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mardi 12 juillet 2011

Une société civile en trompe-l'oeil

Sur le thème voir: О пользе общения с президентом, ЛИЛИЯ ШЕВЦОВА , http://ej.ru/?a=note&id=11169


Mais où est la société civile en Russie? Que représente-t-elle? Ces questions sont pressantes dans la vie politique actuelle. Et les réponses sont souvent déformées. Par exemple, je me souviens de l'intervention récente de M. Fedotov à une table ronde sur les formes de contrôle exercé par la société civile où il nous déclarait tout de go que le corps judiciaire constituait une part importante de la société civile. Rappelons que M. Fédotov est le président du Conseil auprès du Président pour le développement de la société civile - justement - et des droits de l'homme. Et moi qui ai toujours cru que le corps judiciaire était presque la pierre angulaire de l'Etat... Mais il est vrai que Mr. Fédotov est également membre de l'administration présidentielle, en tant que conseiller du Président. Peut être la confusion vient de là... peut être le problème est-il plus général, plus conceptuel, sur le rôle, la fonction de la société civile aujourd'hui. Ce que souligne l'article de L. Chevtsova avec beaucoup de finesse et de justesse.

L. Chevtsova touche cette question sous l'angle de l'intérêt que peuvent présenter - pour la société civile bien sûr - les rencontres régulières qui sont organisées avec le Président Medvedev. Les représentants de la société civile présentent au Président des informations qu'il a déjà - ou qu'il est sensé avoir, discutent avec lui de l'instauration de mécanismes de contrôle par la société civile sur les organes étatiques, lui demandent même l'autorisation de le publier le rapport Magnitsky! Et il revient alors au Président de leur rappeler que ce rapport est justement celui de la société civile ... pour la société. En dehors de la Russie, où pourrait-on encore voir cela?

Il se met en place une confusion des rôles entre représentant de la société civile et réflexe pavlovien de fonctionnaire, entre l'indépendance et la fonction, certains ont fait leur choix. La critique se porte alors sur cette prétention à l'exclusivité intellectuelle de certains milieux ... et son incarnation en membres très choisis, et nommés par le Président.

Donc à quoi cela sert-il? Voici la réponse ironique apportée par l'auteur de l'article: Mais tout cela n'est pas vain. L'aveu (l'article de Chevtsova est la réaction au récit des membres du Conseil sur leur rencontre avec le président, voir ici) des membres du Conseil est trrrrrrrès important. Ils découvrent la mentalité des milieux , auxquels nous appartenons tous. Ces milieux ne sont pas gênés par des choses qui vont gêner les intellectuels de n'importe quelle autre société européenne.

En effet, à quoi peuvent servir les rencontre infructueuses, où simplement tout le monde se congratule, où le Président prend des décisions qui ne seront jamais exécutées comme la plupart de ses décisions - selon ses propres aveux - à quoi cela sert-il? La société civile, comme les partis politiques semble se découper en deux parts totalement inégales. L'une médiatisée et acceptée - l'opposition de poche et la société civile de poche - et l'autre marginalisée et discréditée - l'opposition libre et la société civile indépendante.

C'est vrai que la liberté coûte cher. Juste une dernière information: la Chambre civique est prête à dépenser plus de 55 millions de roubles - soit environ 1,5 million d'euros - d'ici la fin de l'année en colloques et tables rondes pour "l'implication des citoyens dans le processus de modernisation" et "l'activation de la société civile". Les thèmes n'ont pas encore été choisis, nous ne sommes qu'à la mi-juillet, mais les termes sont assez larges pour ne rien dire, donc pouvoir tout signifier. (voir ici l'article sur le thème)

Mais en fait, est-ce à ce point important pour dépenser un tel budget?

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