sont soumises, la plupart des pays ont introduit des mesures liberticides, les Etats ont suivi des impératifs extérieurs et abdiqué leur souveraineté. Défaite, car le monde global se présente comme une société carcérale, faible, chaotique et barbare. Mais il n'y a pas forcément paradoxe, car l'idéologie néolibérale, qui porte le monde global, est une déconstruction, elle n'est pas porteuse d'une vision positive, ni de l'homme qu'elle a réduit à l'individu, ni de l'Etat qu'elle combat. Mais elle tente de modifier le système de valeurs et les comportements sociaux, de modifier donc l'homme de l'intérieur. Ce qui en fait un totalitarisme. Et pose la question de la fin du libéralisme.


A plusieurs points de vue, le coronavirus est le visage du monde global. 

Sa prolifération a été rendue possible par le culte du mouvement incessant, par cette manie des masses de passer le week-end à Venise, les vacances d'hiver pour les Chinois à Paris par exemple, quand les habitants des pays tempétés ou froids cherchent le soleil et la chaleur. S'étalant sur une plage, marchant sur des montagnes ou dans des rues, agglutinés derrière des guides. Pour des vacances culturelles ou extrêmes. Pour vivre quelques jours des rêves de Photoshop. Echangeant leurs appartements à travers le monde, car ce monde est Un, il est donc le Tout. Devenu indifférencié. La circulation intempestive des individus ... et des virus. En pleine spirale d'acculturation.

Son ancrage a été redu possible par le monopole du discours médiatique, qui est largement répercuté et amplifié par les réseaux sociaux, caisse de résonance de la globalisation, où la plupart des gens réagissent. C'est-à-dire se placent sur le plan de l'instinct et du sentiment, ces points faibles par lesquels ils sont magnifiquement manipulables. Et il faut reconnaître que la communication de masse a été élevée au niveau de l'art.

La capitulation des puissances et des Etats a, pour sa part, été rendue par les décennies d'affaiblissement et de démantèlement. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Etat, en tant que tel, est devenu l'incarnation du Mal et lui ont été accolés tous les qualificatifs à connotations négatives, tels que l'ordre, la règle, la force. Face à lui, le culte de l'individu, faisant passer la société du holisme à l'individualisme, s'est structuré autour de la société civile, sacralisée comme espace de réalisation des libertés. Les politiques publiques ont suivi le mouvement, sur la vague de la fausse rationalité du management, les services publics ont été déstructurés : car le privé fait a priori mieux que l'Etat, surtout lorsque des conditions défavorables sont mises en place pour les structures publiques. Après déstructuration, évidemment, l'Etat fonctionne mal, il perd donc de sa légitimité, il est affaibli et petit à petit intégré dans un maillage de structures supra-nationales - régionales et internationales, qui sans fondement démocratique, développent une supra-gouvernance. Ce mécanisme était parfaitement bien huilé et l'Etat même lui était nécessaire : ce qui était mal fait, était de la responsabilité de cet Etat encombrant, mais que l'on gardait par habitude, heureusement les organismes supra-nationaux étaient là pour compenser. L'image-type en Europe est la CEDH, présentée comme le seul lieu de justice indépendante, qui va apporter la Justice aux populations sous le joug de leur justice étatique. Ce mythe a été particulièrement développé dans l'espace post-soviétique, pour des raisons idéologiques évidentes. Le rapport récent démontrant les liens entre cette Cour "indépendante" et les ONG, principalement du réseau Soros, soulève de nombreuses questions (voir notre texte sur le dysfonctionnement des temples du monde globalisé).

Et le coronavirus est une démonstration formidable de tout cela. Les Etats ont suivi, certains en traînant la patte, d'autres en premiers de cordée, mais ils l'on fait. Sans aucune, évidemment, réévaluation des réformes néolibérales ayant conduit, notamment, à la désorganisation du système de santé. Ponctuellement, on peut refinancer, mais aucune réflexion systémique n'est admise. Le point culminant est le confinement de la population. Qui de toute manière est limité par l'impossibilité de confiner les SDF, qui se heurte aux masses de migrants, aux quartiers où la loi républicaine n'est même plus un vieux souvenir. L'on en arrive à l'Afrique du Sud, premier Etat africain à décider du confinement. Et comme tout nouveau converti, veut être plus sain que le Pape. Même les chiens ne doivent pas être sortis. Pourtant, 20% de la population vie dans des bidonvilles. 

