Deir ez-Zor est une zone stratégique qui fut l'objet de nombreux combats. Tenue par les forces américaines, les tentatives de l'armée syrienne de reprendre le contrôle de ce territoire au sous-sol particulièrement riche se sont toujours terminées par une attaque frontale de la "coalition" américaine. Il y a quelques jours encore, l'armée régulière syrienne, aidée par la Russie, s'est faite attaquée. Quatre militaires russes sont morts. Il semblerait pourtant que Daesh ait bon dos, certains parlent de l'implication de "l'opposition modérée", celle formée par les Etats-Unis. Au-delà des discours sur les plateformes internationales parlant d'un règlement commun du conflit en Syrie, il est évident que les intérêts en présence sont trop divergents.
Deir ez-Zor est l'objet de combats récurrents, à l'occasion desquels l'armée américaine et leurs alliés de ''l'opposition démocratique" (démocratique puisque d'opposition, logique) attaquent l'armée syrienne, pourtant armée d'Etat combattant sur son territoire (voir notre texte ici). Ce qui finalement correspond plus au mode d'action d'un pays instaurant un régime d'occupation d'un territoire étranger, que de mécanismes de lutte contre le terrorisme.
Il semblerait pourtant que les attaques soient également dirigées contre la Russie, en tant qu'elle soutienne l'armée syrienne et empêche ainsi la victoire des "terroristes modérés", soutenus par l'Occident. Terroristes formés et armés par eux. Notamment sur la base américaine, non autorisée par le gouvernement syrien, qui se trouve à al-Tanf. Cette base militaire, aménagée par le Pentagone en 2014, qui sert notamment à l'entraînement des groupes radicaux. La Russie a plusieurs fois demandé la fermeture de cette base, illégale, qui bloque aussi l'accès de l'aide humanitaire au camp de réfugiés qui avait été installé dans la région et compte plus de 50 000 personnes, femmes et enfants, placés sous le joug de groupes extrémistes, qui l'ont divisé en plusieurs secteurs. Sans que cela ne dérange nullement la très démocratique coalition américaine, ni que la presse ne s'indigne.
C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre l'attaque subie par les forces syriennes la semaine dernière. Dès le 21 mai, une nouvelle, la troisième, attaque de drones militaires sur la base russe de Lattakié est repoussée. Cela se passe sur fond de libération totale de Damas des groupes extrémistes. Donc de défaite des groupes pro-américains, soutenus par la coalition.
Dimanche, le ministère russe de la défense annonce qu'une attaque a été perpétrée contre l'armée syrienne dans la région de Deir ez-Zor, en résultat de quoi 4 militaires russes sont morts, dont deux conseillers en artillerie, et trois sont blessés. Si les regards sont évidemment tournés vers les groupes extrémistes de l'état islamique, le journal libéral Kommersant avance la possibilité d'une autre voie examinée par la Russie, à savoir celle de la participation de cette incontournable "opposition modérée" pro-américaine.
Selon une source militaire, les combats ont eu lieu en milieu de semaine dernière. Quelques jours auparavant, des militaires russes sont arrivés dans la région pour coordonner l'artillerie syrienne et former les Syriens à leur utilisation. Dans la nuit du 23 mai, une attaque violente, par des forces extrêmement bien formées, a duré plus d'une heure. 43 extrémistes ont été tués et plusieurs véhicules militaires détruits. La Russie enquête pour savoir ce qui s'est passé et qui est intervenu. En dehors de l'état islamique, il semblerait que des membres de l'Armée libre syrienne (dont les accointances avec Al Nosra sont depuis longtemps révélées) soient présents sur la base américaine d'al-Tanf et formés avec d'autres groupes de "l'opposition modérée" par la coalition américaine. Sauf que ces groupes "d'opposition" ne se battent manifestement pas contre les groupes radicaux, mais avec les groupes radicaux contre l'armée syrienne régulière et ceux qui la soutiennent. Nous sommes assez loin de la lutte contre le terrorisme.
S'il s'agit bien de défendre bec et ongles une région riche et stratégique, que les Etats-Unis n'ont absolument ni l'intention, ni l'intérêt de rendre à la Syrie, cette attaque montre que finalement cette "coalition démocratique" est prête à aller très loin, voire attaquer les militaires russes sur place, soit directement, soit en lançant des groupes plus ou moins officiellement radicalisés.
"Cette attaque montre que finalement cette "coalition démocratique" est prête à aller très loin, voire attaquer les militaires russes sur place, soit directement, soit en lançant des groupes plus ou moins officiellement radicalisés."
RépondreSupprimerBonjour,
Je suis entièrement d'accord avec vous. Toutefois, je reformulerais un peu différemment votre propos en disant que cette "coalition" n'a jamais hésité à aller extrêmement loin en Syrie, ce depuis disons la création de Daesh, qui a toujours été leur créature. La différence tient à ce que Daesh étant défait, ne reste plus qu'une agression nue et aussi un peu froussarde.
D'ailleurs, s'ils se sont camouflés derrière Daesh, c'est bien parce qu'ils ont toujours eu la frousse d'agresser la Syrie sans s'en cacher. Pourquoi ? Sans doute la crainte - justifiée - qu'une Syrie acculée détruise Israël. Et aujourd'hui, si cette crainte est toujours présente, il y a aussi la crainte supplémentaire que des actes d'agression par trop brutaux envers les forces russes entraînent en retour des frappes de représailles contre les trop nombreuses forces spéciales occidentales et en particulier américaines qui ont en quelque sorte un Makarov pointé sur la nuque en permanence. Alors la "coalition" teste la résolution russe... la peur au ventre.
Ce n'est pas la première fois que la coalition américaine est responsable de la mort de conseillers, soldats et hauts gradés russes. Que va faire la Russie, faire payer cher ou laisser tomber?
RépondreSupprimerPeut-être devrait-on cesser d'utiliser le mot "terroriste" pour le remplacer par "corsaire", ou quelque chose d'équivalent.
RépondreSupprimerCar après tout, ces groupes sont toujours soutenus par un ou plusieurs états.
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Entièrement d'accord avec vous.
RépondreSupprimerSauf qu'en Italie la dictature des marchés s'est montrée à visage découvert et que du coup les citoyens italiens sont véritablement furieux.
Au point que même en Parlement il n'y a AUCUNE force politique prête à soutenir Mr Cottarelli.
Au point surtout que les prochaines élections annoncent déjà un raz-de-marée M5S-Ligue, avec une volonté d'opposition à Bruxelles démultipliée.
Comme l'a très bien dit Luigi Di Maio, le jeune chef politique du M5S: NON FINISCE QUI!