Michoustine, Premier ministre russe |
J'aimerais tant pouvoir parler d'autre chose, mais ce blog étant politique, il est impossible de se taire sur la crise politique qui touche nos pays aujourd'hui, cette crise du coronavirus. Oui, crise bien plus politique, voire idéologique, que sanitaire, ce qu'illustre le monopole du discours non pas des virologues, mais des politiques. Qui font pression sur leurs voisins, trop réticents à suicider leur pays pour cause de virus, au nom d'une société propre, déshumanisée, post-industrielle, sans personnes âgées, sans malades. Une société sans hommes et sans âmes. Car il y a deux manières, finalement, de lutter contre une maladie : soit renforcer les services publics de santé et donc laisser les citoyens vivre leur vie, puisqu'il est possible d'efficacement les prendre en charge; soit mettre les citoyens en "prison individuelle", car les services publics de santé, déjà en temps normal, ne sont plus aptes à prendre en charge la population. La seconde solution, celle choisie par le monde néolibéral globaliste, présente en plus l'intérêt politique de réduire à néant toute possibilité de contestation du modèle. Elle a donc été retenue. Et elle doit être globale. Sinon, la faiblesse du système néolibéral globaliste deviendrait impossible à cacher. Aucune concurrence idéologique n'est possible, car elle lui serait défavorable. Une pression sans précédent est donc mise en oeuvre contre les pays qui ne se plient pas assez rapidement. Ce qui se passe en Russie aujourd'hui est à cet égard très intéressant.
Toute la propagande d'une fin du monde est en route en Occident. Afin de maintenir les populations dans la peur, afin de les rendre on ne peut plus dociles et qu'elles acceptent toutes les mesures liberticides sans broncher, "pour leur bien". Un exemple: la publication en Italie des nécrologies dans les journaux, l'annonce des victimes dans les médias. Le nouveau rituel de cette nouvelle religion. Tous les jours, l'on annonce combien de personnes sont touchées, dans le monde, combien meureut. Ce qui n'a jamais été fait pour aucune autre maladie. Ce qui permet de maintenir les populations dans un sentiment d'angoisse, sans qu'un point de repère ne leur soit possible. Pour information, en France, en 2018, donc avant le premier acte de la tragédie du coronavirus, 609 648 personnes sont mortes, ce qui fait en moyenne 1 670 par jour. A votre avis, l'on remplirait combien de pages dans les journaux si ces morts étaient systématiquement annoncées - chaque jour ?
Plus que la fin du monde, il semblerait qu'il se prépare la fin d'un monde. La méthode du putsch, ici sanitaire, pourquoi pas, semble vraiment à l'oeuvre. En période de globalisme conquérant, celui-ci doit être global pour réussir, il ne peut se permettre ni le doute, ni le questionnement. Surtout qu'avant la mise en avant de ce virus, finalement salvateur pour la globalisation, elle était largement contestée dans la rue, la contestation commençait à atteindre les zones de pouvoir dans plusieurs pays et son système socio-économique était en pleine crise. Toutes ces crises sont avantageusement recouvertes par l'hystérie coronavirusienne. Nous avons donc Macron, qui a achevé le système de santé à la française, faisant pression sur Boris Johnson, qui a déjà eu l'outrecuidance de réaliser le Brexit, pour que ce dernier s'écrase devant l'axiome de la mise sur pause de toute la société. Il est vrai que s'il n'y a plus de vie, il n'y a plus de problèmes ... L'on devrait peut-être y penser. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin. Le dogme écologique pourrait enfin s'épanouir.
Mais prenons le cas de la Russie. Un cas très intéressant, car le pays est à la fois parfaitement "globalo-friendly", avec la montée en puissance ces dernières années de l'idéologie néolibérale (voir notre ouvrage) et le culte du management qui a atteint son point culminent avec ce nouveau Gouvernement, et politiquement souverainiste, comprenant parfaitement que le conflit géopolitique ne prendra fin que le jour où la Russie ne sera plus. Cette crise politique du coronavirus intervient en Russie à un moment-clé : d'une part, la réforme constitutionnelle, qui prévoyait à la fois une limitation de l'influence étrangère dans les institutions nationales et, de facto, une possible prorogation ad vitam de la présidence Poutine, est reportée sine die, puisque la date de l'expression du consentement populaire n'est plus indiquée; d'autre part, rien ne garantit que la cérémonie du 9 mai et la grande manifestation du Régiment Immortel, élément fondateur de la Nation russe aujourd'hui, pourront avoir lieu - ce qui serait une défaite politique du clan souverainiste, dont il serait difficile de se relever et que la nullification des mandats présidentiels ne compensera pas.
Bref, le coronavirus est entré dans le jeu des clans en Russie. Ainsi, l'on a pu voir une communication des plus étranges. Tout d'abord, le 21 mars, Gazeta.ru, presse d'opposition, reprend une publication de CNN félicitant la stratégie de Poutine de lutte contre le coronavirus pour son efficacité. Le 22 mars, contre toute logique, RIA Novosti publie un article (qui a été modifié depuis), affirmant que l'évolution de la contagion se fait sur le modèle français, donc grave, bref, il faut un régime strict. Selon cette agence publique d'information, sa source est une source anonyme dans le Gouvernement. Le soir, une autre agence publique d'information TASS, publie un démenti du groupe spécial créé pour gérer la crise, aucun régime strict de mise en quarantaine n'est prévu en Russie dans un avenir proche, les mesures prises sont suffisantes et enjoint les journalistes à faire plus attention à leurs sources. Soit, mais il s'agissait d'une source ... gouvernementale ...