Sauf, que certaines structures surpra-étatiques sont inefficaces, comme l'UE. En revanche d'autres, comme l'OMS, ont pris du galon. L'on passe ici encore d'un cran : de la régionalisation à la globalisation. En ce sens, c'est la fin du rêve d'un monde multipolaire. Par manque de résistance politique.

Dans le même temps, le coronavirus est le signe de la défaite du monde global.

Certains des mythes globalistes viennent de tomber. Celui du citoyen du monde. Aux poubelles de l'histoire, il est rentré sur un territoire, restreint à son logis. Faisant chuter avec lui le culte du déplacement incessant, Je bouge donc je suis. Remplacé par Je me terre donc je vis. La liberté tant attendue, qui soi-disant n'était restreinte que parce que l'Etat était fort, vient d'être sacrifié sur l'autel du dieu global. Il n'est ni le premier, ni le dernier des dieux, et finalement est aussi exigeant que ses prédécesseurs. Et comme eux, sa jeunesse a besoin de beaucoup de sang et de chair fraîche. Et comme les temps ont changé, l'armée est utilisée non pas pour combattre un ennemi extérieur, mais pour que les populations se sacrifient elles-mêmes, sacrifient leur liberté. A ce nouveau dieu. Sans demander la restauration de l'Etat. Et comment les grands mouvements de migrants vont-ils se poursuivre? Où en sont-ils au fait? Plus personne ne coule? Il n'y a plus de conflit à fuir, de régime totalitaire et sanguinaire, qui pousse ces jeunes hommes forts sur les routes d'Europe? L'on a même vu des phénomènes de réimmigration à partir de la France.

Par ailleurs, les rares contenus de ce monde globaliste, par exemple la virtualisation, se heurtent aux difficultés de la vie réelle, même dans les pays où le numérique est un culte incontesté. Ainsi, en Russie, la tentative de numériser totalement l'enseignement et la recherche vient de s'écraser contre le mur de la réalité. L'enseignement à distance dans les facs s'est transformé par la mise en vacances des étudiants et des professeurs, qui après une première phase d'engoûement (pour ceux qui croyaient enfin avoir accès à la technologie du futur - tout est question de croyance) ils ont été fortement déçus et regrettaient un véritable enseignement. A l'école, la situation n'est pas meilleure. Au Conseil de la Fédération, l'on envisage le prolongement de la période scolaire après cette poussée globale, car, je cite :
"Il y a forcément un moment où une communication directe est indispensable. Il est impossible de tout enseigner à distance"
Pour autant, il n'est pas forcément paradoxal de considérer concomittantes l'avènement et la défaite du monde global avec le coronavirus. 

Tout d'abord, parce que ce virus n'est qu'une phase de transition. Si l'on sait d'où l'on vient, l'on ne sait pas où l'on va. D'autant plus que la peur a fait abandonner aux populations les rênes du contrôle de la gouvernance et les pouvoirs nationaux, rendus à leur inexistence, suivent aveuglément les recommandations globalistes. Ils ne sont plus des espaces de décision, mais d'exécution. Plus ils sont faibles, et plus ils sont radicaux, sur le fond et sur la forme.

Nous assistons à une transformation de certaines valeurs. Ainsi, la liberté est le crime; la réclusion est la responsabilité; etc. De la même manière, certains comportements sociaux doivent être modifiés. Dans nos  sociétés, traditionnellement, les jeunes générations doivent prendre soin des générations plus anciennes, ce qui garantit le cycle de la vie et la transmission intergénérationnelle. A Moscou, le maire a mis les personnes de plus de 65 ans à domicile, demandant aux membres de leur famille de ne pas aller les voir, car ils pourraient les contaminer. Il vaut mieux garder le contact à distance, par téléphone ou par internet. A la place du contact humain et rassurant de ses proches, des siens, un service de bénévoles est prévu, qui peut les aider pour leurs courses, les médicaments, etc. Car il est bien connu que les volontaires, eux, ne sont pas porteurs de maladies. Ce sont des volontaires. A la différence des enfants et petits-enfants, qui sont extrêmement dangereux. Pour le modèle idéologique.

Mais surtout, parce que ce monde finalement n'a rien à proposer aux gens. La solitude pour une durée indéterminée. Des visites virtuelles de musées ? Regarder les spectacles à la maison ? Vous pensez réellement que des metteurs en scène vont créer des spectacles qui ne seront jamais joués devant des spectateurs? Que de véritables acteurs de théâtre vont transformer leur art en préparation de séries pour la télé ou le net ? Vous pensez vraiment que de véritables écrivains n'ont pas envie de tenir leur livre dans leurs mains? Comme toutes les idéologies, celle-ci est une négation de la nature humaine.

