Elle souligne, ensuite, l’inquiétude des experts russes face à la hausse des
crimes racistes et des confrontations interethniques de ces deux dernières
années.
Et de conclure que l’absence de réaction des autorités joue comme un signal
permettant à l’extrême droite d’agir en toute impunité.
Yaroslava, ne cache pas que son groupe pratiquait du nettoyage ethnique de
masse mais qu’avec le temps elle a compris que le radicalisme ne menait à rien.
Andreï, lui, est parti en croisade pour défendre la race slave et les
valeurs qu’elle incarne au moyen de méthodes pacifiques.
Il est indéniable que partout en Europe le nationalisme est une aubaine
pour les partis politiques et trouve un
écho favorable parmi la population sur fond de crise économique et
d’incertitude quant à l’avenir.
Si certains pays se prétendent exceptionnels, force est de reconnaître que
la Russie est très particulière.
Elle est une fédération
multinationale, multiethnique (d’où la distinction entre « rousski »
russes ethniques, et « rassiani», citoyens de Russie) et
multiconfessionnelle, secouée donc par des forces centrifuges illustrées par les
conflits du Caucase du nord.
Dans ce contexte la question de « l’idée nationale » se pose avec
plus d’acuité que pour nous autres pays européens.
La société russe entretient une conception contradictoire par rapport à
l’immigration.
D’un côté, elle a conscience d’être un ancien empire composé de plusieurs
peuples, et de l’autre elle redoute la poussée démographique des peuples
caucasiens ou d’Asie centrale.
Il faut se rappeler aussi que les Russes ont été violemment chassés de
certaines de ses anciennes républiques à la chute de l’URSS.
Les Russes ont donc du mal à admettre aujourd’hui que ces peuples viennent
coloniser leurs grandes villes avec l’insécurité qui s’en suit.
C’est donc bien le débat sur l’identité nationale qui est relancé suite aux
émeutes de Birioulevo et de la Marche russe.
Vladimir Poutine l’a bien perçu, lorsqu’au Club Valdaï, en septembre
dernier, il estimait nécessaire de poursuive ce débat avec la nouvelle génération
russe. « L’idée nationale n’apparaîtra pas si l’Etat ne travaille pas dans
ce sens » déclarait-il alors.
En fait la question à se poser paraît de prime abord toute simple !
Quel est « ce quelque chose » qui nous unit aujourd’hui et qui nous permettra de se projeter
dans l’avenir ?
Il ne m’appartient pas d’y répondre, c’est aux Russes qu’il faut la poser.
Tout en sachant, que pour chaque société donnée, il n’existe aucun modèle
de développement prêt à l’emploi.
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