Au-delà des quelques déclarations de Zelensky disant chercher la paix, tout en agitant le spectre botoxé d'un conflit direct avec la Russie, les décisions prises par l'Ukraine vont dans un tout autre sens - le renforcement des tensions à l'intérieur du pays et du conflit avec le Donbass. Que ce soit sur le plan linguistique ou militaire, l'Ukraine ne cherche pas l'unité du pays, elle la met sciemment en péril.
Au lieu de remplir ses obligations, le Président ukrainien ne cesse de louvoyer : un nouveau format, de nouvelles rencontres, invoquées puis reportées puis renouvelées, etc. Mais très concrètement, l'Ukraine refuse toujours tout contact direct avec les dirigeants de Donetsk et Lougansk, ils veulent parler à Poutine - car l'Ukraine post-Maîdan a besoin d'agiter le spectre d'un conflit russo-ukrainien, sinon elle perd tout son intérêt sur la scène internationale. Elle continue donc à entretenir les tensions et joue ainsi le rôle qui lui a été attribué sur la scène internationale. Prenons quelques exemples récents significatifs.
Alors qu'elle a de plus en plus de mal à remplir les rangs de l'armée avec les appelés, une nouvelle loi vient d'être signée par Zelensky, qui permet d'enrôler les réservistes sans avoir à déclarer la mobilisation générale - qui ne mobilise plus depuis longtemps. Ayant quelques difficultés à convaincre sa population, l'Ukraine prévoit une responsabilité pénale pour ceux qui voudront y échapper. Par ce geste, le Gouvernement maintient la pression sur la population, la met en situation de quasi-guerre sans avoir à prendre la responsabilité d'un véritable état de guerre.
Mais elle ne doit pas aller trop loin. Ainsi, lorsque l'Ukraine demande des armes létales à l'Allemagne, celle-ci se divise. L'ambassadeur ukrainien en Allemagne fait la tournée des cabinets ministériels pour demander un soutien militaire très concret à la marine ukrainienne : des drones sous-marins, des systèmes de lance-missiles, des têtes de missiles, etc. Si le ministre allemand des Affaires étrangères n'est pas très chaud, l'idée, en revanche, a beaucoup plus au ministre allemand de la Défense et au président du Comité parlementaire des affaires étrangères.
La question de la souveraineté d'un pays qui va quémander des armes à l'étranger pour sauver sa flotte n'a pas même à être analysée sérieusement. Quand une armée dépend de forces étrangères, quels intérêts va-t-elle défendre ?
A l'intérieur du pays, la question linguistique, qui a mis le feu aux poudres, dans le sens direct du terme en 2014, reste toujours à l'ordre du jour - difficile de couper tout un peuple de ses racines, même la baïonnette à la main. Un Ombudsman des langues a été mis en place, non pas pour protéger le droit des minorités à pouvoir s'exprimer dans leur langue maternelle, ce qui était la norme sociale avant le Maîdan, mais pour surveiller que la diversité linguistique prenne fin et que chacun ne parle plus que l'ukrainien. Or, dans certaines régions, le russe est la langue naturelle, notamment pour les élus locaux. Ainsi, à Kharkov, au conseil municipal, l'Ombudsman a eu un choc : la moitié des élus parlait russe, l'autre ukrainien et tout le monde se comprenait sans le moindre problème. Cette paix sociale est absolument inacceptable (il est vrai que les sponsors pourraient être mécontents), donc pour renforcer la tension sociale, l'Ombudsman propose que le mandat électif soit retiré aux élus de Kharkov qui parlent russe, et d'une manière générale pourquoi pas à tout élu qui parle russe, puisqu'ils violent la loi sur la langue étatique ?
Dépenser tant d'efforts, tant de révolutions pour être colonisée, et en redemander, est bien la seule réussite de l'Ukraine post-Maîdan, même si l'on peut se demander en quoi cela est de son intérêt ...
Zelenski a atteint son but en tant que comique professionnel : il nous a fait bien rire.
RépondreSupprimerMaintenant, il a vu comme tout le monde comment Poutine en bougeant juste un pion sur l'échiquier de la géopolitique internationale a réussi à mettre échec l'OTAN.
Zelenski est du mauvais côté de la force...il s'est pris pour Darth Vador. Il ne lui reste plus qu'à demander audience à Maître Yoda-Poutine qui lui expliquera comment rentrer dans le rang en sauvant sa face de bouffon.
L'Ukraine met aussi en péril l'intégrité de l'union européenne.
