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mercredi 9 avril 2014

Les sanctions européennes ou cachez-moi cette Russie que je ne veux pas voir


Voir: http://itar-tass.com/politika/1107306
http://www.attali.com/actualite/blog/geopolitique/sont-ils-tous-devenus-fous
http://hub.coe.int/fr/press/newsroom?p_p_id=pressrelease&p_p_lifecycle=0&p_p_state=maximized&p_p_mode=view&_pressrelease_struts_action=%2Fext%2Fpressrelease%2Fview&_pressrelease_pressreleaseUrl=https%253A%252F%252Fwcd.coe.int%252FViewDoc.jsp%253FRef%253DCM%25282014%252946%2526Language%253DlanFrench%2526Ver%253Doriginal%2526Site%253DCM%2526BackColorInternet%253DDBDCF2%2526BackColorIntranet%253DFDC864%2526BackColorLogged%253DFDC864

 
 


Le Parlement européen (UE), comme l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, sont des instances, théoriquement politiques, qui ont été mises en place pour défendre les valeurs européennes et non seulement les règles européennes. Les valeurs de ce que l'on appelait, il y a encore quelques années, "le monde libre" à l'opposé du monde soviétique et de sa censure idéologique. La Liberté au coeur de l'homme européen, la liberté au coeur de la civilisation européenne, la liberté au coeur des institutions européennes et en Europe. La liberté, au singulier comme un absolu. Défendue par toutes les constitutions, traités, jurisprudences. La liberté dans tous les esprits. Réchauffe le coeur, échauffe les sens. On prend un étendard au nom de la liberté. On discerne des prix. On reconnaît. On nomme. On qualifie. Nous sommes les hommes libres, on se reconnaît entre soi.
 
Et après tout cela, que reste-t-il? Rentrer chez soi et oublier? C'est ce à quoi me fait penser la position de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Une trahison.
 
Une conversation téléphonique qui fuite entre C. Ashton et le ministre des affaires étrangères de l'Estonie montrant que l'UE savait que les snippers étaient recrutés par les opposants actuellement au pouvoir. Il faudrait une enquête. Officielle, peut être. Enfin, on ne se dépêche pas trop. Et, oh miracle, avec le temps on oublie complètement et maintenant Kiev accuse Yanukovych, accusation reprise avec entousiasme par le Conseil de l'Europe.
 
Mais réécoutez cette conversation:
 
L'on s'inquiète de la situation des russophones en Ukraine après l'adoption par la Rada d'une loi annulant le russe comme langue minoritaire officielle. Le Conseil envoie une commission d'enquête et formule un rapport qui vaut son détour (référence en haut de l'article). Après avoir discuté par téléphone avec les représentants des minorités dans l'Ouest du pays (sic), tout va bien. Donc, ils ne sont pas allés sur place réellement chercher, comprendre, voir, sentir la situation dans toutes les régions d'Ukraine. De Kiev, ils ont passé un coup de fil. C'est ce que dit le rapport. En revanche, évidemment, on s'inquiète beaucoup pour la situation des tatares de Crimée, là s'est grave. En effet, maintenant ils sont associés au pouvoir dans cette région désormais russe, leur langue est officiellement reconnue. Une situation terrible. Toujours dans ce rapport, il est indiqué que tout va bien, car les gens ont toujours accès aux informations dans leur langue. Quelques oublis donc. Les chaînes en russes fermées. Les sites officiels en russe fermés. En effet, il vaut mieux oublier. Car comme l'indique le rapport, l'important est que la sitation soit calme, que la population le ressente ainsi avant les élections de mai. Donc, il est dangereux quand les médias parlent des problèmes inter-ethniques. Il vaut mieux ne pas en parler, puisque selon les informations réunies, par téléphone, tout va bien, ces informations sont exagérées ou fausse. Le directeur de la chaîne publique ukraine qui a eu le malheur de diffuser en directe simplement quelques images de la signature du traité d'adhésion de la Crimée à la Russie appréciera. Suite à cela, il a vu débarquer dans son bureau le député de Svoboda, parti maintenant soutenu par les instances internationales, député à la tête du Comité pour la liberté de la presse, qui l'a simplement frappé en l'insultant, jusqu'à ce qu'il signe une lettre de démission. Ce pauvre journaliste n'est plus réapparu dans ses locaux.
 
свобода украина яценюк
 
 
Doit on également parler du député communiste battu hier à la Rada en pleine séance par les députés de la majorité pour avoir critiqué l'extrémisme de ce Gouvernement. Son micro a été bloqué, il a été empoigné et frappé. La démocratie en action.
 
