Alors que le cessez-le-feu est toujours en vigueur et que la plupart des publications reprennent comme un crédo qu'il est globalement respecté, une dizaine de personnes meurt chaque jour. Cela semblait devenir la norme, des tirs d'artillerie et quelques morts. On n'en parle même plus. Un cessez-le-feu, nous rappelle-t-on nécessite du temps pour être en vigueur. Soit. Mais il faut avant tout qu'il y ait une véritable volonté politique. Et l'évolution de la situation du côté de l'armée ukrainienne, quels que soient les organes en cause en font douter. L'attaque, hie,r de la ville de Donetsk au missile balistique Tochka-U en est la preuve.
Une explosion d'une force inhabituelle a touché la ville de Donetsk hier, faisant voler en éclat les vitres sous la puissance du souffle sur plusieurs kilomètres. Un missile balistique Tochka-U a fait explosé un entrepôt d'explosifs et une usine militaire de produits chimiques, provoquant un incendie et des explosions en cascades.
Comme vous pouvez le voir sur cette vidéo:
Voici ce qu'il reste de l'entrepôt:
Une grande fosse à la place des bâtiments:
Le Stade-Donbass a également été touché par le souffle, les vitres ont explosées et la structure a été touchée, alors qu'il est dans un autre quartier de la ville. Cela s'est passé juste au moment où l'aide humanitaire était distribuée à la population, provoquant la panique.
Voici la vidéo du stade après l'attaque:
Il devient de plus en plus difficile de parler de cessez-le-feu. Selon le Premier ministre de la République de Donetsk, A. Zakharchenko, Kiev ne prépara pas du tout la paix. Pour autant, il dément avoir annoncé la rupture du cessez-le-feu du côté des combattants.
Mais si l'on regarde la carte des combats pour les 19 et 20 octobre, la situation ne ressemble pas à une paix négociée.
Ce doute est largement partagé par certains analystes qui voient plutôt une préparation de l'armée à une attaque massive de Donetsk, ce qui tomberait très bien alors que la jeune République s'est mise en situation de faiblesse en annonçant des élections sans avoir stabilisé militairement la situation. Fragilisée car elle doit préparer un processus politique en tentant de ne pas voir officiellement le risque militaire, tout en le maîtrisant dans les faits.
Or, selon certaines données, Kiev a massé aux portes de Donetsk des forces pour tenter de réussir là où ils ont échoué cet été. Reprendre la route Chakhtersk-Snejnoe-Krasny Luch, resserrer la pression sur Donetsk et une attaque tactique par Makeeva. Pour cela Kiev a mis en place 3 groupes d'intervention, allant jusqu'à 10 000 personnes chacun, et environ 300 à 400 blindés.
La crainte est celle d'une attaque très proche de la ville. Ce qui serait la preuve de l'échec du processus de paix. Mais la véritable question est la suivante: quelle serait la réaction de la Russie? Car c'est la seule variante qui puisse faire hésiter les conseillers américains, donc Kiev.
Excellent article, merci de cet éclairage, Karine.
RépondreSupprimerKarine, bonsoir. Que pensez-vous que la Russie va faire?
RépondreSupprimerJules
Je pense que la Russie fera tout pour éviter la guerre, les conséquences seraient dramatiques pour le continent européen. J'espère que d'autres auront cette sagesse...
SupprimerQuestion : quel intèrêt la Russie pourrait-elle trouver à préserver une Europe enfermée dans les filets de l'OTAN et qui depuis 1989 est manifestement décidée à englober une à une les ex-républiques soviétiques de Europe? Ne devrait-on pas plutôt s'interroger sur les limites au-delà desquelles la Russie n'aura que le choix de répondre à une guerre d'infiltration par une guerre ouvertement engagée?
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