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jeudi 29 novembre 2012

La leçon tirée du parcours des anciens Gouverneurs: favoriser la logique de clan

Voir: http://www.vedomosti.ru/opinion/news/6597981/uhodyaschaya_natura

Que deviennent les Gouverneurs une fois leur(s) mandat(s) arrivé(s) à terme? Cette question ne revêt pas qu'une importance sociologique, elle est un révélateur important de la possibilité du système politique à se renouveler, de sa souplesse et son adaptibilité et de son incertion dans la vie socio-économique du pays. Et les conclusions auxquelles arrive le Fond "La politique de St Petersbourg" démontrent l'échec du système politique en la matière.
 
Le Fond a mené une analyse sur la trajectoire de vie de 87 gouverneurs ayant perdu leur poste entre 2005 et 2012, après la remise en cause des élections directes. Selon le journal Vedomosti, quelques personnalités soulèvent des questions. Par exemple, 3 des gouverneurs de la liste (M. Evdokimov, V. Cherchunov et I. Essipovsky) sont morts dans des accidents de voiture ou d'avion, deux autres (V. Kokov et P. Sumine) ont quitté leur poste pour maladie grave. De plus, toujours selon Vedomosti, les auteurs de l'analyse se sont un peu dépéchés à rayer de la liste A. Nelidov et O. Tchirkunov, alors qu'ils ont certainement surévalué les possibilités de Y. Lujkov.
 
Malgré cela, certaines tendances se dégagent de l'analyse menée. La plus grande partie des gouverneurs, une fois qu'ils ne sont plus en fonction, ont perdu toute perspective politique. Sur les 87 retenus, 28 sont rarement les invités de la sphère publique (contre 5 d'entre eux, une affaire pénale a été ouverte), 27 ont obtenu une sinécure dans les organes étatiques, 9 sont partis dans les affaires, l'enseignement ou autre activité non politique. Seulement 12 anciens gouverneurs (dont S. Choïgu) continuent une carrière politique soit dans d'autres régions, soit au niveau fédéral. 11 ont gardé la possibilité de continuer à la faire de la politique au niveau local.
 
Il est intéressant de noter que le poids politique et le pouvoir d'influence des gouverneurs ne dépend ni de leur âge, ni de leurs succès en matière socio-économique dans la région. Et les perspectives des Gouverneurs de pouvoir continuer à faire de la politique sont absolument imprévisibles. Même le critère affiché de la victoire du parti Edinaya Rossiya aux élections ne joue pas toujours.
 
Les auteurs de l'analyse en tirent les conclusions logiques: le système est construit de manière à favoriser la constitution de clans, donc ne favorise pas une course aux résultats de gestion de la région, puisque cela joue faiblement.
 
Pourtant on reste sur sa faim. Tout cela est déjà connu, l'analyse ne fait que confirmer ce que chacun peut lui-même observer. Logique d'inféodation pour garantir sa vie après la politique, puisque la décision et les possibilités de continuer en politique ne dépendent pas de l'individu lui-même, mais de mécanismes obscures. Pourtant, ces mécanismes sont-ils aussi obscures que cela (et la restauration des élections a-t-elle réellement changé quelque chose?), ou manque-t-il un peu de volonté - ou de courage - pour les mettre à jour et les démonter? Quels sont les effets sur la gestion des régions? Catastrophiques, chacun le sait et le voit: corruption, détournements de fonds publics, mauvaise qualité des constructions par exemple. Quels sont les effets sur la politique publique? Désastreux. Il y a le sentiment qu'elle n'existe tout simplement pas. Une décision est prise quelque part, loin. Et quand elle doit être réalisée, les résultats ne correspondent plus du tout à la logique initiale. Peut-on gouverner un Etat de cette manière? Non, évidemment. Alors? ... alors à quand une analyse publique et objective des mécanismes féodaux de gestion locale?

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