C'est donc pour la défense de ces valeurs européennes, incarnées par le nouveau pouvoir à Kiev, que l'Europe et les Etats Unis font monter la pression sur la Russie. Car la Crimée, quelle horreur, a voulu rentrer dans sa patrie, ses habitants ont voulu être reconnus comme des citoyens à part entière et non de seconde sorte, avec des droits complets. Ils ne pouvaient même pas élire le maire de leur ville Sébastopole.
 
Comme l'écrit magnifiquement J. Attali:
"Les historiens de l’avenir auront à mon sens beaucoup de mal à comprendre pourquoi nous nous sommes lancés dans une escalade aux conséquences potentiellement terrifiantes avec la Russie, pour s’opposer au vote majoritaire d’une province russophone, russe pendant des siècles, et rattachée en 1954 à une autre province de l’Union soviétique par le caprice du secrétaire général du parti communiste d’alors, Nicolaï Krutchev. Un rattachement jamais pleinement reconnu par la majorité des habitants de la Crimée, qui ont toujours voulu conserver leur autonomie à l’égard du gouvernement de Kiev, comme l’affirmait encore la première constitution ukrainienne de 1992.
Aujourd’hui, la Crimée, et la Russie ont choisi de profiter du chaos issu de l’arrivée à Kiev d’un gouvernement fortement antirusse pour se retrouver. En quoi cela nous gêne-t-il ? Pourquoi refuserait-on aux habitants de la Crimée de vouloir choisir leur destin, contre l’avis du pays dont ils sont membres, alors qu’on s’apprête à autoriser les Ecossais à voter sur le sujet, et que les Catalans ont bien l’intention d’en faire autant ? Protestera-t-on contre « l’amputation du territoire de la Grande-Bretagne » si les Ecossais choisissent l’indépendance ? Et que fera-t-on si la Moldavie, la Biélorussie, ou la partie russophone du Kazakhstan réclament leur rattachement à la Russie? Nous nous en mêlerons ? De quels droits ? Au nom de la stabilité de l’idée de nation ? Mais l’a-t-on imposé à la Tchécoslovaquie ? A la Yougoslavie ? Au Kurdistan irakien ? A Gaza ? S’y opposerait-on si le Québec décidait de son indépendance ? Et que ferait-on si la Wallonie demandait son rattachement à la France ?
Il est clair que lorsqu’une minorité ne se sent pas protégée contre les excès d’une majorité, elle a le droit de retrouver la maîtrise de son destin. Il appartient à la majorité d’y veiller.
Alors, pourquoi faisons-nous cela ? Qu’avons-nous à en craindre ?
".
 
Pourtant, l'Europe n'écoute pas Attali et prépare une nouvelle liste, touchant presque tous les hauts fonctionnaires russes et ukrainiens, ce qui va manifestement faciliter le dialogue. Mais, cette liste touche également les journalistes "non alignés". Car voici de quoi l'Europe a peur: des mots. De ces mots qui rappellent la réalité des faits contre les mots qu'elle lance pour créer une réalité alternative, plus confortable à court terme. La guerre de communication est une guerre de langage. Le langage est devenu une arme de pouvoir. Donc non seulement il faut attaquer des journalistes russes, mais également les chaînes qui ont l'audace de montrer des images qui ne correspondent pas au discours européen.
 
Nous sommes très loin des valeurs européennes ... A moins que la censure ne soit devenue le fondement de notre nouvelle société post-moderne, dont la faiblesse structurelle ne lui permet pas d'accepter une alternative. La Russie devient alors ce visage de l'Europe qu'il faut cacher.

1 commentaire:

  1. La vrai raison concernant la haine du "politiquement correct" occidental a l'endroit de Poutine, est qu'il est le seul dirigeant d'un pays important à résister au diktat du fondamentalisme féministe international et des lobbies gays. Pour les marionnettes de la culture de mort planétaire cela est insupportable. Il convient donc de faire, d'une façon ou d'une autre en utilisant tel ou tel prétexte, tomber Poutine. Dans une moindre mesure, car son pays est moins puissant que la Russie, Erdogan se trouve lui aussi dans la même situation. Quiconque s'oppose au meurtre légal des enfants-à-naîtres" et à l'infâme mariage gay, doit être placé en "quarantaine culturelle" dans un premier temps afin de pouvoir être éliminer ultérieurement d'une façon plus directe sans choquer les masses. Il est indispensable de préparer le terrain afin que les opinions publiques puissent "gober" plus facilement les "révolution-week-end-Facebook" organisées en réalité par les ramifications de la dictature culturelle mondiale.

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