RépondreSupprimerLe conflit ukrainien nous montre de façon flagrante l'impuissance d'une Union européenne qui n'a jamais su se consolider et se hisser à la hauteur d'un État unifié pour assumer ses responsabilités souveraines. La crainte que suite à dissolution de l'URSS se développent des nationalismes en Europe de l'Est, qui a mené dans l'urgence au Sommet de Maastricht en décembre 1991, était bel et bien fondée quand on voit à quel point la haine des populations russes et les politiques qui les discriminent peuvent éclipser les droits humains les plus fondamentaux en Europe.
L'Allemagne et la France qui sont co-auteurs des accords de Minsk, pour lesquels il n'y a pourtant pas d’alternative, et qui les ont soutenus au Conseil de sécurité de l'Onu pour les intégrer au droit international, font montre d'une impuissance coupable. C'est abject et ça se fait à la face du monde.
L'Allemagne ne devrait-elle pas avoir une sensibilité particulière quand il s'agit de débusquer, combattre ou au moins s'opposer ouvertement à la résurgence du nazisme qui s'agite en Ukraine et qu'elle a contribué à implanter lors du Maïdan ? N'est-elle pas directement concernée puisque elle est garante des accords de Minsk qu'elle a aussi contribué à établir ou bien la duplicité est-elle devenue une vertu nationale ?
Frau Merkel semble être déjà partie en vacances en oubliant qu'elle est encore Chancelière avec toutes les responsabilités qui lui incombent.
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Bellefontaine
En effet, si l'ex-URSS a unifié les pays de l'Est avec une main en titane chromé dans un gant de zibeline, c'est essentiellement parce ces pays sont très difficiles à gérer et ont par nature l'habitude -comme dirait Dmitry Orlov- de se nourrir au sein de mère Russie sans rien donner en échange. Maintenant, l'UE les a récupéré et commence à découvrir cette réalité, à commencer par la Pologne et l'Ukraine de l'Ouest (ce qui revient au même).
Supprimer"Bon courage les gars !" doivent se dire Poutine et Lavrov avec un gros sourire en forme de faucille orné d'une étoile très brillante.
Il y a un élément culturel fort qui différencie l'Ukraine de l'Ouest (ou la Pologne) et la Russie, c'est qu'en Russie, quand on donne sa parole, ou qu'on la couche sur le papier, cela est un "gentleman agreement" qui a valeur de contrat inaltérable. Chez les Ukrainiens, c'est le contraire, leur culture fait qu'ils se sentent libres de changer les termes ou les modalités d'un accord du jour au lendemain et ce, de façon unilatérale.
SupprimerC'est ce que Mister Macron et Frau Merkel sont en train de réaliser avec les accords de Minsk.
C'est la raison pour laquelle Poutine a bien expliqué que l'application de ces accords n'est pas de son ressort...pas folle la guêpe, il sait très bien comment les Ukrainiens fonctionnent.
Il semble bien que les États baltes, la Pologne, l'Ukraine ainsi que d'autres, soient devenus les têtes de pont des États-Unis en Europe pour contrecarrer toute volonté de normalisation des relations Bruxelles – Moscou.
SupprimerBruxelles en serait-elle réduite, volontairement ou par la force des choses, à la stratégie du fou de Nixon et Kissinger qui visait à rendre la politique extérieure illisible et incompréhensible tout en laissant croire qu'on est prêt à aller jusqu'au bout ?
À moins que Bruxelles soit elle-même victime de cette stratégie du fou que pratique Washington et que, en bon vassal, elle ne soit plus en mesure de trouver ses repères.
Chose certaine, Bruxelles n'arrive pas à présenter de politique claire et cohérente et, si on se fie à ses obligations à l'égard des accords de Minsk, elle va même jusqu'à afficher ouvertement ses défaillances. Or, étant donné le réalignement géopolitique actuel entre l'Eurasie et l'Occident, l'Europe risque fort de se retrouver assise entre deux chaises...
... ce qui ne l'empêcherait pas de continuer à faire la morale au reste de la planète !
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Bellefontaine
PS : "le spectre botoxé d'un conflit direct avec la Russie" : magnifique métaphore très originale, bravo !
RépondreSupprimerDeux cultures s'affrontent en Ukraine, toutes deux sont indiscutablement européennes. Cependant, cette riche singularité ukrainienne et européenne offre à Washington un terrain de discorde entre européens et contre Moscou... Manifestement, l'Ukraine représenterait ce maillon manquant de la "Maison commune" européenne. Dans ce naufrage organisé d'un Etat, tentons objectivement de faire l'inventaire: A qui profite le crime et qui se soucie de la dignité des citoyens de l'Ukraine ?
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