Voir: http://www.gazeta.ru/politics/news/2013/05/02/n_2887297.shtml
Selon les propos de Surkov, formulés à Londres jeudi dernier, il serait bon pour Edinaya Rossiya de se retrouver en concurrence réelle avec un parti à sa taille. Mais comme ce parti n'existe pas encore, il faudrait, sinon le créer, tout au moins en favoriser l'émergence.
Sur le fond l'idée est bonne. Seule une réelle concurrence peut "normaliser" le fonctionnement de la vie politique russe. Mais, justement, pour que cette concurrence soit réelle, est-il possible de "créer" ou "favoriser" la création d'un parti politique?
Quelques remarques.
S'il ne peut pas "émerger" naturellement, deux causes principales sont en jeu, juridiques ou politiques. Soit le système normatif ne permet pas l'émergence de ce parti, ce qui serait la raison juridique. Pourtant, les dernières réformes simplifiant au possible l'enregistrement des partis politiques laissent douter de la valeur d'un tel argument.
Soit, il faut analyser la question sur le plan politique. Et là on se trouve confronté à deux axes possibles: la question du leader et la question de l'électorat. Ce parti peut-il avoir un leader? Pourquoi pas, les technologies politiques aujourd'hui sont capables de le créer. Mais existe-t-il un électorat? Et c'est bien là que le bas blesse.
Le problème vient, bien sûr, du positionnement politique du parti Edinaya Rossiya, qui couvre différents courants, du libéral au patriotique et monopolise l'électorat. C'est surtout un parti "pragmatique", souvent qualifié de parti de fonctionnaires. Mais il commence à se politiser par la force des choses et les courants internes deviennent source de tensions internes. Pour laisser la place à un véritable parti faisant face à la machine Edinaya Rossiya, il faudrait tout d'abord que celui-ci finisse par définir son positionnement idéologique et précise sa ligne politique. Tant que cela n'est pas fait, le reste n'est que chastes paroles. Qui ne coûtent pas cher et n'engagent en rien.
Bonjour. Avouez que c'est plutôt cocasse. En France, les Français mis à la question par les sondagiers expriment majoritairement le rêve d'une union nationale, une sorte d'UMPS officialisée. Pendant qu'en Russie on envisage le procès inverse celui d'un divorce au sein d' Edinaya Rossiya entre le centre-droit et le centre-gauche incarné par son leader Vladimir Poutine. Hegel aurait vu là une belle illustration du "travail du négatif"!
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