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lundi 26 novembre 2012

Medvedev / Rogozine: l'alternative présidentielle ou changement de Premier ministre?

Voir: http://ria.ru/politics/20121126/912190321.html
http://www.1tv.ru/sprojects_edition/si5756/fi19583
http://www.gazeta.ru/politics/2012/11/26_a_4867973.shtml

Après les rumeurs répétées - et démenties - sur la santé de V. Poutine, avec la lutte qui s'intensifie contre la corruption systémique, avec la volonté de "nationaliser" les élites du pays, après l'échec politique de D. Medvedev, avec l'absence d'alternative proposée par l'opposition actuelle, l'avenir des présidentielles semble se cristalliser autour de deux hommes, de deux courants: Rogozine et la vision d'une reconstruction nationale contre Medvedev et l'ultralibéralisme.
 
Les rumeurs sur la santé de V. Poutine avaient défrayées les médias libéraux: le Président vieilli, il n'est pas éternel et la question de l'avenir de la Russie avait refait surface. Rumeurs démenties par le porte-parole de la présidence, V. Poutine s'est juste fait mal en faisant du sport, rien de grave. Mais la question n'est pas là. Qu'il soit malade ou en bonne santé, il n'est pas éternel et la question de son remplacement se posera de toute manière. Lui-même ne s'envisage pas éternellement au pouvoir.
 
Des plaisanteries fusaient alors sur le retour de Medvedev, ce qu'il vient d'affirmer envisager. Si l'on traduit ses déclarations à la presse française, le message est clair. Il a accepté le poste de Premier Ministre en espérant revenir à la présidence, comme l'a fait V. Poutine: une fois que l'on a goûté au pouvoir, il est difficile de s'en défaire ... Et il reprend ses grandes diatribes libérales, explique sa politique sur Twitter, la réexplique sur Facebook. Il rappelle aussi l'affaire Khodorkovky, se posant en grand défenseur de la libération des deux principaux protagonistes de l'affaire Yukos. Mais D. Medvedev/ Premier Ministre a dû oublié que D. Medvedev/Président, alors que sur demande, une dizaine de grands juristes russes lui avaient expliqué par écrit qu'il pouvait gracier Khodorkovky sans que celui-ci n'en formule la demande, que la législation est ainsi construite, qu'il s'agit d'un pouvoir propre du Président dans tous les pays et de tout temps - puisque cela vient des pouvoirs du Monarque à l'époque dans tous les pays - il a affirmé ne pas être d'accord avec eux et n'a pas eu le courage politique de mettre en oeuvre ses grandes déclarations. Donc la grande réforme qu'il a pu mettre en place jusqu'au bout, et sur laquelle il n'est n'est pas revenu puisqu'elle est réussie, est l'annulation du changement d'heure. Grande réforme! Bon, je plaisante ...
 
Cet homme envisage donc son retour politique. Cet interview apparaît sur gazeta.ru le lendemain du jour où Rogozine occupe l'espace médiatique, sur NTV et surtout sur Pervyi Kanal, avec¨Pozner. Rogozine y développe un discours, s'appuyant sur des faits, démontrant l'importance d'une lutte systémique contre la corruption, notamment dans l'industrie militaire où le financement est renforcé. La nécessité de relancer l'industrie nationale pour ne pas mettre la Russie en situation de dépendance par le recours à l'achat d'armement aux autres pays (politique alors défendue par Serdiukov). Il insiste aussi sur la nécessité d'un discours constructif de l'opposition, qui doit travailler pour son pays. Et là en effet est le rôle de l'opposition: critiquer les choix politiques et proposer une alternative. L'on peut se demander quelle est la position de l'opposition sur la réforme des retraites par exemple. Mais il n'y a pas encore de réponse. Ce qui bloque la possibilité de créer un électorat: les gens ne sachant pas quelle politique serait mise en oeuvre.
 
Aux questions répétées de Pozner sur ses intentions présidentielles, Rogozine tient une position ferme: il est au Gouvernement, s'occupe de ses affaires et n'a pas pour l'instant d'ambitions présidentielles. Pourtant, pourtant ... Le combat des clans politiques semble se durcir et la position de Medvedev est particulièrement flottante. Son départ du Gouvernement a souvent été évoqué, mais n'est resté que parole. La montée politique de Rogozine, personnalité largement plus forte de Medvedev à beaucoup de point de vue, semble se poser en alternative réaliste pour, dans un premier temps, un poste de Premier ministre.
 
Les conséquences n'en seraient que positives. Tout d'abord, en situation de fait majoritaire normal, le Président et le Gouvernement doivent avoir la même ligne politique. Ensuite, cela permettrait d'officialiser politiquement l'existence des deux clans. Medvedev aurait alors la possibilité de réellement être à la tête d'un parti libéral qui pourrait s'opposer dans l'arène politique au clan Poutine/Rogozine. Et les électeurs pourraient faire un choix réel. Mais Medvedev en a-t-il le courage politique? Poutine pourra-t-il enfin mettre un terme à l'existence des clans informels et ainsi réellement normaliser la vie politique?
 
La suite au prochain épisode ...

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