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lundi 11 novembre 2013

Regards Croisés Russie-UE, la chronique de Caroline Voos pour Russie Politics : « au delà de la Marche russe », prolongement de la chronique précédente sur les émeutes de Birioulevo.



 Dans Libération (France), Veronika Dorman continue de développer ce qui c’est déjà dit dans la presse européenne à l’occasion des émeutes de Birioulevo. A savoir, l’augmentation de la xénophobie et du discours belliqueux qui lui est associé.

Elle souligne, ensuite, l’inquiétude des experts russes face à la hausse des crimes racistes et des confrontations interethniques de ces deux dernières années.

Et de conclure que l’absence de réaction des autorités joue comme un signal permettant à l’extrême droite d’agir en toute impunité.

 

 Le Courrier de Russie, décide de donner la parole à trois jeunes qui s’expriment en toute franchise par rapport à leur propre expérience du nationalisme et de leur sentiment à l’égard de la Marche russe.

 Mikhaïl avoue qu’après s’être plongé dans des ouvrages traitant du nazisme, son sentiment de haine à l’égard des immigrés s’est estompé.

Yaroslava, ne cache pas que son groupe pratiquait du nettoyage ethnique de masse mais qu’avec le temps elle a compris que le radicalisme ne menait à rien.

Andreï, lui, est parti en croisade pour défendre la race slave et les valeurs qu’elle incarne au moyen de méthodes pacifiques.



 
Il est indéniable que partout en Europe le nationalisme est une aubaine pour  les partis politiques et trouve un écho favorable parmi la population sur fond de crise économique et d’incertitude quant à l’avenir.
Si certains pays se prétendent exceptionnels, force est de reconnaître que la Russie est très particulière.
Elle est une fédération multinationale, multiethnique (d’où la distinction entre « rousski » russes ethniques, et « rassiani», citoyens de Russie) et multiconfessionnelle, secouée donc par des forces centrifuges illustrées par les conflits du Caucase du nord.

Dans ce contexte la question de « l’idée nationale » se pose avec plus d’acuité que pour nous autres pays européens.

La société russe entretient une conception contradictoire par rapport à l’immigration.

D’un côté, elle a conscience d’être un ancien empire composé de plusieurs peuples, et de l’autre elle redoute la poussée démographique des peuples caucasiens ou d’Asie centrale.

Il faut se rappeler aussi que les Russes ont été violemment chassés de certaines de ses anciennes républiques à la chute de l’URSS.

Les Russes ont donc du mal à admettre aujourd’hui que ces peuples viennent coloniser leurs grandes villes avec l’insécurité qui s’en suit.

C’est donc bien le débat sur l’identité nationale qui est relancé suite aux émeutes de Birioulevo et de la Marche russe.

Vladimir Poutine l’a bien perçu, lorsqu’au Club Valdaï, en septembre dernier, il estimait nécessaire de poursuive ce débat avec la nouvelle génération russe. « L’idée nationale n’apparaîtra pas si l’Etat ne travaille pas dans ce sens » déclarait-il alors.

En fait la question à se poser paraît de prime abord toute simple !

Quel est «  ce quelque chose » qui nous unit  aujourd’hui et qui nous permettra de se projeter dans l’avenir ?

Il ne m’appartient pas d’y répondre, c’est aux Russes qu’il faut  la poser.

Tout en sachant, que pour chaque société donnée, il n’existe aucun modèle de développement  prêt à l’emploi.

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