Finalement, combien de temps la police et l'armée vont-elles pouvoir contenir les populations ? La société globale n'est donc finalement qu'un rêve carcéral pour la majorité. Dès que la population va relever la tête, l'on pourra toujours trouver un virus pour la confiner. Reste la question économique. C'est aussi la fin du libéralisme économique et à côté de ce qui se profile, la vision communiste était un doux rêve. Au moins, il voulait créer un homme meilleur, dégager des contingences du matérialisme pour l'élever spirituellement et culturellement. C'est pourquoi il y a eu l'enseignement de masse, l'industrialisation massive, ce qui obligeait l'Europe. Ce mouvement, qui a fait des puissances, une période qui est marquée par une création littéraire, cinématographique, musicale, bref artistique que les fadaises actuelles ne peuvent faire oublier. C'est la fin du libéralisme, comme le communisme a pris fin. Mais si l'on savait dans les années 90 que les pays de l'Est étaient pris en main par l'Occident dit libéral, l'on ne sait pas très bien ce qui s'est emparé de nos sociétés. Ce n'est pas la fin des idéologies, plutôt la fin de ce que l'on connaît. 

Et l'avenir proche, avec ses crises sans fin, sa récession historique, ses crashs, son chaos, sa barbarie, est loin de l'image des lendemains qui chantent. C'est finalement à nous de décider si c'est la vision du monde que l'on soutient.




11 commentaires:

  1. Et voici une vision atroce du monde de demain : https://www.boursorama.com/bourse/actualites/sanofi-noue-un-partenariat-avec-une-bioetch-americaine-pour-un-vaccin-contre-le-covid-19-8c67ab9529a1fb47c486f0636147a0e5

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  2. Cette crise sera le début ou la fin du globalisme : https://www.theguardian.com/politics/2020/mar/26/gordon-brown-calls-for-global-government-to-tackle-coronavirus

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  3. "Le voyage autour du monde
    d'un tournesol dans sa fleur"
    rejoint inexorablement le "Je pense donc je suis"
    Tout a été dit depuis longtemps. Après tout, Au Commencement Fut le Verbe
    - instinct et le sentiment sont, à mon humble sens, les forces et non les failles de l'Homme
    - Homme réduit à l'individu: j'ai comme impression que tu rejoins ici Zemmour, Karine, - ce qui est loin de me déplaire.
    Enfin, l'on assiste à une fusion sans précédant entre les science dites "humaines" et celles dites "exactes"; de l'art et de la science.
    Il n'y aura pas de 3ème guerre monidiale.
    Par contre, je te donne 10 ans max pour que le Tout- Numérique se casse définitivement la tronche.
    euh.. en faite, pourquoi "ce monde" devrait-il "proposer" quoi que ce soit aux gens ?
    Quant au bénévolat, c'est même pas la peine de rentrer dans les détails de leur action dans le monde virusé - le bénévolat permet avant tout de ne pas embaucher.

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    1. Effectivement, la grande erreure volontaire actuelle est de vouloir fusionner sciences humaines et sciences dites dures. L'arrière pensée politique est évidente, et nous assistons ici à une vaste manipulation de la même nature que celle qui a, via les entreprises privées, imposé de séquencer et isoler les domaines de la connaissance en îlots fortifiés (dans les sciences humaines comme dans les sciences dures) = seuls très peu de gens deviennent capable de comprendre la mécanique d'ensemble à l'oeuvre...
      http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/26/covid-et-mensonge-d-etat-en-france-305316.html
      Et encore ça :
      http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/24/hydroxychloroquine-comment-la-mauvaise-science-est-devenue-u-305255.html

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  4. Les pays qui s'en sortiront le mieux seront ceux qui lèveront rapidement les mesures de confinement, en généralisant le port du masque, et par un dépistage massif. J'ai vu que la Russie avait mis au point trois, voire quatre tests immunologiques (recherche d'anticorps). Ces tests sont fiables, peu coûteux, et peuvent être produit en masse. En France, ces tests ne sont toujours pas disponibles, c'est un désastre.

