Voir: http://www.gazeta.ru/comments/2012/05/06_e_4575941.shtml
http://www.gazeta.ru/politics/news/2012/05/07/n_2331277.shtml
http://www.gazeta.ru/politics/news/2012/05/07/n_2331277.shtml
Aujourd'hui doit avoir lieu l'inauguration de V. Poutine. Hier, la manifestation "March millionnov", autorisée par les autorités publiques, a marqué un tournant dans les relations entre le pouvoir et la société civile.
Il était à l'origine prévu de partir du Centre de Moscou pour marcher vers la place Bolotnaya, où des orateurs devaient prendre la parole. Alors que certains manifestants s'étaient directement dirigés vers la place, attendant devant une estrade vide, les représentants de l'opposition, Udaltsov et Navalny changent le programme. Ils appellent les gens à un sitting, dont ils ne veulent bouger qu'après l'annulation de l'investiture de V. Poutine, l'annulation des élections et l'accès immédiat aux chaînes nationales. L'agressivité d'une partie des manifestants - et leur préparation - a surpris. Certains s'en prennent à un véhicule de NTV (qui avaient montré un reportage sur le financement des mouvements protestataires d'après les législatives et provoqué le mécontentement des opposants visés). Le ton monte, des gaz sont envoyés, des fumigènes volent d'un côté, puis de l'autre, on se les renvoie comme un ballon. Certaines sources parlent même de cocktails molotov. Toujours est-il que les images montrent une violence réciproque réelle. Des blessés de part et d'autres sont hospitalisés. 650 personnes sont arrêtées. Udaltsov et Navalny également.
Le premier but est atteint. Destabiliser l'inauguration d'aujourd'hui, qui sera entâchée des violences d'hier et met le début de la nouvelle présidence de V. Poutine sous un signe négatif.
Ensuite, alors qu'ils demandaient l'accès aux chaînes nationales, un magnifique reporage est présenté rapidement sur Euronews, le message est passé. Du point de vue de la communication, ils ont gagné le combat. Les images choquent et personnes ne cherchera de toute manière à comprendre qui a fait quoi dans ce méli-mélo. Quand on s'émeut vaguement pour Londres, ici, c'est la Russie ...
Pourtant d'autres conséquences apparaissent. Avec les manifestations de masse, le pouvoir a commencé à autoriser plus facilement les mouvements, normalisant ainsi la situation. En contre partie de quoi, la violence était banie, autant que les arrestations dans les manifestations autorisées. Mais la fréquentation de ces mouvements a baissé, l'opposition ne fixant pas très clairement des buts, n'ayant pas particulièrement de message politique clair pour l'avenir. Le départ de Tchurov, l'annulation de l'inauguration de V. Poutine relèvent de l'activisme, pas de la logique politique. Cette confusion des genres affaiblie leur mouvement. Il a donc fallu sortir du schéma pacifique et radicaliser le mouvement. Mettant ainsi tout le monde en porte-à-faux: la majorité des manifestants qui n'était pas venue se battre, les autorités qui risquent de durcir à nouveau le régime des aurorisations, les opposants qui veulent réellement jouer sur le terrain politique et perdent en crédibilité.
S'il est toujours dommage d'assister à des violences policières, si elles sont condamnables, les violences des manifestants le sont tout autant. Dans tous les cas, le recours à la violence de rue est un signe de faiblesse et de démission intellectuelle. Dans ce type de schémas, il n'y a que des perdants. Et en premier lieu, c'est la Russie qui est perdante.
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