Il est vrai que selon Mikhael Chelkanov, virologue, directeur du laboratoire d'écologie des microorganismes de l'Ecole de biomédecine de l'Université d'Extrême Orient russe, ce virus ne présente aucune résistance particulière, a priori un vaccin devrait être prêt pour l'été en Russie, mais de toute manière ce virus, naturellement, perdra largement de sa puissance à l'arrivée de l'été. Bref, scientifiquement, ce que l'on entend très rarement, il ne voit pas ce qui justifie cette panique, pour un virus qui n'est pas, en réalité, particulièrement dangereux.
Finalement, le danger représenté est politique. Car d'une part, les Etats totalement désorganisés, ne savent plus gérer une poussée et en font en pandémie. Le prix est alors payé par les habitants. D'autre part, ce virus est l'occasion de soumettre les pays réticents. Un monde, une idéologie.
A Moscou, où le maire est à la pointe du néolibéralisme, allant à la caricature, de nouvelles mesures ont été prises aujourd'hui, alors qu'au niveau fédéral, l'on annonçait qu'un régime strict ne serait pas mis en oeuvre. Les personnes de plus de 65 ans et les personnes souffrant d'une maladie chronique doivent rester à domicile, restreindre leurs déplacements vers les pharmacies et les magasins d'alimentation (que dans les cas de nécessité). Ils recevront une aide de 4 000 roubles (soit 50 euros environ), 2 000 roubles avant ... et 2000 roubles après, s'ils respectent la quarantaine (et s'ils survivent). L'Etat social, rien de tel ... Il faut éviter d'aller les voir, le téléphone et internet doivent avantageusement remplacer le contact humain. Quel monde merveilleux. En effet, qu'ils crèvent chez eux, qu'ils aient peur, si jamais ils en ont besoin, il y a un "gentil opérateur" qui leur répondra au téléphone. Toute personne qui n'a pas de symptômes peut être porteur de la maladie, l'homme est un danger pour l'homme, il faut supprimer le contact - faute de pouvoir être ... plus efficace. Adoptez un robot, certains ont même un sourire.
Sur le plan fédéral, rien de tel n'a encore été annoncé, mais l'on retiendra la mise sous surveillance des personnes malades par géolocalisation de leur téléphone. Comme, parallèlement, il y a un assouplissement de l'étiquetage "contaminé", il serait bon que des garanties judiciaires soient quand même prévues à cette mesure ...
En attendant, cette poussée antivirale provoque des remous dans les milieux politiques russes, où, en dehors du clan des manageurs, les grands noms ont justement plus de 65 ans. Peskov, le porte-parole du Kremlin, a précisé que, pour l'instant, il n'est pas prévu d'isoler Poutine de la menace du coronavirus - mais Poutine a 67 ans. Il est vrai que la dernière fois qu'un Président en activité fut isolé, ça c'était mal terminé ... L'on se souviendra de Gorbi. Choïgou, ministre de la défense, a 64 ans (jusqu'au 21 mai), il passe entre les mailles. Mais Lavrov avec ses 70 ans, doit également bénéficier d'un régime spécial dérogatoire, par rapport aux simples citoyens. En dehors du Gouvernement aussi, des questions se posent : le recteur de MGU Viktor Sadovnitchi (80 ans), le directeur du Comité fédéral d'enquête Alexandre Bastrykine (66 ans), le président de la Cour suprême Viatcheslav Lebedev (76 ans), etc. Il y a de bonnes perspectives, si la saison du putsch globaliste se renforce. La jeune génération des "leaders de Russie", parfaits manageurs disciplinés, est prête. Au cas où ...
Pour l'instant, tout avance à pas de loup, les mesures restrictives sont prises les unes après les autres, sans grande annonce, dans un silence présidentiel total, le Premier ministre Michoustine est l'homme de la providence globale, les institutions sont délicatement déstabilisées tout comme la société, les "dynosaures" de la politique russe mis en situation de justifier l'importance de leur participation, à un jeu dont ils ne maîtrisent pas les règles, pour ne pas être écartés définitivement du champ politique.
A suivre.
Si globalement depuis la fin de l'urss je suis plutôt 'fier' de la russie, j'ai peut être une âme un peu trop avant gardiste et tsariste dans ce cas ou stupide ou utopique pour ne pas comprendre comment vous arrivez toujours pas à dépasser le stade intellectuel d'opposition du genre souverainiste contre globaliste, libéraliste contre x ou y, socialisme contre blablabla, etc.
RépondreSupprimerParce que vous faites finalement que copier coller et importer des aliénations alors qu'en fait c'est jamais tout blanc ou tout noir sauf si on parle de couleurs au sens strict.
La politique ça devrait être l'autorité de pouvoir faire selon les cas et pas d'imposer à tous les cas les solutions que votre étiquette politique vous ordonne de suivre.
Je croyais que ce gouvernement était un peu mieux que le précédent, me serais-je trompé? Ce n'est pas grave si la commémoration du 9 Mai ainsi que le défilé du Régiment immortel sont reportés à une date ultérieure, il faut bien que le gouvernement montre que la santé du peuple russe passe avant tout. Quant à la Réforme Constitutionnelle je n'ose imaginer qu'elle soit tombée dans les oubliettes, ce serait extrêmement regrettable.
RépondreSupprimerBonne santé à tous.
Michoustine me fait penser à Pompidou... on connait la suite ! Avis aux amateurs...
RépondreSupprimerÉternelle Russie, avec toi je veille confiant, en Sa Présence. "Si "Je Suis" est avec nous, qui sera contre nous?"
RépondreSupprimerChoc viral de la société ou comment profiter de la situation ou le malheur des uns fait le bonheur des autres:
RépondreSupprimerhttps://www.legrandsoir.info/comment-l-elite-mondiale-va-tenter-d-exploiter-la-pandemie-vice.html