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    1. L'exécutif ne peux pas se permettre de lever le #confinnementtotal, même en sachant que, à chaque prolongation, il enfonce encore plus l'économie (si celle-si existe encore, du moins sous forme physique) - en effet, dès que le peuple n'est plus muselé par la #panique artificiellement entretenue, il va refaire les siennes via manifs, syndicats, voire prise de l'Elysée. N'importe qui aurait déjà démissionné. #Macron sait qu'il est foutu, ainsi que le mondialisme qu'il se vantait hier encore de représenter si bancairement, quoi qu'il arrive.

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    2. Oui, vous avez raison, les mondialistes sont dans une impasse. Si le gouvernement refuse de lever le confinement des personnes immunisées (avec certificat médical à l'appui), qui par définition ne présentent aucun risque de contamination, alors ce sera clair pour tout le monde, les masques tomberont (sans jeux de mots).

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    3. "Un policier a volé son masque au braqueur pour aller en prison. Le juge l'a démasqué et avait remis en service".
      Lu sur Twitter.
      Cf: pénurie de masques dans le milieu carcéral.

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    4. L'exécutif dira que l'identification des personnes immunisées coûtera un #fricfou.

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  5. Ce qui m''impressionne' le plus dans 'cette alerte aux 25 000 morts' est qu'elle se situe dans le 1/20 ème des morts d'un grippe annuelle mondiale !

    Et, à ce pourquoi d'alerte-aux-confinements', le pourquoi, les 'politiques(et leurs merdias)' s'adonnent-ils à faire paniquer les 7 milliards de personnes.

    'Noooormalement', c'est là une hégémonie internationale qui n'aurait dû, être portée 'à la une' dans la cas où elle - effectivement - serait dispersée à en dépasser 'les cotas' (des 500 000 morts), et d'en taire les effets mondiaux dans le seul cas où cette épidémie (devenue pandémique/touchant plusieurs pays), pour la programmation de la destruction totale de la gente humaine ("N'en garder que 500 000" !).

    Mais, il y a ce seul cas (historique !) où l'on relève une 'attention particulière à ces 25 000 morts' (sur plus de 7 milliards d'habitants).

    Passons brièvement sur les 'notables' qui en auraient fait 'les frais' d'en être infectés, reste tout-de-même quelques 6 milliards 999 millions, 975 000 survivants ! Cà alors !

    Bienveillants que nous sommes, nous avons 'tous' lu les comptes-rendus des virologues et autres scientifiques accordant un effet solutionnatif de cette propagation et d'en réfléchir aux conséquences ultérieures.

    Alors, pourquoi cet essai de comportement mondial vers cette plus large épreuve ?

    S'agit-il d'un examen préparatoire à une tentation hégémonique démontrant bien que les 'sortis de l'ENA (où autres écoles de bourre-mou)' n'en savent gérer une économie face à plus de 7 milliards de cerveaux qui en savent autant sinon plus ?

    Effectivement, à part la Suisse (seul pays au monde en Démocratie où ses habitants proposent eux-mêmes LEURS lois et votent eux-mêmes LEURS lois), s'ensuivent des dictatures (monarchiques, républicaines ou impériales) qui n'ont pour effet que de se passer des troupeaux mal informés de l'existence d'abattoirs.

    Économiquement, cela n'a aucun sens d'en programmer 'un hélicoptère-à-billets', vu que la planche-à-billets(images de Mickeys a la tête coupée) n'a depuis toujours que donné l'illusion d'en être 'fortuné' (oublions les galéjades de 'métaux précieux' qui manquent un peu de poids où ses sorties ne font qu'apparaître qu'un cube de 21 mètres d'arêtes dont chaque pays s'octroie de l'avoir chez lui !). LA seule fortune en ce monde EST l'être humain. SEUL lui rapporte une trésorerie capable d'en calquer son savoir et rien d'autre sur cette planète.

    Le monde (plus de 7 milliards d'habitants) se dirige irrémédiablement vers LA Démocratie où chacun peut dire enfin ce qu'il pense et souhaite pour les autres. Et c'est là qu'entre le problème de la Direction. - Voir la Démocratie helvétique et le pourquoi le (ou la) chef(fe) d'état DOIT demander au Peuple ce qu'il ou elle doit faire - et le pourquoi cet État européen ne fait JAMAIS la une des merdias !

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  6. Bonjour,
    Poutine devait s'inspirer de récentes études US où il est démontré que la productivité est nettement plus élevée dans les entreprise non numérisées (ou partiellement) que dans les numérisées totalement.
    Et je ne parle pas de la folie furieuse de l'IA.
    Poutine est-il devenu fou ?

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